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Sophie Calle

Sophie Calle, née à Paris le [1], est une artiste plasticienne, photographe, femme de lettres et réalisatrice française.

Sophie Calle
Sophie Calle Ă  Perpignan, le .
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A travaillé pour
Représentée par
Paula Cooper Gallery (en), Galerie Emmanuel Perrotin (d), Electronic Arts Intermix (en)
Distinctions
Prononciation

Son travail d'artiste consiste à faire de sa vie, et notamment des moments les plus intimes, une œuvre. Pour ce faire, elle utilise tous les supports possibles : livres, photos, vidéos, films, performances, etc.

Elle vit et travaille Ă  Malakoff[2] - [3].

Biographie

Famille et enfance

Issue d'une famille d'Aigues-Vives[4], Sophie Calle est la fille de Monique Szyndler[5] et de Robert Calle, cancérologue, ancien directeur de l'Institut Curie et collectionneur à l'origine du Carré d'art, le musée d'art contemporain de la ville de Nîmes.

Née à Paris, elle grandit dans le Gard : « Tous mes souvenirs d'enfance sont liés à la région : Aigues-Vives, Beauvoisin, Le Cailar, Saint-Laurent[4]. »

Parcours artistique

Le Tombeau des secrets, œuvre de Sophie Calle. Cimetière des Rois, Genève.

Fortement influencée par l'entourage des amis proches de son père, comme Martial Raysse, Arman ou Christian Boltanski, elle décide alors de s'orienter vers la création artistique[6].

Après avoir été une activiste politique « pure et dure[7] - [8]» — maoïsme, féminisme, Gauche prolétarienne, lutte pro-palestinienne au Sud-Liban, etc. — et avoir voyagé sept ans à travers le monde, Sophie Calle rentre à Paris. Perdue, sans projet professionnel, sans capacité précise, sans amis, elle décide de suivre des inconnus dans la rue, comme pour retrouver Paris à travers les trajets des autres. Bientôt, elle se prend au jeu, photographie, note ses déplacements, choisit un homme au hasard et décide de le suivre à Paris, puis à Venise. Plus tard, la remarque d’une amie sur la tiédeur des draps, lorsqu’elle se couche auprès d’elle, lui donne l'idée d'inviter des gens pris au hasard à venir dormir quelques heures dans son lit[9].

En 1979, « par jeej », Sophie Calle demande donc à différents inconnus (ou amis et entourage quand elle n'avait trouvé personne, ou encore elle-même lorsqu'un dormeur lui faisait faux-bond) de venir passer un certain nombre d'heures dans son lit afin que celui-ci soit occupé sans discontinuer huit jours durant, en acceptant d'être photographié et de répondre à quelques questions. Elle prend des clichés des dormeurs — parmi lesquels l'acteur Fabrice Luchini — et note consciencieusement les éléments importants de ces brèves rencontres : sujets de discussion, positions des dormeurs, leurs mouvements au cours de leur sommeil, le menu détaillé du petit-déjeuner qu'elle leur préparait. Ce travail, intitulé Les Dormeurs, retient l'attention du critique Bernard Lamarche-Vadel, compagnon de l'une des dormeuses[10] - [11] ; il l'invite à la Biennale de Paris en 1980.

« En fait, dit Sophie Calle, c'est lui qui décida que j'étais une artiste. »

Dès lors, le travail de Sophie Calle cherche à créer des passerelles entre l'art et la vie. Sous la forme d’installations, de photographies, de récits, de vidéos et de films, l'artiste construit des situations qui, selon la formule de Christine Macel, sont « l’association d’une image et d’une narration, autour d’un jeu ou d’un rituel autobiographique, qui tente de conjurer l’angoisse de l’absence, tout en créant une relation à l’autre contrôlée par l’artiste[12]. »

Malakoff

En 1981, elle s'installe à Malakoff, dans une usine désaffectée qu'elle partage avec les plasticiens Christian Boltanski et Annette Messager[13].

Ses photographies et ses comptes rendus écrits, empruntant le style descriptif du reportage ou de l'inventaire, attestent la réalité des situations qu'elle crée : femme de chambre dans un hôtel, strip-teaseuse dans une fête foraine, poursuite d'un homme à Venise, etc. Souvent fondées sur des règles et des contraintes, ses œuvres interrogent la limite poreuse entre sphère publique et sphère privée et le caractère interchangeable des positions du voyeur et de l'exhibitionniste. Le thème de la disparition de personnes ou d'objets, dont l'existence est avérée par quelques traces et dont l'absence est enregistrée par la photographie, constitue également un thème de prédilection de l'artiste.

Elle se caractérise par un esprit provocateur. Elle a été par exemple la première photographe à présenter une exposition… dont elle n'avait pas pris elle-même une seule photo : elle avait demandé à une agence de détectives privés de la prendre en filature et de la prendre en photo à son insu. Ce sont ces photos d'elle qu'elle exposa[11].

Les travaux de Sophie Calle sont aussi caractérisés par la mise en scène de l'artiste elle-même. Sophie Calle utilise la plupart du temps les récits d'histoires qu'elle a vécues (Histoires vraies).

Une commande d'œuvre in situ qu'une banque lui avait faite aboutit après quinze années de projets, de recherches et de tentatives vaines à un ouvrage racontant son échec : En finir (en partie pour que toutes ces années et tout ce temps passé n'aboutissent justement pas à « rien », et donc pour éviter un échec total). En effet, Sophie Calle avoue n'avoir su comment utiliser les images de vidéosurveillance du distributeur automatique pour créer une œuvre typique de son art, et cela en grande partie parce qu'il ne s'agissait pas de matière extraite à sa propre vie, à son propre quotidien. Elle « en finit » donc avec ce projet en utilisant sa manière personnelle d'aborder les images, en en montrant une grande partie sans avoir agi dessus. Dans ce livre, elle raconte son cheminement, ses tentatives, ses fausses routes, l'aide qu'elle a pu demander à Jean Baudrillard ou même à sa banquière[14]…

On retrouve systématiquement ce rapport explicatif entre les textes et les photographies de Sophie Calle, qu'elle raconte l'histoire, la démarche qui en est à l'origine ou même les conséquences qui ont suivi cette photo.

Enfin, Sophie Calle laisse une place importante au spectateur puisqu'il est récurrent dans ses œuvres qu'il puisse avoir accès à son intimité (Journaux intimes, Évaluation psychologique) ou bien qu'elle le fasse participer activement dans la création (Fantômes).

Un autre thème important que Sophie Calle traite est l'absence (Last Seen, Fantômes, Les Aveugles). Elle a travaillé ce thème avec un vrai fait divers. Une jeune femme, Bénédicte, a disparu mystérieusement, elle était agent d'accueil à Beaubourg et aussi photographe et appréciait beaucoup son travail. Des amis lui envoient des coupures de presse de cette disparition. Sophie Calle attend un an puis se met sur sa trace, rencontre fortuitement sa mère, etc. Elle expose finalement à Beaubourg ses propres photos mêlées à celles de la disparue.

Aux éditions Actes Sud, Sophie Calle a publié de nombreux livres. Le Centre Georges-Pompidou lui a consacré une exposition intitulée M'as-tu vue en 2004[15]. Réalisatrice du film No Sex Last Night[16] - [17], elle expose régulièrement son travail dans des galeries d'art contemporain.

À l'occasion de l'inauguration de la ligne 3 du tramway d'Île-de-France, en , elle imagine l'une des neuf œuvres commandées pour en accompagner le tracé (aux côtés d'Angela Bulloch, Christian Boltanski, Peter Kogler, Claude Lévêque). Cette œuvre, intitulée Le Téléphone, est une cabine téléphonique sculptée en forme de fleur par l'architecte Frank Gehry, n'ayant pas d'autre fonction que de recevoir ses appels : elle s'est en effet engagée à appeler cette cabine plusieurs fois par semaine pour parler avec le passant qui voudra bien décrocher[18].

Elle représente la France à la Biennale de Venise du au avec deux œuvres : Prenez soin de vous, une lettre de rupture reçue par Sophie Calle et lue par 107 femmes ; et Pas pu saisir la mort, une vidéo réalisée au moment du décès de sa mère ayant correspondu à son invitation à représenter la France à la biennale. Le chanteur Cali a écrit la chanson Sophie Calle no 108 de son album L'Espoir en référence à son œuvre Prenez soin de vous[19].

Le Cailar

Elle a également vécu au Cailar, dans un appartement prêté par son ami Jean Lafont[4] au mas des Hourtès[20]. Elle y reste jusqu'à la mort du manadier en 2017[21].

En 2014, pour la fête votive du village, qu'elle dit n'avoir « jamais ratée »[4], elle monte avec Stephan Eicher un groupe éphémère, les Roulettes polymères[22].

Œuvres et expositions (sélection)

  • Filatures parisiennes (1978/1979) : Sophie Calle (SC) suit des inconnus dans la rue, note leurs dĂ©placements et les photographie Ă  leur insu « pour le plaisir de les suivre et non parce qu'ils m'intĂ©ressaient » et Ă©crit le rĂ©cit quotidien de ces filatures.
  • Suite VĂ©nitienne (1980) : un inconnu que SC suivait dans les rues de Paris lui est un jour prĂ©sentĂ©. Apprenant qu'il partait en voyage Ă  Venise, elle dĂ©cide alors de le suivre Ă  nouveau Ă  son insu. Photographies et rĂ©cit descriptif.
  • Le Bronx (1980) : la galerie Fashion Moda propose Ă  SC un projet en rapport avec le quartier. SC demande Ă  des inconnus de l'emmener dans les endroits du quartier qu'ils aiment ou qui ont une forte signification pour eux. Elle photographie et retranscrit les rĂ©cits de ces inconnus sur ces lieux. La veille de l'exposition un « collaborateur inattendu », comme elle le nomme, entre par effraction et recouvre la galerie de graffitis. L'exposition est prĂ©sentĂ©e ainsi.
  • L'HĂ´tel () : après avoir obtenu une place de femme de chambre dans un hĂ´tel vĂ©nitien, au bout d'une annĂ©e de dĂ©marches, pour un remplacement de trois semaines, SC photographie les traces du passage (lits pas encore faits, serviettes laissĂ©es dans la salle de bains, poubelles pas encore vidĂ©es, etc.) des clients et leurs effets.
  • La Filature () : SC demande Ă  sa mère d'embaucher un dĂ©tective privĂ© et de lui demander de suivre sa fille. Elle expose ensuite le travail du dĂ©tective : photos d'elle et descriptif de ses allĂ©es et venues. Elle met en parallèle le rĂ©cit de ses journĂ©es qu'elle a Ă©crit quotidiennement.
  • Le Carnet d'adresses (1983) : ayant trouvĂ© un carnet d'adresses en pleine rue, SC a rencontrĂ© une Ă  une les personnes dont le nom est mentionnĂ© sur le carnet afin de brosser le portrait du propriĂ©taire de ce carnet. Les rencontres successives ont Ă©tĂ© publiĂ©es en feuilleton dans le quotidien LibĂ©ration, mais l'exposition prĂ©vue n'a pu avoir lieu, le propriĂ©taire du carnet n'ayant pas donnĂ© son accord.
  • Anatoli (1984) : SC prend le TranssibĂ©rien de Moscou Ă  Vladivostok en . Elle partage son compartiment avec un Russe prĂ©nommĂ© Anatoli. Ne parlant pas la mĂŞme langue, ils se comprennent peu mais au terme du voyage elle connaĂ®t l'essentiel de sa vie. Elle Ă©crit le rĂ©cit de cette rencontre qu'elle assortit de photographies.
  • Les Anges (1984) : SC en voyage Ă  Los Angeles pour rĂ©aliser un travail in situ durant les Jeux olympiques, demande Ă  des habitants : « Puisque Los Angeles est littĂ©ralement la ville des anges, oĂą sont les anges ? ». Photographies et rĂ©ponses de ces habitants.
  • Les Aveugles (1986) : SC rencontre des aveugles de naissance. Elle leur demande quelle est pour eux l'image de la beautĂ©.
  • FantĂ´mes () : SC profite de l'absence du tableau de Pierre Bonnard Nu dans le bain, prĂŞtĂ© par le musĂ©e d'art moderne de la ville de Paris, pour demander aux personnes rencontrĂ©es (employĂ©s du musĂ©e et visiteurs) de dĂ©crire ce tableau. En , elle rĂ©pète l'expĂ©rience au MOMA de New York, avec cinq tableaux de RenĂ© Magritte, Amedeo Modigliani, Giorgio De Chirico, Edward Hopper et Georges Seurat.
  • La Couleur aveugle (1991) : SC demande Ă  des aveugles ce qu'ils perçoivent et confronte leurs descriptions Ă  des textes d'Yves Klein, Gerhard Richter, Piero Manzoni sur le monochrome.
  • Last seen (1991) : SC a photographiĂ© l'absence d'objets de leur emplacement d'origine dans un musĂ©e oĂą des Ĺ“uvres ont Ă©tĂ© volĂ©es.
  • No sex last night en collaboration avec Greg Shephard (1992) : après un an de vie commune, la relation entre SC et G. Shephard se dĂ©grade. Ils ne se parlent plus. Elle veut traverser les États-Unis, et pour entraĂ®ner son ami dans ce pĂ©riple, lui vient l'idĂ©e de lui proposer de faire un film. Une seule condition : chacun dispose de sa propre camĂ©ra Ă  qui ils doivent confier toutes leurs frustrations durant le voyage. Au bout du voyage, ils se marient.
  • Le Rituel d'anniversaire (1980-1993) : chaque annĂ©e pour son anniversaire, le jour exact si possible, SC organise une fĂŞte d'anniversaire oĂą elle invite un nombre de convives Ă©quivalent au nombre de ses annĂ©es, avec, Ă  chaque fois, un inconnu invitĂ© par l'un des convives. Pour chaque anniversaire, elle a constituĂ© une vitrine contenant les cadeaux offerts (ce ne sont pas les vrais cadeaux qui y sont utilisĂ©s). Sur chaque vitrine est inscrit le descriptif des cadeaux offerts. Ce rituel est prĂ©sentĂ© et dĂ©veloppĂ© dans le rĂ©cit L'InvitĂ© mystère de GrĂ©goire Bouillier.
  • Gotham Handbook en collaboration avec Paul Auster (1994) : cet ouvrage mĂŞlant tĂ©moignages, photographies de l'artiste, rĂ©cits de rencontres et d'expĂ©riences est le rĂ©sultat d'un « contrat […] comprenant diffĂ©rentes clauses imposĂ©es Ă  Mademoiselle Calle », passĂ© entre SC et P. Auster. Ce dernier avait Ă©crit le roman LĂ©viathan (Ă©ditions Actes Sud) dans lequel il avait Ă©tĂ© autorisĂ© par SC Ă  « mĂŞler la rĂ©alitĂ© et la fiction ». SC : « Il s'est en effet servi de certains Ă©pisodes de ma vie pour crĂ©er, entre les pages 84 et 93 de son rĂ©cit, un personnage de fiction nommĂ© Maria, qui ensuite me quitte pour vivre sa propre histoire. » SC a inversĂ© le procĂ©dĂ© en tentant de ressembler au personnage de Maria suivant les « instructions personnelles » que P. Auster lui envoie. Ainsi RĂ©gime Chromatique oĂą SC compose, photographie et consomme plusieurs menus ne comprenant qu'une seule couleur chacun, aliments et couverts. Ou encore Des journĂ©es entières sous le signe du B, du C, du W, oĂą SC passe des journĂ©es sous ces diffĂ©rents signes.
  • L'Érouv de JĂ©rusalem (1996) : SC demande Ă  des habitants de JĂ©rusalem, israĂ©liens et palestiniens, de l'emmener dans des lieux publics, ayant Ă  leurs yeux, un caractère privĂ©. (En rapport avec la loi juive qui dicte de rester chez soi durant le Shabbat. Mais les mĹ“urs ayant Ă©voluĂ©, la crĂ©ation de l'Ă©rouv, un fil tendu entre des pylĂ´nes, dĂ©limite un cadre privĂ© pour obĂ©ir Ă  cette règle tout en ayant la possibilitĂ© de sortir de chez soi.)
  • Appointement with Sigmund Freud (1998) : invitĂ©e Ă  exposer dans la maison qu'occupait Sigmund Freud avant sa mort, SC introduit dans cet intĂ©rieur des objets qui ont une signification sentimentale pour elle et dont elle s'est servi pour ses rĂ©cits autobiographiques.
  • Dans Vingt ans après (2001) : Emmanuel Perrotin, ami de SC, croyant lui faire plaisir, commande une filature pour fĂŞter « l'anniversaire » de cette expĂ©rience. Au dĂ©but rĂ©ticente, elle accepte finalement et se prĂŞte au jeu. Elle tient un journal de ses activitĂ©s durant cette filature.
  • Chambre avec vue (nuit du 5 au , installation dans le cadre de la Nuit blanche organisĂ©e par la ville de Paris) : SC s'est fait installer une chambre au quatrième Ă©tage de la tour Eiffel. AllongĂ©e dans un lit, elle y invite qui veut, Ă  tour de rĂ´le, Ă  venir lui raconter des histoires pour la tenir en Ă©veil jusqu'au matin.
  • Voyage en Californie (2003) avec la collaboration de Josh Greene : en , un jeune californien Ă©crit Ă  SC pour lui demander la permission de venir chez elle se remettre d'un chagrin d'amour en occupant son lit. Favorable Ă  cette expĂ©rience mais craignant de ne pas apprĂ©cier cet homme qu'elle ne connaĂ®t pas et n'osant le congĂ©dier, SC lui envoie son lit ainsi que des draps dans lesquels elle a dormi. Quelques mois après, une fois son chagrin apaisĂ©, le jeune lui retourne le lit et les draps.
  • Histoires vraies (1988-2003) : de très courts rĂ©cits racontant chacun une pĂ©riode, un Ă©vĂ©nement, un changement de sa vie qu'elle illustre d'une photographie oĂą elle se met en scène.
  • Évaluation psychologique sur une idĂ©e de Damien Hirst (2003) : le soir de leur première rencontre, Ă  Glasgow en 1989, SC demande Ă  D. Hirst de lui Ă©crire une lettre d'amour. Elle reçoit cinq pages « enflammĂ©es alors qu'ils se connaissent Ă  peine ». Un an plus tard, D. Hirst lui demande sa participation pour un entretien pour un catalogue d'exposition. Comme elle n'est pas disponible, SC lui propose alors d'inventer les questions qu'elle aurait pu lui poser. Cet entretien imaginĂ© est publiĂ©. Douze ans plus tard, la situation inverse se prĂ©sente et SC demande Ă  D. Hirst de tenir le rĂ´le du questionneur pour le catalogue de son exposition au Centre Pompidou. Il lui envoie un questionnaire psychologique Ă  remplir par elle et des membres de sa famille. L'analyse par des psychiatres de ces questionnaires est publiĂ©e.
  • Prenez soin de vous (2007) : ayant reçu un courriel de rupture, SC invite 107 femmes, plus ou moins connues du grand public, mais ayant une notoriĂ©tĂ© dans leur domaine (avocate, correctrice, danseuse, psychiatre, sportive olympique, exĂ©gète rabbinique, etc.), Ă  faire un commentaire « professionnel » de ce courriel. Cette exposition a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e lors de la Biennale de Venise en 2007[23]
  • En , elle participe Ă  l'exposition Système C, un festival de la coĂŻncidence organisĂ©e par les StĂ©rĂ©otypes AssociĂ©s Ă  Mains d'Ĺ“uvres.
  • Rachel, Monique (2010) : exposition, dans les sous-sols du Palais de Tokyo, en hommage Ă  sa mère morte.
  • Rachel, Monique (du 07 au ) : exposition programmĂ©e dans le cadre du Festival d'Avignon 2012 Ă  l'Église des CĂ©lestins. Pour apporter de la nouveautĂ© Ă  cette exposition crĂ©Ă©e Ă  Paris en 2010, Sophie Calle dĂ©cide de lire les journaux intimes que sa mère lui a lĂ©guĂ©s sans lui dire ce qu'elle devait en faire. Ainsi, dans une alcĂ´ve on peut voir Sophie Calle (si l'on a de la chance car elle n'est prĂ©sente que quelques heures par jour et de façon impromptue) en train de chuchoter les 20 annĂ©es de journaux intimes de sa mère. Seule contrainte qu'elle s'est imposĂ©e : finir l'intĂ©gralitĂ© de la lecture avant la fin du festival[24].
  • OĂą pourriez-vous m’emmener et Migrants (du au ) : carte blanche proposĂ©e par le Bal et Vinci Autoroutes[25] Ă  Alain Bublex, Antoine d'Agata, StĂ©phane Couturier, Julien Magre et Sophie Calle, autour de l'idĂ©e du voyage. Ainsi, pendant une nuit, Sophie Calle s'est installĂ©e dans la cabine 7 du pĂ©age de Saint-Arnoult. Elle a demandĂ© aux voyageurs oĂą ils allaient, et si elle estimait avoir voyagĂ© grâce Ă  eux, elle leur offrait le pĂ©age.
  • Pour la dernière et pour la première fois (du au ) au MusĂ©e d'art contemporain de MontrĂ©al. L’exposition comprend deux projets rĂ©cents de SC. Le premier est La Dernière Image (2010), illustrĂ© par des photographies expliquĂ©es par des textes: « Je suis allĂ©e Ă  Istanbul. J’ai rencontrĂ© des aveugles qui, pour la plupart, avaient subitement perdu la vue. Je leur ai demandĂ© de me dĂ©crire ce qu’ils avaient vu pour la dernière fois. » Le second est Voir la mer (2011), documentĂ© par des films numĂ©riques : « Ă€ Istanbul, une ville entourĂ©e par la mer, j’ai rencontrĂ© des gens qui ne l’avaient jamais vue. J’ai filmĂ© leur première fois. »[26]
  • Beau doublĂ©, Monsieur le Marquis ! exposition au musĂ©e de la chasse et de la nature du au . Exposition de pièces couvrant plusieurs dĂ©cennies de crĂ©ation et d’œuvres spĂ©cialement conçues pour l'occasion venant dialoguer avec les collections du musĂ©e. En particulier, Sophie Calle Ă©tablit un parallèle entre son expĂ©rience intime de poursuite amoureuse et la chasse et entre sa relation affective avec ses proches et le monde animal.
  • Cinq, exposition d'Ĺ“uvres de Sophie Calle dans plusieurs lieux de Marseille du au [27].

Distinctions

Prix

DĂ©corations

Publications

  • L'hĂ´tel, Paris, L'Etoile, coll. « Photographie », , 107 p. (ISBN 978-2-86642-015-4)
  • A suivre, Paris, MusĂ©e d'Art Moderne, , 175 p. (ISBN 978-2-904497-11-7)
    2 juillet-13 octobre 1991. Mamarc, musée d'art moderne de la ville de Paris
  • Les FantĂ´mes, Arles, Actes Sud, coll. « Photographie », , 54 p. (ISBN 978-2-7427-2802-2)
  • L'Absence, Arles, Actes Sud, , 54 p. (ISBN 978-2-7427-2801-5)
    Coffret de 3 volumes :
    • Souvenirs de Berlin-Est
    • Les FantĂ´mes
    • Les Disparitions
  • Sophie Calle et le Leviathan, Arles, Actes Sud, coll. « Ecrits sur l'image », (ISBN 978-2-7427-0958-8)
  • Les Dormeurs, Arles, Actes Sud, coll. « Photographie », , 300 p. (ISBN 978-2-7427-3038-4)
  • L'Erouv de JĂ©rusalem, Arles, Actes Sud, coll. « Photographie », , 60 p. (ISBN 978-2-7427-3766-6)
  • Des histoires vraies + dix, Arles, Actes Sud, , 79 p. (ISBN 978-2-7427-3682-9)
  • Doubles-jeux, Arles, Actes Sud, coll. « Peinture, BD », , 147 p. (ISBN 978-2-7427-1863-4)
    Coffret de 7 volumes :
    • De l'obĂ©issance, livre I
    • Le Rituel d'anniversaire, livre II
    • Les Panoplies, livre III
    • Ă€ suivre… Livre IV
    • L'HĂ´tel, Livre V
    • Le Carnet d'adresses, livre VI
    • Gotham Handbook, livre VII, avec Paul Auster
  • M'as-tu vue ?, Paris, Éditions du Centre Pompidou, , 444 p. (ISBN 978-2-84426-220-2)
    Exposition Paris, Centre Pompidou, 19 nov. 2003-15 mars 2004
  • Douleur exquise, Arles, Actes Sud, coll. « Photographie », , 264 p. (ISBN 978-2-7427-4513-5)
  • En finir, Arles, avec Fabio Balducci, Actes Sud, coll. « Peinture, BD », , 106 p. (ISBN 978-2-7427-5177-8)
  • Prenez soin de vous, Arles, Actes Sud, coll. « Peinture, BD », , 450 p. (ISBN 978-2-7427-6835-6)
  • OĂą et quand ? : Berck, Arles, Actes Sud, coll. « Peinture, BD », , 103 p. (ISBN 978-2-7427-7887-4)
  • OĂą et quand ? : Lourdes, Arles, Actes Sud, coll. « Peinture, BD », , 125 p. (ISBN 978-2-7427-8295-6)
  • OĂą et quand ? : Nulle Part, Arles, Actes Sud, coll. « Peinture, BD »,
  • Elle s'est appelĂ©e successivement Rachel, Monique, Szyndler, Calle, Pagliero, Gonthier, Sindler. Ma mère aimait qu'on parle d'elle., Paris, Xavier Barral, , 204 p. (ISBN 978-2-915173-78-9)
  • FantĂ´mes et disparitions, Arles, Actes Sud, , 176 p. (ISBN 978-2-330-01613-5)
  • (fr + en) Voir la mer, Arles, Actes Sud, , 64 p. (ISBN 978-2-330-01616-6)
  • Ainsi de suite, Paris., Xavier Barral, , 506 p. (ISBN 978-2-36511-046-4)
    Contient un entretien avec Marie Desplechin.
  • (fr + en) Que faites vous de vos morts ?, Arles, Actes Sud, , 272 p. (ISBN 978-2-330-11364-3)
    Un recueil des réponses de visiteurs du musée de la Chasse et de la Nature à la question de SC "Que faites-vous de vos morts ?".

Notes et références

  1. « Sophie Calle », sur aufeminin.com.
  2. « Sophie CALLE | PERROTIN », sur perrotin.com (consulté le ).
  3. (en-US) Mary Kaye Schilling, « The Fertile Mind of Sophie Calle », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  4. Hocine Rouagdia, « Sophie Calle : “Le Cailar ? C'est presque de l'ordre de la superstition” », Midi Libre, no 22 587,‎ , p. 3.
  5. Voir sur next.liberation.fr.
  6. « Bob Calle, collectionneur d’art contemporain », sur Le Journal Des Arts (consulté le )
  7. Elvire Perego, Universalis, « CALLE SOPHIE (1953-) »Encyclopædia Universalis [en ligne], consultĂ© le 19 dĂ©cembre 2014.
  8. Laurence Bertels, « Sur les traces de Sophie Calle », sur lalibre.be, (consulté le )
  9. « Sophie Calle », sur elle.fr.
  10. « Je voulais que mon lit soit occupé vingt-quatre heures sur vingt-quatre, comme ces usines où on ne met jamais la clé sous la porte. J’ai donc demandé aux gens de se succéder toutes les huit heures pendant huit jours. Je prenais une photographie toutes les heures. Je regardais dormir mes invités. […]. Une des personnes que j’avais invitées à dormir dans mon lit et que j’avais rencontrée dans la rue, était la femme d’un critique d’art. Quand elle est rentrée chez elle, elle a raconté à son mari qu’elle était venue dormir huit heures dans mon lit et il a voulu voir de quoi il s’agissait. Et c’est comme ça que je suis devenue artiste. »

    — Sophie Calle, Conférence donnée le à l’université de Keio, Tokyo

  11. Émilie Trochu, Portrait de Sophie Calle, Evene, 11 juin 2009.
  12. « Parcours pédagogique : Sophie Calle », sur mediation.centrepompidou.fr (consulté le ).
  13. « « Mes voisins ne savent pas ce que je fais » », leparisien.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. Sophie Calle : En Finir - Parlez-moi d'argent, Comme un roman.
  15. Du 19 novembre 2003 au 15 mars 2004, Galerie 2, niveau 6, Centre Pompidou.
  16. Tiphaine Larroque, No Sex Last Night (1992) de Sophie Calle & Greg Shephard : témoignage filmique doublement subjectif de l’intimité d’un couple en voyage, Raison-publique.fr, 2 mai 2011
  17. « No Sex Last Night - Tënk », sur www.tenk.fr (consulté le )
  18. A Paris sur le pont du Garigliano, le téléphone pleure, Le Parisien, 28 janvier 2012
  19. Aurélie Sarrot, « Cali : Je me mets souvent dans la peau des femmes », sur Metro, (consulté le ).
  20. Jacky Siméon (préf. Carole Delga), Jean Lafont : le roi de Camargue, Vauvert, Au diable Vauvert, , p. 174.
  21. Siméon 2019, p. 174.
  22. Hocine Rouagdia, « Gard : au Cailar on s’amuse sérieusement », midilibre.fr.
  23. « Sophie Calle à la biennale de Venise », sur L'Express, (consulté le )
  24. Sophie Calle et sa mère, toute une histoire
  25. Exposition : un autre regard sur l’autoroute
  26. « Musée d'art contemporain de Montréal » (consulté le )
  27. « Centre de la Vieille Charite - Marseille », sur vieille-charite-marseille.com (consulté le )
  28. « Sophie Calle, lauréate du prix Hasselblad 2010 », Hasselblad Foundation.
  29. « Nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres septembre 2012 », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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