Saint-Caradec
Saint-Caradec [sɛ̃kaʁadɛk] est une commune du département des Côtes-d'Armor, dans la région Bretagne, en France.
Saint-Caradec | |||||
Croix du XVIIIe siècle, rue de Kercado. | |||||
Héraldique |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bretagne | ||||
Département | Côtes-d'Armor | ||||
Arrondissement | Saint-Brieuc | ||||
Intercommunalité | Loudéac Communauté − Bretagne Centre | ||||
Maire Mandat |
Alain Guillaume 2020-2026 |
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Code postal | 22600 | ||||
Code commune | 22279 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Caradocéen, Caradocéenne | ||||
Population municipale |
1 119 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 51 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 11′ 30″ nord, 2° 50′ 53″ ouest | ||||
Altitude | 92 m Min. 84 m Max. 191 m |
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Superficie | 21,94 km2 | ||||
Unité urbaine | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Loudéac (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Mûr-de-Bretagne | ||||
Législatives | Troisième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Côtes-d'Armor
Géolocalisation sur la carte : Bretagne
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Géographie
Localisation
Saint-Caradec est situé dans le sud du département des Côtes-d'Armor, à l'est de Loudéac. La commune se trouve à vol d'oiseau à 36 km au sud de Saint-Brieuc, sa préfecture de rattachement et à 87 km à l'est de Rennes, la capitale régionale. Elle est située en Basse Bretagne, à la limite avec le pays Gallo.
Relief et hydrographie
La commune présente un relief peu accentué, s'apparentant à celui d'un plateau faiblement ondulé et s'inclinant vers l'est en direction de l'Oust qui y longe son territoire, marquant ainsi la limite avec les communes de Trévé et Loudéac. La rigole d'Hilvern serpente à travers la commune en épousant les courbes des lignes de niveau.
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Transports et voies de communication
Saint-Caradec est desservie par l'échangeur (Goizec) de la RN 164 au sud qui autrefois passait dans le village.
La commune a été desservie par le passé par la ligne ferroviaire de Carhaix à Loudéac à voie métrique du Réseau breton, ouverte en partie en 1898 (mais la section entre Rostrenen et Loudéac ne fut mise en exploitation que le [1]) et fermée en 1967 (désormais reconvertie en voie verte).
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[3].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[6] complétée par des études régionales[7] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Loudeac », sur la commune de Loudéac, mise en service en 1987[8] et qui se trouve à 7 km à vol d'oiseau[9] - [Note 4], où la température moyenne annuelle est de 11,4 °C et la hauteur de précipitations de 901,3 mm pour la période 1981-2010[10]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Saint-Brieuc », sur la commune de Trémuson, mise en service en 1985 et à 37 km[11], la température moyenne annuelle évolue de 11 °C pour la période 1971-2000[12] à 11,2 °C pour 1981-2010[13], puis à 11,4 °C pour 1991-2020[14].
Urbanisme
Typologie
Saint-Caradec est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6] - [15] - [16] - [17].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Loudéac, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 22 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[18] - [19].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (96,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (97 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (67,7 %), prairies (19,1 %), zones agricoles hétérogènes (9,9 %), zones urbanisées (3,3 %)[20].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[21].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Parochia de Monasterio Caradoci en 1283, Mostoer Caradec en 1290, Mostaer Caradec vers 1330, Mostaer Caradeuc en 1368 et en 1474, Saint Caradeuc en 1468, Mouster Caradec en 1516[22], Sainct Caradec en 1535, 1536 et en 1574, parroechia divi Caradoci en 1627 et enfin Saint-Caradec dès 1629.
De à , elle est encore appelée Caradec ou Caradec-sur-Aoust ou Caradec-sur-Oust, puis elle reprend son nom actuel[23].
Son nom provient du saint éponyme Caradec, sant Karadeg en breton[23].
Histoire
Moyen-Âge
Selon un aveu de 1471, Saint-Caradec était, au sein de la Vicomté de Rohan, une des 46 paroisses ou trèves de la seigneurie proprement dite de Rohan[24].
La Révolution française
Au cours de la Révolution française, la commune porta provisoirement le nom de Caradec-sur-Oust[25].
Le XIXe siècle
Une épidémie de variole fit 84 malades (dont 45 moururent) à Saint-Caradec entre 1865 et 1870[26].
La Belle Époque
En 1902 une épidémie de fièvre typhoïde survnit dans les communes de Mûr-de-Bretagne, Caurel, Saint-Caradec, Saint-Gilles-Vieux-Marché et Saint-Guen[27].
Les guerres du XXe siècle
Le monument aux Morts porte les noms des 78 soldats morts pour la Patrie :
- 64 sont morts durant la Première Guerre mondiale.
- 14 sont morts durant la Seconde Guerre mondiale.
Pourchassés notamment par le lieutenant Flambard[28] et les gendarmes de Guingamp, certains maquisards, membres du maquis Tito dirigés par Louis Pichouron se réfugient sur la cime de Kerchouan[29], dans la commune du Haut-Corlay ; le , maquisards et gendarmes français s'affrontent à Saint-Caradec et plusieurs résistants sont arrêtés, notamment Raymond Pedrono[30], Marcel Le Hellaye[31], Louis Winter[32], tous les trois morts en déportation[33], ainsi que Roger Cadec et Marcel Divenah[34] qui, eux, rentrèrent vivants de déportation.
Le , huit jeunes résistants raflés par surprise par des Allemands de la division de parachutistes Kreta, qui se dirigeait vers le front de Normandie, dans une ferme du hameau de Lamprat en Plounévézel sont successivement pendus à différents endroits entre Plounévézel et Saint-Caradec, dont l'un, François L'Hostis, à Saint-Caradec[35] - [36].
Le XXIe siècle
« Les habitants de Saint-Caradec ont cru que le ciel leur tombait sur la tête, samedi []. Il était 19 heures passées lorsqu'un violent orage s'est abattu sur la commune. Une pluie diluvienne, accompagnée de grêle, d'une rare intensité. (...) Le maire, Alain Guillaume (...) : "Il est tombé 40 mm de précipitations en 20 minutes, c'est vraiment rarissime". (...) D'où les inondations comme à l'espace Jean-Auffret, où se trouvent le restaurant scolaire communal et la garderie. L'eau s'est infiltrée et le plafond s'est en partie effondré. (...) La supérette a également souffert et était fermée au public, dimanche »[37].
Héraldique
Blason | De gueules aux neuf mâcles d'or ordonnées 3, 3 et 3. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[38]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[39].
En 2020, la commune comptait 1 119 habitants[Note 8], en diminution de 0,71 % par rapport à 2014 (Côtes-d'Armor : +1,05 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Lieux et monuments
- L'église Saint-Caradec avec sa mise au tombeau datant du XVIIe siècle est certainement le principal attrait touristique du patrimoine bâti de Saint-Caradec, même si la commune comptabilise aussi trois chapelles (Saint-Quidic, Saint-Laurent et Saint-Marcel), une douzaine de croix, deux moulins et quatre lavoirs.
- Du point de vue nature, la commune est traversée par l'Oust et surtout par la rigole d'Hilvern ce qui lui apporte de nombreux espaces de randonnées et des points du vues exceptionnels. À noter la tranchée de Pesthuan, creusée à main d'homme par des forçats et des paysans appauvris après la crise du lin au XIXe siècle.
- Depuis 1990, un étang et une salle des fêtes accompagnent le parc touristique de Saint-Caradec offrant ainsi, avec sa crêperie et ses deux restaurants, un tourisme d'affaires de qualité.
- De plus, pas moins de 50 lits sont a disposition des familles à travers les 3 exploitants de gîtes et chambres d'hôtes classés 2 et 3 épis (Gîtes de France) et 2 et 3 clés (Clévacance).
Langues
En 1806, selon l'enquête impériale de Charles Coquebert de Montbret la commune était bretonnante. En 1843, selon le dictionnaire d'Ogée, la commune était francophone (gallo). La plupart des toponymes sont d'origine bretonne.
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[4].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[5].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Ouverture de lignes », Le Journal des transports : revue internationale des chemins de fer et de la navigation, , p. 426 (lire en ligne, consulté le ).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Bretagne », sur www.chambres-agriculture-bretagne.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Loudeac - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Saint-Caradec et Loudéac », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Loudeac - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Saint-Caradec et Trémuson », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Saint-Brieuc - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Saint-Brieuc - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Saint-Brieuc - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Cartulaire de Redon.
- infobretagne.com, « Étymologie et Histoire de Motreff ».
- Théodore Derome, « De l'usement de Rohan ou du domaine congéable », Revue critique de législation et de jurisprudence, , p. 257-258 (lire en ligne, consulté le ).
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Saint-Caradec », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
- Dr Alfred Fouquet, Compte-rendu des épidémies, des épizooties et des travaux des conseils d'hygiène du Morbihan, Vannes, Impr. de J.-M. Galles, (lire en ligne), page 6.
- « Côtes-du-Nord. Loudéac », Journal La Dépêche de Brest et de l'Ouest, (lire en ligne, consulté le ).
- Le lieutenant Flambard, qui commandait la gendarmerie de l'arrondissement de Guingamp lutta avec acharnement, malgré son uniforme français, contre les résistants et pourchassa les réfractaires du STO, servant la cause nazie et collaborant avec la Gestapo. La cour de justice de Rennes le condamna le à 2 ans de prison.
- La cime de Kerchouan est une colline atteignant 318 mètres d'altitude
- Raymond Pedrono, né le à Loudéac, jardinier, déporté à Dachau, puis à Buchenwald, mort à Ohrdruf le .
- Marcel Le Hellaye, né le à Loudéac, employé de commerce, décédé en 1944 à Dachau
- Louis Winter, né le à Loudéac, mécanicien, déporté à Dachau où il décède le .
- Les Lieux de Mémoire dans les Cotes-du-Nord
- Marcel Divenah, né le à Saint-Maudan, déporté au camp de concentration de Dachau
- Éric Rondel, Crimes nazis en Bretagne : 1941-1944, Sables-d'Or-les-Pins, Éd. Ouest & compagnie, , 255 p. (ISBN 978-2-364-28032-8, OCLC 864818964)
- « À Carhaix, le martyre de neuf jeunes résistants », Ouest-France.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, n° du .
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.