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Cours Albert-Ier

Le cours Albert-Ier est une voie située dans le quartier des Champs-Élysées du 8e arrondissement de Paris, en France.

8e arrt
Cours Albert-Ier
Voir la photo.
Allée de l'esplanade d'Arménie, qui jouxte le cours côté Seine, en automne.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 8e
Quartier Champs-Élysées
DĂ©but Place du Canada
Fin Place de l'Alma
Morphologie
Longueur 580 m
Largeur 74 m
Historique
Dénomination Par délibération municipale du 14 juillet 1918
Ancien nom Partie du Cours la Reine ( -1918)
GĂ©ocodification
Ville de Paris 0150
DGI 0124
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Cours Albert-Ier
GĂ©olocalisation sur la carte : 8e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 8e arrondissement de Paris)
Cours Albert-Ier
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Situation et accès

Le cours Albert-Ier se situe entre la place du Canada et la place de l'Alma[1].

Le quartier est desservi par la ligne de métro (M) (9) à la station Alma - Marceau et par les lignes de bus RATP 42 72 80.

Voies rencontrées

Vue du cours Albert-Ier depuis la tour Eiffel (prise avec zoom).

Il rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants :

Au centre du cours passe une portion aérienne de la voie Georges-Pompidou, sortant du tunnel de l'Alma à l'ouest et entrant dans le tunnel du Cours-la-Reine à l'est.

Au sud du cours, côté Seine, se situe l'esplanade d'Arménie.

Origine du nom

Albert Ier.

Elle porte le nom du roi des Belges Albert Ier (1875-1934)[1].

Historique

Le cours Albert-Ier se situe dans le prolongement du cours la Reine, dont il ne constitue qu'un démembrement remontant à une délibération municipale en date du 14 juillet 1918[1].

Créée en 1618 par Marie de Médicis sur d'anciennes cultures de maraîchers, cette promenade, à la mode sous la Fronde, allait depuis les Tuileries jusqu'à une demi-lune située à l'emplacement actuel de la place de la Reine-Astrid (la reine Astrid [1905-1935] est la bru d'Albert Ier), au début de l'avenue Montaigne. Cette demi-lune, tout comme le rond-point qui se trouvait à l'emplacement de l'actuelle place du Canada, permettait aux voitures de faire demi-tour. La promenade était entourée de fossés creusés aux frais du maréchal de Bassompierre, qui avait une maison de campagne à Chaillot.

La voie fut replantée au XVIIIe siècle par le duc d'Antin.

Sculptures sur le terre-plein latéral

Vue vers l'ouest, le jardin d'Erevan et le monument Mickiewicz.

Longeant la voie en bord de Seine, un terre-plein est décoré d'un monument à chacune de ses extrémités :

  • Monument Ă  Komitas.
    Monument Ă  Komitas.
  • Monument Ă  Mickievicz.
    Monument Ă  Mickievicz.


Cet espace planté de deux rangées d'arbres et engazonné a été baptisé « jardin d'Erevan » en mars 2009.

À son extrémité ouest se trouve la statue La Seine (1962) de Gérard Choain.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • No 8 : voir no 1, rue François-Ier.
  • No 12 : lorsque l'ambassade des États-Unis Ă©tait installĂ©e au 5, rue François-Ier, elle avait Ă  cet endroit une façade secondaire.
  • No 14 : immeuble construit Ă  l'emplacement de l'hĂ´tel de Paul-Edmond Thierry-Delanoue (1843-1927), dĂ©putĂ© rĂ©publicain de l'Aube de 1889 Ă  1919, propriĂ©taire du domaine de Saint-Victor près de Soulaines-Dhuys, comprenant des bois, Ă©tangs et des fermes oĂą l'on pratiquait l'Ă©levage du daim. Il est mort cĂ©libataire dans son hĂ´tel du cours Albert-Ier.
Le no 16.
  • No 16 : Ă  cet emplacement avait Ă©tĂ© construite la maison François Ier qui a donnĂ© son nom au quartier.
  • No 18 (et 1, rue Bayard) : hĂ´tel brique et pierre de style Louis XIII construit par Charles Ferry (1832-1909), ancien sĂ©nateur, et oĂą mourut en 1893 son frère, Jules Ferry.
  • No 20 : immeuble construit Ă  l'emplacement de l'hĂ´tel du gĂ©nĂ©ral Foy, acquis en 1884 par les Assomptionnistes pour agrandir leur maison de la rue François-Ier.
  • No 22 : immeuble construit Ă  l'emplacement de l'hĂ´tel Bonaparte, acquis en 1897 par les Assomptionnistes.
  • No 22 bis : immeuble construit Ă  l'emplacement de l'hĂ´tel de Mme Pugat, acquis en 1897 par les Assomptionnistes.
  • No 24 : en 1910, hĂ´tel de la comtesse d'Anthenaise.
  • No 26 : en 1910, hĂ´tel de Mme Andral, propriĂ©tĂ© de la comtesse de CossĂ©-Brissac.
  • No 28 : en 1910, hĂ´tel meublĂ© du Palais qui communiquait par une petite fenĂŞtre avec un terrain vague longeant le Bazar de la CharitĂ© : plusieurs personnes purent Ă©chapper Ă  l'incendie de celui-ci en passant par cette ouverture. Ce bâtiment a accueilli la rĂ©daction nationale de FR3 puis France 3 entre 1983 et 1998, date de son dĂ©mĂ©nagement dans le 15e arrondissement.
  • No 30 : immeuble construit Ă  l'emplacement de l'hĂ´tel de Mme Georges Ville, qui Ă©tait dĂ©corĂ© de statues. L'immeuble actuel, dotĂ© de portes en fer forgĂ©, accueillait dans les annĂ©es 1960 l'ambassade de Finlande en France[1].
Le no 32.
Les nos 34 et 34 bis.
  • Nos 34 et 34 bis : hĂ´tel de La Ferronnays dit Ă©galement hĂ´tel Schneider. Ce vaste hĂ´tel particulier, d'une emprise au sol de 623 mètres carrĂ©s, Ă©levĂ© sur un terrain de 1 859 m2, a Ă©tĂ© bâti dans la première moitiĂ© du XIXe siècle pour Arthur Louis Gibert (1759-1864), agent de change Ă  Paris[3]. En 1865, l'hĂ´tel revient Ă  ses deux filles, Élise Lucie Camille (nĂ©e en 1822), comtesse Augustin de La Roche Aymon et Guillelmine Marie Lucie (1819-1906), comtesse Adolphe de La Ferronnays, qui lui donne son nom. Dame d'honneur de la comtesse de Chambord, la comtesse de La Ferronnays a publiĂ© ses MĂ©moires en 1899[4]. « L'hĂ´tel de la comtesse de La Ferronnays, nĂ©e Gibert, rapporte AndrĂ© Becq de Fouquières, eut une importance en quelque sorte historique : le comte de Paris, avant son exil, Ă©tait un assidu des brillantes rĂ©ceptions de Mme de La Ferronnays, et c'est au cours de l'une d'elles que fut projetĂ©e l'union entre la princesse AmĂ©lie d'OrlĂ©ans et le duc de Bragance, futur roi de Portugal[5]. » Un autre roi qui, lui, avait perdu sa couronne, fut aussi son hĂ´te : Don Carlos VII qui, pendant quatre ans avait Ă©tĂ© reconnu comme souverain par une partie de l'Espagne, pendant les farouches luttes carlistes[6]. » L'hĂ´tel est vendu aux banquiers Demachy et Seillière qui la revendent en 1900 Ă  Eugène II Schneider (1868-1942), grand industriel de la sidĂ©rurgie, qui s'y installe avec sa femme nĂ©e Antoinette de RafĂ©lis Saint-Sauveur (1875-1969), qu'il a Ă©pousĂ©e en 1898. Il fait transformer — ou reconstruire ? — le vieil hĂ´tel par le cĂ©lèbre architecte Ernest Sanson qui crĂ©e notamment l'enfilade des pièces de rĂ©ception. C'est dans cet hĂ´tel qu'a lieu le 19 juin 1920 la signature du contrat de mariage de la fille d'Eugène Schneider, May, avec le duc de Brissac. Le 16 juillet 1971, la famille Schneider vend l'hĂ´tel pour 14 millions de francs au BrĂ©sil qui y installe la chancellerie de son ambassade Ă  Paris. Au sous-sol et au rez-de-chaussĂ©e, l'hĂ´tel est en pierre de taille. Au premier Ă©tage, il est bâti en moellons recouverts d'enduit avec entablement de pierre ; les brisis sont en ardoise et les combles en zinc[7].
  • No 36 : hĂ´tel de Brissac. Il a Ă©tĂ© la rĂ©sidence de Pierre de CossĂ© Brissac (1900-1993), 12e duc de Brissac, et de la duchesse, nĂ©e May Schneider (1902-1999). Sous l'Occupation, le couple y mène une vie mondaine, y recevant le Tout-Paris de la collaboration (Arletty, Sacha Guitry, Coco Chanel, Paul Morand, JosĂ©e Laval ou encore Pierre Drieu la Rochelle)[8].
    Précédemment hôtel de Léon Fould (1839-1924), négociant, et de sa femme née Thérèse Ephrussi (1851-1911), sœur du banquier Maurice Ephrussi, propriété de M. de Villeroy (en 1910).
  • No 38 : immeuble moderne bâti Ă  l'emplacement de l'hĂ´tel du comte de Vibraye dont seul le soubassement a Ă©tĂ© conservĂ©, dĂ©truit en 2018 pour un projet hĂ´telier.
  • No 38 bis : hĂ´tel particulier nĂ©o-Louis XIII ; ancien siège de la maison de couture de Madeleine de Rauch[9].
Le no 40.
  • No 40 : hĂ´tel Lalique (1903), construit par les architectes Albert et Louis Feine[10] pour le compte du verrier et bijoutier RenĂ© Lalique (1860-1945) et d'après les dessins de ce dernier[11]. La porte vitrĂ©e est de Lalique lui-mĂŞme. L'hĂ´tel servait Ă  la fois de rĂ©sidence, d'atelier et de magasin d'exposition. La cantatrice Emma CalvĂ© (1858-1942) habita Ă  cette adresse avant 1908.
  • No 42 (angle avec la rue Jean-Goujon) : Ă  cet emplacement se trouvait en 1788 le bureau des Carabas, diligences qui allaient Ă  Versailles en six heures. On y trouva plus tard un bel hĂ´tel particulier possĂ©dant une rotonde soutenue par des colonnes et deux Ă©tages surmontĂ©s d'un attique qui fut habitĂ© par la princesse Victorine de Broglie (1802-1855), Ă©pouse du duc Charles-Alphonse de Berghes-Saint-Winock, fille du prince AmĂ©dĂ©e de Broglie. Cet hĂ´tel accueillit les expositions de la SociĂ©tĂ© artistique des amateurs. Il fut dĂ©moli en 1907 pour cĂ©der la place Ă  un bel immeuble d'habitation.
  • Lors de l'exposition universelle de 1900, Ă  l'angle avec l'avenue Montaigne (emprise de l'actuelle place de la Reine-Astrid) un pavillon dit « de l'Alma » est Ă©rigĂ©. DestinĂ© Ă  accueillir les Ĺ“uvres du sculpteur Auguste Rodin, il est dĂ©placĂ© en 1901 Ă  Meudon, devant la villa des Brillants et devient un atelier-musĂ©e, jusqu'Ă  sa destruction vers 1925.

Notes et références

  1. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de minuit, septième édition, 1963, t. 1 (« A-K »), « Cours Albert-Ier », p. 70.
  2. Photographie ancienne du Monument Ă  Mickiewicz sur la place de l'Alma.
  3. Voir « Généalogie de la famille Gibert ».
  4. Mémoires de Mme de La Ferronnays, Paris, Société d'éditions littéraires et artistiques, 1899, in-8, 329 p.
  5. On sait que c'est à la suite de la fête, jugée d'une excessive somptuosité, donnée le 14 mai 1866 à l'hôtel de Matignon, alors propriété de la duchesse de Galliera, pour célébrer ces fiançailles, que fut votée la loi d'exil de juin 1886, qui contraignit les membres des familles ayant régné sur la France, dont les membres de la maison d'Orléans, à quitter la France jusqu'en 1950.
  6. André Becq de Fouquières, op. cit., p. 65-66.
  7. « L'hôtel Schneider », brasil.fr.
  8. Anne Fulda, « Marie-Pierre de Cossé Brissac, rebelle de jour », Le Figaro, supplément Le Figaro et vous,‎ 22-23 octobre 2022, p. 41 (lire en ligne).
  9. Andrée Jacob, Jean-Marc Léri, « Vie et histoire du Huitième Arrondissement », vol. 8, p. 107, Hervas, Paris, 1991 (ISBN 2903118280)
  10. « 40, cours Albert-Ier », sur pss-archi.eu.
  11. André Becq de Fouquières (op. cit., p. 66) signale, à tort, l'intervention d'Auguste Perret.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

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