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Tinchebray-Bocage

Tinchebray-Bocage est une commune française situĂ©e dans le dĂ©partement de l'Orne en rĂ©gion Normandie, peuplĂ©e de 4 896 habitants[Note 1]. Elle est crĂ©Ă©e le par la fusion de sept communes, sous le rĂ©gime juridique des communes nouvelles. Les communes de BeauchĂȘne, FrĂȘnes, Larchamp, Saint-Cornier-des-Landes, Saint-Jean-des-Bois, Tinchebray et Yvrandes deviennent des communes dĂ©lĂ©guĂ©es.

Tinchebray-Bocage
Tinchebray-Bocage
Vallée du Noireau
au sud du bourg de Tinchebray.
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Normandie
DĂ©partement Orne
Arrondissement Argentan
Intercommunalité Communauté de communes Domfront Tinchebray Interco
(siĂšge)
Maire
Mandat
Josette Porquet
2020-2026
Code postal 61800
Code commune 61486
DĂ©mographie
Population
municipale
4 896 hab. (2020)
DensitĂ© 54 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 48° 45â€Č 46″ nord, 0° 44â€Č 03″ ouest
Altitude Min. 132 m
Max. 324 m
Superficie 90,88 km2
Type Commune rurale
Unité urbaine Tinchebray-Bocage
(ville isolée)
Aire d'attraction Flers
(commune de la couronne)
Élections
DĂ©partementales Canton de Domfront en Poiraie
LĂ©gislatives TroisiĂšme circonscription
Localisation
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Tinchebray-Bocage
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Tinchebray-Bocage
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Tinchebray-Bocage
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Tinchebray-Bocage
Liens
Site web www.tinchebray.fr

    GĂ©ographie

    SituĂ©e Ă  l'ouest du Bocage flĂ©rien, Tinchebray-Bocage est au cƓur d'une plus vaste rĂ©gion, le Bocage normand. L'atlas des paysages de la Basse-Normandie place la commune au cƓur de l'unitĂ© des hauts pays de l'ouest ornais et du mortainais situĂ©e majoritairement au nord-ouest du dĂ©partement de l'Orne et caractĂ©risĂ©e par un « paysage rude marquĂ© par un relief complexe modelĂ© par les cours d'eau qui en divergent comme d'un chĂąteau d'eau »[1].

    Le territoire est traversĂ© par la ligne de partage des eaux, le nord dans le bassin de l'Orne avec le Noireau, et le sud dans le bassin de la Loire avec l'Égrenne et la Varenne. Le point le plus bas, 132 m, est Ă  la sortie du Noireau Ă  FrĂȘnes et le plus haut Ă  Saint-Cornier-des-Landes, 324 m, entre la NoĂ«-Chesnay et les Monts.

    Le climat est ocĂ©anique, comme dans tout l'Ouest de la France, mais la pluviomĂ©trie annuelle de Tinchebray-Bocage est plus importante et avoisine les 1 100 mm Ă  l'ouest du territoire[2] avec de 190 Ă  200 jours de pluie par an. Les hautes terres de Saint-Cornier-des-Landes, situĂ©es sur une crĂȘte Ă  316 m d'altitude, ont un bioclimat "hyper-humide" caractĂ©risĂ© par des prĂ©cipitations abondantes toute l'annĂ©e qui se manifeste par la prĂ©sence de hĂȘtre[3] (bois de fouteaux dans les textes anciens, micro-toponyme : Foutelaie).

    Le massif granitique de Chanu avec ses points les plus Ă©levĂ©s s'Ă©tend jusqu'au sud de FrĂȘnes au Mont-Crespin, 312 m d'altitude et Ă  l'est de Tinchebray Ă  la Gautierrerie, 309 m. Un autre petit massif de granodiorite est trĂšs Ă©troit Ă  Larchamp, plus large entre Saint-Jean-des-Bois et Saint-Clair-de-Halouze. Une crĂȘte des cornĂ©ennes plus rĂ©sistantes Ă  l'Ă©rosion que les granites traverse: Saint-Cornier-des-Landes, Yvrandes et Saint-Jean-des-Bois[4]. Le minerai de fer est Ă  l'affleurement pour le synclinal Mortain-Domfront-Bagnoles Ă  Larchamp[5].

    • L'Égrenne Ă  BeauchĂȘne.
      L'Égrenne Ă  BeauchĂȘne.
    • Le Noireau Ă  Tinchebray.
      Le Noireau Ă  Tinchebray.
    • L'Ă©tang de la Cour Ă  Larchamp.
      L'Ă©tang de la Cour Ă  Larchamp.

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[8]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en premiÚre approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[9].

    Les paramĂštres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les tempĂ©ratures et huit pour les prĂ©cipitations, dont les valeurs correspondent Ă  la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractĂ©risant la commune sont prĂ©sentĂ©es dans l'encadrĂ© ci-aprĂšs.

    ParamÚtres climatiques communaux sur la période 1971-2000[8]

    • Moyenne annuelle de tempĂ©rature : 10,3 °C
    • Nombre de jours avec une tempĂ©rature infĂ©rieure Ă  −5 °C : 2,4 j
    • Nombre de jours avec une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă  30 °C : 1,6 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 3] : 13,2 °C
    • Cumuls annuels de prĂ©cipitation[Note 4] : 1 018 mm
    • Nombre de jours de prĂ©cipitation en janvier : 14,2 j
    • Nombre de jours de prĂ©cipitation en juillet : 8,4 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont Ă©voluĂ©. Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2014 par la Direction gĂ©nĂ©rale de l'Énergie et du Climat[12] complĂ©tĂ©e par des Ă©tudes rĂ©gionales[13] prĂ©voit en effet que la tempĂ©rature moyenne devrait croĂźtre et la pluviomĂ©trie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations rĂ©gionales. La station mĂ©tĂ©orologique de MĂ©tĂ©o-France installĂ©e sur la commune et mise en service en 1951 permet de connaĂźtre en continu l'Ă©volution des indicateurs mĂ©tĂ©orologiques[14]. Le tableau dĂ©taillĂ© pour la pĂ©riode 1981-2010 est prĂ©sentĂ© ci-aprĂšs.

    Statistiques 1981-2010 et records ST CORNIER-DES-LANDES (61) - alt : 306 m 48° 43â€Č 24″ N, 0° 43â€Č 42″ O
    Statistiques établies sur la période 1981-2007 - Records établis sur la période du 01-01-1951 au 04-01-2022
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 1 0,9 2,9 4,2 7,5 10,2 12,1 12,2 10,1 7,6 3,8 1,7 6,2
    Température moyenne (°C) 3,6 3,9 6,5 8,4 12 14,9 17 17,2 14,5 11 6,7 4,2 10
    Température maximale moyenne (°C) 6,3 7 10,1 12,6 16,4 19,6 21,9 22,1 18,9 14,4 9,6 6,7 13,8
    Record de froid (°C)
    date du record
    −17
    08.01.1985
    −14,2
    01.02.1954
    −9,6
    07.03.1971
    −5,5
    11.04.03
    −1
    05.05.1982
    0,4
    02.06.1962
    4,6
    01.07.1960
    3
    30.08.1977
    0
    14.09.1951
    −4
    29.10.1997
    −8
    20.11.1985
    −13
    29.12.05
    −17
    1985
    Record de chaleur (°C)
    date du record
    14,5
    16.01.1996
    19,9
    27.02.19
    23
    30.03.21
    25,5
    30.04.05
    32
    25.05.1953
    34,5
    29.06.19
    37,2
    01.07.1952
    36
    10.08.03
    33,8
    01.09.1961
    25,5
    01.10.1985
    18,9
    02.11.1972
    15,5
    06.12.1979
    37,2
    1952
    PrĂ©cipitations (mm) 124 90,9 91,8 71,3 85 64,5 68,2 63,9 85,2 119,4 118,8 130,2 1 113,2
    Source : « Fiche 61377001 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base

    Urbanisme

    Typologie

    Tinchebray-Bocage est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trĂšs peu denses, au sens de la grille communale de densitĂ© de l'Insee[Note 5] - [15] - [16] - [17]. Elle appartient Ă  l'unitĂ© urbaine de Tinchebray-Bocage, une unitĂ© urbaine monocommunale[18] de 4 933 habitants en 2017, constituant une ville isolĂ©e[19] - [20].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Flers, dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 38 communes, est catĂ©gorisĂ©e dans les aires de 50 000 Ă  moins de 200 000 habitants[21] - [22].

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des territoires agricoles (94,7 % en 2018), une proportion sensiblement Ă©quivalente Ă  celle de 1990 (95,9 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : prairies (55,4 %), zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (31 %), terres arables (8,3 %), forĂȘts (2,6 %), zones urbanisĂ©es (2,3 %), mines, dĂ©charges et chantiers (0,3 %)[23].

    L'IGN met par ailleurs Ă  disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires Ă  des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă  aujourd'hui)[24].

    Toponymie

    Tinchebray-Bocage reprend le nom de la commune principale, Tinchebray, et le mot bocage qui définit le paysage commun à tous[25].

    Histoire

    Carte de Cassini.

    La commune est crĂ©Ă©e le par un arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral du [26], par la fusion de sept communes, sous le rĂ©gime juridique des communes nouvelles instaurĂ© par la loi no 2010-1563 du de rĂ©forme des collectivitĂ©s territoriales. Les communes de BeauchĂȘne, FrĂȘnes, Larchamp, Saint-Cornier-des-Landes, Saint-Jean-des-Bois, Tinchebray et Yvrandes deviennent des communes dĂ©lĂ©guĂ©es et Tinchebray est le chef-lieu de la commune nouvelle.

    La voie antique qui reliait Augustodurum (Bayeux) et Vieux-la-Romaine (Vieux) Ă  Jublains et Vindunum (Le Mans) servait de limite Ă  Larchamp, BeauchĂȘne, Saint-Cornier-des-Landes, Tinchebray et FrĂȘnes[27] - [28].

    Les territoires de Tinchebray, Saint-Jean-des-Bois, Saint-Cornier-des-Landes et BeauchĂȘne viennent en partie du dĂ©boisement de la forĂȘt de la Lande Pourrie, celui d'Yvrandes y Ă©tait totalement inclus.

    Les hameaux anciens sont souvent issus de masures (vavassories, aĂźnesses), terres en roture donnĂ©es contre redevances et devoirs par le seigneur Ă  une famille reprĂ©sentĂ©e par un aĂźnĂ© qui tient le rĂŽle de prĂ©vĂŽt et les aveux, participe aux gages-plĂšges de la seigneurie. Certaines familles ont laissĂ© leurs noms comme les Degrenne : la Degrennerie Ă  Tinchebray, Aubry : l'AubriĂšre Ă  Larchamp, Dumaine : la Dumainerie Ă  Saint-Cornier-des-Landes, Aumont : la fieffe Aumont Ă  BeauchĂȘne[29].

    La chouannerie

    Entre 1793 et le Consulat, le bocage contrairement au reste de la Normandie qui reste calme, est le théùtre d'une guérilla sporadique, difficile à réprouver et toujours impitoyable. La chouannerie normande s'identifie aux autres résistances au régime révolutionnaire, de la Vendée, de l'Anjou, du Maine et de la Bretagne. Elle reçoit l'appui et la complicité d'une large partie des populations rurales. Quant au danger qu'elle présentait, il fallut en finir avec l'assassinat de son chef Louis de Frotté[30]. La bourgeoisie de Tinchebray est largement républicaine alors que la campagne reste fidÚle à Dieu et au roi.

    En 1790, les ecclĂ©siastiques obligĂ©s de prĂȘter le serment civique, quittent leurs presbytĂšres, partent Ă  l'Ă©tranger ou restent dans le pays et commencent une vie clandestine. ConsidĂ©rĂ©s comme des martyrs, leur influence augmente. Ils sont remplacĂ©s par des prĂȘtres jureurs qui face Ă  l'hostilitĂ© de la population partent et ferment les Ă©glises.

    En , la levĂ©e de 300 000 hommes sur tout le territoire ouvre une pĂ©riode de rĂ©sistance par le refus massif de rĂ©pondre Ă  l'appel militaire. À Saint-Jean-des-Bois, Michelot Moulin (Michel Moulin), fils d'un taillandier aisĂ©, rĂ©quisitionnĂ© pour rejoindre les forces rĂ©publicaines obtient des armes par ruse, dĂ©serte et entre dans la clandestinitĂ© avec ses compagnons, creusant des souterrains, dĂ©sarmant les patriotes de Landisacq, Chanu et Saint-Cornier-des-Landes pendant que ceux de Flers dĂ©sarment Saint-Jean-des-Bois. Sa division occupe les rĂ©gions de Vire, CondĂ©-sur-Noireau et Domfront avec 1 200 Ă  1 500 hommes.

    En , Michelot Moulin libÚre de la prison royale de Tinchebray l'abbé Dulaurant condamné à la guillotine. En , Hoche met en place un systÚme de défense avec des colonnes mobiles de 50 à 60 hommes à Saint-Cornier-des-Landes au Val de Préaux.

    Le , Louis de Frotté attaque Tinchebray avec 800 chouans et y met le feu. 150 républicains ont fortifié la ville, la chapelle Saint-Rémi de Tinchebray servant de citadelle, d'observatoire et de refuge pour les femmes, les enfants et les vieillards. Bilan : 84 maisons brûlées, 2 républicains tués, 20 officiers et environ 80 chouans tués.

    Le , bataille du Val de PrĂ©aux Ă  Saint-Cornier-des-Landes et Chanu, 2000 chouans cachĂ©s dans la forĂȘt de Saint-Jean-des-Bois attaquent 1500 rĂ©publicains. Les rĂ©publicains abandonnent trois voitures et 10 Ă  11 prisonniers, un gros butin d'armes, de munitions et de vivres.

    Le , Louis de Frotté est fusillé. Entre 1815 et 1824, la royauté récompense les anciens chouans, les veuves et les enfants dont Michelot Moulin[31].

    • Organisation de la chouannerie normande.
      Organisation de la chouannerie normande.
    • Carte des combats.
      Carte des combats.
    • Divisions de Saint-Jean-des-Bois et Flers.
      Divisions de Saint-Jean-des-Bois et Flers.
    • SystĂšme de dĂ©fense de Tinchebray en 1796.
      SystÚme de défense de Tinchebray en 1796.

    Le travail du fer, la quincaillerie

    Le travail du fer est attesté dans la région de Tinchebray-Bocage depuis le XIIe siÚcle. Sur un métier de ferron présent au XVe siÚcle se superpose, entre La Chapelle-Biche et Saint-BÎmer-les-Forges, à l'est, et Saint-Jean-des-Bois et Ger, à l'ouest, une forte activité métallurgique[32].

    Dans ce pays montueux, aux terres maigres, au climat pluvieux, aux chemins impraticables en hiver[33], oĂč le minerai est abondant et les forĂȘts nombreuses, le travail du fer est un complĂ©ment de l'agriculture bien adaptĂ© au caractĂšre normand par sa pratique Ă  domicile et nĂ©cessaire par son apport financier[32].

    • Le ferron : maĂźtre de forge, le ferron est un artisan trĂšs qualifiĂ© qui rĂ©duit le minerai dans un bas fourneau. Il est homme sans qui le mĂ©tal ne peut lĂ©galement ĂȘtre produit. Le mĂ©tier est hĂ©rĂ©ditaire et fait partie, au XVe siĂšcle, du patrimoine des familles Niobey, Le Got, Leprince, Duval (Tinchebray), Chancerel et Leprince (Chanu)[34].
    • Les mutations : ces travailleurs subissent de nombreuses mutations techniques et Ă©conomiques : au milieu du XVIe siĂšcle, la rĂ©volution des hauts fourneaux (forges Ă  BeauchĂȘne, Larchamp, Varenne, Saint-Clair-de-Halouze) prive le ferron de la rĂ©duction du minerai et, au dĂ©but du XVIIIe siĂšcle, l'apparition de la premiĂšre fenderie Ă  Larchamp lui enlĂšve une grande partie de la prĂ©paration du mĂ©tal, favorise les marchands mais dĂ©veloppe l'activitĂ©[32].
    • La clouterie et la taillanderie : aprĂšs l'apparition des hauts-fourneaux, les ferrons se spĂ©cialisent dans la clouterie[35] et, au dĂ©but du XVIIIe siĂšcle, elle atteint un niveau national[36]. La taillanderie se dĂ©veloppe entre Saint-Quentin-les-Chardonnets et Yvrandes grĂące Ă  l'Ă©nergie hydraulique disponible[37]. Dans la deuxiĂšme partie du XVIIIe siĂšcle, la forte demande en clouterie de marine[38] dĂ©place le centre de gravitĂ© de la clouterie de Chanu vers Saint-Cornier-des-Landes et BeauchĂȘne, impose une gĂ©nĂ©ration de marchands capables de mobiliser des sommes importantes, de nĂ©gocier avec les forges et de faire travailler de nombreux cloutiers.
    Cloutiers Ă  Saint-Cornier.
    • La serrurerie : aprĂšs la RĂ©volution française, au nord de Chanu, Landisacq et La Chapelle-Biche, certains cloutiers et petits marchands proches des quincailliers se diversifient dans la serrurerie[39].
    • La fin de la clouterie : au XIXe siĂšcle, avec l'apparition de la production mĂ©canique, de la pointe de Paris et la disparition des forges Ă  bois rĂ©gionales, remplacĂ©es par des forges Ă  coke, plus Ă©loignĂ©es, le clou forgĂ© perd les marchĂ©s de la marine et disparaĂźt progressivement[40].
    • La quincaillerie : au dĂ©but du XIXe siĂšcle, s'installent Ă  Tinchebray des quincailliers[41] qui utilisent cette main-d'Ɠuvre nombreuse et habile. À la fin du siĂšcle est construite la premiĂšre usine d'outils agricoles, Mermier et Cie. Certains cloutiers, serruriers et forgerons perdent leurs qualifications et deviennent ouvriers d'usine[42]. Au XXe siĂšcle, cette industrie passe, dans les annĂ©es 1970-1980 d'une concurrence rĂ©gionale Ă  une concurrence nationale avec la disparition de nombreuses entreprises et dans les annĂ©es 1990-2000 Ă  une concurrence mondiale avec l'explosion du marchĂ© asiatique[43].

    Au dĂ©but du XXIe siĂšcle, le systĂšme productif local reprĂ©sente 80 % de la production française d'outils de jardin et 25 % de la quincaillerie du bĂątiment[44].

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    PĂ©riode IdentitĂ© Étiquette QualitĂ©
    janvier 2015[45] juillet 2017 JérÎme Nury UMP-LR[46] Vice-président du conseil général, président de la communauté de communes, maire sortant de Tinchebray
    juillet 2017[47] En cours Josette Porquet[48] DVD Retraitée de la fonction publique hospitaliÚre

    Le conseil municipal est composé de trente-trois membres dont le maire et huit adjoints[48].

    DĂ©mographie

    Liste des communes déléguées
    Nom Code
    Insee
    Intercommunalité Superficie
    (km2)
    Population
    (derniÚre pop. légale)
    Densité
    (hab./km2)
    Tinchebray
    (siĂšge)
    61486Domfront Tinchebray Interco26,522 580 (2019)97


    BeauchĂȘne61031Domfront Tinchebray Interco10,42248 (2019)24
    FrĂȘnes61177Domfront Tinchebray Interco13,31817 (2019)61
    Larchamp61223Domfront Tinchebray Interco8,41302 (2019)36
    Saint-Cornier-des-Landes61377Domfront Tinchebray Interco11,96600 (2019)50
    Saint-Jean-des-Bois61410Domfront Tinchebray Interco9,93181 (2019)18
    Yvrandes61513Domfront Tinchebray Interco10,33154 (2019)15

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis sa création.

    En 2020, la commune comptait 4 896 habitants[Note 7], en diminution de 2,33 % par rapport Ă  2014 (Orne : −3,22 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    2013 2018 2020
    5 0524 9024 896
    (Sources : Insee Ă  partir de 2013[49].)

    Culture locale et patrimoine

    L'église Notre-Dame des Montiers, classée au titre des Monuments historiques.
    La prison royale de Tinchebray, inscrite au titre des Monuments historiques.

    Monuments historiques classés

    Monuments historiques inscrits

    Musées

    • MusĂ©e du clou et maison du sabotier (Saint-Cornier-des-Landes)[50].
    • MusĂ©e de Tinchebray et prison royale (Tinchebray)[51].

    Le patrimoine industriel

    L'activité industrielle de Tinchebray-Bocage fait l'objet d'importants dossiers dans l'Inventaire général du Patrimoine industriel de Basse-Normandie, patrimoine industriel de l'Orne.

    FrĂȘnes

    • Moulin Ă  farine, filature[52].
    • Moulin Ă  farine, filature, usine de quincaillerie Mermier-Lemarchand[53].

    Larchamp

    • Fenderie de fer[54].
    • Affinerie, moulin Ă  farine[55].
    • Mine de fer[56].

    Tinchebray

    La filature de Rochefort (inscrite au titre des Monuments historiques).
    • Chocolaterie[57].
    • Usine de quincaillerie, boulevard du Nord[58].
    • Usine de ferblanterie, serrurerie, rue des PĂŽrets[59].
    • Usine de quincaillerie Mermier-Lemarchand[60].
    • Moulin Ă  farine, usine de quincaillerie, sous la Tour[61].
    • Usine de boissellerie, tonnellerie, pont Notre-Dame [62].
    • Usine de quincaillerie, Moulin noir[63].
    • Moulin Ă  papier, filature de Rochefort [64].
    • Moulin Ă  papier, usine de quincaillerie, dit « moulin de Rochefort »[65].

    Personnalités liées à la commune

    Saint-Jean-des-Bois

    • Michelot Moulin (Michel Moulin) (1771-1839), chef chouan, nĂ© Ă  Saint-Jean-des-Bois.

    Tinchebray

    • Jean-Baptiste QuĂ©ruel (1779-1845), inventeur de la mĂ©thode permettant la fabrication industrielle de sucre Ă  partir de betterave. Il est mort Ă  Tinchebray.
    • Edgard Le Bastard (1836-1892), tanneur industriel puis homme politique, maire de Rennes. Il est nĂ© Ă  Tinchebray.
    • Bill-Bocketts (François Julien Bontemps dit Bill-Bocketts ou Bilboquet) (1892-1961), artiste de music-hall et acteur de cinĂ©ma, nĂ© Ă  Tinchebray.
    • AndrĂ© Breton (1896-1966), poĂšte et Ă©crivain, nĂ© Ă  Tinchebray.
    • Guy Degrenne (1925-2006), industriel, nĂ© Ă  Tinchebray.

    Pour approfondir

    Bibliographie

    • Lucien Victor Dumaine, Tinchebray et sa rĂ©gion au bocage normand : Jusqu'aux Etats-GĂ©nĂ©raux de 1789, t. 1, Paris, H. Champion,
    • Lucien Victor Dumaine, Tinchebray et sa rĂ©gion au bocage normand : Sergenteries, Tabellionages, Aveux et Glossaire, t. 2, Paris, H. Champion
    • Lucien Victor Dumaine, Tinchebray et sa rĂ©gion au bocage normand : PĂ©riode rĂ©volutionnaire, Temps actuels (1789-1884), t. 3, Paris, H. Champion,

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Population municipale 2020, légale en 2023.
    2. Les normales servent Ă  reprĂ©senter le climat. Elles sont calculĂ©es sur 30 ans et mises Ă  jour toutes les dĂ©cennies. AprĂšs les normales 1971-2000, les normales pour la pĂ©riode 1981-2010 ont Ă©tĂ© dĂ©finies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font rĂ©fĂ©rence en Europe et dans le monde[10].
    3. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critÚre de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    4. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphÚre. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomÚtres[11].
    5. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    6. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    7. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.

    Références

    1. « www.donnees.basse-normandie.developpement-durable.gouv.fr (Dreal Basse-Normandie) - Les unitĂ©s de paysage : UnitĂ© 7.4.2 : Les hauts pays de l’ouest ornais et du Mortainais » [PDF] (consultĂ© le ).
    2. « Pluviométrie interannuelle. Normale 1970-2000 » (consulté le ) (archive Wikiwix du site www.basse-normandie.ecologie.gouv.fr)
    3. MichÚle Lavollé: Le bocage ornais, Tome 1 dans: "Le Pays-Bas-Normand, no 213, 214, 215, 1994 pages: 83, 93
    4. MichÚle Lavollé: Le bocage ornais, page: 46
    5. La métallurgie normande, Cahiers de l'inventaire, page: 17
    6. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
    7. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
    8. Daniel Joly, Thierry Brossard, HervĂ© Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », CybergĂ©o, revue europĂ©enne de gĂ©ographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consultĂ© le )
    9. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    10. 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
    11. Glossaire – PrĂ©cipitation, MĂ©tĂ©o-France
    12. « Le climat de la France au XXIe siĂšcle - Volume 4 - ScĂ©narios rĂ©gionalisĂ©s : Ă©dition 2014 pour la mĂ©tropole et les rĂ©gions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consultĂ© le ).
    13. [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
    14. « Fiche du Poste 61377001 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    15. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    16. « Commune rurale - dĂ©finition », sur le site de l’Insee (consultĂ© le ).
    17. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    18. « Unité urbaine 2020 de Tinchebray-Bocage », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
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    21. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Flers », sur insee.fr (consulté le ).
    22. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier PĂ©gaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consultĂ© le ).
    23. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministÚre de la Transition écologique. (consulté le )
    24. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aĂ©riennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consultĂ© le ). Pour comparer l'Ă©volution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne sĂ©parative verticale et la dĂ©placer Ă  droite ou Ă  gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenĂȘtres en haut Ă  gauche de l'Ă©cran.
    25. « La campagne du XXIe siÚcle » se dessine dans la France rurale », sur lemonde.fr (consulté le ).
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    27. G. Hubert:, Voies antiques, les relations entre Jublains et Vieux.
    28. Jules Appert, Étude sur un embranchement de Bayeux à Vire.
    29. L'abbĂ© Dumaine dans le tome 2 de: Tinchebray et sa rĂ©gion au bocage normand donne les fieffes du ComtĂ© de Mortain pour: Tinchebray, Saint-Jean-des-Bois, Yvrandes, Saint-Cornier-des-Landes et BeauchĂȘne, pages: 265 Ă  386. On peut les retrouver sur la page: Chanu de GĂ©nĂ©awiki
    30. Alfred Chaudeurge: La chouannerie normande
    31. Cécile Desdoits: La division de Saint-Jean-des-Bois, aspect de la chouannerie du bocage normand dans: Le Pays Bas-Normand, 1992, Lucien Victor Dumaine: Tinchebray et sa région, tome 3, Ouvrages en ligne sur gallica: Michelot Moulin: Mémoires de Michelot Moulin sur la chouannerie normande, Léon de la SicotiÚre: Louis de Frotté et les insurrections normande, 3 tomes, tome 3: Index des noms de lieux et de personnes, détail sur le site généawiki, page: Chanu
    32. La métallurgie normande.
    33. Pierre Gouhier, L'intendance de Caen en 1700.
    34. Mathieu Arnoult, Mineurs, ferrons et maĂźtres de forges.
    35. Mathieu Arnoux, Mineurs, ferrons et maĂźtres de forges.
    36. Dictionnaire Savary des Brûlons
    37. René Jouanne, La coutellerie de la région de Tinchebray au XVIIe siÚcle.
    38. David Plouvier, L'état, la marine de guerre et les réseaux économiques en France au XVIIIe siÚcle.
    39. Richard Seguin : Essai sur l'histoire du bocage
    40. François Dornic, Le travail du fer dans le pays bas normand et: le fer contre la forĂȘt.
    41. Lemardeley, L'industrie du fer Ă  Tinchebray.
    42. Monique Le ChĂȘne, La fabrication de quincaillerie et de ferronnerie dĂ©corative dans la rĂ©gion de Tinchebray.
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    44. Annuaire des SPL, Datar, 2013, page: 21
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    47. « Josette Porquet, de premiÚre adjointe à maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
    48. Réélection 2020 : « Municipales. Josette Porquet est réélue maire de Tinchebray-Bocage », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
    49. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
    50. Site de Saint-Cornier-des-Landes
    51. Site de Tinchebray
    52. Notice no IA00060963, base Mérimée, ministÚre français de la Culture.
    53. Notice no IA00061097, base Mérimée, ministÚre français de la Culture.
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    64. Notice no IA00060887, base Mérimée, ministÚre français de la Culture.
    65. Notice no IA00060927, base Mérimée, ministÚre français de la Culture.
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