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Rue Jean-Goujon

La rue Jean-Goujon est une voie située dans le 8e arrondissement de Paris.

8e arrt
Rue Jean-Goujon
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Rue Jean-Goujon.
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Situation
Arrondissement 8e
Quartier Champs-Élysées
DĂ©but 21, avenue Franklin-D.-Roosevelt
Fin Place de la Reine-Astrid
Morphologie
Longueur 520 m
Largeur 14,60 m
Historique
Création 23 juillet 1823
DĂ©nomination 23 juillet 1823
GĂ©ocodification
Ville de Paris 4804
DGI 4897
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Jean-Goujon
GĂ©olocalisation sur la carte : 8e arrondissement de Paris
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Rue Jean-Goujon
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Situation et accès

Elle commence à hauteur du 21, avenue Franklin-D.-Roosevelt et se termine place de la Reine-Astrid, à l'angle de l’avenue Montaigne.

Le quartier est desservi par la ligne de métro (M) (9) à la station Alma - Marceau et par les lignes de bus RATP 42 72 80.

Origine du nom

Statue représentant Jean Goujon au Louvre.

Elle est dénommée d'après le sculpteur de la Renaissance Jean Goujon (vers 1510 – vers 1567).

Historique

La rue lors de la crue de la Seine de 1910.

En vertu d'une ordonnance royale du , une compagnie, représentée par M. Constantin, a été autorisée à ouvrir sur ses terrains : «

  • 1. deux rues de chacune 14,60 mètres de largeur ;
  • 2. une place circulaire de 40,90 mètres de diamètre.

Cette autorisation a été accordée aux conditions suivantes :

  • 1. de fournir gratuitement le terrain nĂ©cessaire auxdites rues et place ;
  • 2. de faire les frais du premier pavage et Ă©clairage ;
  • 3. de pratiquer, sur les cĂ´tĂ©s des nouvelles voies ouvertes, des trottoirs en dalles, et en outre de se soumettre aux lois et règlements sur la voirie de Paris, etc. »

Cette ordonnance fut immédiatement exécutée : les deux rues ont reçu les noms de « rue Bayard-Champs-Élysées[1] » et de « rue Jean-Goujon » et la place celui de « place François-Ier ».

Elle commençait à l'origine place Clemenceau, mais elle perdit en 1908 le tronçon situé entre cette place et l'avenue d'Antin (actuelle avenue Franklin-D.-Roosevelt), rebaptisé « avenue de Selves » en 1934.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

Plaques et verdure.
  • No 4 : immeuble d'habitation de cinq Ă©tages Ă  quatre hautes fenĂŞtres construit en 1894 par l'architecte Jean-Marie Boussard (signĂ© « BOUSSARD Archi ») pour le baron Louis de Wecker. On peut noter, au deuxième Ă©tage, les atlantes, ici trois, comme souvent chez Boussard. Il y a deux escaliers dans l'entrĂ©e et un immeuble dans la cour. Ceci sera repris en 1896 au 78 de l'avenue Mozart. Le compositeur Albert Roussel y demeura quelque temps après la Première Guerre mondiale dans un vaste appartement prĂŞtĂ© par des amis. Pour lui faire une farce, des Ă©lèves de la Schola Cantorum emmenĂ©s par Erik Satie peignirent en bleu et rouge vif les colonnettes et les ornements de la façade, au vif Ă©moi des habitants de l'immeuble. L'immeuble Ă©tait habitĂ© en 1910 par la soprano amĂ©ricaine Emma Eames (1865-1952). On y trouve aussi le siège de la SociĂ©tĂ© Jules-Verne.
  • No 5 : ce petit hĂ´tel en brique et en pierre date de 1852[2] ; Ă©difiĂ© en retrait de la rue entre deux immeubles de rapport, avec jardin et loge de concierge, il est un rare vestige de l'Ă©tat du quartier au XIXe siècle. Il a Ă©tĂ© pendant plus d'un siècle la rĂ©sidence de la famille de Saint-Chamans, dont Marie-Ernestine (1862-1952), marquise de Marcieu par son mariage en 1884 avec Henry ÉmĂ© de Marcieu (1857-1943). RĂ©sidence du baron Lartigue de Gonyetes (en 1953)[3].
  • No 6 : immeuble d'habitation de style Art dĂ©co construit en 1930 par l'architecte Charles Lemaresquier Ă  la place de l'hĂ´tel de Mme M. Bianchi (en 1910)[4]. C'est dans cet immeuble qu'HervĂ© Gaymard, alors ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie avait fait louer aux frais de l'État pour 14 400 euros par mois un duplex de 600 m2 comme logement de fonction. La rĂ©vĂ©lation de cette affaire par Le Canard enchaĂ®nĂ© en devait conduire Ă  la dĂ©mission du ministre (voir « affaire Gaymard »).
  • No 8 : hĂ´tel d'Essling. En 1834, le colonel espagnol Francisco Amoros installa Ă  cette adresse une succursale du gymnase militaire qu'il avait fondĂ© place Dupleix et que son adepte Roux transporta en 1848 Ă  la barrière du Roule. Le terrain fut vendu en 1864 par ses propriĂ©taires, M. et Mme de Mortemart Ă  Anne Debelle (1802-1887), duchesse de Rivoli, princesse d'Essling, grande maĂ®tresse de la maison de l'impĂ©ratrice EugĂ©nie[5], veuve de François Victor MassĂ©na (1799-1863), 2e duc de Rivoli, qui a fait construire l'hĂ´tel actuel, achevĂ© vers 1864-1866, par l'architecte Auguste Pellechet. Ă€ l'origine, le bâtiment comportait trois Ă©tages avec, Ă  l'arrière, sur l'impasse d'Antin, les remises et les Ă©curies. Après la mort de la duchesse de Rivoli, le , l'hĂ´tel devint la propriĂ©tĂ© du plus jeune de ses deux fils, Victor MassĂ©na (1836-1910), 4e duc de Rivoli. Celui-ci mourut le en lĂ©guant l'hĂ´tel Ă  son fils AndrĂ© MassĂ©na qui le vendit le Ă  la princesse Louise de CroĂż-RĹ“ulx (1842-1916). Son fils et ses trois filles vendirent l'hĂ´tel le Ă  la sociĂ©tĂ© anonyme Maison des Centraux, constituĂ©e Ă  cet effet le avec les fonds apportĂ©s par des anciens Ă©lèves de l'École centrale, qui en est toujours propriĂ©taire. Celle-ci y fit de nombreux travaux, en particulier la surĂ©lĂ©vation sur trois niveaux de l'hĂ´tel sur la rue Jean-Goujon et la crĂ©ation en 1921 d'une salle des fĂŞtes et d'un restaurant au dĂ©cor Art dĂ©co commandĂ© au peintre Lucien Jonas (1880-1947) (dĂ©truit). Dans l'entre-deux-guerres, le cĂ©lèbre restaurant Colas Ă©tait installĂ© au rez-de-chaussĂ©e de l'hĂ´tel. C'est lĂ  que Jean-Paul Sartre prononça le sa confĂ©rence « L'existentialisme est un humanisme ». En 1989, la Maison des Centraux fit entièrement restructurer l'immeuble par le cabinet d'architectes Alexandre et Sandoz. Après deux annĂ©es de travaux, la Maison des Centraliens, selon la nouvelle dĂ©nomination adoptĂ©e en 1990, rouvrit ses portes le . L'immeuble abrita ensuite jusque dĂ©but 2010, l'hĂ´tel Sofitel-Paris-Champs-ÉlysĂ©es ainsi que le centre d'affaires ÉlysĂ©es, dont l'exploitation a Ă©tĂ© confiĂ©e au groupe Accor, des salons de rĂ©ception et une salle polyvalente, ainsi que le Press Club de France, prĂ©cĂ©demment installĂ© avenue d'IĂ©na[6].
  • No 9 : entre et [7], Victor Hugo y vĂ©cut au deuxième Ă©tage d'une modeste maison isolĂ©e au milieu de jardins maraĂ®chers et de prairies. C'est lĂ  qu'il Ă©crivit Notre-Dame de Paris et que naquit sa fille Adèle le . C'est lĂ  aussi que le petit Charles Hugo faillit ĂŞtre emportĂ© par l'Ă©pidĂ©mie de cholĂ©ra de 1832. Sa femme supportant mal l'isolement de ce quartier excentrĂ©, Hugo s'installa en 1832 dans l'immeuble du 6, place des Vosges.
  • No 10 : cet immeuble abrite le studio de photographie Harcourt, rĂ©putĂ© pour ses portraits en noir et blanc de stars et de personnalitĂ©s. « HĂ´tel de M. Darblay et des La Rochefoucauld-Montbel […] qui fut celui du prince de la Moskowa et du marquis de Montesquiou-Fezensac » (en 1953)[3]. Le siège social du Parti ReconquĂŞte, crĂ©Ă© par Éric Zemmour, y est Ă©galement situĂ©.
  • No 11 : hĂ´tel de Clermont-Tonnerre (voir au 12, rue François-Ier).
  • No 11 bis : siège de la SociĂ©tĂ© civile pour la perception et la rĂ©partition des droits de reprĂ©sentation publique des films cinĂ©matographiques (PROCIREP) et de l'Association de gestion internationale collective des Ĺ“uvres audiovisuelles (AGICOA), deux sociĂ©tĂ©s civiles de perception des droits des producteurs d'Ĺ“uvres audiovisuelles.
No 12.
  • No 29 : hĂ´tel de Saux. La peintre orientaliste Henriette Browne, pseudonyme de Sophie Louise Henriette de Bouteiller (1829-1901), Ă©pouse du diplomate Jules Henry de Saux (-1879), secrĂ©taire du comte Walewski, vĂ©cut et mourut dans cet hĂ´tel. En 1932, il fut acquis par la banque polonaise PKO qui y Ă©tablit une succursale. Il abrite aujourd'hui l'Institut polonais.
  • No 31 : hĂ´tel de M. F. Raibeaux, propriĂ©tĂ© de M. Johnston (en 1910)[4].
  • Nos 33-33 bis : hĂ´tel de Villeroy. HĂ´tel particulier construit en 1907 pour M. de Villeroy par l'architecte Ernest Rahir. « ComposĂ© d'un rez-de-chaussĂ©e surĂ©levĂ© et de deux Ă©tages carrĂ©s, le bâtiment cache, derrière une façade d'un nĂ©o-classicisme quelque peu austère, un dispositif spatial exceptionnel : un puits de lumière central avec galeries superposĂ©es sur lequel se greffe un escalier, de plan elliptique lui aussi, permet la distribution des pièces de sĂ©jour et des chambres principales sur jardin, et de petits salons indĂ©pendants sur rue[11]. » Siège de l'Institut français de la mode (IFM) avant son installation quai d'Austerlitz en . Il est ensuite rĂ©novĂ© en respect de son histoire et est transformĂ© en hĂ´tel de luxe, une maison privĂ©e de 11 chambres, suites et appartements[12].
  • No 37 : hĂ´tel de Ganay. HabitĂ© par le comte Louis de Ganay (1832-1893) et la comtesse nĂ©e Mathilde des Acres de L'Aigle (1836-1916), qui y sont tous deux morts. « Madeleine de Rauch a mis au service de l'Ă©lĂ©gance fĂ©minine les salons de la comtesse douairière de Ganay et des Fournier-Sarlovèze[3]. » Le peintre Henri Espinouze (1915-1982), originaire de Perpignan, a habitĂ© quelques mois dans cet immeuble, hĂ©bergĂ© par des amis de Charles Trenet, au moment de son arrivĂ©e Ă  Paris.
  • No 39 : Productions Disques Carrère, notamment producteur de la chanteuse Sheila.
  • No 46 (Ă©galement 2, avenue Montaigne et 2, place de la Reine-Astrid) : immeuble de style nĂ©o-Louis XV construit en 1899 par Louis-Pierre-LĂ©opard Chauvet et Alfred Coulomb ; immeuble symĂ©trique au no 5 de la place de la Reine-Astrid[2].

Bâtiments détruits

  • No 7 : hĂ´tel de Leusse. Il a abritĂ© une maison de couture (en 1953)[3] avant d'ĂŞtre remplacĂ© par un immeuble d'habitation dans les annĂ©es 1960.
  • No 7 bis : hĂ´tel de Mme F. Moreau (en 1910)[4].
  • No 9 : emplacement oĂą s'Ă©levait la maison habitĂ©e, au 2e Ă©tage, par Victor Hugo et sa famille, de Ă  [7]. La maison appartenait alors Ă  M. de Mortemart et Ă  Cavaignac[4]. Arthur-LĂ©on Imbert de Saint-Amand y naquit en 1834. En 1859, la maison fut remplacĂ©e par l'hĂ´tel de la comtesse de Marle, lui-mĂŞme remplacĂ© par un immeuble moderne.
  • Nos 24-26 : un immeuble a remplacĂ© les constructions Ă©difiĂ©es par l'architecte FĂ©lix Langlais pour James de Rothschild.
  • No 25 : hĂ´tel de M. Ternaux-Compans (en 1910)[4].
  • No 27[13] : hĂ´tel Demidoff, appartenant Ă  Paul Pavlovitch Demidoff. L'hĂ´tel et son mobilier furent mis en vente en 1869. L'immeuble fut vendu le Ă  Robert d'OrlĂ©ans (1840-1910), duc de Chartres. Bibliophile passionnĂ©, le duc de Chartres fit ajouter une aile Ă  l'hĂ´tel pour abriter sa bibliothèque qui comptait 2 500 livres anciens[14]. Il dut quitter la France en 1886 Ă  la suite de la loi d'exil frappant les princes de la maison d'OrlĂ©ans. L'hĂ´tel fut habitĂ© par son fils, l'explorateur Henri d'OrlĂ©ans[4]. Il fut acquis ensuite par Sadi Carnot (1865-1948), colonel d'infanterie, fils du prĂ©sident de la RĂ©publique. « Le building qui occupe le no 27, Ă©crit AndrĂ© Becq de Fouquières en 1953, et qui abrite une grande entreprise de produits chimiques[15], oppose sa masse sans âme Ă  la vision que j'ai gardĂ©e du bizarre hĂ´tel Demidoff, Ă  l'architecture très « fin de siècle[16] ». »
  • No 35 : hĂ´tel de Villeroy (en 1910)[4], puis du marquis de Vibraye (en 1953)[3].

Notes et références

  1. Pour la différencier de la rue Bayard-Grenelle
  2. Protections patrimoniales, 8e arrondissement, Ville de Paris, Règlement du PLU, tome 2, annexe VI, p. 237 à 432.
  3. Becq de Fouquières, op. cit., p. 77.
  4. Rochegude, op. cit., p. 101.
  5. Elle figure, en robe rose, à la droite de l'impératrice qui lui tend une branche de chèvrefeuille dans le célèbre tableau de Franz Xaver Winterhalter L’Impératrice Eugénie entourée de ses dames d’honneur (1855).
  6. Notice historique, www.centraliens.net (consulté le 5 janvier 2009).
  7. Les lieux hugoliens, no 11, victorhugo2002.culture.fr.
  8. Becq de Fouquières, op. cit., p. 78-79.
  9. Keizo Kobayashi, Histoire du vélocipède de Drais à Michaux, Tokyo, Bicycle Culture Center, , 406 p. (ISBN 2950812104), p. 83-110.
  10. Thierry Jean-Pierre, Taïwan Connection. Scandales et meurtres au cœur de la république, Robert Laffont, 2003, 288 p. (ISBN 978-2221100820), p. 185.
  11. Commission du Vieux Paris, procès-verbal de la séance du 19 novembre 2010, p. 16.
  12. Fanny Liaux, « Paris : Maison Villeroy, l'adresse la plus confidentielle de la capitale », sur IDEAT, (consulté le )
  13. Anciennement no 35 ?
  14. Jacques Bernot et Jean-Pierre Thomas, La Fortune disparue du roi Louis-Philippe, Fernand Lanore, 2008, 288 p. (ISBN 978-2851573612), p. 187.
  15. Il s'agit alors des laboratoires du service de recherche de la société Rhône-Poulenc industrie, créés en 1946, dirigés par Ernest Fourneau jusqu'en 1949 et qui seront transférés à Courbevoie en 1980.
  16. Becq de Fouquières, op. cit., p. 75.

Annexes

Sources

Liens externes

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