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Avenue Franklin-D.-Roosevelt

L’avenue Franklin-D.-Roosevelt est une avenue du 8e arrondissement de Paris.

8e arrt
Avenue Franklin-D.-Roosevelt
Voir la photo.
L'avenue au niveau du Palais de la découverte
(Ă  gauche).
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 8e
Quartier Champs-Élysées
Faubourg-du-Roule
DĂ©but Place du Canada
Fin 71, rue La Boétie et 123, rue du Faubourg-Saint-Honoré
Morphologie
Longueur 880 m
Largeur 19,5 Ă  24 m
Historique
Ancien nom Allée du Cours
allée du Roule
allée d'Antin
avenue d'Antin (jusqu'en 1918)
avenue Victor-Emmanuel III (1918-1945)
GĂ©ocodification
Ville de Paris 3836
DGI 3824
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Avenue Franklin-D.-Roosevelt
GĂ©olocalisation sur la carte : 8e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 8e arrondissement de Paris)
Avenue Franklin-D.-Roosevelt
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Situation et accès

Orientée nord-sud, l'avenue Franklin-D.-Roosevelt commence près de la Seine au débouché du pont des Invalides, au carrefour du cours la Reine, du cours Albert-Ier et de la rue François-Ier, carrefour baptisé place du Canada, et se termine devant l’église Saint-Philippe-du-Roule sur la place Chassaigne-Goyon, où se rencontrent la rue La Boétie et la rue du Faubourg-Saint-Honoré. Son intersection avec l’avenue des Champs-Élysées, à peu près à la moitié de sa longueur, se trouve au niveau du rond-point des Champs-Élysées-Marcel-Dassault.

Ce site est desservi par les stations de métro Franklin D. Roosevelt et Saint-Philippe du Roule.

Origine du nom

Son nom actuel lui est attribué en 1945 en hommage à Franklin Delano Roosevelt, président des États-Unis, mort en avril de cette même année.

Historique

Un simple chemin de terre est attesté en 1696 à l'emplacement de l'avenue Franklin-D.-Roosevelt.

En 1723, il est embelli et transformé en allée par le duc d'Antin, alors surintendant des Bâtiments du Roi, en même temps que celui-ci fait aménager le Cours la Reine. L'allée est connue sous le nom d’allée du Cours en 1723, puis d’allée du Roule en 1763 et enfin d’allée d'Antin[1], puis d’avenue d’Antin jusqu’en 1918.
Elle est prolongée au-delà du rond-point des Champs-Élysées jusqu'à l’église Saint-Philippe-du-Roule après 1870.

Ce fut longtemps un endroit mal famé et peu sûr. Au niveau du rond-point se trouvait le bal de Flore. Plus bas se trouvaient le bal d’Isis[2] et le bal des Nègres, puis le jardin de Paris qui disparut en 1900 lors de la construction du Grand Palais. En 1909, le couturier Paul Poiret installe sa maison au 26, avenue d'Antin. Il entraîne avec lui nombre de maisons de mode, faisant peu à peu du quartier l'épicentre de l'élégance parisienne au détriment du quartier de la place Vendôme, haut lieu de la mode durant le demi-siècle précédent[3].

En 1918, l’avenue est baptisée en l’honneur de Victor-Emmanuel III.

Après la Seconde Guerre mondiale, elle est débaptisée pour effacer cette référence à l'Italie devenue fasciste[4].

En 1945 meurt Franklin Delano Roosevelt, président des États-Unis, alliés de la France pendant le conflit, et l'avenue prend dès lors son nom[5].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • No 1 :
    • au XVIIIe siècle, Ă  la fin du règne de Louis XV, alors que l'allĂ©e d'Antin Ă©tait encore un repaire de brigands, on trouvait dĂ©jĂ  Ă  cet emplacement une misĂ©rable taverne de mĂ©chante rĂ©putation, bâtie sur un terrain qui appartenait Ă  madame du Barry[6]. En 1826, sous la Restauration, elle avait cĂ©dĂ© la place au bal d'Isis, lieu mal frĂ©quentĂ©, lui-mĂŞme remplacĂ© sous le Second Empire par le restaurant du Petit Moulin-Rouge, oĂą l'on allait dĂ®ner au sortir du bal Mabille, situĂ© dans l'actuelle avenue Montaigne. Le propriĂ©taire de cet Ă©tablissement, M. Bardoux, embaucha en 1865 comme saucier le jeune Auguste Escoffier, qui ne quitta dĂ©finitivement les lieux que pour prendre la responsabilitĂ© des cuisines du Grand HĂ´tel de Monte-Carlo sous la direction de CĂ©sar Ritz ;
    • Auguste NĂ©laton (1807-1873), cĂ©lèbre chirurgien, y est mort[7].
Nos 9-11 : jardinet privé.
  • Nos 9-11 : hĂ´tel Le Marois, dit aussi hĂ´tel de Ganay. HĂ´tel particulier construit en 1863 pour le comte Le Marois (1802-1870), fils du gĂ©nĂ©ral Le Marois, aide de camp de NapolĂ©on Ier, Ă  l'emplacement, dit-on, d'une maison habitĂ©e par la courtisane Marie Duplessis (1824-1847), modèle de La Dame aux camĂ©lias d'Alexandre Dumas fils. DĂ©putĂ© de la Manche sous la monarchie de Juillet, sĂ©nateur en 1852, le comte Le Marois est Ă  la tĂŞte d'une grande fortune et collectionne les tableaux anciens et modernes. Il abandonne son vieil hĂ´tel de la rue Blanche pour venir s'installer dans le quartier des Champs-ÉlysĂ©es. Il fait bâtir l'hĂ´tel de l'avenue d'Antin (ancien nom de l'avenue) par l'architecte Henri Parent[10]. Le terrain sur lequel est Ă©difiĂ© l'hĂ´tel est d'une superficie de 1 700 m2. Selon la description du cadastre de 1863 : « HĂ´tel ayant entrĂ©e par deux grilles cochères et une porte simple sur l’avenue d’Antin. Il est placĂ© entre une cour d’honneur et une arrière-cour. ComposĂ© d’un bâtiment principal avec façade de sept fenĂŞtres. Double en profondeur, ayant aile Ă  droite et annexes Ă  gauche sur la deuxième cour. ÉlevĂ© sur caves et terre-plein, le rez-de-chaussĂ©e, deux Ă©tages carrĂ©s disposĂ©s en magnifiques appartements, un troisième lambrissĂ© pour logements secondaires. » La demeure, terminĂ©e en 1865, reste propriĂ©tĂ© des Le Marois jusqu’en , date Ă  laquelle la comtesse Jacques-AndrĂ© de Ganay (nĂ©e Le Marois), qui y avait tenu « un salon fort Ă©lĂ©gant[11] », la vend Ă  l’association France-AmĂ©riques, fondĂ©e en 1909 par Gabriel Hanotaux. Les bâtiments des communs cèdent la place, en 1956, Ă  deux immeubles de bureaux. Plus rĂ©cemment, le second Ă©tage de l’hĂ´tel a Ă©tĂ© entièrement rĂ©amĂ©nagĂ©. Les salons du rez-de-chaussĂ©e et du premier Ă©tage se louent pour des rĂ©ceptions.
  • No 10 : ancien hĂ´tel du prince N. d'Obidine en 1910, surĂ©levĂ© de plusieurs Ă©tages et dĂ©naturĂ©.
  • Nos 13-15 : immeuble moderne abritant les services de l'ambassade d'Allemagne. Au no 15 ont habitĂ© la comĂ©dienne RĂ©jane, avant qu'elle ne s'installe au no 25, et la romancière Marguerite Yourcenar, qui y vĂ©cut avec son père vers 1912.
  • No 17 : restaurant Lasserre, fondĂ© par RenĂ© Lasserre (1912-2006) en 1944 Ă  l'emplacement d'un modeste bistro-hangar ouvert Ă  l'occasion de l'Exposition universelle de 1937. Le restaurant est installĂ© dans un petit hĂ´tel particulier des annĂ©es 1950 qui a conservĂ© son dĂ©cor d'origine. Le plafond mobile de la salle de restaurant est dĂ©corĂ© de peintures de Louis Touchagues.
  • No 19 : Sadi Carnot, futur prĂ©sident de la RĂ©publique française, demeura dans cet immeuble.
Abritait la légation du Danemark dans les années 1900[12].
No 31.
No 71 : immeuble oĂą demeura l'Ă©crivain Pierre Benoit.
  • No 43 : voir le 1, rond-point des Champs-ÉlysĂ©es-Marcel-Dassault.
  • Nos 49 et 49 bis (et 15, rue de Ponthieu) : immeuble d'angle Ă  pan coupĂ© (1881), Ă  usage mixte (logements et commerces). La date est inscrite au centre d'un relief sur l'Ă©troite façade tournĂ©e vers la rue de Ponthieu, entre le 2e et le 3e Ă©tage.
    Au dĂ©but du XXe siècle, alors que la voie porte le nom d'avenue d'Antin, le no 49 avait notamment pour locataires ThĂ©rèse Morley, chanteuse de l'OpĂ©ra que les titis parisiens surnommaient « TĂ©tĂ©e Â» en raison de son opulente poitrine, et la comĂ©dienne Marguerite BrĂ©sil, qui fit carrière au théâtre du Palais-Royal et aux VariĂ©tĂ©s.
    Le photographe Nadar y est mort en 1910.
    Le no 49 — entre-temps situé, après un renommage de la voie, dans l'avenue Victor-Emmanuel-III — abrite aussi l'appartement occupé à partir de 1921 par Boni de Castellane (1867-1932). Dans ses mémoires il écrit à propos de ce logement : « […] je finis par en découvrir un assez laid, avenue Victor-Emmanuel III, dont les pièces mal distribuées contenaient une salle à manger avec bow-window s'ouvrant sur une cour borgne et étaient décorées de moulurations Napoléon III avec plafonds à pâtisseries de mauvais goût. Je le louai malgré tout cela, j'y démoli des murs, y remplaçai les cheminées, y abattis des cloisons, j’en modifiai le plan de fond en comble et fis si bien qu’il prit très vite un aspect plus sympathique. C’est là que, depuis lors, je vis un peu à l'étroit, mais du moins dans un quartier charmant[14]. » Il y meurt en 1932[15].
  • No 53 : institut Rody en 1860. Salle pour confĂ©rences et auditions en 1910[7].
  • No 65 : hĂ´tel particulier de François d'OrlĂ©ans (1818-1900), qui y mourut, puis de son fils Pierre d'OrlĂ©ans (1845-1919). Le dĂ©corateur Jules Leleu s'y installa. La façade porte les initiales « J. K. Â» ou « L. K. Â» surmontĂ©es d'une couronne de comte. Actuellement consulat gĂ©nĂ©ral du BrĂ©sil Ă  Paris.
  • No 71 : le romancier Pierre Benoit (1886-1962) a passĂ© dans cet immeuble ses dernières annĂ©es parisiennes avant de se retirer Ă  Ciboure (PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques).

Notes et références

  1. Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin (1665-1736), duc d'Antin, fils légitime de Madame de Montespan, fut directeur des Bâtiments du roi en 1708 et, à ce titre, supervisa l'aménagement des jardins des Champs-Élysées.
  2. Voir « place du Canada.
  3. Palais Galliera, musée Carnavalet, Jacqueline Dumaine, Charlotte Lacour-Veyranne et al. (préf. Bertrand Delanoë, Jean-Marc Léri et Olivier Saillard), Roman d'une garde-robe, Paris, Paris Musées, , 230 p. (ISBN 978-2-7596-0229-2), « Couturiers et autres métiers de la mode », p. 101.
  4. Rosemary Wakeman, The Heroic City : Paris, 1945-1958, University of Chicago Press, (lire en ligne), p. 101.
  5. http://www.apophtegme.com/ROULE/franklinroosevelt.pdf
  6. Andrée Jacob et Jean-Marc Léri, Vie et histoire du 8e arrondissement, Paris, Éditions Hervas, 1991, pp. 26-27
  7. Rochegude, op. cit., p. 102.
  8. Villa Spicy, restaurant tendance, www.spicyrestaurant.com.
  9. Becq de Fouquières, op. cit., p. 59.
  10. Les archives de l’hôtel Le Marois ont presque toutes brûlé dans un incendie. Parce que son nom était cité sur des documents datant de 1898 et de 1923, l’architecte L. Lefranc (auteur du 56, rue de Londres) s’est longtemps vu attribuer la construction de l’hôtel. Mais celle-ci a été restituée à Parent au vu d'un acte passé le devant Maître Du Boys, notaire à Paris, par lequel Jules Polydore Le Marois constituait l’architecte Henri Parent son mandataire spécial « pour demander toutes autorisations nécessaires relativement à la construction…, faire tous devis et marchés avec tous les entrepreneurs…, régler et arrêter tous comptes de mitoyenneté… » (site de l'association France-Amériques, france-ameriques.net).
  11. Becq de Fouquières, op. cit., p. 60.
  12. Annuaire diplomatique et consulaire de la République française, Berger-Levrault, 1907, p. 456.
  13. Protections patrimoniales, 8e arrondissement, Ville de Paris, Règlement du PLU, tome 2, annexe VI, pp. 237 à 432.
  14. Boniface de Castellane, L’art d’être pauvre : mémoires, G. Crés, 1925, p. 262-263
  15. Pierre Grenaud, Gatien Marcailhou, Boni de Castellane et le Palais rose, Les auteurs associés, Paris, 1983, p. 213.

Annexes

Bibliographie

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Articles connexes

Lien externe

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