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Gerhard Richter

Gerhard Richter, né à Dresde[1] le , est un artiste peintre allemand dont l'œuvre est reconnue, depuis les années 1980, « comme une expérience artistique inédite et remarquable[2] ». Peintre polymorphe, il aborde tantôt des sujets figuratifs, tantôt produit des œuvres abstraites.

Gerhard Richter
Gerhard Richter Ă  Prague en 2017
Naissance
Période d'activité
Nationalité
Allemande
Activité
Artiste peintre
Formation
Académie des Beaux-arts de Dresde
Représenté par
Marian Goodman Gallery (d)
Lieux de travail
Mouvement
Capitalist realism (en)
Conjoint
Isa Genzken (de Ă  )
Parentèle
Heinrich Eufinger (d) (beau-père)
Distinction
Site web
Ĺ’uvres principales
Akt auf einer Treppe
Abstraktes Bild
Spiegel

Biographie

Après une formation initiale de peintre, il est admis à l’Académie des Beaux-arts de Dresde à sa seconde candidature où il obtient une maîtrise, diplôme qui lui permet de bénéficier d’un atelier pour trois ans. Son intérêt pour la peinture abstraite, Jackson Pollock et Lucio Fontana en particulier, motive son passage à l’Ouest en 1961. Finalement établi à Düsseldorf, il est l’élève de Karl-Otto Götz et rencontre Sigmar Polke, Blinky Palermo et le futur galeriste Konrad Fischer-Lueg.

Gerhard Richter par Lothar Wolleh vers 1970

Il peint la première œuvre de son catalogue en 1962 : Tisch (« Table »), une huile peinte d’après une photographie de presse. À la fois photographe du quotidien et peintre, il reproduit sur la toile les sujets de ses photos. Paysages, natures mortes et scènes intimes parsèment ainsi une œuvre par ailleurs essentiellement constituée d’œuvres abstraites qu’il nomme, invariablement, Abstraktes Bild (« Toile abstraite »). Les sources documentaires du travail de Gerhard Richter : les photos de presse, ses propres photos, les clichés d'amateur qu'il collectionne, ont été réunis pour former un atlas exposé pour la première fois en 1972.

Parallèlement à ses expositions personnelles, il exerce une activité de professeur dans plusieurs écoles d’Art, notamment à Hambourg, Düsseldorf ou Halifax (Nouvelle-Écosse, Canada), il est notamment le professeur de l'artiste Pia Fries.

Il reçoit de nombreuses récompenses dont le Junger Western Art à Recklinghausen en 1967, le prix Arnold Bode à la Documenta de Cassel en 1981, le prix Oskar Kokoschka à Vienne en 1985, le Prix Wolf des Arts en Israël en 1994/95 et le Praemium Imperiale au Japon en 1997.

En 1957, son premier mariage l’unit à Marianne Eufinger, la future Ema de son Akt auf einer Treppe (Nu dans l'escalier, Cologne, musée Ludwig)[3], référence au célèbre Nu descendant un escalier de Marcel Duchamp et manifeste de sa technique du flou[4] dans la figuration initiée en 1963 (Hirsch). Sa fille Betty, née en 1966, aura trois toiles à son prénom : deux peintes en 1977 (deux gros plans de visage) et une en 1988 (la tête tournée).

Deuxième mariage en 1982 avec la sculptrice Isa Genzken, sujet de deux portraits en 1990 (Isa).

Il se marie enfin en 1995 avec Sabine Moritz qui donnera naissance à leur fils Théo la même année ; tous deux seront les modèles de la série S. mit Kind (S. avec enfant). Enfin, il peindra son seul autoportrait connu en 1996, Selbstportrait[5].

Il vit et travaille désormais à Cologne.

Style

Entre 1981 et 1983, alors que s'impose en RFA la peinture spontanée, subjective et colorée des Nouveaux Fauves, Gerhard Richter peint d'après ses photographies, des paysages enneigés, des bougies et des crânes. Il est fascinés par ces derniers, « notamment par la distance qu'ils instaurent ». Le recours à un motif pluridisciplinaire de l'histoire de l'art canalise l'expression de ses propres angoisses en les fondant dans la tradition. Cependant, iI apporte une note absurde à l'adresse du memento mori en renversant le crâne, écho aux tableaux accrochés à l'envers de Georg Baselitz[6].

Cote

  • En , Ema (nude descending a staircase) (1992), a Ă©tĂ© vendu pour 320 000 $ chez Phillips Ă  New York.
  • Il est dĂ©sormais l'artiste vivant le plus cher du monde () puisque l'une de ses Ĺ“uvres abstraites de 1994 a Ă©tĂ© vendue 34,2 millions de dollars[7].
  • Nouveau record le mais cette fois avec une Ĺ“uvre figurative : Domplatz, Mailand 1968 vendue 37,1 M$ par Sotheby's.

Citations

  • « J’ai une santĂ© moyenne, une taille moyenne (1,72 m), je suis moyennement beau. Si j'Ă©voque ceci, c’est parce qu’il faut avoir ces qualitĂ©s pour pouvoir peindre de bons tableaux. » (in Texte de l'exposition avec Sigmar Polke, 1966)
  • « Mes tableaux sont sans objet ; mais comme tout objet, ils sont l’objet d’eux-mĂŞmes. Ils n’ont par consĂ©quent ni contenu, ni signification, ni sens ; ils sont comme les choses, les arbres, les animaux, les hommes ou les jours qui, eux aussi n’ont ni raison d’être, ni fin, ni but. VoilĂ  quel est l’enjeu. (Mais il y a quand mĂŞme de bons et de mauvais tableaux.) » (in Notes, 1984)
  • « Les toiles abstraites mettent en Ă©vidence une mĂ©thode : ne pas avoir de sujet, ne pas calculer, mais dĂ©velopper, faire naĂ®tre. » (in Notes, 1985)
  • « Nous avons plus d'une douzaine d'Ă©coles en Allemagne fĂ©dĂ©rale. Elles sont parasitĂ©es par les pires artistes allemands qui alimentent leur coterie grâce Ă  un système incestueux et ennuyeux. Ces prĂ©tendus artistes, incapables de gagner leur croĂ»te, y sont nommĂ©s professeurs, dotĂ©s d'ateliers, avec tout le prestige et l'argent que cela implique. Ils ne se contentent pas de cultiver et de rĂ©pandre la sottise, d'en rebattre les oreilles aux Ă©tudiants, ils s'arrangent pour que chaque Ă©lève et tout nouveau collègue stagnent en deçà du niveau le plus bas. Ils peuvent ainsi rester eux-mĂŞmes dans leur moisissure confinĂ©e sans ĂŞtre mis en danger. » (in Notes, 08/06/1983)

Ĺ’uvre

Expositions (sélection)

Shädel. Crâne (1983, huile sur toile, collection du musée d'Art contemporain de la Haute-Vienne, château de Rochechouart) est exposée dans le cadre de l'exposition Les Choses. Une histoire de la nature morte au musée du Louvre du 12 octobre 2022 au 23 janvier 2023, parmi les œuvres de l'espace nommé « Vanité »[6].

Publications

  • Septembre Une peinture d'histoire de Gerhard Richter, Robert Storr, Ă©d La DiffĂ©rence, 2011, 96 p.

Films

Notes et références

  1. Site officiel de Gerhard Richter, Biographie (langue (en) ou (de)) lire en ligne (consulté le 1er juin 2010).
  2. Site musée de Grenoble, exposition temporaire : Richter en France 7 mars - 1er juin 2009 lire en ligne (consulté le 1er juin 2010).
  3. Gerhard Richter, Ema, Akt auf einer Treppe, 1966, Cologne, musée Ludwig.
  4. Elle apparaît dans l'art optique en 1957 chez le peintre polonais Wojciech Fangor.
  5. Le tableau sur le site du peintre. Page consultée le 16 avril 2012.
  6. Jean-RĂ©mi Touzet, Les choses. Une histoire de la nature morte, Paris, Lienart Ă©ditions, , 447 p. (ISBN 978-2-35906-383-7), p. 152
  7. lire en ligne (consulté le 11 février 2013).
  8. (en) Matthew Stearns, Sonic Youth's Daydream Nation, Bloomsbury Publishing USA, (ISBN 9781441128867, lire en ligne)
  9. « Glenn »
  10. « Tableau abstrait [946-3] » Œuvres » Gerhard Richter », sur www.gerhard-richter.com (consulté le )
  11. Site exporevue, Rétrospective picturale de Gerhard Richter, par Sophie Richard, Düsseldorf, avril 2005. « Depuis plus de 10 ans, aucun musée européen n'avait consacré une exposition d'envergure à cet artiste allemand qui, depuis les années soixante, réinvente sans cesse la peinture » lire en ligne (consulté le 1er juin 2010)..
  12. Site La Croix, la peinture élégiaque de Gerhard Richter lire en ligne (consulté le 1er juin 2010).
  13. Présentation de l'exposition sur le site du Centre Georges-Pompidou. Page consultée le 10 avril 2012.

Voir aussi

Ouvrages

  • Dictionnaire BĂ©nĂ©zit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres,sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol. 11, Ă©ditions GrĂĽnd, , 13440 p. (ISBN 2700030214), p. 672-674
  • Bruno Eble, Gerhard Richter : la surface du regard, L'Harmattan, 2006 (ISBN 9782296015272), 237 p.
  • Eiger Dietmar, Gerhard Richter, monographie, Hazan, 2010, 340 p. (prĂ©sentation Ă©diteur).
  • Gerhard Richter : exposition, 1er fĂ©vrier - , Centre national d'art et de culture Georges Pompidou, MusĂ©e national d'art moderne, illustrĂ© par Gerhard Richter, Ă©dition du musĂ©e, 1977 (ISBN 9782858500291), 73 p.
  • JĂĽrgen Schreiber, Richter, peintre d'Allemagne. Le drame d'une famille, traduction française par Mariette Althaus, Ă©dition française : Les Presses du rĂ©el, 2012 (ISBN 978-2-84066-421-5), 336 p. (prĂ©sentation Ă©diteur).

Articles

  • Erik Verhagen, « BĂŞte comme un peintre. Les portraits de famille de Gerhard Richter », in Les Cahiers du MusĂ©e national d'art moderne], no 90, , p. 42–60.
  • Sabine Ginoux, « La peinture Ă©lĂ©giaque de Gerhard Richter », in La Croix, .
  • Erik Verhagen, « Gerhard Richter. Doute, dĂ©sespoir et destruction », in Art Press, , p. 34–40.
  • Erik Verhagen, « Gerhard Richter Photographies peintes », in Art Press, , p. 75.
  • "Le mystère Richter", in "Arts Magazine", no 66 , p. 66.
  • JĂ©rĂ´me Coignard, "Gerhard Richert, un gĂ©ant Ă  Paris", in "Connaissance des arts", no 705 , p. 50–59
  • Itzhak Goldberg, "Gerhrard Richert, Peintre multitâche", in "Beaux Arts Magazine", no 336 , p. 82–89

Articles connexes

Liens externes

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