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Saint-Maurice (Bas-Rhin)

Saint-Maurice est une commune française, située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.

Saint-Maurice
Saint-Maurice (Bas-Rhin)
Le centre du village.
Blason de Saint-Maurice
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Grand Est
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Circonscription départementale Bas-Rhin
Arrondissement SĂ©lestat-Erstein
Intercommunalité Communauté de communes de la Vallée de Villé
Maire
Mandat
Jean-Marc Witz
2020-2026
Code postal 67220
Code commune 67427
DĂ©mographie
Gentilé Mauricien(ne)s
Population
municipale
338 hab. (2020 en diminution de 17,36 % par rapport Ă  2014)
DensitĂ© 241 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 48° 19′ 43″ nord, 7° 20′ 10″ est
Altitude Min. 235 m
Max. 335 m
Superficie 1,40 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction SĂ©lestat
(commune de la couronne)
Élections
DĂ©partementales Canton de Mutzig
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
GĂ©olocalisation sur la carte : France
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Saint-Maurice
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Saint-Maurice
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Saint-Maurice
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Saint-Maurice

    Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.

    GĂ©ographie

    Saint-Maurice se trouve sur la rive gauche du Giessen, à trois kilomètres en aval de Villé. Le banc communal s'étend sur 140 ha (le moins grand de la vallée) et couvre un interfluve en forme de triangle limité :

    • au sud-ouest par la vallĂ©e du Giessen, large de près de 500 mètres dans ce secteur ;
    • au nord-ouest par le vallon de Triembach-au-Val au Sauloch suivi en partie par la route de VillĂ© Ă  Barr ;
    • Ă  l'est par le vallon bien incisĂ© du Dumpfenbach, issu lui aussi des parages du Sauloch, au pied de l'Ungersberg.

    Le village est installĂ© Ă  250 m d'altitude, Ă  l'intersection de l'ancienne route du Sel et du Dumpfenbach. Ă€ flanc de coteau, il domine le fond de la vallĂ©e du Giessen d'une douzaine de mètres. Quelques maisons de l'agglomĂ©ration de Triembach-au-Val font partie de la commune de Saint-Maurice, les constructions de la rive gauche du Dumpfenbach sont situĂ©es sur le ban de ThanvillĂ©.

    Cours d'eau

    • Dumpfenbach.

    Urbanisme

    Typologie

    Saint-Maurice est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [1] - [2] - [3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de SĂ©lestat, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 37 communes, est catĂ©gorisĂ©e dans les aires de 50 000 Ă  moins de 200 000 habitants[4] - [5].

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (47,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (49,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (34,8 %), zones agricoles hétérogènes (29,2 %), cultures permanentes (18,2 %), zones urbanisées (17,7 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Toponymie

    Saint-Maurice : Sankt Moritz en allemand, SĂ mmeritz en alsacien, Saint Morih en welche.

    Histoire

    Un village sans doute très ancien

    Ce village situé au bord de l'ancienne route du Sel reliant les salines de Lorraine à la Forêt-Noire en passait par le Val de Villé. Le village a une origine très ancienne, puisque d'après les historiens il existait déjà à l'époque hallstattienne (Ve – VIIIe siècle av. J.-C.), mais aucune trace archéologique remontant à la préhistoire ou même au haut Moyen Âge, n'a été trouvée à ce jour.

    Une possession de l'abbaye d'Ebersmunster

    L'abbaye d'Ebersmunster possède de bonne heure à Saint-Maurice le village, mais les chartes qui s'y rapportent sont des faux du XIIe siècle. C'est la raison pour laquelle le nom du patron de l'abbaye est d'abord donné à la chapelle qui y a été édifiée, et ensuite, par extension au village même. Le village devient ensuite une filiale de la paroisse de Thanvillé.

    Saint-Maurice passe ensuite à l'évêché de Strasbourg

    Saint-Maurice passe ensuite à l'évêque de Strasbourg, puis est cédé comme fief épiscopal à un certain nombre de familles dont celles de Wendelin Zum Trübel, famille noble de Strasbourg. Ce dernier vend, en 1490, le village au Grand Chapitre de la cathédrale de Strasbourg. Saint-Maurice est ainsi rattaché au Comte-Ban, puis suit les destinées de la seigneurie de Frankenbourg jusqu'en 1789 et dépend donc du maire de Neuve-Église. Saint-Maurice est desservie ensuite par le curé de Neuve-Église.

    Différentes armées traversent le village

    Le village étant situé sur un axe de communication important, différentes armées la traverse, notamment les Suédois au moment de la guerre de Trente Ans. Seize familles de bourgeois habitent le village en 1618. En 1648 le village ne comportent plus que neuf fils de bourgeois ; sept maisons sont encore habitables à la fin de la guerre sur les seize habitées auparavant.

    Le repeuplement

    Après la guerre de Trente Ans, le village se repeuple assez rapidement. Des familles entières en provenance des autres vallĂ©es et mĂŞme de plus loin viennent s'installer, encouragĂ©es par les Ă©dits de Louis XIV. Dans un document de 1690, une liste dresse le nombre de nouveaux arrivants dans la commune, soit 14 couples et 36 enfants, c'est-Ă -dire une population globale de 64 personnes. Parmi les noms citĂ©s, on note : Meier, VinĂ©, Hans, Tantonville, Humbert, George, etc. L'immigration se poursuit au XVIIIe siècle, de belles demeures s'Ă©difient. En 1801, le village compte 250 habitants.

    La RĂ©volution

    Lors de la Révolution, Saint-Maurice ne fait plus partie du Grand Chapitre de la cathédrale de Strasbourg. Tous les biens du Chapitre sont nationalisés et vendus sous enchères. La commune étant devenue autonome, un maire est nommé, Nicolas Ernst.

    L'avènement de la Deuxième République

    En 1848, les habitants de Saint-Maurice fêtent l'avènement de la IIe République (1848) en plantant un arbre de la liberté au centre du village.

    Une épidémie de choléra frappe le village

    MalgrĂ© l'Ă©pidĂ©mie de cholĂ©ra qui frappe le village en 1849, la population loin de diminuer, poursuit sa lente progression. La population double dès la première moitiĂ© du XIXe siècle passant de 250 habitants Ă  466 en 1846. Certains habitants vont chercher fortune au-delĂ  des mers. L'arrivĂ©e du chemin de fer en 1891 encourage et facilitĂ© les exodes. En 183 la commune achète une maison spacieuse qu'elle transforme en Ă©cole et en presbytère pour accueillir le futur curĂ© de la paroisse.

    La Première Guerre mondiale

    L'histoire de la Première Guerre mondiale est marquĂ©e par les Ă©vĂ©nements des 18 et aoĂ»t 1914 oĂą une lutte oppose, dans l'avant vallĂ©e les troupes de la 14e division de l'armĂ©e française et les troupes bavaroises de la 30e division de rĂ©serve du gĂ©nĂ©ral Von Knoerzer, comprenant neuf bataillons d'infanterie, six batteries d'artillerie et une batterie de canons de 100 mm. Le soir du , les soldats allemands occupent le village et s'y installent pour la nuit. Pour une raison inconnue, des coups de feu partent, et les troupes bavaroises, accusent les habitants de cacher des soldats français. Ils incendient trente huit maisons du centre du village, abattent trois habitants en fuite et deux soldats français prisonniers.

    DiplĂ´me de Croix de guerre 1919

    Les évènements des 18 et occasionnent la mort de deux soldats français et la mort de trois civils de la localité. De plus, quatre-vingt-quatre personnes sont arrêtées et détenues durant quinze jours à Strasbourg, accusées d'avoir cachés des soldats français. À la fin des hostilités, le village érige un monument à ses martyrs, qui est inauguré le . Le lendemain, le président Raymond Poincaré visite la commune et lui décerne la Croix de guerre avec palme.

    HĂ©raldique

    Blason de Saint-Maurice

    Les armes de Saint-Maurice se blasonnent ainsi :
    « De gueules aux trois croisettes tréflées d'argent. »[8].

    Politique et administration

    Mairie-Ă©cole de Saint-Maurice.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    mars 2001 mai 2020 Jean-Marc Riebel[9] EÉLV Conseiller régional,
    président de la communauté de communes
    mai 2020 En cours Jean-Marc Witz [10]
    Les données manquantes sont à compléter.

    DĂ©mographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[12].

    En 2020, la commune comptait 338 habitants[Note 3], en diminution de 17,36 % par rapport Ă  2014 (Bas-Rhin : +3,17 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    241253286393449444428466420
    1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895
    425456428442381365352381352
    1900 1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    373353331253285278278285247
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
    242277293290309332370381397
    2018 2020 - - - - - - -
    345338-------
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[13] puis Insee Ă  partir de 2006[14].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    Église de Saint-Maurice

    Une chapelle fort ancienne d'après la tradition dédiée à saint Maurice s'élevait sur le ban. Celle-ci remonte au XIIe siècle et fut dès son origine liée à l'abbaye d'Ebersmunster. Elle aurait été agrandie une première fois au XIVe siècle. En 1713, on construit une nouvelle nef capable d'accueillir une population qui ne cesse d'augmenter. En 1715, on rajoute une sacristie et on rehausse le clocher surmontant l'ancien chœur gothique. En 1883, le sanctuaire connaît de nouvelles transformations : la nef est allongée, l'entrée se fait sous le cloche à l'emplacement de l'ancien clocher et ce dernier est transféré à l'autre extrémité de la nef à la place de l'ancienne entrée. De l'église gothique du XIVe siècle il ne subsiste plus que quelques traces sur la tour et probablement le bénitier. Le mobilier date pour l'essentiel de cette époque, et en particulier les quatorze tableaux du chemin de croix, dus à Caroline Sorg. L'autel principal est dédié à saint Maurice et les deux autels latéraux sont consacrés à la Vierge et à saint Joseph.

    • Église Saint-Maurice.
      Église Saint-Maurice.
    • Clocher-porche et portail.
      Clocher-porche et portail.
    • BĂ©nitier du milieu du Moyen Ă‚ge.
      BĂ©nitier du milieu du Moyen Ă‚ge.
    • Vue intĂ©rieure de la nefvers le chĹ“ur.
      Vue intérieure de la nef
      vers le chœur.
    • Vue intĂ©rieure de la nefvers la tribune d'orgue.
      Vue intérieure de la nef
      vers la tribune d'orgue.
    • Chemin de croix(1888, Carola Sorg).
      Chemin de croix
      (1888, Carola Sorg).
    • Verrière nĂ©o-romane« Saint Maurice ».
      Verrière néo-romane
      « Saint Maurice ».

    Annexes

    Articles connexes

    Liens externes

    Bibliographie

    • G.Hirschfell : Etude sur l'histoire du Val de VillĂ© : "Saint-Maurice" in SociĂ©tĂ© d'Histoire du Val de VillĂ©, 1987, pp. 10–70.
    • SociĂ©tĂ© d'histoire du Val de VillĂ© et CommunautĂ© de Communes du Canton de VillĂ©: Le Val de VillĂ©, un pays, des hommes, une histoire, pp. 363–367, annĂ©e 1995.

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Sélestat », sur insee.fr (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Jean-Paul de Gassowski, « Blasonnement des communes du Bas-Rhin », sur http://www.labanquedublason2.com (consulté le ).
    9. [PDF] Liste des maires au 1er avril 2008 sur le site de la préfecture du Bas-Rhin.
    10. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    11. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    12. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    13. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    14. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
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