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Pierre Patry

Pierre Patry ([1], Ă  Hull — [2] - [3] - [4]), d'abord intĂ©ressĂ© au thĂ©Ăątre et Ă  la communication, est surtout connu comme scĂ©nariste, monteur, rĂ©alisateur et producteur quĂ©bĂ©cois au cinĂ©ma et Ă  la tĂ©lĂ©vision, puis comme intervenant de premier plan dans le dĂ©veloppement de la tĂ©lĂ©vision Ă©ducative (le Canal Savoir) et, de façon plus gĂ©nĂ©rale, dans le dĂ©veloppement et le maintien de partenariats et de rĂ©seaux, en Ă©ducation (notamment en formation Ă  distance) comme dans les activitĂ©s socio-culturelles ou artistiques, jusque mĂȘme au niveau international.

Pierre Patry
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  80 ans)
Québec
Nationalité
Activités
Autres informations
A travaillé pour

Biographie

Pierre Patry débute comme homme de théùtre (acteur, metteur en scÚne) dans son Outaouais natal. Il est membre fondateur de l'Association canadienne de théùtre amateur.

Puis il fait son entrĂ©e Ă  l'Office national du film (ONF), Ă  MontrĂ©al, comme scĂ©nariste, assistant-rĂ©alisateur puis rĂ©alisateur (1957-1963). Il quitte l'ONF en 1964, pour fonder CoopĂ©ratio, une compagnie de production cinĂ©matographique[5], qu'il devra fermer au bout de cinq ans Ă  cause des problĂšmes systĂ©miques de financement et de distribution du long mĂ©trage de fiction, s'Ă©ternisant jusqu'alors[6]. — MĂȘme si Pierre Patry n'a consacrĂ© qu'une dizaine d'annĂ©es au cinĂ©ma, ce fut cette courte partie de sa carriĂšre qui a laissĂ© les traces les plus profondes et marquantes, publiquement visibles, indĂ©lĂ©biles. Cela tient au domaine, bien en vue, du cinĂ©ma, mais aussi Ă  ses efforts mĂ©ritoires, suscitant la coopĂ©ration, pour que la production et la distribution du long mĂ©trage quĂ©bĂ©cois de fiction soient enfin facilitĂ©es, par des dĂ©cisions gouvernementales appropriĂ©es, structurantes, qui Ă©taient attendues en vain depuis la crĂ©ation de l'ONF (cette pĂ©piniĂšre de cinĂ©astes, repliĂ©e depuis quelque 30 ans sur le court mĂ©trage documentaire).

Pierre Patry devient alors, en 1967, le directeur du centre culturel de la toute récente Cité des Jeunes de Vaudreuil.

Il est ensuite, à Québec un adjoint à la vice-présidence aux Communications (de 1975 à 1977), au siÚge social de l'Université du Québec (UQ), puis le directeur du Bureau de la coopération nationale et internationale de la Télé-université (Téluq), qui était alors une constituante distincte de toute autre à l'intérieur de l'UQ.

C'est à Pierre Patry, directeur du Bureau de la coopération
 de Téluq, qu'on a confié le mandat, au cours de la décennie 1980, de négocier avec divers organismes (dont le cùblodiffuseur Vidéotron et Radio-Québec, renommée Télé-Québec en 1996) pour rendre opérationnelle au Québec une chaßne télévisée d'enseignement collégial et universitaire, que l'UQ fit incorporer : ce fut C.A.N.A.L.[7], renommé en 1997 Canal SAVOIR, qui émet ses émissions à l'horaire, d'abord par cùbles, puis aussi par antenne UHF et satellites de télécommunications, également aujourd'hui par le Web, des émissions éducatives de différentes universités ou collÚges (pas seulement de Téluq ou de l'UQ), et maintenant pas seulement au Québec.

En 1988, Pierre Patry participe à la fondation du Réseau d'enseignement francophone à distance du Canada (REFAD)[8] et suscite la fondation des réseaux internationaux CIFFAD, CREAD et COMRED.

Ces diverses fonctions administratives ou de création, d'animation, qui furent confiées à Pierre Patry faisaient appel à son habileté à susciter la concertation, le travail d'équipe, l'entraide par l'écoute orientée vers la résolution ou la prévention des difficultés, une habileté qui déjà ressortait de son bref mais énergique travail antérieur dans le monde du théùtre et du cinéma[9].

Filmographie

Comme monteur

  • 1962 : Louis-Hippolyte Lafontaine (ONF, Pierre Patry, rĂ©al.; 29 min)
  • 1964 : Il y eut un soir... il y eut un matin (ONF, Pierre Patry, rĂ©al.; 28 min)

Comme scénariste

Comme réalisateur

  • 1958 : Coup d'Ɠil No 99 (ONF; Pierre Patry, coscĂ©nariste avec Hector Lemieux et Jacques Bobet ; comprend 2 reportages : Recherches sur le rivage Ă  la Barbade et La Roulotte de Paul Buissonneau; 10 min)
  • 1959 : Les Petites SƓurs (ONF; coll. Vie monastique des annĂ©es 1960 ; 30 min)
  • 1959 : Germaine GuĂšvremont, romanciĂšre (ONF; 30 min)
  • 1960 : CollĂšge contemporain (ONF; coll. CollĂšges classiques au QuĂ©bec ; 20 min)
  • 1960 : Le Chanoine Lionel Groulx, historien (ONF, Pierre Patry, rĂ©al.; 59 min)
  • 1962 : Louis-Hippolyte Lafontaine (ONF, Pierre Patry, rĂ©al. ; coll. Les Artisans de notre histoire; 29 min)
  • 1963 : Petit discours de la mĂ©thode (ONF, Pierre Patry, corĂ©al. et Claude Jutra, scĂ©n. et corĂ©al.; 28 min)
  • 1964 : Il y eut un soir... il y eut un matin (ONF; 28 min)
  • 1964 : Trouble-fĂȘte (CopĂ©ratio, Pierre Patry, rĂ©al., assistĂ© de Jean-Claude Lord; 95 min)
  • 1965 : CaĂŻn (CopĂ©ratio, Pierre Patry, rĂ©al., d'aprĂšs un roman de RĂ©al GiguĂšre, interprĂšte; 76 min)
  • 1965 : La Corde au cou (CopĂ©ratio, Pierre Patry, rĂ©al.; 104 min)
  • 1966 : InfirmiĂšre de nuit (ONF; 16 min)

Comme producteur

Son expertise du partenariat en formation Ă  distance (FAD)

« Ceux qui ont croisĂ© Pierre Patry se souviendront sans peine de ce bĂątisseur — certains diraient cet apĂŽtre — des rĂ©seaux et partenariats en formation Ă  distance. Il a participĂ© Ă  la crĂ©ation de CANAL (Canal Savoir) et du REFAD, de mĂȘme qu’à celle d’une longue liste d’organismes internationaux, parmi lesquels le CIFFAD (Consortium international francophone de formation Ă  distance), le CREAD (Consortium des rĂ©seaux d'Ă©ducation Ă  distance des AmĂ©riques), le COL (Commonwealth of Learning) et le COMRED (Concertation mondiale des rĂ©seaux d'Ă©ducation Ă  distance). [
]

Les partenariats sont mĂȘme un des liens qu’il fait entre ses trois carriĂšres successives, d’abord dans les activitĂ©s socioculturelles (thĂ©Ăątre, radio, tĂ©lĂ©vision, cinĂ©ma), puis en animation dans les centres culturels et finalement, en Ă©ducation : « En fait, c’est ce que j’ai fait toute ma vie, crĂ©er des gangs. » De ses multiples expĂ©riences, il retient l’importance de plusieurs points cruciaux, dont :

  • QualitĂ©s du leader
    Pour Pierre Patry, le succĂšs d’un partenariat est Ă©troitement liĂ© aux qualitĂ©s de son leader. « Le leader d’un partenariat est un synchronisateur. Il n’enlĂšve pas de prĂ©rogatives aux membres ». Il faut donc un coordonnateur qui a, au dĂ©part, une philosophie de respect de l’autonomie des partenaires. « Les tentatives de mainmise d’un partenaire sur le groupe peuvent le tuer ». Mais le leader doit maintenir un Ă©quilibre dĂ©licat : il doit Ă  la fois savoir partager la dĂ©cision et exercer son leadership.
    Quand on lui parle de l’importance que certains auteurs accordent Ă  la prĂ©sence d’un promoteur passionnĂ©, d’un « champion » au sein d’un partenariat, il met un bĂ©mol : « Un des principaux dĂ©fis est de faire en sorte que le partenariat survive au dĂ©part du leader. Le leader doit savoir se dĂ©tacher de ce qu’il crĂ©e. Il doit s’effacer pour que le partenariat survive. »
  • D’un projet concret
    Quand on l’a vu « tricoter » un partenariat, on pourrait croire que les relations humaines sont, pour lui, le dĂ©clencheur usuel des partenariats. Il met plutĂŽt l’emphase sur le besoin. « Il faut un projet concret. On crĂ©e des partenariats pour mettre en commun les ressources de chacun des partenaires. » Ce peut ĂȘtre par mesure d’économie, pour partager des infrastructures technologiques autant que des ressources humaines, physiques et intellectuelles. Et s’il n’y a pas raretĂ© de ressources? « Embaucher des sous-traitants ou des employĂ©s ne jouirait pas de la dynamique participative partenariale. » Les rĂ©seaux humains comptent aussi. Dans certains cas, ce sont les relations de confiance prĂ©Ă©tablies qui permettent ou, Ă  tout le moins, accĂ©lĂšrent les dĂ©blocages. Les associations et rĂ©seaux aident Ă  Ă©tablir ces relations. Mais, selon lui, ils doivent aller au-delĂ  du simple rĂ©seautage et du partage d’expertise purement intellectuelle pour mener Ă  des rĂ©alisations concrĂštes partagĂ©es.
  • D’une entente claire
    Le partenariat doit-il ĂȘtre formalisĂ© dans un contrat ou une convention ? « Oui », dit-il. Mais il ne peut s’empĂȘcher de s’exclamer : « Ne le faites surtout pas rĂ©diger par un avocat ! ». C‘est qu’il faut que l’entente traduise strictement la volontĂ© des partenaires et ait vraiment l’adhĂ©sion de chacun. Sa rĂ©daction est une occasion de clarifier et d’ajuster les attentes. On peut y ajouter une clause gĂ©nĂ©rale pour l’assujettir aux lois applicables et mĂȘme la soumettre, mais seulement aprĂšs coup, Ă  un conseiller juridique


Ses vingt-cinq ans de partenariats en FAD ne lui ont pas fait perdre la foi ni dans la formation Ă  distance, ni dans les partenariats. Pierre Patry demeure convaincu que la mondialisation, les besoins pour une Ă©ducation gĂ©nĂ©ralisĂ©e et continue, le multilatĂ©ralisme et l’interdisciplinaritĂ© feront des partenariats une formule Ă  privilĂ©gier en FAD, tant au niveau national qu’international. »
— Lucie Audet, 2007, op. cit., p. 31

Les initiatives internationales de Pierre Patry en FAD francophone resteront pourtant directement sans lendemain Ă©vident. Ainsi, le CIFFAD, le CREAD et le COMRED s'avĂ©raient inactifs sur le Web en 2010 et n'avaient eu aucune activitĂ© au cours des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes (ce que montre l'Ă©tude Re.ViCa en 2009 dans le cas du CIFFAD[10]), tandis que le projet CÆRENAD lancĂ© en 1999 et rĂ©unissant la TĂ©lĂ©-universitĂ© ainsi que cinq Ă©tablissements universitaires situĂ©s dans des pays en dĂ©veloppement (BrĂ©sil, Chili, Costa Rica, Île-Maurice et SĂ©nĂ©gal) ne connut pas de suite directe connue. Peut-ĂȘtre la cause en est-elle dans ce qu'Otto IkomĂ© dĂ©crit comme « la difficultĂ© de changer des cultures institutionnelles profondĂ©ment enracinĂ©es, qui trouvent leurs origines dans l’histoire et les pratiques coloniales[11] ». Mais l'ampleur du projet, notamment quant Ă  ses objectifs, l'insuffisance de sa logistique, la diversitĂ© et l'Ă©loignement des partenaires, l'absence de rĂ©sultats tangibles, ainsi que le manque d'enracinement institutionnel de ce projet (notamment Ă  la TĂ©lĂ©-universitĂ©) tĂ©moignent d'une aventure sans doute gĂ©nĂ©reuse, mais en rĂ©alitĂ© largement utopique, dans laquelle le partenariat apparaĂźt plus comme un symbole que comme un moyen permettant l'atteinte de rĂ©sultats significatifs justifiant les investissements publics qui y furent consacrĂ©s. L'impact est d'autant plus difficile Ă  mesurer que, peu aprĂšs, l'Internet s'est pointĂ© et dĂ©veloppĂ©, susceptible de rapprocher les gens, les organisations, les cultures, de diffuser les savoirs
 Ă  moindre coĂ»t, mais de façon souvent plus informelle, moins contraignante, plus variĂ©e, plus difficile Ă  cerner, Ă  voir et Ă  comptabiliser.

Vie privée

À sa retraite, il habite Vaudreuil-sur-le-Lac. Pierre Patry meurt à 80 ans le [2].

Bibliographie

  • 1974 : Pierre Patry (1933-), Le fonctionnaire, un mutant? : pour un systĂšme intĂ©grĂ© de communications internes : prospective, 1974, Gouvernement du QuĂ©bec, MinistĂšre des communications, [Direction gĂ©nĂ©rale des communications gouvernementales], 520 p. 28 cm, ill., portr.
  • 1995 : Pierre Patry, Composantes et stratĂ©gies organisationnelles. Une rĂ©flexion informative sur les organismes multilatĂ©raux, internationaux et nationaux, d’éducation Ă  distance dans le monde, 1995 (rĂ©fĂ©rencĂ© par Lucie Audet, ci-dessous)
  • 1995 : Pierre Patry, L’autoroute Ă©lectronique dans la perspective internationale de l’enseignement Ă  distance[12], p. 319–325,
    dans Troisiùme partie : L’effet de l’implantation des NTIC sur l’organisation du travail et la formation de la main-d’Ɠuvre,
    de Les Autoroutes de l'information : un produit de la convergence (sous la direction de Jean-Guy Lacroix et Gaëtan Tremblay; actes d'un symposium sur les Nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC), tenu à l'Université du Québec à Montréal du au ), 1995, Sainte-Foy, Les Presses de l'Université du Québec, xi, 555 p. 23 cm (ISBN 2-7605-0806-4)
  • 2007 : Lucie Audet, MĂ©moire sur les stratĂ©gies et moyens pour favoriser le partenariat en formation Ă  distance, document prĂ©parĂ© pour le RĂ©seau d’enseignement francophone Ă  distance du Canada (REFAD), 2007 (disponible en ligne[13])

Honneurs

Notes et références

  1. (en) Tom McSorley, Pierre Patry, dans Canadian Film Encyclopedia.
  2. « Patry, Pierre », notice nécrologique, sur aubryetfils.com, le 24 juin 2014.
  3. Charles-Henri Ramond, « Le cinéaste et producteur Pierre Patry est décédé »,filmsquebec.com, 12 juin 2014.
  4. Odile Tremblay, « Mort d’un ardent cinĂ©aste-producteur de la RĂ©volution tranquille », Le Devoir, 17 juin 2014.
  5. [vidéo] Denys Desjardins, « Il était une fois Cooperatio », sur cinemaduquebec.com (Centaure, 30 min, 2013).
  6. [vidéo] Rencontre avec Pierre Patry, Le financement du film sous les projecteurs, télévision de Radio-Canada, entrevue du 5 août 1970 (3 min 42 s).
  7. [PDF] Développement de la télévision éducative au Québec. quelques jalons - p. 19 (dern. par.) à p. 29.
  8. Les succĂšs du REFAD : le 6 aoĂ»t 1998, Ă  Summerside (Île-du-Prince-Édouard), eut lieu la journĂ©e spĂ©ciale soulignant le 10e anniversaire du REFAD, avec dĂźner d'honneur pour souligner la contribution des 10 membres fondateurs (dont Pierre Patry).
  9. Claude Fournier, « Pierre Patry n'est plus », sur elephant.canoe.ca, le 17 juin 2014.
  10. (en) « Reviewing (Trace of) European Virtual Campuses », sur www.virtualcampuses.eu, 2007-
 (consultĂ© le ).
  11. (en) Otto Mbambe Ikome, « Enhancing Instruction in the Global Context: A Challenge for the Resource Center for Applied Studies in Distance Education (CÊrenad) », sur www.cairn.info, Distances et savoirs, Lavoisier, 2003 / 2 (Vol. 1), p. 243-268 (consulté le ).
  12. L’autoroute Ă©lectronique dans la perspective internationale de l’enseignement Ă  distance, texte (pp. 319-325) de Pierre Patry, directeur du Bureau de coopĂ©ration nationale et internationale, TĂ©lĂ©-universitĂ© de l'UniversitĂ© du QuĂ©bec, dans Les autoroutes de l’information : Un produit de la convergence, 1995, PUQ
  13. [PDF] Lucie Audet, MĂ©moire sur les stratĂ©gies et moyens pour favoriser le partenariat en formation Ă  distance, 2007, 48 p., document prĂ©parĂ© pour le RĂ©seau d’enseignement francophone Ă  distance du Canada (REFAD).
  14. [vidĂ©o] « Remise de l'Ordre des francophones d'AmĂ©rique », Portail QuĂ©bec : fil de presse, Conseil supĂ©rieur de la langue française,‎ (lire en ligne).

Voir aussi

Liens externes

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