Université Lovanium
LâuniversitĂ© Lovanium[2] Ă©tait une universitĂ© situĂ©e dans les environs de LĂ©opoldville, aujourd'hui Kinshasa en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo. Elle fut fondĂ©e en 1954 par Mgr Luc Gillon de l'universitĂ© catholique de Louvain (UCLouvain), situĂ©e en Belgique, et resta liĂ©e Ă celle-ci jusqu'Ă son intĂ©gration dans l'UniversitĂ© nationale du ZaĂŻre en 1971-1972. L'actuelle universitĂ© de Kinshasa est l'hĂ©ritiĂšre de Lovanium.
Fondation |
1954 |
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Dates-clés |
1956 (signature de lâarrĂȘtĂ© qui institue officiellement Lovanium en universitĂ©) |
Dissolution |
1971 (renommée en université de Kinshasa) |
Type | |
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Forme juridique | |
Fondateur |
Luc Gillon |
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Localisation |
Histoire
Avant la fondation de Lovanium, l'UCLouvain possédait déjà plusieurs implantations au Congo belge. La Fomulac (Fondation médicale de l'université de Louvain au Congo), fondée en 1926, avait pour but de former des infirmiers et d'effectuer des recherches en médecine tropicale. Par ailleurs, l'UCL fonda en 1932 la Cadulac (Centres agronomiques de l'université de Louvain au Congo), dans la localité de Kisantu. Ces écoles formaient des agriculteurs congolais et ont été le noyau de la future université. L'abbé Hyacinthe Vanderyst qui y collaborait avec les Jésuites y voyait déjà la future « université catholique au Congo belge »[3].
Quand le DĂ©lĂ©guĂ© apostolique au Congo belge envisage la crĂ©ation d'une universitĂ© catholique, il s'adresse aux missionnaires jĂ©suites (1949). Le PĂšre Schurmans, directeur du centre universitaire de Kisantu, est chargĂ© du projet. AprĂšs de nombreuses difficultĂ©s, il acquiert un terrain Ă une douzaine de kilomĂštres au sud de LĂ©opoldville, sur le plateau de Kimwenza. Les premiers pavillons y sont construits en 1953. DĂšs lâannĂ©e suivante, le projet est repris par lâuniversitĂ© catholique de Louvain, malgrĂ© les rĂ©ticences des milieux coloniaux et des partis socialistes et libĂ©raux belges. Les cours dĂ©butent en 1954 et les premiers diplĂŽmes sont dĂ©cernĂ©s dĂšs 1958, sous la direction de professeurs d'universitĂ©s belges.
Peu avant l'indĂ©pendance du Congo en 1960, Lovanium se dĂ©tacha un peu plus de l'UCLouvain en devenant juridiquement indĂ©pendante, mĂȘme si cette derniĂšre continua d'apporter son aide financiĂšre et matĂ©rielle par la suite. Certains professeurs de l'UCLouvain partageaient en effet leur temps entre Louvain et Lovanium.
En , un recteur congolais, Mgr Tshibangu, diplÎmé en théologie de l'UCLouvain, succéda à Mgr Gillon. En 1971, en pleine zaïrianisation du Congo, Mobutu Sese Seko décida la fusion de l'université Lovanium avec les universités de Lubumbashi (fondée par l'université de LiÚge) et de Kisangani (fondée par des missionnaires protestants) dans une seule université, appelée Université nationale du Zaïre[4].
Naissance de l'université
FondĂ©e en 1954, câest-Ă -dire 529 ans aprĂšs celle de Louvain, Lovanium Ă©tait la premiĂšre et la plus grande universitĂ© du pays[5]. En effet, en 1946 les PĂšres JĂ©suites dĂ©cidĂšrent d'ouvrir des collĂšges dâhumanitĂ©s au Congo. En rĂ©action aux futurs diplĂŽmĂ©s surgit lâidĂ©e de crĂ©er une universitĂ©. De ce fait, la FOMULAC, la CADULAC et la section administrative et commerciale de Kisantu, furent regroupĂ©es sous le nom de Centre universitaire congolais Lovanium[6]. On ne pouvait pas encore parler Ă ce stade-ci dâuniversitĂ© car il ne sâagissait que dâun enseignement technique supĂ©rieur, lâappellation Lovanium servant Ă souligner lâorigine de lâinstitution issue des rĂ©alisations de lâuniversitĂ© de Louvain[7].
Une question cruciale se pose dans les annĂ©es 50, Ă savoir sâil est prĂ©fĂ©rable dâorganiser un enseignement universitaire en Afrique, ou bien d'envoyer les Ă©tudiants en Belgique pour quâils acquiĂšrent leur diplĂŽme universitaire[8]. Le pouvoir colonial, lui, est rĂ©ticent Ă lâidĂ©e de crĂ©er une universitĂ©, Ă©tant d'avis que les Congolais nâont pas la capacitĂ© intellectuelle nĂ©cessaire pour poursuivre des Ă©tudes universitaires. De plus, ils estiment quâaucun des candidats ne remplit les conditions dâadmissions de lâuniversitĂ© catholique de Louvain[9]. La crĂ©ation de cette universitĂ© est vue comme « une aventure prĂ©maturĂ©e ».
Câest donc dans un contexte de mĂ©fiance et de rĂ©ticence que naquit lâuniversitĂ© Lovanium, en comparaison Ă dâautres pays oĂč la crĂ©ation d'une universitĂ© Ă©tait voulue comme symbole dâautodĂ©termination, de souverainetĂ© et de fiertĂ© nationale[9].
En effet, lâidĂ©e de crĂ©er une universitĂ© congolaise surgit en 1947, et ce nâest que six ans plus tard que lâuniversitĂ© Lovanium a vu le jour[9].
LâuniversitĂ© est crĂ©Ă©e au Congo en 1954 par le pouvoir colonial et lâĂglise catholique. Les jĂ©suites, le clergĂ© sĂ©culier ainsi que lâuniversitĂ© catholique de Louvain prirent en charge la direction de lâuniversitĂ© et le contenu acadĂ©mique proprement dits. LâĂtat colonial assurait lâessentiel du financement. Lors de la scission de l'universitĂ© de Louvain en deux institutions de langues diffĂ©rentes, c'est l'universitĂ© francophone de Louvain (l'UCLouvain), s'Ă©tablissant Ă Louvain-la-Neuve, qui a poursuivi les relations avec l'universitĂ© Lovanium.
Ăvolution
Ce nâest que 2 ans aprĂšs sa crĂ©ation, que Lovanium reçoit le statut dâuniversitĂ© par lâarrĂȘtĂ© royal du . Lâexistence dâun statut officiel pour lâuniversitĂ© sâavĂšre extrĂȘmement bĂ©nĂ©fique[10].
LâuniversitĂ© rencontre un franc succĂšs. Effectivement, il est observĂ© une augmentation du nombre dâĂ©tudiants inscrits entre la premiĂšre annĂ©e acadĂ©mique et les annĂ©es qui ont suivi[10].
Lors de la premiĂšre annĂ©e acadĂ©mique, lâuniversitĂ© Lovanium ne compte que 33 Ă©tudiants inscrits. Rapidement, ce chiffre triple presque lors de la deuxiĂšme annĂ©e acadĂ©mique, oĂč le nombre d'inscrits est de 87. La troisiĂšme annĂ©e ce chiffre reste en constante Ă©volution, il y est comptĂ© 160 Ă©tudiants inscrits. La quatriĂšme annĂ©e, 249 Ă©tudiants inscrits. La cinquiĂšme annĂ©e est celle qui prĂ©cĂ©da lâaccession du Congo Ă lâindĂ©pendance, plus de 365 Ă©tudiants Congolais et non Congolais Ă©taient inscrits Ă lâuniversitĂ© Lovanium[10] - [11]. Lâaugmentation du nombre dâĂ©tudiants inscrits Ă lâuniversitĂ© donne tort aux personnes qui doutaient de la nĂ©cessitĂ© de crĂ©er une universitĂ© au Congo[10].
Cependant, le nombre de diplĂŽmĂ©s ne suit pas le mĂȘme rythme que le nombre dâĂ©tudiants inscrits. En effet, les premiers diplĂŽmes sont dĂ©livrĂ©s seulement en 1958, Ă©tant donnĂ© que le cycle dâĂ©tude le plus court est de 4 ans[12].
Lors de lâaccession du Congo Ă lâindĂ©pendance en 1960, lâuniversitĂ© remit une cinquantaine de diplĂŽmes seulement, le nombre de diplĂŽmĂ©s nâĂ©tant pas bien remarquable. Toutefois, aprĂšs l'indĂ©pendance, le nombre de diplĂŽmes remis double presque dâannĂ©e en annĂ©e[12].
Du cĂŽtĂ© du corps professoral[13], on retrouve lors de la crĂ©ation de lâuniversitĂ© quâune poignĂ©e de professeurs, 7 plus prĂ©cisĂ©ment[14]. DĂ©jĂ 2 ans aprĂšs sa crĂ©ation, lâuniversitĂ© compte pas moins de 32 professeurs Ă son actif. Ce nombre double encore en 1958 oĂč lâuniversitĂ© compte 68 professeurs au sein de son Ă©tablissement [12].
Câest par une loi de 1971 que Lovanium changea de nom et devint lâUNIKIN (universitĂ© de Kinshasa).
Au XXe siĂšcle, lâuniversitĂ© Lovanium est lâuniversitĂ© la plus prestigieuse dâAfrique centrale. En 2015, l'UniversitĂ© de Kinshasa ne se retrouvait pas parmi les 150 meilleures universitĂ©s africaines[15].
Fusions
LâuniversitĂ© Lovanium prend fin en 1971 par sa fusion avec lâuniversitĂ© libre du Congo et lâuniversitĂ© du Congo de Lubumbashi[14]. Elle est renommĂ©e en UniversitĂ© nationale du ZaĂŻre. Cette fusion a mis fin au lien avec lâuniversitĂ© catholique de Louvain[14]. En 1980, l'UniversitĂ© nationale du ZaĂŻre est Ă nouveau sĂ©parĂ©e en trois universitĂ©s : l'universitĂ© de Kinshasa ; l'universitĂ© de Kisangani et l'universitĂ© de Lubumbashi[14].
Facultés
LâuniversitĂ© est composĂ©e de plusieurs facultĂ©s (dans lâordre de crĂ©ation) : la facultĂ© de mĂ©decine[16] ; l'institut de psychologie appliquĂ©e et de pĂ©dagogie[17] ; la facultĂ© des sciences politiques sociales et Ă©conomiques ; la facultĂ© dâagronomie[17]; la facultĂ© de propĂ©deutique gĂ©nĂ©ral[18] ; la facultĂ© de propĂ©deutique scientifique[18] ; la facultĂ© de philosophie et lettres[18] composĂ©e de 4 sections : philologie africaine, philologie classique, philologie germanique et philologie romane ; la facultĂ© polytechnique[18] ; la facultĂ© de sciences[17] ; la facultĂ© de thĂ©ologie[16], qui est la seule facultĂ© de thĂ©ologie catholique de lâAfrique[19] et enfin la facultĂ© de droit[18].
Les programmes
Les programmes sont des rĂ©pliques fidĂšles des programmes enseignĂ©s dans les universitĂ©s mĂ©tropolitaines. Effectivement, le but est que l'universitĂ© puisse accueillir des Ă©tudiants europĂ©ens. Pour ce faire ils ont calquĂ© autant que possible la lĂ©gislation belge sur lâenseignement supĂ©rieur afin que les Ă©tudiants europĂ©ens puissent obtenir la reconnaissance de leurs diplĂŽmes en Belgique[20]. Il nâempĂȘche que Lovanium est consciente tout de mĂȘme de la nĂ©cessitĂ© de prĂ©voir des adaptations utiles et nĂ©cessaires de ces programmes.
L'institut de recherches Ă©conomique et sociale
LâI.R.E.S. est fondĂ© en octobre 1956 dans le cadre de lâuniversitĂ© Lovanium. Il est dirigĂ© par un conseil, lui-mĂȘme constituĂ© des professeurs de la FacultĂ© de sciences politiques, sociales et Ă©conomiques. Il est divisĂ© en 4 centres de recherches : le Centre de Recherche Ăconomiques ; le Centre dâEthnologie et de Sociologie ; le Centre dâĂtudes Politiques ; le Centre de Perfectionnement en Gestion des Affaires[21].
Lâinstitut est financĂ© en partie par lâuniversitĂ© Lovanium ainsi que par dâautres organismes. Lâobjet de lâinstitut est celui de fournir une explication globale des rĂ©alitĂ©s complexes qui caractĂ©risent le processus de transformation des pays en voie de dĂ©veloppement et plus particuliĂšrement lâAfrique et le Congo. Il y est abordĂ© les aspects politiques, sociologiques et Ă©conomiques de ce processus[22].
Centre d'étude des littératures romanes d'inspiration africaine
Autrement appelĂ© C.E.L.R.I.A, il est fondĂ© et dirigĂ© par le professeur Victor-P. Bol. Il a pour but de donner Ă la littĂ©rature africaine la place qui lui revient dans lâĂ©tude des lettres, ainsi que dâen entreprendre lâexamen critique. Deux tĂąches principales se distinguent : celle de la critique approfondissant et nuançant lâaffirmation dâune unitĂ© de lieu commun, ainsi que celle dâexpliquer lâidĂ©e que lâEurope sâest faite de lâAfrique[23].
L'enseignement
Le recteur vise un enseignement universitaire adaptĂ© au niveau des Congolais, il suggĂšre donc lâemploi de manuels de base, de rĂ©sumĂ©s de cours et de rĂ©pĂ©titions dans les principales langues nationales[16].
Budget et financement
Câest le , lors de la signature dâune convention entre le ministre Dequae et le conseil dâadministration de Lovanium que la question du financement de lâuniversitĂ© fut Ă©voquĂ©e.
Effectivement, câest en vertu de ce texte que la Belgique sâest engagĂ©e Ă octroyer annuellement une aide couvrant les traitements du personnel laĂŻc de lâuniversitĂ© et de deux tiers des rĂ©munĂ©rations du personnel belge exerçant Ă lâuniversitĂ© Lovanium[24]. Pour ce faire, en 1960, elle dĂ©cide dâouvrir un crĂ©dit dâune trentaine de millions. Elle est la principale ressource extĂ©rieure de lâuniversitĂ©[25].
Architecture
Câest en 1953 que les constructions dĂ©butent. Les forces coloniales, et plus prĂ©cisĂ©ment le major M. Boulengier dĂ©marrent la construction de l'universitĂ©, celui-ci ayant une solide rĂ©putation en bĂątiments militaire. La structure de l'universitĂ© Lovanium se rapproche fortement Ă celle de lâuniversitĂ© catholique de Louvain, dont elle est dĂ©pendante [26]. LâuniversitĂ© est situĂ©e sur le mont Amba. Les premiers homes construits abritent les activitĂ©s dâenseignement et les habitations Ă©tudiantes. En parallĂšle, la construction de cinq maisons de professeurs est entamĂ©e[27].
LâuniversitĂ© dispose aussi d'une cafĂ©tĂ©ria et de plusieurs lieux de dĂ©tente pour les Ă©tudiants comme des salles de jeux[28] .
LâĂ©glise universitaire
Au cĆur mĂȘme du site se trouve lâĂ©glise universitaire[29]. Lâarchitecture de lâĂ©glise est prestigieuse. Quiconque dĂ©couvre lâĂ©glise du Lovanium remarque la façade incurvĂ©e au centre de laquelle brille une aluchromie au ton or dominant et de forme rectangulaire qui surplombe le portail Ă trois entrĂ©es surmontĂ© dâune archivolte en forme de chapiteau[29].
Organisation et administration
Le but est de fixer au Congo les mĂȘmes exigences que celles des universitĂ©s belges[17]. Pour ce faire, les conditions dâadmission sont aussi strictes que celles mises en place en Belgique, il y a de plus une bourse dâĂ©tudes qui peut ĂȘtre octroyĂ©e sous certaines rĂ©serves.
Admission
Pour ĂȘtre admis Ă lâuniversitĂ© Lovanium, il y a trois conditions Ă respecter. PremiĂšrement, les futurs Ă©tudiants doivent avoir un certificat dâĂ©tudes secondaires homologuĂ© de niveau europĂ©en[32]. DeuxiĂšmement, ils doivent prĂ©senter un certificat de bonne conduite dĂ©livrĂ©, soit par le Vicaire Apostolique, soit par le directeur de lâĂ©cole secondaire, soit par les autoritĂ©s. TroisiĂšmement, il doit ĂȘtre en disposition dâun certificat mĂ©dical attestant que le candidat semble avoir une santĂ© mentale et physique suffisante pour supporter le long effort des Ă©tudes supĂ©rieures[30].
De plus, avant de commencer les études universitaires à Lovanium en tant que tel, les étudiants reçoivent durant une ou deux années scolaires un enseignement préuniversitaire, visant à compléter la formation reçue dans les écoles secondaires[30].
Coût des études
Les Ă©tudiants paient un droit annuel dâinscription aux cours de 1.000 frs et un droit annuel dâinscription aux examens de 500 frs. Cependant, pour les Ă©tudes prĂ©universitaires, ces droits sont rĂ©duits de moitiĂ©.
Toutefois, en cas dâĂ©chec aux examens de la premiĂšre session, lâĂ©tudiant qui se prĂ©sente en deuxiĂšme session doit payer Ă nouveau un droit dâinscription. Ils doivent aussi payer une pension pour lâinternat fixĂ© Ă 1.000 frs par mois. Ils sâajoutent aux dĂ©penses annuelles les uniformes et les fournitures scolaires[30].
Bourse d'Ă©tudes
Pour les Ă©tudiants ayant des difficultĂ©s financiĂšres, ils ont la possibilitĂ© dâobtenir une bourse dâĂ©tudes qui peut couvrir jusquâĂ lâentiĂšretĂ© des frais dâinscription et de pension. Pour une annĂ©e acadĂ©mique, le montant de la bourse complĂšte est de 8.250 frs. NĂ©anmoins, ces bourses ne sont pas gratuites, elles constituent un prĂȘt dâhonneur remboursable par lâĂ©tudiant aprĂšs lâinterruption de ses Ă©tudes[30].
Il y a tout de mĂȘme des conditions Ă respecter pour lâoctroi de cette bourse, dĂšs lors que lâĂ©tudiant recommence une mĂȘme annĂ©e scolaireâŁâŁ, il perd tout droit Ă la bourse. De plus, pour lâobtention de celle-ci, il faut en faire la demande Ă©crite en deux exemplaires. Elle doit ĂȘtre accompagnĂ©e dâune piĂšce officielle constatant le revenu du pĂšre ou du tuteur, ainsi que le nombre dâenfants Ă sa charge.
Pour les Ă©tudiants jouissants de la bourse entiĂšre, ils peuvent obtenir un prĂȘt supplĂ©mentaire annuel dâun montant maximal de 2.000 frs pour aider le financement des fournitures scolaires. Ces prĂȘts suivent la mĂȘme logique de remboursement que la bourse[30].
Vie Ă©tudiante
LâuniversitĂ© Lovanium connait une vie Ă©tudiante assez mouvementĂ©e, entre les diffĂ©rentes organisations Ă©tudiantes et leurs fortes revendications.
Les organisations Ă©tudiantes
Les principales organisations Ă©tudiantes Ă Lovanium sont lâAssociation gĂ©nĂ©rale des Ă©tudiants de Lovanium (A.G.E.L.)[9] et lâUnion gĂ©nĂ©rale des Ă©tudiants congolais (U.G.E.C.)[33]. Depuis leur crĂ©ation au dĂ©but des annĂ©es 1960 ces organisations se caractĂ©risent par leurs tendances nationalistes et unitaristes[34].
Les organisations Ă©tudiantes ont toujours portĂ© sur quatre revendications : leurs conditions de vie et dâĂ©tude Ă lâuniversitĂ© ; la gouvernance de lâinstitution universitaire : les Ă©checs lors des examens et la politique Ă©conomique et sociale congolaise (gouvernance et situation du pays)[9]. Ces revendications ont Ă©tĂ© plus ou moins appuyĂ© durant les annĂ©es en fonction des prĂ©occupations du moment.
Les manifestations Ă©tudiantes
La premiĂšre protestation a eu lieu en 1958 contre le refus des autoritĂ©s coloniales de les laisser participer au CongrĂšs des Ă©tudiants africains de Kampala. Les manifestations devinrent de plus en plus frĂ©quentes au cours des cinq premiĂšres annĂ©es de lâindĂ©pendance (1960-1965). Les protestations tournaient autour des turbulences politiques de cette premiĂšre rĂ©publique, notamment, avec lâassassinat de Patrice Emery Lumumba en 1961 ainsi que la course au pouvoir et lâintolĂ©rance politique. En 1964, les Ă©tudiants manifestent pour revendiquer : la dĂ©colonisation de lâuniversitĂ© ; lâafricanisation des cadres ; lâadaptation des contenus des enseignements ; et la cogestion de lâuniversitĂ©[9]. Entre autres, ils nâacceptent pas que le conseil dâadministration de lâuniversitĂ© soit constituĂ© uniquement que de Belges, et que son siĂšge soit situĂ© Ă Louvain en Belgique. Le mouvement Ă©tudiant le plus cĂ©lĂšbre est celui du . Ils revendiquent durant une marche pacifique : les mauvaises conditions de vie estudiantine ; lâorientation politique de plus en plus totalitaire et anti-dĂ©mocratique du nouveau rĂ©gime de Mobutu (1965-1997) ; lâinfĂ©odation de plus en plus manifeste du gouvernement aux intĂ©rĂȘts Ă©conomiques et financiers Ă©trangers. Les rĂ©pressions ne furent pas sans consĂ©quence, en effet les Ă©tudiants participant Ă la manifestation furent face Ă des soldats impitoyables[9].
Le rĂ©sultat est sans appel, des dizaines dâĂ©tudiants sont tuĂ©s et pas moins de 33 Ă©tudiants sont arrĂȘtĂ©s et traduits en justice principalement pour complot, organisation dâune manifestation non autorisĂ©e, rĂ©bellion contre les forces de lâordre, etc. Ils ont Ă©copĂ© de peines allant de 20 ans de servitude pĂ©nale pour les meneurs Ă deux mois pour les participants[9].
Personnalités renommées
Les professeurs
- Marcel Lihau (1930-1999), constitutionnaliste.
- LĂ©on de Sousberghe (1903-2006), ethnologue et anthropologue.
- Franz Crahay.
- Willy Bal, linguiste et doyen de la Faculté de Philosophie et Lettres entre 1962 et 1965.
- BenoĂźt Verhaegen.
Les recteurs
- PĂšre Maurice Schurmans, fondateur (1953-1954).
- Mgr Luc Gillon (1920-1998), physicien, recteur de 1954 Ă 1967.
- Mgr Tharcisse Tshibangu Tshishiku, théologien, recteur de 1967 à 1971.
Les anciens Ă©lĂšves
- Albert Ndele (1930), homme politique.
- Ătienne Tshisekedi (1932-2017), homme politique.
- Juvénal Habyarimana (1932-1994) homme politique.
- Jules Croy Emony Mondanga (né en 1938), homme politique.
- Pierre Pay-Pay wa Syakasighe (nĂ© en 1946) Ăconomiste et Homme politique
- Pius Ngandu Nkashama (né en 1946), écrivain.
- Mukala Kadima Nzuji (né en 1947), écrivain.
- Simon Mbatshi Batshia (né en 1949), homme politique.
Chiffres clés
- 1947 : création du centre universitaire du Lovanium.
- 1950 : la convention Gouvernement-Lovanium est signée.
- : premiÚre année académique.
- 1956 : signature de lâarrĂȘtĂ© qui institue officiellement Lovanium en universitĂ©.
- 1958 : premiers diplÎmes délivrés.
- 1959 : la loi belge du 14 juillet admet lâĂ©quivalence des diplĂŽmes confĂ©rĂ©s par les universitĂ©s congolaises et belges.
- 30 Juin 1960 : indépendance du Congo.
- 1087 : le nombre dâĂ©tudiants inscrits aprĂšs 10 ans dâouverture de l'universitĂ©.
- : dixiĂšme anniversaire de lâuniversitĂ©.
- 1967 : fermeture de lâuniversitĂ© du 21 fĂ©vrier au 2 mars Ă la suite d'une grĂšve des Ă©tudiants.
- 4 juin 1969 : le gouvernement dĂ©cide de fermer lâuniversitĂ©, 20 Ă©tudiants sont tuĂ©s, une rĂ©pression des Ă©tudiants a lieu dans tous le pays.
- 1971 : lâuniversitĂ© Lovanium prend fin, fusionne avec dâautres universitĂ©s du pays et est renommĂ©e en universitĂ© de Kinshasa par une loi zaĂŻroise.
Notes et références
- Service public fĂ©dĂ©ral Ăconomie, « Fondation UniversitĂ© Lovanium », sur economie.fgov.be, Moniteur belge, (consultĂ© le )
- Nom latin de la ville de Louvain, en Belgique, en référence à l'université catholique de Louvain.
- Hyacinthe Vanderyst: La future université catholique au Congo belge occidental, dans Revue missionnaire, 1927, p. 253-257.
- D'aprÚs Roger Aubert, « L'Université Lovanium, témoin de la vocation internationale de l'UCL » dans Albert D'Haenens (dir.), L'Université catholique de Louvain. Vie et mémoire d'une institution, p. 102.
- Albert Mpase Nselenge Mpeti, « Vivre le devenir de lâuniversitĂ© comme Ă©tudiant, responsable universitaire et ministre », Les annĂ©es Lovanium : La premiĂšre universitĂ© francophone d'Afrique subsaharienne, t. 1, Marc Quaghebeur (dir.), Paris et Bruxelles, L'Harmattan et A.M.L., , 319 p. (ISBN 978-2-296-11775-4), p. 261
- Guy Malengreau, « Lovanium : du centre universitaire Ă Kisantu Ă lâuniversitĂ© de Kimuenza », Les annĂ©es Lovanium : La premiĂšre universitĂ© francophone d'Afrique subsaharienne, t. 1, Marc Quaghebeur (dir.), Paris et Bruxelles, l'Harmattan et A.M.L., , 319 p. (ISBN 978-2-296-11775-4), p. 96
- Guy Malengreau, « Lovanium : du centre universitaire Ă Kisantu Ă lâuniversitĂ© de Kimuenza", Les annĂ©es Lovanium : La premiĂšre universitĂ© francophone d'Afrique subsaharienne, t. 1, Marc Quaghebeur (dir.), Paris et Bruxelles, L'Harmattan et A.M.L., , 319 p. (ISBN 978-2-296-11775-4), p. 97
- Guy Malengreau, « Lovanium, du centre universitaire Ă Kisantu Ă lâuniversitĂ© de Kimuenza », Les annĂ©es Lovanium : La premiĂšre universitĂ© francophone d'Afrique subsaharienne, t.1, Marc Quaghebeur (dir.), Paris et Bruxelles, L'Harmattan et A.M.L., , 319 p. (ISBN 978-2-296-11775-4), p. 116
- Bernard Mumpasi Lututala, « L'UniversitĂ© de Kinshasa : "colline du savoir", colline des transactions », Revue de l'enseignement supĂ©rieur en Afrique,â , p. 23 - 48 (ISSN 0851-7762, www.jstor.org)
- Jean Kestergat, « Préface », Luc Gillon, Servir. En actes et en vérité, Gembloux, Duculot, , 319 p. (ISBN 2-8011-0754-9), p. 113
- Françoise Hiraux, Médecins à Lovanium : enseigner chercher, soigner, Louvain-La-Neuve, université catholique de Louvain, , 39 p., p. 17
- Jean Kestergat, « préface », Luc Gillon, Servir. En acte et en vérité, Gembloux, Duculot, , 319 p. (ISBN 2-8011-0754-9), p. 114
- Corps de professeurs ou maĂźtres qui enseignent une ou des disciplines dans les universitĂ©s, et Ă©tablissements oĂč s'exerce cet enseignement supĂ©rieur.
- Alix Badot, « Université Lovanium », sur Bestor.be, (consulté le )
- Africa 24, « Rd congo, Repositionner l'UNIKIN comme pĂŽle d'excellence », sur africa24tv.com, chaĂźne dâinformation, (consultĂ© le )
- Guy Malengreau, « Lovanium : du centre universitaire Ă Kisantu Ă lâuniversitĂ© de Kimuenza », Les annĂ©es Lovanium : La premiĂšre universitĂ© francophone, t. 1, Marc Quaghebeur (dir.), Paris et Bruxelles, LâHarmattan et A.M.L., , 319 p. (ISBN 978-2-296-11775-4), p. 128
- Jean Kestergat, « Préface », Luc Gillon, Servir. En actes et en vérité, Gembloux, Duculot, , 319 p. (ISBN 2-8011-0754-9), p. 85
- François Hiraux, Médecins à Lovanium : enseigner, chercher, soigner, Louvain-La-Neuve, Université catholique de Louvain, , 39 p., p. 18
- Willy Bal, Les sciences humaines et lâAfrique Ă lâuniversitĂ© Lovanium, 2 Ă©d., LĂ©opoldville, universitĂ© Lovanium, , 232 p., p. 116
- Guy Malengreau, « Lovanium : du centre universitaire Ă Kisantu Ă lâuniversitĂ© de Kimuenza », Les annĂ©es Lovanium : La premiĂšre universitĂ© francophone dâAfrique subsaharienne, t. 1, Marc Quaghebeur (dir.), Paris et Bruxelles, LâHarmattan et A.M.L., , 319 p. (ISBN 978-2-296-11775-4), p. 127
- Willy Bal, Les sciences humaines et lâAfrique Ă lâUniversitĂ© Lovanium, 2 Ă©d., LĂ©opoldville, UniversitĂ© Lovanium, , 232 p., p. 177
- Willy Bal, Les sciences humaines et lâAfrique Ă lâuniversitĂ© Lovanium, 2 Ă©d., LĂ©eopoldville, universitĂ© Lovanium, , 232 p., p. 178
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Voir aussi
Bibliographie
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- « La FacultĂ© de MĂ©decine Ă Lovanium », Ama Contacts, no 50,â (lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes
- Documents et illustrations sur le site de la Faculté de médecine de l'UCL
- Africa24, « Rd Congo, repositionner lâUNIKIN comme pĂŽle d'excellence », sur africa25tv.com, ChaĂźne d'information, (consultĂ© le )
- Alix Badot, « Université Lovanium », sur Bestor.be, (consulté le )
- LOUDJARO, « LâUniversitĂ© Lovanium, la fiertĂ© du Congo », sur Youtube.com, (consultĂ© le )