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ForĂȘt de la Lande Pourrie

La forĂȘt de la Lande Pourrie est une forĂȘt situĂ©e dans le sud du dĂ©partement de la Manche, sur les communes de Mortain (oĂč elle prend le nom de forĂȘt de Mortain), Bion, Saint-Jean-du-Corail, Saint-ClĂ©ment-Rancoudray, Barenton, Ger, Saint-Georges-de-Rouelley et dans le dĂ©partement de l'Orne, sur la commune de Lonlay-l'Abbaye.

ForĂȘt de la Lande Pourrie
Image illustrative de l’article ForĂȘt de la Lande Pourrie
Localisation
Position Mortain, Ger
CoordonnĂ©es 48° 37â€Č 50″ nord, 0° 51â€Č 40″ ouest[1]
Pays Drapeau de la France France
DĂ©partement Manche, Orne
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
ForĂȘt de la Lande Pourrie
GĂ©olocalisation sur la carte : Normandie
(Voir situation sur carte : Normandie)
ForĂȘt de la Lande Pourrie
GĂ©olocalisation sur la carte : Orne
(Voir situation sur carte : Orne)
ForĂȘt de la Lande Pourrie

Toponymie

Toponyme mĂ©diĂ©val issu de l’ancien français lande porrie, formĂ© de l’appellatif lande « contrĂ©e boisĂ©e » (puis aprĂšs dĂ©frichement « terre libre couverte de bruyĂšre ou d’ajoncs ») et du participe passĂ© porri « pourri, moisi ». Dans ce cas prĂ©cis, le mot lande a conservĂ© son sens primitif de « lieu boisĂ©, forĂȘt »[2].

Bourberouge indique quant à lui le caractÚre marécageux et argileux de la région et la présence de fer qui donne à l'eau des puits une couleur et un gout trÚs fort.

Histoire

ForĂȘt de la Lande-Pourrie

À l'origine, la forĂȘt royale de la Lande-Pourrie a de 5 Ă  6 lieues de long, 4 de large, une surface de 80 000 Ă  90 000 arpents et les paroisses de Saint-ClĂ©ment[3], Ger et Yvrandes y sont incluses. Elle borne et butte aux paroisses de : Mortain, Le Neufbourg, Saint-BarthĂ©lemy, Romagny, Sourdeval, Le Fresne-Poret, Saint-Christophe-de-Chaulieu, Saint-Cornier-des-Landes, Saint-Jean-des-Bois, BeauchĂȘne, Lonlay-l'Abbaye, Saint-Georges-de-Rouelley, Barenton, Saint-Jean-du-Corail, Bion, Le Rocher oĂč des terres y ont Ă©tĂ© fieffĂ©es Ă  des particuliers. Ceci se retrouve fortement dans la toponymie avec nombre de "fieffe" (Fieffe Azile, au DĂ©bouchĂ© etc qui alternent avec les "prises"). Au dĂ©but du XVIIIe siĂšcle, les bois sont utilisĂ©s par une verrerie, 200 fourneaux de potiers, 2 000 cloutiers, charbonniers[4]
 De cette surface originelle reste une partie sĂ©parĂ©e du reste au nord de Ger, en limite du parc Normandie-Maine.

La partie ouest comporte le domaine privĂ© le plus important qui correspond aux terres de l'actuel chĂąteau de Bourberouge : la "forĂȘt de Mortain" sur les cartes, "forĂȘt de Bourberouge" pour les locaux, divisĂ©e en fait entre deux branches de la famille de Thieulloy (famille de marchands picards anoblis sous Louis XV[5] - [6]). Ce domaine a vu trĂšs tĂŽt des plantations de Douglas, qui ont Ă©tĂ© exploitĂ©es en Ă©claircie d'abord Ă  destination de la trituration et de la fabrication de palettes, puis en coupe rase, en plus des essences traditionnelles, Ă©picĂ©as et autres rĂ©sineux en plantation et feuillus en futaie.

DĂšs 1793, du minerai de fer y a Ă©tĂ© extrait et une usine mĂ©tallurgique de transformation de fonte et de fer y employa jusqu'Ă  300 personnes mais cessa ses activitĂ©s en 1862. Il n'en reste presque rien si ce n'est le souvenir des recommandations vagues des anciens aux enfants de ne pas s'y aventurer pour ne pas tomber dans les trous. On trouve aussi une "carriĂšre" qui aurait abritĂ© des bĂątiments industriels, face Ă  l'endroit oĂč se tenait encore dans les annĂ©es 80 une soute Ă  explosifs, rasĂ©e depuis pour amĂ©liorer les accĂšs d'exploitation forestiers (D259, sous les Champs Touliers de Bas, en rive droite du ruisseau).

Le site Ă©tait connu sous le nom de "Mine du Poncel", qui a disparut. Il Ă©tait desservi par un chemin de fer de mine qui permettait le chargement sur les trains de la ligne Domfront/Saint Jean du Corail au lieu dit "port sec" disparu aussi des cartes[7].

Ces installations ont servies pendant la derniÚre guerre à l'application de la politique de Vichy en matiÚre d'internement des populations de nomades, comme en témoigne le monument en amont.

Un deuxiĂšme site dans la vallĂ©e de la Meude est rĂ©pertoriĂ© Natura2000 pour son intĂ©rĂȘt concernant le ChiroptĂšres[8] - [9].

Le Centre d'Ă©tudes normand d'anthropologie, Ă  la suite du professeur Jean-Charles Payen, voit plusieurs Ă©lĂ©ments de la rĂ©gion qui ont pu contribuer aux lĂ©gendes arthuriennes, Ă  la suite notamment du passage de ChrĂ©tien de Troyes Ă  la cour qu'AliĂ©nor d'Aquitaine tenait Ă  Domfront. « HĂ©lĂšne, la reine aux grandes douleurs, prendra le voile dans une blanche abbaye de nonains Â» pour l'abbaye Blanche Ă  l'extrĂ©mitĂ© ouest de la forĂȘt.

La fosse Arthour en son centre, la fontaine de Barenton et le gué plus au sud.

Le CENA rattache aussi Lonlay au roman de Wace[10], qui parle d'une forĂȘt longue, adaptĂ© Ă  la forme actuelle, mais aussi Ă  l'ancienne si on la lie Ă  la forĂȘt d'Andaine dont elle constitue le prolongement surplombant le Passais puis la vallĂ©e de la SĂ©lune.

Au XIXe siĂšcle, LĂ©on Coutil signalait la prĂ©sence dans la forĂȘt de la Lande Pourrie, sur le territoire de Saint-Jean-du-Corail, des restes d'un dolmen formĂ© de deux pierres debout recouvertes par une pierre horizontale et d'un tumulus sous lequel des cendres, des charbons et deux haches avait Ă©tĂ© trouvĂ©s. Ces deux monuments ont totalement disparu[11]. Les cartes et la toponymie mentionnent le "rocher du dolmen" et le village du "dolmen" vers l'embranchement des D487/D157. Un panneau l'indiquait en direction du village de Moulinet.

La forĂȘt se trouve Ă  un endroit oĂč le granite (gĂ©ologie) laisse la place au grĂšs armoricain qui constituent Ă  eux deux l'essentiel des matĂ©riaux des bĂątiments d'habitation, le granit (matĂ©riau) pour les chaĂźnages et linteaux, et le grĂšs pour le remplissage. Le bois/ torchis reste trĂšs prĂ©sent pour les bĂątiments d'exploitation ancien ou pour les habitations des moins aisĂ©s, liant le bois de la forĂȘt Ă  l'argile fortement prĂ©sente sur le site mĂȘme mais aussi dans les marais environnants.

La ligne de crĂȘte a supportĂ© des Ă©lĂ©ments du rĂ©seau du tĂ©lĂ©graphe de Chappe.

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. GĂ©oportail
  2. Dominique Fournier, Histoire et Traditions Populaires : « La mort en ce jardin : essai de microtoponymie macabre », vol. 32, Foyer Rural du Billot-Montpinçon, Montpinçon, , p. 19.
  3. Rancoudray n'étant pas une paroisse sous l'ancien régime, elle n'apparaßt pas sur la carte et est incluse dans Saint-Clément
  4. Gomboust de Beaulieu: A son Altesse Sérénissine Monseigneur le Duc d'Orléans, page: 3
  5. Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, 2002, page 106.
  6. Nicolas-Philippe Piot, Noms dits et autres friandises : recueil à l'usage de ceux qui veulent distinguer dans la France d'aujourd'hui le vrai noble du faux noble ou du noble d'apparence, Paris, Patrice du Puy, , 429 p., texte imprimé, monographie, 1 vol., 21 cm (ISBN 978-2-908003-48-2 et 2-908003-48-1, OCLC 556946534, BNF 42119193, présentation en ligne)
  7. « Mine de fer de Barenton — Wikimanche », sur www.wikimanche.fr (consultĂ© le )
  8. « Informations écologiques » [PDF], sur manche.gouv.fr (consulté le )
  9. « ArrĂȘtĂ© du 02/10/14 portant dĂ©signation du site Natura 2000 anciennes mines de Barenton et de Bion (zone spĂ©ciale de conservation) | AIDA », sur aida.ineris.fr (consultĂ© le )
  10. « Les sites de la Légende arthurienne aux Pays d'Orne », sur calameo.com (consulté le )
  11. RenĂ© Gautier et al. (prĂ©f. Jean-François Le Grand, postface DaniĂšle PolvĂ©-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « InĂ©dits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 555.
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