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Short Message Service

Le service de messagerie SMS, plus connu sous le sigle de SMS (pour « Short Message Service ») ou les noms de « texto » ou de « minimessage », permet de transmettre de courts messages textuels. C'est l'un des services de la téléphonie mobile (il a été introduit par la norme GSM).

Affichage d'un SMS en néerlandais.
Affichage d'un SMS en anglais d'une alerte incendie sur un iPhone.

Dans certaines régions du monde comme l’Amérique du Nord, le Royaume-Uni ou les Philippines, on parle de « messagerie texte ». Par rétroacronymie, cette messagerie est également désignée par « service de messages succincts ».

En 2007 entre 50 000 et 60 000 SMS Ă©taient envoyĂ©s chaque seconde dans le monde, tandis qu'en 2009, plus de 135 000 SMS Ă©taient envoyĂ©s chaque seconde[1]. En 2010[2] et en 2011[3], en moyenne 200 000 SMS Ă©taient envoyĂ©s chaque seconde Ă  travers le monde. Pour la France seule par exemple, cela reprĂ©sente en moyenne 219 messages par personne par mois. Ce chiffre est restĂ© stable jusqu'en 2014, puis a Ă©tĂ© divisĂ© par deux en 2016 avant de continuer Ă  chuter, les utilisateurs se reportant sur des applications de messagerie par Internet[4].

Histoire

Origines

Ă€ l’origine, les SMS furent inventĂ©s par une Ă©quipe finlandaise dont Matti Makkonen employĂ© par Telia Sonera, puis par Nokia, pour aider les personnes malentendantes Ă  communiquer. Plusieurs compagnies revendiquent la paternitĂ© de l'envoi du premier SMS. Selon Edward Lantz de la NASA, le premier SMS fut envoyĂ© en 1989 d'un bipeur Motorola par Raina Fortini de New York Ă  un ami Ă  Melbourne Beach. Le premier SMS commercial fut envoyĂ© le sur le rĂ©seau GSM de Vodafone au Royaume-Uni lorsque l'architecte logiciel Neil Papworth (en) de Sema Group envoya depuis son PC (les tĂ©lĂ©phones mobiles n'ayant pas encore de clavier Ă  cette Ă©poque) le message « Merry Christmas! » (« Joyeux NoĂ«l ») sur le cellulaire Orbitel 901 de Richard Jarvis, un des dirigeants de Vodafone[5] - [6].

Le Finlandais Radiolinja (qui aujourd'hui fait partie de l'opérateur Elisa) fut le premier opérateur au monde à lancer une offre commerciale grand public du SMS, en 1993.

Lors du développement de la norme GSM, les pays scandinaves prirent l’initiative de proposer d'inclure le SMS dans cette norme à vocation mondiale. Le Nokia 2010 (en), lancé en 1994, fut le premier téléphone grand public qui permet l'écriture de messages[7].

Le temps du succès commercial

Lorsque le système fut déployé pour le grand public, beaucoup d’opérateurs étaient convaincus que les consommateurs préféreraient l'appel téléphonique pour communiquer. Mais, avec un prix nettement moins élevé qu’un appel téléphonique, l'adoption du SMS fut un succès[8] en dépit du fait que le message était facturé à l’unité.

Bien que l’opérateur français SFR ait déposé le terme « texto » comme marque déposée le , son usage s'est généralisé en France avec l'essor des téléphones mobiles. En , la Cour d'appel de Paris jugea que l'opérateur ne pouvait pas prétendre à l'utilisation exclusive de ce nom[9] - [10] ; depuis cette date, le nom « texto » n'est plus protégé. En 2010, il était le terme le plus couramment utilisé pour désigner les SMS au Québec.

Le minimessage (nom commercial donné aux SMS par Itineris, devenu Orange) est rapidement devenu un moyen de communication très populaire, surtout en Europe, en Asie-Pacifique (mis à part le Japon), en Australie et en Nouvelle-Zélande, tout particulièrement parmi les populations jeunes et urbaines.

Les SMS ont ensuite Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©s Ă  plus grande Ă©chelle lorsque ceux-ci ont Ă©tĂ© perçus comme un moyen efficace pour dĂ©sengorger le rĂ©seau tĂ©lĂ©phonique. Le SMS est devenu un marchĂ© Ă  part entière. De nouvelles utilisations, gratuites ou payantes, sont rĂ©gulièrement proposĂ©es aux consommateurs (par exemple le vote dans les Ă©missions tĂ©lĂ©visĂ©es, la rĂ©ception d'alertes — livraison, incendie, circulation routière, etc. — confirmation de rĂ©servations, dĂ©livrance de codes d'autorisation bancaire, etc.) que ce soit par l’utilisateur particulier ou le professionnel spĂ©cialisĂ©. Des sociĂ©tĂ©s ont dĂ©diĂ© intĂ©gralement leurs activitĂ©s Ă  ce moyen de communication.

Aujourd'hui, le SMS est disponible dans le monde entier sur de multiples réseaux, y compris sur les réseaux mobiles 3G, 4G et 5G.

L'avenir du SMS

Bien que l'envoi de SMS se soit rapidement généralisé, il est concurrencé dans l'usage par d'autres modes d'envoi de messages textuels par téléphone, reposant sur le protocole Internet, et offrant des possibilités multimédia plus avancées.

La concurrence des messageries instantanées par Internet

Les messageries instantanées transitant par Internet se sont progressivement imposées avec le développement des smartphones. Il en existe un grand nombre, comme Signal, WeChat, WhatsApp, Hike, Snapchat ou encore Messenger de Facebook. Elles sont développées et opérées par des acteurs privés, mais sont généralement gratuites.

Elles offrent divers avantages par rapport au SMS, comme la gestion de conversations groupées, ou l'absence de la limitation à 160 caractères par message. En outre, les messages sont décomptés du quota de données internétiques du forfait téléphonique, et non facturés à l'unité comme c'est encore le cas des SMS dans certains pays (États-Unis, Japon, Chine, etc.). En revanche, elles présentent le défaut de ne pas reposer sur un standard permettant leur interopérabilité : si un SMS peut être échangé entre n'importe quel type de téléphone et entre n'importe quelle application de messagerie supportant le standard SMS, il n'est généralement pas possible d'échanger de messages entre des applications de messagerie instantanée différentes. La plupart d'entre elles supportent également des fonctions d'envoi de messages audio ou vidéo, ainsi que la visioconférence.

Outre leurs fonctions de communication, ces applications de messagerie instantanée proposent parfois des fonctionnalités complémentaires très diverses. Il est par exemple possible depuis 2015 de payer sans contact via certaines de ces applications, ou encore de régler ses factures, son taxi, ses achats en magasin, ou même encore, en Chine, de témoigner au tribunal. De ce point de vue, l'application chinoise WeChat est sans doute celle qui intègre le plus de fonctionnalités différentes[11].

Un nouveau standard : le protocole Rich Communication Services (RCS)

Le standard RCS a été mis au point en 2007 par le GSMA pour succéder au SMS[12] - [13]. Sa généralisation tarde cependant du fait de réticences des opérateurs téléphoniques[14], qui rechignent à mettre en place l'infrastructure de serveurs informatiques nécessaire au transit des communications RCS[15], alors que leur propre infrastructure permet déjà l'échange de SMS.

Reposant lui aussi sur le protocole Internet, RCS offre toute la palette de fonctionnalités de communication des messageries instantanées privées, notamment les échanges de groupe et les échanges multimédia. En tant que standard, et à l'instar du SMS, il est par contre complètement interopérable et ne contraint pas l'utilisateur à utiliser une application donnée[16].

Google est l'un des promoteurs les plus actifs de ce standard, qu'il promeut pour les utilisateurs d'Android, son système d'exploitation pour smartphones. L'entreprise a ainsi déployé ses propres serveurs dédiés à RCS, à défaut de pouvoir y associer les opérateurs de téléphonie mobile[15]. Cette opération a d'abord visé le Royaume-Uni et la France, puis les États-Unis[14]. L'application de SMS préinstallée sur Android, Android Messages, est ainsi compatible avec RCS.

Caractéristiques techniques

Affichage d’un message reçu sur un téléphone mobile.

Le SMS permet de transmettre des messages de plusieurs milliers de caractères — dĂ©coupĂ©s en sous-messages de 160 caractères, gĂ©nĂ©ralement ce sont ces sous-messages qui sont facturĂ©s ; anciennement, un seul (sous-)message Ă©tait possible. Par extension, un SMS dĂ©signe Ă©galement un message transmis par ce biais.

À l'origine dans le système GSM, et avant de connaître ses utilisations actuelles, le SMS était destiné à transmettre des messages de service provenant de l’opérateur téléphonique à destination de ses clients.

Les SMS sont transportés dans les canaux de signalisation définis par le protocole GSM et n’occupent pas la bande passante réservée au transport de la voix. De surcroît, leur taille étant limitée, ils sont peu coûteux à transporter pour l’opérateur (le coût évalué en 2004 était entre 0,03 € et 0,05 € par SMS[17]).

Une version améliorée, le Multimedia Messaging Service (MMS), permet de transmettre des messages plus longs et au contenu riche, par exemple des photos, messages vocaux ou vidéo, et commence à se généraliser. Contrairement aux SMS, les MMS utilisent des canaux utilisateur qui doivent être prévus par l’opérateur.

Le protocole Short Message Service

Le protocole Short Message Service – Point to Point (SMS-PP) est dĂ©fini dans la norme de tĂ©lĂ©phonie mobile GSM 03.40[18]. Il est Ă  distinguer du GSM 03.41 dĂ©finissant le Short Message Service – Cell Broadcast (SMS-CB) qui permet de diffuser des messages (publicitaires, informations publiques, etc.) Ă  tous les utilisateurs de mobiles d’une zone gĂ©ographique donnĂ©e.

Chaque message est envoyé via un mécanisme dit « Store and forward » à un centre SMS (SMSC) qui essaie de le transmettre au destinataire. Si ce dernier n’est pas joignable, le centre stocke le message pour le retransmettre, en plusieurs tentatives si nécessaire. Deux opérations sont disponibles : le Mobile Terminated (MT) pour les messages envoyés à un terminal mobile, et le Mobile Originating (MO), pour ceux qui sont envoyés depuis un terminal mobile. La livraison du message étant basée sur une politique de « meilleur effort », il n’y a donc aucune garantie qu’un message soit effectivement délivré à son destinataire. Des délais ou une perte complète d’un message n’est pas exceptionnelle, particulièrement lorsque le message doit traverser plusieurs réseaux. L’expéditeur peut demander un accusé de réception de son message, mais si les envois fructueux sont habituellement correctement confirmés, les notifications d’échec ne peuvent pas être garanties.

La transmission de SMS entre le centre et le tĂ©lĂ©phone mobile peut ĂŞtre faite Ă  travers diffĂ©rents protocoles tel que le SS7 dans le cadre du protocole standard GSM MAP, ou encore par TCP/IP avec le mĂŞme standard. Les messages sont envoyĂ©s avec l’opĂ©ration MAP supplĂ©mentaire « forward_short_message », dont la longueur utile (en jargon technique, « payload ») est limitĂ©e par les contraintes du protocole de signalisation Ă  savoir 140 octets (140 octets Ă©quivalent Ă  140 Ă— 8 bits = 1 120 bits).

Des jeux de caractères comme l’arabe, le chinois, le corĂ©en, le japonais ou les langues slaves (tel que le russe) doivent ĂŞtre encodĂ©s en utilisant UCS-2 (voir Unicode). Ă€ cette charge utile viennent s’ajouter les donnĂ©es de routage et autres mĂ©tadonnĂ©es. La norme GSM 03.38 (en) prĂ©voit la possibilitĂ© de plusieurs jeux de caractères. De ce fait les caractères peuvent ĂŞtre codĂ©s sur 7 ou 8 bits ce qui permet Ă  un message d'atteindre la longueur de 140 Ă  160 caractères.

Pour l'utilisateur, cela se traduit soit par 160 caractères en encodage sur bits, soit par 140 caractères en encodage sur 8 bits, soit encore par 70 caractères en encodage sur 16 bits[19].

Un texte plus long, appelé « SMS long » ou « SMS concaténé », peut être envoyé en le segmentant automatiquement par le téléphone en plusieurs messages.

Dans ce cas, le message commence par un entĂŞte utilisateur (UDH) contenant les informations de segmentation. L’UDH faisant partie du payload, le nombre de caractères par segment est moindre : 153 en encodage 7 bits, 134 en encodage 8 bits et 67 en encodage 16 bits. C’est le terminal rĂ©cepteur qui est chargĂ© de rĂ©assembler le message, puis de le prĂ©senter Ă  l’utilisateur d’un seul tenant. Bien que le standard permette thĂ©oriquement jusqu’à 255 segments, en pratique certains vieux appareils ont des limites aussi basses que 5 segments et il est prĂ©fĂ©rable d'Ă©viter d'utiliser plus de 6 Ă  8 segments de message pour une compatibilitĂ© maximale[20], et chaque segment est facturĂ© au prix d’un message individuel.

Classes de SMS

Un SMS reçu sur un téléphone (pas nécessairement un cellulaire) est traité de manière différente suivant sa classe. La classe est définie dans le SMS Data Coding Scheme (en) (DCS – voir la norme 3GPP 23.038 (en)) :

  • classe 0 : (flash SMS) le message est automatiquement affichĂ© sur l’écran du tĂ©lĂ©phone destinataire sans interaction de l'utilisateur. Un rapport est envoyĂ© ensuite au centre de service. Le message ne doit pas ĂŞtre automatiquement enregistrĂ© dans la mĂ©moire du tĂ©lĂ©phone et il est par dĂ©faut effacĂ© dès que l’utilisateur a validĂ© sa visualisation ;
  • classe 1 : le message est enregistrĂ© dans la mĂ©moire du tĂ©lĂ©phone et si cette mĂ©moire est pleine, dans la carte SIM (s'il y a lieu). Note : un message reçu de type WAP Push pour configurer un tĂ©lĂ©phone est par exemple de classe 1 ;
  • classe 2 : le message est enregistrĂ© sur la carte USIM . Un accusĂ© de rĂ©ception est envoyĂ© au centre de service une fois que le message a bien Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© sur l’USIM. C'est une classe spĂ©cifique aux appareils possĂ©dant une carte SIM ou USIM ;
  • classe 3 : le message est transfĂ©rĂ© sur un Ă©quipement externe connectĂ© au tĂ©lĂ©phone (PDA, PC portable…). Le SMS est dĂ©fini pour l'envoi d'un message court d'un appareil tĂ©lĂ©phonique Ă  un autre. Depuis ses dĂ©buts, la technologie a toujours permis la possibilitĂ© d'envoyer des SMS Ă  partir d'un PC, mais cette approche est beaucoup plus frĂ©quente depuis que les lignes tĂ©lĂ©phoniques IP sont devenues facilement accessibles. Ce type de message est souvent pour les usages de marketing et de promotion. Il permet l'envoi de SMS vers un grand nombre de destinataires.

Il est également possible (en influant sur un autre paramètre d'un SMS : son PID[21]) de faire en sorte qu'un SMS ne soit pas affiché sur l'écran du téléphone du visiteur. Associé à une classe 0 et en y ajoutant un accusé réception, le SMS se comportera comme un ping. Le SMS est alors décrit comme « type 0 », il n'aura aucun effet à part mettre à jour la position du téléphone dans le Home Location Register de l'opérateur. Plusieurs agences gouvernementales ont utilisé ce procédé afin de localiser rapidement un téléphone[22].

Durée de validité

Pour des raisons techniques et Ă©conomiques, un SMS non livrĂ© Ă  son destinataire est dĂ©truit après un dĂ©lai dĂ©fini par le rĂ©seau d’émission de ce SMS, car celui-ci est stockĂ© dans un SMSC le temps de sa transmission. Ce dĂ©lai est habituellement paramĂ©trable sur le tĂ©lĂ©phone de l'expĂ©diteur. Il peut ĂŞtre compris entre une heure et un maximum fixĂ© par l'opĂ©rateur de tĂ©lĂ©phonie cellulaire (entre une semaine et un mois). Par dĂ©faut, il est habituellement de 72 heures (trois jours).

Il existe une variante one-shot du SMSC, l’USSD qui fonctionne selon le même principe excepté pour le stockage du message qui doit être transmis au premier essai.

Les SMS peuvent aussi être utilisés pour envoyer des contenus binaires tels que des sonneries téléphoniques ou des images (logos), ainsi que des mises à jour logicielles (OTA). De telles utilisations sont toutefois des extensions propriétaires au standard GSM et plusieurs standards sont en compétition bien que le Smart message de Nokia soit de loin le plus répandu.

Le standard SMS définit un moyen pour un périphérique tiers, par exemple un ordinateur personnel ou un PDA, de contrôler les fonctions SMS d’un appareil mobile via un câble RS-232 (null-modem), une liaison Bluetooth, infrarouge, etc.

Le protocole de communication est basé sur des commandes AT étendues dont les plus utilisées sont AT+CMGS (envoyer message), AT+CMSS (envoyer message depuis stockage), AT+CMGL (lister messages) et AT+CMGR (lire message).

Usages

RĂ©daction

Disposition classique
Disposition de clavier téléphonique
Clavier taĂŻwanais.
Clavier taĂŻwanais.
Disposition

Sur les téléphones « classiques » (avant l'arrivée des smartphones) deux modes de saisie peuvent être disponibles : le mode ABC et le mode intuitif, dont le « T9 » (pour « Texte sur 9 touches »).

Dans le mode ABC, on utilise le clavier de manière classique – et comme chaque touche correspond Ă  plusieurs caractères (par exemple cinq correspond Ă  « J », « K » ou « L »), on fait une pression sur le « 5 » pour un « J », deux pressions pour un « K », trois pressions pour un « L ». Par contre dans le mode intuitif, une pression sur le « 5 » correspond Ă  la fois au « J », au « K » et au « L » : pour Ă©crire un mot de cinq lettres, on appuie simplement sur cinq touches et si nĂ©cessaire, on choisit parmi les quelques choix possible si celui par dĂ©faut n'est pas le bon. Comme chaque touche correspond Ă  plusieurs lettres, les cinq pressions correspondent Ă  quelques centaines de combinaisons possibles de lettres dont la plus grande part ne sont pas des mots. Seules sont proposĂ©es au choix final les combinaisons correspondant Ă  un mot connu du terminal ; une touche permettant de choisir un des mots du dictionnaire. Cependant, pour insĂ©rer un mot inventĂ©, un nom propre peu connu, un mot Ă©tranger, etc. l’utilisateur est obligĂ© d’épeler le mot en mode « ABC ».

Ce problème est résolu sur les téléphones de type intelligent qui permettent une saisie simplifiée au moyen d'un clavier de type QWERTY ou AZERTY, le plus souvent assorti d'un système de prédiction (affichage de plusieurs propositions de mots en fonction des premières lettres, contexte, messages antécédents) et d'un correcteur d'orthographe.

Usages moins conventionnels

Certains opérateurs offrent la possibilité d’envoyer des messages à des lignes téléphoniques fixes indépendamment de leur capacité à recevoir des messages textes. Le destinataire est alors automatiquement contacté en précisant l’expéditeur et on lui lit le message à l’aide de techniques de synthèse vocale.

Il est également possible d’envoyer des SMS via un réseau GPRS, UMTS ou LTE à des conditions tarifaires variables selon l’opérateur ; parfois, le coût de l’établissement de la connexion est en sus du prix du SMS.

De nos jours, les SMS sont également utilisés dans les communications de machine à machine. Par exemple, il existe des afficheurs à LED contrôlés par SMS.

Par ailleurs, de nombreuses entreprises ou collectivités locales utilisent des services d’envoi de SMS par Internet (envoi de SMS par courrier électronique ou via une requête HTTP). Par exemple, de nombreuses villes préviennent automatiquement leurs habitants par SMS lors des opérations de déneigement l'hiver là où les autos doivent être enlevées des rues la nuit (Québec), ou lorsqu'ils peuvent prendre possession de leur nouveau passeport en mairie (France).

Des solutions d’envoi de SMS par Internet sont Ă©galement utilisĂ©es dans les entreprises, les associations et les collectivitĂ©s locales pour des envois ponctuels (confirmer un rendez-vous) ou des envois en nombre (annoncer une soirĂ©e ou l’ouverture de soldes privĂ©s). Ce marchĂ© reprĂ©sentait en 2006 plus de 20 millions de SMS envoyĂ©s par mois.

Depuis en Belgique, puis en France, il est possible d’envoyer des SMS vers les téléphones fixes de la même façon que vers un téléphone mobile. Si le téléphone du destinataire n’est pas compatible (ne permet pas l'affichage du SMS), le message est lu par un automate vocal. Certains opérateurs permettent aussi aux particuliers d'envoyer des SMS via Internet[23].

L’envoi de SMS non sollicités peut être refusé : il suffit normalement de répondre STOP à un SMS pour ne plus recevoir de messages de cet émetteur ou renvoyer le SMS au numéro 33700 puis quand on reçoit une confirmation, de renvoyer le numéro qui vous l'a envoyé.

Le « langage SMS »

Afin de rĂ©duire le plus possible le temps de rĂ©daction et Ă  l'origine aussi pour diminuer le coĂ»t de la communication (un envoi peut comporter plusieurs messages, chacun d'entre-eux Ă©tant limitĂ© Ă  160 caractères environ) les utilisateurs frĂ©quents de ce service ont adoptĂ© un jargon, une sorte d’argot Ă©crit composĂ© d’abrĂ©viations et fonctionnant beaucoup sur les analogies sonores (archiphonèmes) ainsi que sur des dessins de type Ă©moticĂ´ne (smiley) et plus rĂ©cemment d'emojis. Cet argot est similaire Ă  celui des messageries instantanĂ©es (chat) si ce n’est que les textes sont bien plus courts et très abrĂ©gĂ©s.

L'utilisation de ce jargon est caractéristique de la « génération des pouces » qui décrit ceux qui tapent sans arrêt des textos, créant un nouveau type de nomophobie[24].

Les spécificités du SMS par pays

Évolution du nombre de SMS envoyés par mois aux États-Unis.

Aux États-Unis

Le SMS est un moyen de communication très populaire aux États-Unis.

Histoire

Sur le marché français, pendant les premières années suivant leur apparition, l'émission d'un SMS était facturée par les opérateurs de téléphonie mobile. C'était alors une source importante de revenus notamment grâce à l’offre de SMS dits « surtaxés », c’est-à-dire dont le tarif dépasse celui ordinairement appliqué. En France, en raison du coût jugé excessif des SMS, une association de consommateurs a déposé une plainte en 2004 pour « abus de position dominante collective » auprès du Conseil de la concurrence[25].

Par la suite, les évolutions des offres commerciales en France ont mené aux modèles économiques de type « SMS illimités » hors itinérance, où le service n'était plus facturé au nombre d'envois unitaires. Ce basculement a été accéléré en 2012 par l'apparition d'un quatrième opérateur issu du monde de l'internet : Free Mobile qui proposa rapidement après son entrée sur le marché un forfait comprenant les SMS illimités. En 2014, c'est le modèle économique le plus présent en France et au Canada.

AnnéeEnvois de SMS/MMS en France
(en milliards)
200719,5
200834,8
200959,6
2010102,5
2011 146,3
2012 182,9
2013 193,1
2014 197,4
2015 202,4
2016 205[26]
2017 188[27]
2018 176,7[28]
2019 165,5[29]
2020 139,9[30]

Source : ARCEP[31].

SMS surtaxés en France : SMS+

Les numéros SMS+ sont des numéros à tarification spéciale permettant au destinataire du SMS de facturer à l’émetteur un service par l'intermédiaire de l'opérateur téléphonique.

Ce sont des numéros à cinq chiffres commençant par 3, 4, 5, 6, 7 ou 8.

Numéros commençant parPrix maximum du service*
3xxxx0,00 €
4xxxx0,05 €
5xxxx0,20 €
6xxxx0,35 €
7xxxx0,65 €
8xxxx4,50 €
* En euro, hors prix d’un SMS[32]

L'Association SMS+[33] est une association loi de 1901 fondée en 2002 par les trois opérateurs mobiles Bouygues Telecom, Orange France et SFR[34]. En 2012, elle fut intégrée dans l'Association française du multimédia mobile (AFMM), laquelle avait été créée en 2005[35].

Il existe deux types de services SMS+ :

  • mode « classique » : rĂ©ception d'une unique rĂ©ponse par SMS, facturation unique ;
  • mode « abonnement » : le fournisseur de service envoie des SMS pĂ©riodiquement. Attention! : la facturation est alors rĂ©currente ; on repère ce mode grâce au 2e chiffre qui est alors un « 8 ».
SMS « CONTACT » et « STOP »

L'envoi du mot « CONTACT » ou du mot « STOP » au numéro SMS+ ne sont pas surtaxés. Seul le SMS simple est facturé.

À la réception de ces mots clés, le fournisseur du service doit :

  • pour « STOP », arrĂŞter l'envoi de messages facturĂ©s (il s'agit d'une demande de dĂ©sabonnement au service) ;
  • pour « CONTACT », en France il doit renvoyer son numĂ©ro au registre du commerce et des sociĂ©tĂ©s , sa dĂ©nomination sociale et les coordonnĂ©es de son service client.
Abus et escroqueries

Il existe de nombreuses arnaques aux SMS[36]. En France, des abonnĂ©s se sont retrouvĂ©s avec des surcoĂ»ts de plus de 100 euros sur leur facture de tĂ©lĂ©phonie mobile[37].

Tout comme les communications tĂ©lĂ©phoniques vocales ou les communications Ă©lectroniques, les SMS peuvent ĂŞtre sujets au piratage. Par exemple, selon un article du quotidien britannique The Guardian publiĂ© en , « l'agence de sĂ©curitĂ© nationale amĂ©ricaine, la NSA, a rĂ©cupĂ©rĂ© près de 200 millions de SMS par jour dans le monde, de façon non ciblĂ©e, pour en extraire des renseignements depuis 2011 »[38].

Service 33700

Le gouvernement français a mis en place en 2008 un service de signalement des SMS indésirables. Il est demandé de transférer les messages indésirables au 33700 où un service de l'État se charge de transmettre aux opérateurs de téléphonie le numéro indésirable afin que les opérateurs empêchent son fonctionnement ultérieur[39].

Notes et références

  1. (en) The world in 2010 : The rise of 3G – Étude de l'Union internationale des télécommunications, . [PDF]
  2. « France : Le marché SMS-MMS », Le Journal du Net, (voir archive).
  3. Le SMS, mine d'or pour les opérateurs mobiles – GenerationNT, .
  4. Jean-Baptiste A., « Le nombre de SMS envoyés a été divisé par deux en deux ans », sur kulturegeek.fr, (consulté le )
  5. (en) Lon Safko, The Social Media Bible, John Wiley & Sons, , p. 399.
  6. Revivez 25 ans d'histoire des télécommunications avec l'anniversaire du SMS
  7. Grégor Brandy, « Matti Makkonen, l'inventeur du SMS, est décédé », sur Slate, .
  8. Le service de messagerie SMS vient de fêter ses 20 ans – Le Monde Informatique, .
  9. Annulation de la marque TEXTO pour défaut de distinctivité – Vanessa Bouchara, Cabinet Bouchara & Avocats, .
  10. « Texto » n'appartient pas à SFR – TF1, .
  11. Zhifan Liu, « WeChat, l’autre appli au cœur du conflit », sur Libération.fr, (consulté le )
  12. « Non, le SMS n’est pas encore mort, malgré l'arrivée de son successeur », sur 01net (consulté le )
  13. « Google propose en France le successeur du SMS », sur ZDNet France (consulté le )
  14. Geneviève Fournier, « États-Unis : Google déploie RCS à tous les utilisateurs Android », sur Siècle Digital, (consulté le )
  15. Emmanuel Ghesquier, « RCS : le remplaçant du SMS débarque en France », sur Begeek.fr, (consulté le )
  16. Maxime Lancelin-Golbery, « Il va remplacer le SMS : comprendre ce qu'est le RCS », sur Frandroid, (consulté le )
  17. L'ART prête à se pencher sur le prix des SMS – Laurent Campagnolle, 01net, .
  18. (en) Digital cellular telecommunications system (Phase 2+) ; Technical realization of the Short Message Service (SMS) Point-to-Point (PP) – ETSI Publications Download Area, .
  19. (en) Digital cellular telecommunications system (Phase 2+) (GSM) ; Alphabets and language-specific information – ETSI Publications Download Area, (voir archive).
  20. La taille des SMS : les SMS longs – Orange (voir archive).
  21. « Des SMS furtifs pour nous suivre à la trace ? ».
  22. Fabien Soyez, « Des SMS furtifs sur vos portables », sur Owni.fr, (consulté le ).
  23. Envoyer un SMS/MMS orange.fr, consulté en avril 2017
  24. « La « nomophobie » : jamais sans mon portable », sur L'Obs, (consulté le ).
  25. – Guillaume Deleurence, « Grande polémique autour des petits SMS »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur 01net, .
  26. https://www.arcep.fr/index.php?id=13652#c95993
  27. https://www.arcep.fr/fileadmin/reprise/observatoire/2-2017/obs-marches-T2-2017-051017.pdf
  28. ARCEP, Les services de communications Ă©lectroniques en France - 1er trimestre 2019, 53 p. (lire en ligne), p. 31
  29. ARCEP, Les services de communication Ă©lectroniques en France - 1er trimestre 2020, 55 p. (lire en ligne), p. 33
  30. ARCEP, Les services de communications Ă©lectroniques en France - Les chiffres du 1er trimestre 2021, 57 p. (Les services de communications Ă©lectroniques en France - Les chiffres du 1er trimestre 2021), p. 37
  31. « Les séries chronologiques annuelles de 1998 à 2015p » [xls], Autorité de régulation des communications électroniques et des postes, (consulté le ).
  32. SMS+ : simple comme un SMS ! – Association SMS+, , p. 3, (consulté le ). [PDF]
  33. SMS+ en quelques mots… - Association française du multimédia mobile (AFMM), .
  34. « Les membres de l’AFMM – Association française du multimĂ©dia mobile (AFMM) »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), .
  35. Les missions de l’AFMM – Association française du multimĂ©dia mobile (AFMM), .
  36. Des millions d'arnaques au SMS piègent les usagers – Cécilia Gabizon, Le Figaro, .
  37. Spam, SMS, ping call, scam : le flĂ©au des arnaques tĂ©lĂ©phoniques et comment s'en protĂ©ger – JĂ©rĂ´me Cartegini, Clubic, .
  38. La NSA récupère des milliards de SMS dans le mondeLe Monde/AFP, .
  39. Le 33700 : un numĂ©ro spĂ©cial pour protĂ©ger les consommateurs – Portail du gouvernement français, .

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Jacques Anis, Parlez-vous texto ? Guide des nouveaux langages du rĂ©seau, Ă©d. Le Cherche-Midi, 2001.
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  • CĂ©drick Fairon, Jean RenĂ© Klein et SĂ©bastien Paumier, Le Corpus SMS pour la science. Base de donnĂ©es de 30 000 SMS et logiciels de consultation, Presses universitaires de Louvain, Louvain-la-Neuve, Cahiers du Cental, 3.2, 2006, CD-ROM.
  • (en) Rachel Panckhurst (2010), « Texting in three European languages: does the linguistic typology differ? », Actes du Colloque i-Mean 2009 Issues in Meaning in Interaction, University of the West of England, Bristol, pp. 119-136, , (consultĂ© le ) [PDF].
  • Rachel Panckhurst (2009), Short Message Service (SMS) : typologie et problĂ©matiques futures., in Arnavielle T. (coord.), Polyphonies, pour Michelle Lanvin, UniversitĂ© Paul-ValĂ©ry Montpellier 3, pp. 33-52.
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  • Jean VĂ©ronis, Émilie Guimier De Neef, Le traitement des nouvelles formes de communication Ă©crite, in G. Sabah ( Ă©d.), ComprĂ©hension automatique des langues et interaction, Hermès Science, Paris, pp. 227-248.

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