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Nomophobie

La nomophobie ou mobidĂ©pendance est un nĂ©ologisme dĂ©signant la phobie d'ĂȘtre sĂ©parĂ© de son tĂ©lĂ©phone mobile chez les sujets dĂ©pendants au smartphone. Les scientifiques ont formalisĂ© cette peur de la dissociation dans l'acronyme FOMO (Fear Of Missing Out).

Visiteurs absorbés par leurs smartphones dans un musée.
Jeunes smombies qui ne quittent pas des yeux l'Ă©cran de leur smartphone et tablette tactile.

Étymologie

Le mot nomophobie, ou mobidĂ©pendance[1], a Ă©tĂ© inventĂ© au cours d'une Ă©tude menĂ©e en fĂ©vrier 2008 par la UK Post Office qui accrĂ©dita YouGov, une organisation de recherche basĂ©e au Royaume-Uni, pour observer les angoisses subies par les utilisateurs de tĂ©lĂ©phones mobiles[2]. Le terme est un mot-valise construit par contraction de l'expression anglaise « no mobile-phone phobia » et dĂ©signe alors la peur excessive d'ĂȘtre sĂ©parĂ© de son tĂ©lĂ©phone mobile[3] - [4] - [5].

Michael Quinion (en) dĂ©crit ce nĂ©ologisme comme une « affreuse chimĂšre Ă©tymologique partiellement construite sur le grec ancien », et observe que le sens le plus logique Ă  associer au terme « nomophobie » devrait ĂȘtre celui de « peur excessive des lois », considĂ©rant que le grec ancien nomos signifie « loi »[6]. L'Ă©crivain Phil Marso a imaginĂ© le mot « adikphonia » afin de remplacer le terme ambigu nomophobie[7].

Le terme nomophobie fait son entrée dans le dictionnaire Petit Robert en 2017[8].

Étude du phĂ©nomĂšne

Pour la communautĂ© scientifique internationale, l'usage abusif du tĂ©lĂ©phone mobile n'est pas une maladie. L'addiction au smartphone n'est pas reconnue, contrairement Ă  la dĂ©pendance aux jeux d’argent qui est inscrite dans le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV)[9]. Ainsi, user du terme de « phobie » peut paraĂźtre quelque peu exagĂ©rĂ© car, dans la majoritĂ© des cas, il ne s'agit que d'une anxiĂ©tĂ© banale[10].

Une Ă©tude a rĂ©vĂ©lĂ© que 53 % des utilisateurs de tĂ©lĂ©phones mobiles (76 % chez les jeunes de 18 Ă  24 ans) au Royaume-Uni ont tendance Ă  ĂȘtre anxieux quand leur tĂ©lĂ©phone est perdu, Ă  court de batterie ou de crĂ©dit, ou qu'ils n'ont aucune couverture rĂ©seau[2]. Elle a Ă©galement rĂ©vĂ©lĂ© qu'environ 59 % d'hommes et 48 % de femmes souffrent de cette phobie, et 9 % se sentent stressĂ©s lorsqu'ils n'ont pas leur tĂ©lĂ©phone portable. L'Ă©tude a Ă©tĂ© effectuĂ©e Ă  partir d'un Ă©chantillonnage de 2 163 personnes et montre que ce phĂ©nomĂšne s'est amplifiĂ© avec l'avĂšnement des smartphones et des forfaits illimitĂ©s[11]. 55 % des personnes interrogĂ©es ont citĂ© le fait de garder le contact avec leur famille ou leurs amis comme Ă©tant la principale raison pour laquelle ils sont anxieux sans leur tĂ©lĂ©phone portable[12]. 10 % des personnes interrogĂ©es disent qu'elles ont besoin d'ĂȘtre joignables Ă  tout moment Ă  cause de leur travail. L'Ă©tude montre que le niveau de stress induit par les cas standard de nomophobie est comparable Ă  celui du trac Ă©prouvĂ© lors du jour de son mariage ou Ă  une consultation chez le dentiste[12]. Selon une Ă©tude commanditĂ©e en 2010 par le fabricant Nokia, les utilisateurs consulteraient leur smartphone 150 fois par jour, soit en moyenne toutes les six minutes et trente secondes, au cours d'une journĂ©e de seize heures[13].

Notes et références

  1. « mobidépendance », Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française (consulté le ).
  2. (en) « Of all the things that you can be stressed of
 »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), The Statesman, (consultĂ© le ).
  3. (en) « omophobia is the fear of being out of mobile phone contact - and it's the plague of our 24/7 age », Dailymail.co.uk, (consulté le ).
  4. Élodie Gentina, « Le confinement va-t-il accĂ©lĂ©rer notre dĂ©pendance au smartphone ? », The Conversation, (consultĂ© le ).
  5. (en) « Fashion articles, Images, Pictures, Super models, Fashion designers, Fashion Weeks - Lifestyle @ Mid Day », Mid-day.com (consulté le ).
  6. (en) Michael Quinion, « Nomophobia », sur www.worldwidewords.org (consultĂ© le ) : « dreadful faux-Greek ».
  7. Phil Marso, Éd. Megacom-ik, Adikphonia, 2013, 54 p..
  8. Le Point.fr, « « Nomophobie », le mot et la peur de l'année 2018 », sur Le Point, (consulté le ).
  9. CĂ©line Mordant, « Addiction, concentration, performances
 ce que l’on sait (ou pas) des effets du smartphone », sur lemonde.fr, .
  10. (en) « SocialTechPop », Nomophobia vs Gnomophobia (consulté le ).
  11. AFP, « La « nomophobie » : jamais sans mon portable », sur nouvelobs.com, .
  12. (en) « 13m Britons have 'no mobile phobia' », Metro.co.uk, (consulté le ).
  13. (en) Ben Spencer, « Mobile users can't leave their phone alone for six minutes and check it up to 150 times a day », sur Daily Mail, .

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • CĂ©line Cabourg et Boris Manenti, Portables : la face cachĂ©e des ados, Flammarion, , 240 p. (lire en ligne)
  • Oihana Gabriel, « Nomophobie: «On parle d’addiction au smartphone quand il y a une perte de contrĂŽle sur l’objet» », 20 minutes,‎ (lire en ligne)
  • (en) Olivia Petter, « ‘Nomophobia’ crowned word of 2018, but what does it mean? », www.independent.co.uk,‎ (lire en ligne)
  • (en) « The People’s Word of 2018 », sur dictionaryblog.cambridge.org,

Liens externes

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