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Université Lovanium

L’universitĂ© Lovanium[2] Ă©tait une universitĂ© situĂ©e dans les environs de LĂ©opoldville, aujourd'hui Kinshasa en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo. Elle fut fondĂ©e en 1954 par Mgr Luc Gillon de l'universitĂ© catholique de Louvain (UCLouvain), situĂ©e en Belgique, et resta liĂ©e Ă  celle-ci jusqu'Ă  son intĂ©gration dans l'UniversitĂ© nationale du ZaĂŻre en 1971-1972. L'actuelle universitĂ© de Kinshasa est l'hĂ©ritiĂšre de Lovanium.

Université Lovanium
Histoire
Fondation
1954
Dates-clés
1956 (signature de l’arrĂȘtĂ© qui institue officiellement Lovanium en universitĂ©)
Dissolution
1971 (renommée en université de Kinshasa)

Histoire

Avant la fondation de Lovanium, l'UCLouvain possédait déjà plusieurs implantations au Congo belge. La Fomulac (Fondation médicale de l'université de Louvain au Congo), fondée en 1926, avait pour but de former des infirmiers et d'effectuer des recherches en médecine tropicale. Par ailleurs, l'UCL fonda en 1932 la Cadulac (Centres agronomiques de l'université de Louvain au Congo), dans la localité de Kisantu. Ces écoles formaient des agriculteurs congolais et ont été le noyau de la future université. L'abbé Hyacinthe Vanderyst qui y collaborait avec les Jésuites y voyait déjà la future « université catholique au Congo belge »[3].

Quand le DĂ©lĂ©guĂ© apostolique au Congo belge envisage la crĂ©ation d'une universitĂ© catholique, il s'adresse aux missionnaires jĂ©suites (1949). Le PĂšre Schurmans, directeur du centre universitaire de Kisantu, est chargĂ© du projet. AprĂšs de nombreuses difficultĂ©s, il acquiert un terrain Ă  une douzaine de kilomĂštres au sud de LĂ©opoldville, sur le plateau de Kimwenza. Les premiers pavillons y sont construits en 1953. DĂšs l’annĂ©e suivante, le projet est repris par l’universitĂ© catholique de Louvain, malgrĂ© les rĂ©ticences des milieux coloniaux et des partis socialistes et libĂ©raux belges. Les cours dĂ©butent en 1954 et les premiers diplĂŽmes sont dĂ©cernĂ©s dĂšs 1958, sous la direction de professeurs d'universitĂ©s belges.

Peu avant l'indĂ©pendance du Congo en 1960, Lovanium se dĂ©tacha un peu plus de l'UCLouvain en devenant juridiquement indĂ©pendante, mĂȘme si cette derniĂšre continua d'apporter son aide financiĂšre et matĂ©rielle par la suite. Certains professeurs de l'UCLouvain partageaient en effet leur temps entre Louvain et Lovanium.

En , un recteur congolais, Mgr Tshibangu, diplÎmé en théologie de l'UCLouvain, succéda à Mgr Gillon. En 1971, en pleine zaïrianisation du Congo, Mobutu Sese Seko décida la fusion de l'université Lovanium avec les universités de Lubumbashi (fondée par l'université de LiÚge) et de Kisangani (fondée par des missionnaires protestants) dans une seule université, appelée Université nationale du Zaïre[4].

Naissance de l'université

FondĂ©e en 1954, c’est-Ă -dire 529 ans aprĂšs celle de Louvain, Lovanium Ă©tait la premiĂšre et la plus grande universitĂ© du pays[5]. En effet, en 1946 les PĂšres JĂ©suites dĂ©cidĂšrent d'ouvrir des collĂšges d’humanitĂ©s au Congo. En rĂ©action aux futurs diplĂŽmĂ©s surgit l’idĂ©e de crĂ©er une universitĂ©. De ce fait, la FOMULAC, la CADULAC et la section administrative et commerciale de Kisantu, furent regroupĂ©es sous le nom de Centre universitaire congolais Lovanium[6]. On ne pouvait pas encore parler Ă  ce stade-ci d’universitĂ© car il ne s’agissait que d’un enseignement technique supĂ©rieur, l’appellation Lovanium servant Ă  souligner l’origine de l’institution issue des rĂ©alisations de l’universitĂ© de Louvain[7].

Une question cruciale se pose dans les annĂ©es 50, Ă  savoir s’il est prĂ©fĂ©rable d’organiser un enseignement universitaire en Afrique, ou bien d'envoyer les Ă©tudiants en Belgique pour qu’ils acquiĂšrent leur diplĂŽme universitaire[8]. Le pouvoir colonial, lui, est rĂ©ticent Ă  l’idĂ©e de crĂ©er une universitĂ©, Ă©tant d'avis que les Congolais n’ont pas la capacitĂ© intellectuelle nĂ©cessaire pour poursuivre des Ă©tudes universitaires. De plus, ils estiment qu’aucun des candidats ne remplit les conditions d’admissions de l’universitĂ© catholique de Louvain[9]. La crĂ©ation de cette universitĂ© est vue comme « une aventure prĂ©maturĂ©e ».

C’est donc dans un contexte de mĂ©fiance et de rĂ©ticence que naquit l’universitĂ© Lovanium, en comparaison Ă  d’autres pays oĂč la crĂ©ation d'une universitĂ© Ă©tait voulue comme symbole d’autodĂ©termination, de souverainetĂ© et de fiertĂ© nationale[9].

En effet, l’idĂ©e de crĂ©er une universitĂ© congolaise surgit en 1947, et ce n’est que six ans plus tard que l’universitĂ© Lovanium a vu le jour[9].

L’universitĂ© est crĂ©Ă©e au Congo en 1954 par le pouvoir colonial et l’Église catholique. Les jĂ©suites, le clergĂ© sĂ©culier ainsi que l’universitĂ© catholique de Louvain prirent en charge la direction de l’universitĂ© et le contenu acadĂ©mique proprement dits. L’État colonial assurait l’essentiel du financement. Lors de la scission de l'universitĂ© de Louvain en deux institutions de langues diffĂ©rentes, c'est l'universitĂ© francophone de Louvain (l'UCLouvain), s'Ă©tablissant Ă  Louvain-la-Neuve, qui a poursuivi les relations avec l'universitĂ© Lovanium.

Évolution

Ce n’est que 2 ans aprĂšs sa crĂ©ation, que Lovanium reçoit le statut d’universitĂ© par l’arrĂȘtĂ© royal du . L’existence d’un statut officiel pour l’universitĂ© s’avĂšre extrĂȘmement bĂ©nĂ©fique[10].

L’universitĂ© rencontre un franc succĂšs. Effectivement, il est observĂ© une augmentation du nombre d’étudiants inscrits entre la premiĂšre annĂ©e acadĂ©mique et les annĂ©es qui ont suivi[10].

Lors de la premiĂšre annĂ©e acadĂ©mique, l’universitĂ© Lovanium ne compte que 33 Ă©tudiants inscrits. Rapidement, ce chiffre triple presque lors de la deuxiĂšme annĂ©e acadĂ©mique, oĂč le nombre d'inscrits est de 87. La troisiĂšme annĂ©e ce chiffre reste en constante Ă©volution, il y est comptĂ© 160 Ă©tudiants inscrits. La quatriĂšme annĂ©e, 249 Ă©tudiants inscrits. La cinquiĂšme annĂ©e est celle qui prĂ©cĂ©da l’accession du Congo Ă  l’indĂ©pendance, plus de 365 Ă©tudiants Congolais et non Congolais Ă©taient inscrits Ă  l’universitĂ© Lovanium[10] - [11]. L’augmentation du nombre d’étudiants inscrits Ă  l’universitĂ© donne tort aux personnes qui doutaient de la nĂ©cessitĂ© de crĂ©er une universitĂ© au Congo[10].

Cependant, le nombre de diplĂŽmĂ©s ne suit pas le mĂȘme rythme que le nombre d’étudiants inscrits. En effet, les premiers diplĂŽmes sont dĂ©livrĂ©s seulement en 1958, Ă©tant donnĂ© que le cycle d’étude le plus court est de 4 ans[12].

Lors de l’accession du Congo Ă  l’indĂ©pendance en 1960, l’universitĂ© remit une cinquantaine de diplĂŽmes seulement, le nombre de diplĂŽmĂ©s n’étant pas bien remarquable. Toutefois, aprĂšs l'indĂ©pendance, le nombre de diplĂŽmes remis double presque d’annĂ©e en annĂ©e[12].

Du cĂŽtĂ© du corps professoral[13], on retrouve lors de la crĂ©ation de l’universitĂ© qu’une poignĂ©e de professeurs, 7 plus prĂ©cisĂ©ment[14]. DĂ©jĂ  2 ans aprĂšs sa crĂ©ation, l’universitĂ© compte pas moins de 32 professeurs Ă  son actif. Ce nombre double encore en 1958 oĂč l’universitĂ© compte 68 professeurs au sein de son Ă©tablissement [12].

C’est par une loi de 1971 que Lovanium changea de nom et devint l’UNIKIN (universitĂ© de Kinshasa).

Au XXe siĂšcle, l’universitĂ© Lovanium est l’universitĂ© la plus prestigieuse d’Afrique centrale. En 2015, l'UniversitĂ© de Kinshasa ne se retrouvait pas parmi les 150 meilleures universitĂ©s africaines[15].

Fusions

L’universitĂ© Lovanium prend fin en 1971 par sa fusion avec l’universitĂ© libre du Congo et l’universitĂ© du Congo de Lubumbashi[14]. Elle est renommĂ©e en UniversitĂ© nationale du ZaĂŻre. Cette fusion a mis fin au lien avec l’universitĂ© catholique de Louvain[14]. En 1980, l'UniversitĂ© nationale du ZaĂŻre est Ă  nouveau sĂ©parĂ©e en trois universitĂ©s : l'universitĂ© de Kinshasa ; l'universitĂ© de Kisangani et l'universitĂ© de Lubumbashi[14].

Facultés

L’universitĂ© est composĂ©e de plusieurs facultĂ©s (dans l’ordre de crĂ©ation) : la facultĂ© de mĂ©decine[16] ; l'institut de psychologie appliquĂ©e et de pĂ©dagogie[17] ; la facultĂ© des sciences politiques sociales et Ă©conomiques ; la facultĂ© d’agronomie[17]; la facultĂ© de propĂ©deutique gĂ©nĂ©ral[18] ; la facultĂ© de propĂ©deutique scientifique[18] ; la facultĂ© de philosophie et lettres[18] composĂ©e de 4 sections : philologie africaine, philologie classique, philologie germanique et philologie romane ; la facultĂ© polytechnique[18] ; la facultĂ© de sciences[17] ; la facultĂ© de thĂ©ologie[16], qui est la seule facultĂ© de thĂ©ologie catholique de l’Afrique[19] et enfin la facultĂ© de droit[18].

Les programmes

Les programmes sont des rĂ©pliques fidĂšles des programmes enseignĂ©s dans les universitĂ©s mĂ©tropolitaines. Effectivement, le but est que l'universitĂ© puisse accueillir des Ă©tudiants europĂ©ens. Pour ce faire ils ont calquĂ© autant que possible la lĂ©gislation belge sur l’enseignement supĂ©rieur afin que les Ă©tudiants europĂ©ens puissent obtenir la reconnaissance de leurs diplĂŽmes en Belgique[20]. Il n’empĂȘche que Lovanium est consciente tout de mĂȘme de la nĂ©cessitĂ© de prĂ©voir des adaptations utiles et nĂ©cessaires de ces programmes.

L'institut de recherches Ă©conomique et sociale

L’I.R.E.S. est fondĂ© en octobre 1956 dans le cadre de l’universitĂ© Lovanium. Il est dirigĂ© par un conseil, lui-mĂȘme constituĂ© des professeurs de la FacultĂ© de sciences politiques, sociales et Ă©conomiques. Il est divisĂ© en 4 centres de recherches : le Centre de Recherche Économiques ; le Centre d’Ethnologie et de Sociologie ; le Centre d’Études Politiques ; le Centre de Perfectionnement en Gestion des Affaires[21].

L’institut est financĂ© en partie par l’universitĂ© Lovanium ainsi que par d’autres organismes. L’objet de l’institut est celui de fournir une explication globale des rĂ©alitĂ©s complexes qui caractĂ©risent le processus de transformation des pays en voie de dĂ©veloppement et plus particuliĂšrement l’Afrique et le Congo. Il y est abordĂ© les aspects politiques, sociologiques et Ă©conomiques de ce processus[22].

Centre d'étude des littératures romanes d'inspiration africaine

Autrement appelĂ© C.E.L.R.I.A, il est fondĂ© et dirigĂ© par le professeur Victor-P. Bol. Il a pour but de donner Ă  la littĂ©rature africaine la place qui lui revient dans l’étude des lettres, ainsi que d’en entreprendre l’examen critique. Deux tĂąches principales se distinguent : celle de la critique approfondissant et nuançant l’affirmation d’une unitĂ© de lieu commun, ainsi que celle d’expliquer l’idĂ©e que l’Europe s’est faite de l’Afrique[23].

L'enseignement

Le recteur vise un enseignement universitaire adaptĂ© au niveau des Congolais, il suggĂšre donc l’emploi de manuels de base, de rĂ©sumĂ©s de cours et de rĂ©pĂ©titions dans les principales langues nationales[16].

Budget et financement

C’est le , lors de la signature d’une convention entre le ministre Dequae et le conseil d’administration de Lovanium que la question du financement de l’universitĂ© fut Ă©voquĂ©e.

Effectivement, c’est en vertu de ce texte que la Belgique s’est engagĂ©e Ă  octroyer annuellement une aide couvrant les traitements du personnel laĂŻc de l’universitĂ© et de deux tiers des rĂ©munĂ©rations du personnel belge exerçant Ă  l’universitĂ© Lovanium[24]. Pour ce faire, en 1960, elle dĂ©cide d’ouvrir un crĂ©dit d’une trentaine de millions. Elle est la principale ressource extĂ©rieure de l’universitĂ©[25].

Architecture

C’est en 1953 que les constructions dĂ©butent. Les forces coloniales, et plus prĂ©cisĂ©ment le major M. Boulengier dĂ©marrent la construction de l'universitĂ©, celui-ci ayant une solide rĂ©putation en bĂątiments militaire. La structure de l'universitĂ© Lovanium se rapproche fortement Ă  celle de l’universitĂ© catholique de Louvain, dont elle est dĂ©pendante [26]. L’universitĂ© est situĂ©e sur le mont Amba. Les premiers homes construits abritent les activitĂ©s d’enseignement et les habitations Ă©tudiantes. En parallĂšle, la construction de cinq maisons de professeurs est entamĂ©e[27].

L’universitĂ© dispose aussi d'une cafĂ©tĂ©ria et de plusieurs lieux de dĂ©tente pour les Ă©tudiants comme des salles de jeux[28] .

L’église universitaire

Au cƓur mĂȘme du site se trouve l’église universitaire[29]. L’architecture de l’église est prestigieuse. Quiconque dĂ©couvre l’église du Lovanium remarque la façade incurvĂ©e au centre de laquelle brille une aluchromie au ton or dominant et de forme rectangulaire qui surplombe le portail Ă  trois entrĂ©es surmontĂ© d’une archivolte en forme de chapiteau[29].

Les logements

L’internat est obligatoire en principe. Le prix de celui-ci est fixĂ© pour une annĂ©e scolaire Ă  1.000 frs par mois[30]. Les homes Ă©tudiants comprennent chacun 60 chambrettes[31].

Organisation et administration

Le but est de fixer au Congo les mĂȘmes exigences que celles des universitĂ©s belges[17]. Pour ce faire, les conditions d’admission sont aussi strictes que celles mises en place en Belgique, il y a de plus une bourse d’études qui peut ĂȘtre octroyĂ©e sous certaines rĂ©serves.

Admission

Pour ĂȘtre admis Ă  l’universitĂ© Lovanium, il y a trois conditions Ă  respecter. PremiĂšrement, les futurs Ă©tudiants doivent avoir un certificat d’études secondaires homologuĂ© de niveau europĂ©en[32]. DeuxiĂšmement, ils doivent prĂ©senter un certificat de bonne conduite dĂ©livrĂ©, soit par le Vicaire Apostolique, soit par le directeur de l’école secondaire, soit par les autoritĂ©s. TroisiĂšmement, il doit ĂȘtre en disposition d’un certificat mĂ©dical attestant que le candidat semble avoir une santĂ© mentale et physique suffisante pour supporter le long effort des Ă©tudes supĂ©rieures[30].

De plus, avant de commencer les études universitaires à Lovanium en tant que tel, les étudiants reçoivent durant une ou deux années scolaires un enseignement préuniversitaire, visant à compléter la formation reçue dans les écoles secondaires[30].

Coût des études

Les Ă©tudiants paient un droit annuel d’inscription aux cours de 1.000 frs et un droit annuel d’inscription aux examens de 500 frs. Cependant, pour les Ă©tudes prĂ©universitaires, ces droits sont rĂ©duits de moitiĂ©.

Toutefois, en cas d’échec aux examens de la premiĂšre session, l’étudiant qui se prĂ©sente en deuxiĂšme session doit payer Ă  nouveau un droit d’inscription. Ils doivent aussi payer une pension pour l’internat fixĂ© Ă  1.000 frs par mois. Ils s’ajoutent aux dĂ©penses annuelles les uniformes et les fournitures scolaires[30].

Bourse d'Ă©tudes

Pour les Ă©tudiants ayant des difficultĂ©s financiĂšres, ils ont la possibilitĂ© d’obtenir une bourse d’études qui peut couvrir jusqu’à l’entiĂšretĂ© des frais d’inscription et de pension. Pour une annĂ©e acadĂ©mique, le montant de la bourse complĂšte est de 8.250 frs. NĂ©anmoins, ces bourses ne sont pas gratuites, elles constituent un prĂȘt d’honneur remboursable par l’étudiant aprĂšs l’interruption de ses Ă©tudes[30].

Il y a tout de mĂȘme des conditions Ă  respecter pour l’octroi de cette bourse, dĂšs lors que l’étudiant recommence une mĂȘme annĂ©e scolaire⁣⁣, il perd tout droit Ă  la bourse. De plus, pour l’obtention de celle-ci, il faut en faire la demande Ă©crite en deux exemplaires. Elle doit ĂȘtre accompagnĂ©e d’une piĂšce officielle constatant le revenu du pĂšre ou du tuteur, ainsi que le nombre d’enfants Ă  sa charge.

Pour les Ă©tudiants jouissants de la bourse entiĂšre, ils peuvent obtenir un prĂȘt supplĂ©mentaire annuel d’un montant maximal de 2.000 frs pour aider le financement des fournitures scolaires. Ces prĂȘts suivent la mĂȘme logique de remboursement que la bourse[30].

Vie Ă©tudiante

L’universitĂ© Lovanium connait une vie Ă©tudiante assez mouvementĂ©e, entre les diffĂ©rentes organisations Ă©tudiantes et leurs fortes revendications.

Les organisations Ă©tudiantes

Les principales organisations Ă©tudiantes Ă  Lovanium sont l’Association gĂ©nĂ©rale des Ă©tudiants de Lovanium (A.G.E.L.)[9] et l’Union gĂ©nĂ©rale des Ă©tudiants congolais (U.G.E.C.)[33]. Depuis leur crĂ©ation au dĂ©but des annĂ©es 1960 ces organisations se caractĂ©risent par leurs tendances nationalistes et unitaristes[34].

Les organisations Ă©tudiantes ont toujours portĂ© sur quatre revendications : leurs conditions de vie et d’étude Ă  l’universitĂ© ; la gouvernance de l’institution universitaire : les Ă©checs lors des examens et la politique Ă©conomique et sociale congolaise (gouvernance et situation du pays)[9]. Ces revendications ont Ă©tĂ© plus ou moins appuyĂ© durant les annĂ©es en fonction des prĂ©occupations du moment.

Les manifestations Ă©tudiantes

La premiĂšre protestation a eu lieu en 1958 contre le refus des autoritĂ©s coloniales de les laisser participer au CongrĂšs des Ă©tudiants africains de Kampala. Les manifestations devinrent de plus en plus frĂ©quentes au cours des cinq premiĂšres annĂ©es de l’indĂ©pendance (1960-1965). Les protestations tournaient autour des turbulences politiques de cette premiĂšre rĂ©publique, notamment, avec l’assassinat de Patrice Emery Lumumba en 1961 ainsi que la course au pouvoir et l’intolĂ©rance politique. En 1964, les Ă©tudiants manifestent pour revendiquer : la dĂ©colonisation de l’universitĂ© ; l’africanisation des cadres ; l’adaptation des contenus des enseignements ; et la cogestion de l’universitĂ©[9]. Entre autres, ils n’acceptent pas que le conseil d’administration de l’universitĂ© soit constituĂ© uniquement que de Belges, et que son siĂšge soit situĂ© Ă  Louvain en Belgique. Le mouvement Ă©tudiant le plus cĂ©lĂšbre est celui du . Ils revendiquent durant une marche pacifique : les mauvaises conditions de vie estudiantine ; l’orientation politique de plus en plus totalitaire et anti-dĂ©mocratique du nouveau rĂ©gime de Mobutu (1965-1997) ; l’infĂ©odation de plus en plus manifeste du gouvernement aux intĂ©rĂȘts Ă©conomiques et financiers Ă©trangers. Les rĂ©pressions ne furent pas sans consĂ©quence, en effet les Ă©tudiants participant Ă  la manifestation furent face Ă  des soldats impitoyables[9].

Le rĂ©sultat est sans appel, des dizaines d’étudiants sont tuĂ©s et pas moins de 33 Ă©tudiants sont arrĂȘtĂ©s et traduits en justice principalement pour complot, organisation d’une manifestation non autorisĂ©e, rĂ©bellion contre les forces de l’ordre, etc. Ils ont Ă©copĂ© de peines allant de 20 ans de servitude pĂ©nale pour les meneurs Ă  deux mois pour les participants[9].

Personnalités renommées

Un buste de Monseigneur Luc Gillon, premier recteur de l’universitĂ© Lovanium.

Les professeurs

Les recteurs

Les anciens Ă©lĂšves

Chiffres clés

  • 1947 : crĂ©ation du centre universitaire du Lovanium.
  • 1950 : la convention Gouvernement-Lovanium est signĂ©e.
  • : premiĂšre annĂ©e acadĂ©mique.
  • 1956 : signature de l’arrĂȘtĂ© qui institue officiellement Lovanium en universitĂ©.
  • 1958 : premiers diplĂŽmes dĂ©livrĂ©s.
  • 1959 : la loi belge du 14 juillet admet l’équivalence des diplĂŽmes confĂ©rĂ©s par les universitĂ©s congolaises et belges.
  • 30 Juin 1960 : indĂ©pendance du Congo.
  • 1087 : le nombre d’étudiants inscrits aprĂšs 10 ans d’ouverture de l'universitĂ©.
  • : dixiĂšme anniversaire de l’universitĂ©.
  • 1967 : fermeture de l’universitĂ© du 21 fĂ©vrier au 2 mars Ă  la suite d'une grĂšve des Ă©tudiants.
  • 4 juin 1969 : le gouvernement dĂ©cide de fermer l’universitĂ©, 20 Ă©tudiants sont tuĂ©s, une rĂ©pression des Ă©tudiants a lieu dans tous le pays.
  • 1971 : l’universitĂ© Lovanium prend fin, fusionne avec d’autres universitĂ©s du pays et est renommĂ©e en universitĂ© de Kinshasa par une loi zaĂŻroise.

Notes et références

  1. Service public fĂ©dĂ©ral Économie, « Fondation UniversitĂ© Lovanium », sur economie.fgov.be, Moniteur belge, (consultĂ© le )
  2. Nom latin de la ville de Louvain, en Belgique, en référence à l'université catholique de Louvain.
  3. Hyacinthe Vanderyst: La future université catholique au Congo belge occidental, dans Revue missionnaire, 1927, p. 253-257.
  4. D'aprÚs Roger Aubert, « L'Université Lovanium, témoin de la vocation internationale de l'UCL » dans Albert D'Haenens (dir.), L'Université catholique de Louvain. Vie et mémoire d'une institution, p. 102.
  5. Albert Mpase Nselenge Mpeti, « Vivre le devenir de l’universitĂ© comme Ă©tudiant, responsable universitaire et ministre », Les annĂ©es Lovanium : La premiĂšre universitĂ© francophone d'Afrique subsaharienne, t. 1, Marc Quaghebeur (dir.), Paris et Bruxelles, L'Harmattan et A.M.L., , 319 p. (ISBN 978-2-296-11775-4), p. 261
  6. Guy Malengreau, « Lovanium : du centre universitaire Ă  Kisantu Ă  l’universitĂ© de Kimuenza », Les annĂ©es Lovanium : La premiĂšre universitĂ© francophone d'Afrique subsaharienne, t. 1, Marc Quaghebeur (dir.), Paris et Bruxelles, l'Harmattan et A.M.L., , 319 p. (ISBN 978-2-296-11775-4), p. 96
  7. Guy Malengreau, « Lovanium : du centre universitaire Ă  Kisantu Ă  l’universitĂ© de Kimuenza", Les annĂ©es Lovanium : La premiĂšre universitĂ© francophone d'Afrique subsaharienne, t. 1, Marc Quaghebeur (dir.), Paris et Bruxelles, L'Harmattan et A.M.L., , 319 p. (ISBN 978-2-296-11775-4), p. 97
  8. Guy Malengreau, « Lovanium, du centre universitaire Ă  Kisantu Ă  l’universitĂ© de Kimuenza », Les annĂ©es Lovanium : La premiĂšre universitĂ© francophone d'Afrique subsaharienne, t.1, Marc Quaghebeur (dir.), Paris et Bruxelles, L'Harmattan et A.M.L., , 319 p. (ISBN 978-2-296-11775-4), p. 116
  9. Bernard Mumpasi Lututala, « L'UniversitĂ© de Kinshasa : "colline du savoir", colline des transactions », Revue de l'enseignement supĂ©rieur en Afrique,‎ , p. 23 - 48 (ISSN 0851-7762, www.jstor.org)
  10. Jean Kestergat, « Préface », Luc Gillon, Servir. En actes et en vérité, Gembloux, Duculot, , 319 p. (ISBN 2-8011-0754-9), p. 113
  11. Françoise Hiraux, Médecins à Lovanium : enseigner chercher, soigner, Louvain-La-Neuve, université catholique de Louvain, , 39 p., p. 17
  12. Jean Kestergat, « préface », Luc Gillon, Servir. En acte et en vérité, Gembloux, Duculot, , 319 p. (ISBN 2-8011-0754-9), p. 114
  13. Corps de professeurs ou maĂźtres qui enseignent une ou des disciplines dans les universitĂ©s, et Ă©tablissements oĂč s'exerce cet enseignement supĂ©rieur.
  14. Alix Badot, « Université Lovanium », sur Bestor.be, (consulté le )
  15. Africa 24, « Rd congo, Repositionner l'UNIKIN comme pĂŽle d'excellence », sur africa24tv.com, chaĂźne d’information, (consultĂ© le )
  16. Guy Malengreau, « Lovanium : du centre universitaire Ă  Kisantu Ă  l’universitĂ© de Kimuenza », Les annĂ©es Lovanium : La premiĂšre universitĂ© francophone, t. 1, Marc Quaghebeur (dir.), Paris et Bruxelles, L’Harmattan et A.M.L., , 319 p. (ISBN 978-2-296-11775-4), p. 128
  17. Jean Kestergat, « Préface », Luc Gillon, Servir. En actes et en vérité, Gembloux, Duculot, , 319 p. (ISBN 2-8011-0754-9), p. 85
  18. François Hiraux, Médecins à Lovanium : enseigner, chercher, soigner, Louvain-La-Neuve, Université catholique de Louvain, , 39 p., p. 18
  19. Willy Bal, Les sciences humaines et l’Afrique Ă  l’universitĂ© Lovanium, 2 Ă©d., LĂ©opoldville, universitĂ© Lovanium, , 232 p., p. 116
  20. Guy Malengreau, « Lovanium : du centre universitaire Ă  Kisantu Ă  l’universitĂ© de Kimuenza », Les annĂ©es Lovanium : La premiĂšre universitĂ© francophone d’Afrique subsaharienne, t. 1, Marc Quaghebeur (dir.), Paris et Bruxelles, L’Harmattan et A.M.L., , 319 p. (ISBN 978-2-296-11775-4), p. 127
  21. Willy Bal, Les sciences humaines et l’Afrique Ă  l’UniversitĂ© Lovanium, 2 Ă©d., LĂ©opoldville, UniversitĂ© Lovanium, , 232 p., p. 177
  22. Willy Bal, Les sciences humaines et l’Afrique Ă  l’universitĂ© Lovanium, 2 Ă©d., LĂ©eopoldville, universitĂ© Lovanium, , 232 p., p. 178
  23. Willy Bal, Les sciences humaines et l’Afrique Ă  l’UniversitĂ© Lovanium, 2 Ă©d., LĂ©opoldville, universitĂ© Lovanium, , 232 p., p. 144
  24. Luc Gillon, Servir. En actes et en vĂ©ritĂ©, Paris et Bruxelles, L’Harmattan et A.M.L., , 319 p. (ISBN 2-8011-0754-9), p. 90
  25. Luc Gillon, « Aspects financiers de la rĂ©alisation et du fonctionnement de l’UniversitĂ© Lovanium », ProblĂšmes de l’enseignement supĂ©rieur et de dĂ©veloppement de l’Afrique centrale. Recueil d’études en l’honneur de Guy Malengreau, Paris, R. Pichon et R. Durant-Auzias, , 225 p., p. 62
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Voir aussi

Bibliographie

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  • VINCK H., « Centre universitĂ© congolais Lovanium Kimuenza », Aequatoria,‎ , p. 154 - 156 (www.jstor.org)
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Articles connexes

Liens externes

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