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Serment de citoyenneté (Canada)

Au Canada, le serment de citoyennetĂ© (en anglais, oath of citizenship ou citizenship oath) est une dĂ©claration solennelle prononcĂ©e lors d’une cĂ©rĂ©monie spĂ©cifique par les personnes qui acquiĂšrent la citoyennetĂ© canadienne. Les nouveaux Canadiens prĂȘtent ainsi allĂ©geance Ă  leur monarque en tant que personnification du Canada et s’engagent Ă  remplir leurs devoirs de citoyens canadiens. Ils sont officiellement naturalisĂ©s aprĂšs avoir signĂ© le texte du serment.

Image vectorielle du drapeau du Canada
Drapeau canadien.

Le serment de citoyennetĂ© a Ă©tĂ© instituĂ© en 1947, en mĂȘme temps que la nationalitĂ© canadienne elle-mĂȘme. Il trouve ses origines dans le serment d’allĂ©geance britannique qui Ă©tait utilisĂ© au Canada jusqu’en 1947. Plusieurs modifications du serment ont Ă©tĂ© proposĂ©es, par exemple pour supprimer toute rĂ©fĂ©rence au souverain dans le serment, pour y mentionner explicitement le Canada, ou encore pour que le serment engage Ă  la loyautĂ© envers les valeurs de la sociĂ©tĂ© canadienne. Toutefois, l’énoncĂ© du serment n’a Ă©tĂ© modifiĂ© que deux fois, en 1977 et en 2021, de façon marginale.

Histoire

Création en 1947

Avant 1947, les ressortissants du Canada Ă©taient lĂ©galement considĂ©rĂ©s comme des sujets britanniques[1], et ce mĂȘme aprĂšs la levĂ©e de la tutelle lĂ©gislative du Royaume-Uni sur le Canada par le Statut de Westminster en 1931[2]. Les Ă©trangers acquĂ©rant le statut de sujets britanniques au Canada Ă©taient ainsi tenus de prononcer le serment d’allĂ©geance britannique (en anglais, oath of allegiance), apparu sous le roi Jacques Ier en 1609 puis mis dans sa forme moderne en 1689 sous Guillaume III et Marie II[3].

En 1946, le Parlement du Canada a adoptĂ© la Loi sur la citoyennetĂ© canadienne, renforçant l’indĂ©pendance du pays par la crĂ©ation d’une nationalitĂ© distincte[4]. Le , lors de l’entrĂ©e en vigueur de la Loi, tous les sujets britanniques rĂ©sidant au Canada sont devenus automatiquement des citoyens canadiens[5]. Le Canada demeurant une monarchie constitutionnelle mĂȘme aprĂšs cette date, les Ă©trangers naturalisĂ©s au Canada sont restĂ©s soumis Ă  l’obligation de prĂȘter allĂ©geance au souverain[1].

Le Canada partageant le mĂȘme monarque que les autres États du Commonwealth, les immigrants originaires de ces pays n’avaient pas Ă  prĂȘter serment lorsqu’ils devenaient canadiens. Toutefois, Ă  l’instar de l’Inde qui est devenue une rĂ©publique en 1950, plusieurs membres du Commonwealth ont tour Ă  tour cessĂ© de considĂ©rer le monarque britannique comme leur propre souverain, se contentant de le reconnaĂźtre comme chef du Commonwealth. Le Canada a donc souhaitĂ© Ă©viter que des immigrants venant de ces pays puissent ĂȘtre dispensĂ©s de la prestation de serment alors qu’ils n’avaient pas de lien d’allĂ©geance prĂ©alable avec le souverain britannique.

Photographie en noir et blanc de la remise du premier certificat de citoyenneté à Mackenzie King
Le premier ministre Mackenzie King recevant son certificat de citoyennetĂ© du juge en chef Thibaudeau Rinfret lors de la premiĂšre cĂ©rĂ©monie de citoyennetĂ© canadienne dans l’édifice de la Cour suprĂȘme Ă  Ottawa, le 3 janvier 1947.

Ainsi, un serment de citoyennetĂ© distinct, particulier au Canada, a Ă©tĂ© introduit dans la Loi sur la citoyennetĂ© canadienne de 1947. Il s’agissait plus prĂ©cisĂ©ment d’un « serment d’allĂ©geance aux fins de citoyennetĂ© » (en anglais, oath of allegiance for purposes of citizenship), dont le texte anglais avait Ă©tĂ© adaptĂ© du serment d’allĂ©geance britannique :

« I swear that I will be faithful and bear true allegiance to His Majesty King George the Sixth, his heirs and successors, according to law, and that I will faithfully observe the laws of Canada and fulfil my duties as a Canadian citizen. ».

La traduction française de ce serment est :

« Je jure que je serai fidĂšle et porterai sincĂšre allĂ©geance Ă  Sa MajestĂ© le Roi George Six, Ă  ses hĂ©ritiers et successeurs, conformĂ©ment Ă  la loi, que j’observerai fidĂšlement les lois du Canada et que je remplirai loyalement mes obligations de citoyen canadien. ».

William Lyon Mackenzie King, le premier ministre canadien d’alors, a Ă©tĂ© la premiĂšre personne Ă  prononcer ce serment. Tous les individus qui sont devenus canadiens Ă  partir de 1947 ont Ă©tĂ© tenus de faire de mĂȘme, quel que soit leur pays d’origine[1]. Toutefois, lorsque la colonie britannique de Terre-Neuve a rejoint la ConfĂ©dĂ©ration canadienne le , les 359 000 nouveaux citoyens canadiens rĂ©sidant sur l’üle ont Ă©tĂ© dispensĂ©s de la prestation de serment.

Modifications apportées en 1977

Photographie de la reine Élisabeth II
Le serment de citoyennetĂ© modifiĂ© en 1977 fait rĂ©fĂ©rence Ă  Élisabeth II en sa qualitĂ© spĂ©cifique de reine du Canada, en tant que personnification du Canada et de ses valeurs.

Au milieu des annĂ©es 1970, le droit de la citoyennetĂ© canadienne a Ă©tĂ© considĂ©rablement rĂ©visĂ©, entre autres pour autoriser la double nationalitĂ© et assouplir les rĂšgles applicables au droit du sang. Ceci a menĂ© Ă  l’adoption de la nouvelle Loi sur la citoyennetĂ©, entrĂ©e en vigueur le [6]. Cette mĂȘme loi a Ă©galement modifiĂ© le serment de façon Ă  bien prĂ©ciser que le monarque y intervient en sa qualitĂ© spĂ©cifique de chef d’État du Canada et non en celle de souverain des autres royaumes du Commonwealth. Les mots « Reine du Canada » sont ainsi ajoutĂ©s Ă  la suite du nom de la souveraine, et le serment est dĂ©signĂ© comme « serment de citoyennetĂ© canadienne » (en anglais, Canadian citizenship oath). Cette nouvelle formulation insiste sur le fait que la reine fait l’objet du serment d’allĂ©geance en tant qu’incarnation personnelle du Canada et de ses valeurs[7].

Cette version de 1977 permet Ă  la personne qui le prononce de « jurer » ou d’« affirmer solennellement » sa fidĂ©litĂ©, selon qu’elle prĂ©fĂšre le faire en invoquant ou non des croyances religieuses[8]. Le texte français est :

« Je jure (ou j'affirme solennellement) que je serai fidÚle et porterai sincÚre allégeance à Sa Majesté la reine Elizabeth Deux, Reine du Canada, à ses héritiers et à ses successeurs, que j'observerai fidÚlement les lois du Canada et que je remplirai loyalement mes obligations de citoyen canadien. »[8].

La version anglaise du serment est :

« I swear (or affirm) that I will be faithful and bear true allegiance to Her Majesty Queen Elizabeth the Second, Queen of Canada, her heirs and successors, and that I will faithfully observe the laws of Canada and fulfil my duties as a Canadian citizen. »[8].

Modifications apportées en 2021

En 2015, la Commission de vĂ©ritĂ© et de rĂ©conciliation a prĂ©sentĂ© au Premier ministre 94 « appels Ă  l’action » dont le dernier proposait d’inclure le respect des peuples autochtones du Canada dans le serment de citoyennetĂ© :

Je jure (ou affirme solennellement) que je serai fidĂšle et porterai sincĂšre allĂ©geance Ă  Sa MajestĂ© la Reine Elizabeth Deux, Reine du Canada, Ă  ses hĂ©ritiers et successeurs, que j’observerai fidĂšlement les lois du Canada, y compris les traitĂ©s conclus avec les peuples autochtones, et que je remplirai loyalement mes obligations de citoyen canadien.[9] - [note 1]

En réponse à l'appel à l'action, le gouvernement a adopté un amendement à la Loi sur la citoyenneté, qui a reçu la sanction royale le et a mis à jour le serment pour y inclure les peuples autochtones[10]. Sa forme actuelle en français est la suivante :

« Je jure (ou j'affirme solennellement) que je serai fidĂšle et porterai sincĂšre allĂ©geance Ă  Sa MajestĂ© le Roi Charles Trois, Roi du Canada, Ă  ses hĂ©ritiers et successeurs, que j'observerai fidĂšlement, les lois du Canada, y compris la Constitution, qui reconnaĂźt et confirme les droits — ancestraux ou issus de traitĂ©s — des PremiĂšres Nations, des Inuits et des MĂ©tis, et que je remplirai loyalement mes obligations de citoyen canadien. »[11].

La version anglaise du serment est :

« I swear (or affirm) that I will be faithful and bear true allegiance to His Majesty King Charles the Third, King of Canada, His Heirs and Successors, and that I will faithfully observe the laws of Canada, including the Constitution, which recognizes and affirms the Aboriginal and treaty rights of First Nations, Inuit and Métis peoples, and fulfil my duties as a Canadian citizen. »[11].

Prestation de serment

Public concerné

Le serment de citoyennetĂ© doit ĂȘtre prononcĂ© par tous les candidats Ă  la citoyennetĂ© canadienne, sauf les mineurs de moins de 14 ans qui sont nĂ©anmoins invitĂ©s Ă  le faire. Le ministre peut lever l’obligation de prĂȘter serment pour les personnes prĂ©sentant une dĂ©ficience mentale les rendant incapables d’en comprendre la portĂ©e[8].

En outre, les personnes ayant Ă©tĂ© naturalisĂ©es en vertu des dispositions spĂ©ciales de l’article 5.5 de la Loi sur la citoyennetĂ©[6], qui visent les individus apatrides nĂ©s d’un parent canadien, ne sont pas tenues de prĂȘter le serment[8].

Les personnes qui auraient cessĂ© de respecter les exigences lĂ©gales pour la naturalisation depuis le dĂ©pĂŽt de leur demande de citoyennetĂ© ne peuvent pas prĂȘter serment, mĂȘme si elles ont Ă©tĂ© convoquĂ©es pour le faire. Des vĂ©rifications sont effectuĂ©es dans ce sens avant la prestation de serment[8].

Organisation

Photographie prise Ă  l’issue d’une cĂ©rĂ©monie de citoyennetĂ©
De nouveaux Canadiens venant de recevoir leur certificat de citoyennetĂ©, posant avec un juge de la citoyennetĂ© Ă  la fin d’une cĂ©rĂ©monie. On voit en arriĂšre-plan le drapeau canadien, un portrait de la reine Élisabeth II et un bas-relief des armoiries du Canada.

La prestation de serment est le temps fort de la cĂ©rĂ©monie de citoyennetĂ©, une formalitĂ© obligatoire qui constitue la derniĂšre Ă©tape du processus de naturalisation. Chaque annĂ©e, environ 1 700 cĂ©rĂ©monies sont organisĂ©es au Canada[12]. Elles sont normalement prĂ©sidĂ©es par un juge de la citoyennetĂ©[13], mais elles peuvent aussi l’ĂȘtre par le gouverneur gĂ©nĂ©ral, un lieutenant-gouverneur, un commissaire territorial, ou encore un Canadien ayant Ă©tĂ© distinguĂ© par une dĂ©coration, comme un membre de l’Ordre du Canada, de l’Ordre royal de Victoria ou de l’Ordre du mĂ©rite militaire, ou un rĂ©cipiendaire de la Croix de Victoria[14].

La cĂ©rĂ©monie est prĂ©parĂ©e par un agent d’Immigration, RĂ©fugiĂ©s et CitoyennetĂ© Canada (IRCC) qui y intervient ensuite comme greffier[15]. Si possible, un agent de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) est Ă©galement prĂ©sent en uniforme pour ouvrir et clore la cĂ©rĂ©monie[16]. Le drapeau national doit obligatoirement ĂȘtre arborĂ©, tandis que l’usage d’autres symboles canadiens comme le portrait du monarque ou les drapeaux des provinces et territoires est encouragĂ©[17]. IRCC recommande aussi que les cĂ©rĂ©monies de citoyennetĂ© soient entiĂšrement bilingues dans la mesure du possible. Dans tous les cas, le serment de citoyennetĂ© est toujours prononcĂ©, et l’hymne national toujours chantĂ©, dans les deux langues officielles[18].

DĂ©roulement

Image numĂ©risĂ©e d’un certificat de citoyennetĂ© canadienne
Un certificat de citoyennetĂ© canadienne dĂ©livrĂ© lors d’une cĂ©rĂ©monie de naturalisation en 2018.

La cĂ©rĂ©monie de citoyennetĂ© est ouverte par l’agent de la GRC s’il est prĂ©sent, ou Ă  dĂ©faut par le greffier. Ce dernier prĂ©sente alors solennellement les candidats au prĂ©sident de cĂ©rĂ©monie, qui prononce un mot de bienvenue de quelques minutes pour rappeler les droits et les responsabilitĂ©s des Canadiens et le bilinguisme officiel du pays. Les locuteurs du français et de l’anglais sont invitĂ©s Ă  apprendre l’autre langue officielle[19].

Les candidats Ă  la citoyennetĂ© doivent ensuite se lever pour la prestation de serment. Le texte est prononcĂ© en français et en anglais par le prĂ©sident de cĂ©rĂ©monie et les candidats doivent le rĂ©pĂ©ter, la main droite levĂ©e, dans au moins l’une des deux langues. Ils peuvent tenir dans la main gauche un livre saint de leur choix, s’ils le souhaitent[20]. Des agents d’IRCC vĂ©rifient que chaque candidat prononce bien le serment[8].

Les personnes l’ayant effectivement prĂȘtĂ© sont invitĂ©es une par une Ă  s’approcher pour que le prĂ©sident leur remette leur certificat de citoyennetĂ©, et pour signer le document Ă©crit du serment. Elles acquiĂšrent lĂ©galement la citoyennetĂ© canadienne Ă  ce moment prĂ©cis[21]. La cĂ©rĂ©monie se poursuit en entonnant l’hymne national, dans ses deux versions unilingues ou dans sa version bilingue, puis elle est clĂŽturĂ©e par le greffier ou, le cas Ă©chĂ©ant, par l’agent de la GRC[22].

Mesures d’accommodement

Le visage de tous les candidats Ă  la citoyennetĂ© doit ĂȘtre dĂ©couvert pendant la cĂ©rĂ©monie. Toutefois, les personnes dont le visage est couvert totalement ou partiellement pour des raisons religieuses, par exemple les femmes portant un niqab, peuvent demander une dĂ©rogation pour prononcer le serment en privĂ© avant la cĂ©rĂ©monie publique. Elles devront le faire Ă  visage dĂ©couvert devant une juge de la citoyennetĂ©, une prĂ©sidente de cĂ©rĂ©monie dĂ©signĂ©e ou une employĂ©e d’IRCC. Ces personnes sont ensuite dispensĂ©es de dĂ©couvrir leur visage pendant la cĂ©rĂ©monie[8].

Modifications proposées au serment

Plusieurs modifications du serment ont Ă©tĂ© proposĂ©es depuis 1977 sans jamais ĂȘtre retenues. En 1987, le gouvernement fĂ©dĂ©ral a lancĂ© une rĂ©flexion sur la Loi sur la citoyennetĂ© en cherchant Ă  prĂ©ciser, entre autres, Ă  qui ou Ă  quoi on prĂȘte allĂ©geance en prononçant le serment (Ă  la Couronne, au pays, aux deux) et dans quel ordre[23]. Aucun changement n’a finalement Ă©tĂ© fait cette annĂ©e-lĂ .

Le gouvernement de Jean Chrétien a envisagé puis abandonné en 1994 un projet de modification du serment de citoyenneté.

La question est revenue sur la table en 1994, lorsque le ComitĂ© permanent de la citoyennetĂ© et de l’immigration Ă  la Chambre des communes a examinĂ© des propositions de modification de la Loi sur la citoyennetĂ©. Les tĂ©moins interrogĂ©s ont prĂ©sentĂ© des opinions divergentes sur le serment. Certains ont dĂ©fendu son maintien dans sa forme actuelle ; d’autres ont rĂ©clamĂ© que le nom du pays occupe une place plus importante dans le serment sans pour autant que le nom du souverain disparaisse. Le comitĂ© a finalement recommandĂ© le nouveau serment suivant :

Je prĂȘte entiĂšre allĂ©geance au Canada et Ă  Sa MajestĂ© la Reine Élizabeth Deux, Reine du Canada, et jure d’obĂ©ir fidĂšlement aux lois et de remplir mes devoirs de citoyen.[note 2]

Sergio Marchi, alors ministre de la CitoyennetĂ© de l’Immigration, a proposĂ© d’aller plus loin en crĂ©ant une « dĂ©claration » de citoyennetĂ©. Il a mandatĂ© dix Ă©crivains canadiens pour composer le texte d’un serment en demandant explicitement de ne pas faire rĂ©fĂ©rence au monarque canadien. La dĂ©claration proposĂ©e par ce groupe Ă©tait :

Je suis un citoyen du Canada et je m’engage Ă  respecter ses lois et libertĂ©s, Ă  respecter mes concitoyens dans leur diversitĂ©, Ă  travailler pour notre bien-ĂȘtre collectif et Ă  protĂ©ger et honorer cette terre ancienne et nordique.[note 3]

Le premier ministre Jean ChrĂ©tien a finalement demandĂ© Ă  Marchi d’abandonner le projet[24].

En 1996, la ministre de la CitoyennetĂ© et de l’Immigration Lucienne Robillard, a dĂ©clarĂ© au sujet des modifications proposĂ©es au serment : « C’est une dĂ©cision difficile Ă  prendre, parce que je rĂ©alise que quand vous parlez de changer le serment, les gens pensent que vous voulez changer tout le systĂšme monarchique. Nous ne voulons pas d’une telle discussion au Canada maintenant. »[25]. Dans une Ă©tude Angus Reid Strategies conduite en pour CitoyennetĂ© et Immigration Canada, 51% des rĂ©pondants trouvaient qu’un nouveau serment d’allĂ©geance devait supprimer toute rĂ©fĂ©rence Ă  la reine, 38% pensaient que l’allĂ©geance devait ĂȘtre prĂȘtĂ©e Ă  la fois au Canada et Ă  son souverain et seuls 5% prĂ©fĂ©raient prĂȘter allĂ©geance au monarque seulement[26]. Cependant, une autre Ă©tude rĂ©vĂšle qu’à la mĂȘme Ă©poque, seuls 5% des Canadiens Ă©taient conscients que la reine Ă©tait leur chef d’État[27].

Dans le mĂȘme temps, la presse s’est montrĂ©e critique face aux diffĂ©rentes propositions de changement du serment. Dans son Ă©ditorial du , le Globe and Mail dĂ©nonce un serment dont « le langage est vidĂ© de sa substance, tuĂ© Ă  petit feux et avec le sourire ». Dans son Ă©dition de la veille, le Ottawa Citizen avance que le nouveau serment « renforcerait le dĂ©bat politique en faveur de l’abolition de la monarchie Ă  la mort de la Reine Élizabeth, et testerait l’adhĂ©sion Ă  la monarchie en vĂ©rifiant combien de Canadiens s’en aperçoivent et se mettent Ă  brailler », avant de conclure : « Nous nous en sommes aperçus. ConsidĂ©rez ceci comme un braillement. »[28].

Le projet de loi C-63, proposant une Loi sur la citoyenneté au Canada et soumis au Parlement en 1999, prévoyait de modifier le serment de citoyenneté en ces termes :

Dorénavant, je promets fidélité et allégeance au Canada et à Sa Majesté Elizabeth Deux, Reine du Canada. Je m'engage à respecter les droits et libertés de notre pays, à défendre nos valeurs démocratiques, à observer fidÚlement nos lois et à remplir mes devoirs et obligations de citoyen(ne) canadien(ne).[29] - [note 4]

Au cours de l’examen du projet, le dĂ©putĂ© John H. Bryden a dĂ©posĂ© un amendement visant Ă  Ă©liminer toute rĂ©fĂ©rence au souverain :

En prĂȘtant allĂ©geance au Canada, je me range parmi les Canadiens, un peuple uni devant Dieu qui a pour mission sacrĂ©e de faire respecter cinq grands principes : Ă©galitĂ© des chances, libertĂ© d'expression, valeurs dĂ©mocratiques, droits de la personne et primautĂ© du droit.[note 5]

Cet amendement a Ă©tĂ© rejetĂ© par 189 voix contre 31[30]. Le projet de loi C-63 lui-mĂȘme n’a jamais reçu la sanction royale : aprĂšs avoir Ă©tĂ© approuvĂ© par la Chambre des communes et avoir subi une deuxiĂšme lecture au SĂ©nat, il Ă©tait en cours d’étude par le ComitĂ© sĂ©natorial permanent des affaires juridiques et constitutionnelles lorsqu’une Ă©lection fĂ©dĂ©rale a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ©e. Ce projet de loi est donc mort au feuilleton.

Les mĂȘmes modifications du serment de citoyennetĂ© ont de nouveau Ă©tĂ© proposĂ©es en 2000 et en 2002, respectivement dans les projets de loi C-16 et C-18. Le premier est mort au feuilleton Ă  la suite de la prorogation du Parlement ; le second a Ă©tĂ© abandonnĂ© aprĂšs la deuxiĂšme lecture Ă  la Chambre des communes[31].

Tout au long du processus, la Ligue monarchiste du Canada, sans ĂȘtre opposĂ©e Ă  l’amendement en gĂ©nĂ©ral, a exprimĂ© sa plus vive opposition Ă  l’idĂ©e de supprimer toute mention du souverain. Ce groupe a Ă©galement Ă©mis des commentaires contre une terminologie jugĂ©e vague et amĂ©ricanisĂ©e, et contre ce qu’il interprĂ©tait comme une injonction Ă  sĂ©parer le monarque de l'État (ce qui contredit l’idĂ©e que monarque personnifie l'État) et Ă  le placer au second plan. À l’instar du Ottawa Citizen, la Ligue monarchiste a Ă©galement remis en question la lĂ©galitĂ© de l’élimination des mots « Ă  ses hĂ©ritiers et successeurs » qui engagent les nouveaux citoyens devant les futurs monarques[28]. En rĂ©ponse, les deux projets de loi C-16 et C-18 Ă©taient accompagnĂ©s d’un rĂ©sumĂ© lĂ©gislatif indiquant que « la suppression des termes “à ses hĂ©ritiers et Ă  ses successeurs” ne signifie pas que le serment d’allĂ©geance Ă  la Couronne britannique prend fin au dĂ©cĂšs de la reine actuelle. L’article 35 de la Loi d’interprĂ©tation porte que, dans tout texte lĂ©gislatif, les expressions “Sa MajestĂ©â€, “la Reine”, “le Roi” ou “la Couronne” dĂ©signent le souverain du Royaume-Uni, du Canada et de ses autres royaumes et territoires et chef du Commonwealth. Ainsi, au dĂ©cĂšs de la reine, toute mention de la Reine Élizabeth s’interprĂ©tera comme dĂ©signant son successeur. »[31] - [32].

En 2006, l’Institut Fraser a publiĂ© un rapport concernant la rĂ©ponse du Canada au terrorisme. Ce texte proposait que la Loi sur la citoyennetĂ© soit modifiĂ©e de sorte que le serment contraigne le nouveau citoyen Ă  prĂȘter allĂ©geance aux valeurs canadiennes et que toute violation du serment soit passible d’expulsion. Le rĂ©dacteur du rapport, David Collacott, voulait ainsi Ă©viter que le multiculturalisme canadien autorise les immigrĂ©s Ă  placer leurs croyances et les intĂ©rĂȘts de leurs pays d’origine au-dessus de leurs devoirs Ă  l’égard du Canada. Cependant, un professeur de droit de l’UniversitĂ© de Toronto a rappelĂ© que la primautĂ© du droit est elle-mĂȘme une valeur canadienne, rendant ainsi cette proposition caduque[33].

Controverses au sujet du serment de citoyenneté

Remise en cause de la légalité du serment

L’avocat Charles Roach, un rĂ©sident permanent du Canada membre de la direction de l’organisme Citoyens et citoyennes pour une rĂ©publique canadienne (CCRC), a refusĂ© de prononcer le serment de citoyennetĂ© lorsqu’il est devenu citoyen. Avec le soutien de son propre cabinet et celui de CCRC, il a tentĂ© plusieurs actions en justice en vue d’obtenir que l’obligation de prĂȘter allĂ©geance au monarque soit abolie[34].

Recours initial de 1992

Dans son premier litige contre la Couronne, portĂ© en 1992 devant la Cour fĂ©dĂ©rale, Charles Roach dĂ©fendait l’idĂ©e que le fait d’ĂȘtre contraint de prĂȘter serment contrevenait Ă  la Charte canadienne des droits et libertĂ©s aux alinĂ©as b) et d) de l’article 2, qui garantissent la libertĂ© de pensĂ©e et d’association, et Ă  l’article 15, qui garantit l’égalitĂ© des citoyens devant la loi.

La Cour fĂ©dĂ©rale a dĂ©boutĂ© le plaignant en premiĂšre instance[35] et en appel[36], en rappelant que « le fait que le serment “personnifie” une disposition particuliĂšre de la Constitution n’a aucune importance sur le plan constitutionnel, puisque cette personnification dĂ©coule de la Constitution elle-mĂȘme. [...] MĂȘme ainsi personnifiĂ©e, cette partie de la Constitution qui concerne la Reine peut ĂȘtre modifiĂ©e ; il est donc possible de prĂŽner librement sa modification de façon compatible avec le serment d'allĂ©geance, que ce soit par l'exercice de la libertĂ© d'expression, de la libertĂ© de rĂ©union pacifique ou de la libertĂ© d'association. »[36].

Recours collectif de 2007

En 2007, Charles Roach a formĂ© un recours collectif devant de la Cour supĂ©rieure de justice de l’Ontario avec trois autres personnes : Michael McAteer, un rĂ©publicain d’origine irlandaise, Dror Bar-Natan, un professeur de mathĂ©matiques israĂ©lien, et Simone Topey, une rastafarienne pour qui prĂȘter allĂ©geance Ă  la reine, qu’elle considĂ©rait comme la « chef de Babylone », contrevenait Ă  ses croyances religieuses[37]. Les quatre demandeurs arguaient que l’obligation de prĂȘter serment contrevenait non seulement aux passages prĂ©cĂ©demment citĂ©s de la Charte canadienne des droits et libertĂ©s, mais aussi Ă  l’alinĂ©a a) de l’article 2, relatif Ă  la libertĂ© de conscience[38] - [39].

Proche du mouvement des droits civiques et ayant dĂ©fendu des membres des Black Panthers au Canada, Charles Roach a dĂ©clarĂ© que demander Ă  des descendants d’esclaves de prĂȘter allĂ©geance au monarque britannique Ă©tait comparable au fait de demander Ă  des survivants de l’Holocauste de faire de mĂȘme avec un descendant d’Hitler[40] - [41] - [42].

La Couronne a tentĂ© de contester le recours collectif de Roach devant la Cour supĂ©rieure de l’Ontario, mais a Ă©tĂ© dĂ©boutĂ©e en 2007[43] - [44], une dĂ©cision confirmĂ©e par la Cour d’appel de l’Ontario en 2008[45] - [46]. Le recours collectif a donc finalement Ă©tĂ© examinĂ© par la Cour supĂ©rieure de l’Ontario. Au cours de cette affaire, la Ligue monarchiste du Canada a pris position pour le maintien du serment de citoyennetĂ©[47], suivie dans ce sens par plusieurs Ă©ditorialistes de mĂ©dias anglophones canadiens[40] - [48] - [49] - [50]. Les requĂ©rants ont finalement Ă©tĂ© dĂ©boutĂ©s en [51].

Relance de l’affaire en 2012

Charles Roach a tentĂ© une derniĂšre fois de relancer l’affaire avec ses co-plaignants en 2012, avant de dĂ©cĂ©der le de la mĂȘme annĂ©e[52]. La Cour supĂ©rieure de justice de l’Ontario a acceptĂ© d’examiner le recours en [53], et a finalement dĂ©boutĂ© les plaignants en en dĂ©clarant que le serment pose certes une limite Ă  la libertĂ© d’expression, mais que cette limite demeure raisonnable dans une sociĂ©tĂ© libre et dĂ©mocratique. Le jugement rĂ©cuse l’idĂ©e que le serment contrevient Ă  la libertĂ© de conscience ou Ă  l’égalitĂ© devant la loi, et rappelle que les personnes l’ayant prĂȘtĂ© demeurent libres de s’opposer au monarque ou de prĂŽner l’abolition de la monarchie[54] - [37].

L’affaire a Ă©tĂ© portĂ©e devant la Cour d’appel de l’Ontario qui a confirmĂ© la dĂ©cision de la Cour supĂ©rieure en en indiquant que le serment ne vise pas Ă  restreindre la libertĂ© d’expression des nouveaux citoyens, mais Ă  s’assurer qu’ils s’engagent Ă  respecter la forme particuliĂšre de gouvernement du Canada[55] - [56].

Cette affaire a suscitĂ© des prises de position contrastĂ©es dans les mĂ©dias : le Toronto Star a appelĂ© Ă  ce que les citoyens canadiens prĂȘtent allĂ©geance directement au Canada plutĂŽt qu’au souverain[57], tandis que le Globe and Mail[58] - [59], le National Post[60] - [61] et le Calgary Herald ont dĂ©fendu le maintien du serment dans sa forme d’alors[62].

La Cour suprĂȘme du Canada a dĂ©finitivement mis un terme Ă  cette affaire en en rejetant le pourvoi en appel des plaignants[63] - [64].

Port du niqab lors de la prestation de serment

Une femme portant le niqāb du mĂȘme type que celui de Zunera Ishaq.

En 2014, Zunera Ishaq, une rĂ©sidente de Toronto qui porte le niqab, a contestĂ© le rĂšglement mis en Ɠuvre en 2011 par le ministre de la CitoyennetĂ© et de l'Immigration de l'Ă©poque, Jason Kenney, qui exigeait que le serment soit prononcĂ© Ă  visage dĂ©couvert. Elle s'est dĂ©clarĂ©e prĂȘte Ă  se dĂ©voiler et Ă  prononcer le serment en privĂ©, mais s'est offusquĂ©e qu’on lui demande de retirer son niqab lors d'une cĂ©rĂ©monie publique.

Le ministre a dĂ©clarĂ© que les voiles et les masques empĂȘchaient les responsables de la cĂ©rĂ©monie de citoyennetĂ© de confirmer que chaque candidat prononçait le serment, comme l'exige la loi[65], et que le serment est une « dĂ©claration publique que vous rejoignez la famille canadienne et qu'il doit ĂȘtre prononcĂ© librement et ouvertement »[66]. Une centaine de personnes environ est concernĂ©e chaque annĂ©e par cette rĂ©glementation, qui a Ă©tĂ© soutenue par le CongrĂšs musulman canadien[65], mais Ă  laquelle s'est opposĂ© le Conseil national des musulmans canadiens[67].

La Cour fĂ©dĂ©rale a statuĂ© le en faveur d'Ishaq. Le juge Keith Boswell a estimĂ© que la rĂ©glementation exige que les juges de la citoyennetĂ© administrent le serment « en accordant la plus grande libertĂ© possible pour ce qui est de la profession de foi religieuse ou l’affirmation solennelle des nouveaux citoyens » et a demandĂ© comment cela pouvait ĂȘtre possible qu’une rĂšgle « oblige les candidats Ă  enfreindre un principe de base de leur religion ou Ă  y renoncer ».

Le Premier ministre Stephen Harper a rĂ©agi le lendemain en dĂ©clarant que la Couronne en conseil ferait appel du jugement[68]. Cependant, la Cour d'appel fĂ©dĂ©rale a confirmĂ© la dĂ©cision antĂ©rieure[69] et a refusĂ© une demande de suspension de procĂ©dure[70]. Cette dĂ©cision est tombĂ©e au cours de la campagne pour les Ă©lections fĂ©dĂ©rales de 2015, marquĂ©e par un vif dĂ©bat sur le niqab. Cela a poussĂ© le Parti conservateur a rĂ©diger un communiquĂ© de presse indiquant que le Cabinet prĂ©senterait au Parlement « dans les jours Ă  venir » un projet de loi visant Ă  interdire le niqab lors des cĂ©rĂ©monies de citoyennetĂ©[69]. Ishaq est finalement devenue citoyenne canadienne le en prĂȘtant serment en privĂ© devant une juge de la citoyennetĂ©[71]. Bien que le gouvernement conservateur ait portĂ© l’affaire devant la Cour suprĂȘme[72], il a finalement perdu l’élection face au Parti libĂ©ral qui a mis un terme Ă  cette procĂ©dure[73] - [74].

Notes et références

Notes

  1. En anglais : I swear (or affirm) that I will be faithful and bear true allegiance to Her Majesty Queen Elizabeth II, Queen of Canada, Her Heirs and Successors, and that I will faithfully observe the laws of Canada, including Treaties with Indigenous Peoples, and fulfill my duties as a Canadian citizen.
  2. En anglais : I pledge full allegiance to Canada and Her Majesty Queen Elizabeth the Second, Queen of Canada, and swear to faithfully obey the laws and fulfill my duties as a citizen.
  3. En anglais : I am a citizen of Canada, and I make this commitment: to uphold our laws and freedoms; to respect our people in their diversity; to work for our common well-being; and to safeguard and honour this ancient northern land.
  4. En anglais : From this day forward, I pledge my loyalty and allegiance to Canada and Her Majesty Elizabeth the Second, Queen of Canada. I promise to respect our country's rights and freedoms, to uphold our democratic values, to faithfully observe our laws and fulfil my duties and obligations as a Canadian citizen.
  5. En anglais : In pledging allegiance to Canada, I take my place among Canadians, a people united by God whose sacred trust is to uphold these five principles: equality of opportunity, freedom of speech, democracy, basic human rights, and the rule of law.

Références

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Voir aussi

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