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Affaire Gaymard

L'affaire Gaymard est une affaire politico-financière française, n'ayant entraîné aucune procédure judiciaire, se déroulant essentiellement du 15 au .

Hervé Gaymard en 2012.

Le cĹ“ur de l'affaire concerne le logement occupĂ© par HervĂ© Gaymard — alors ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie — et sa famille. Des premières rĂ©vĂ©lations du Canard enchaĂ®nĂ© du 14 fĂ©vrier, il apparaĂ®t que cet appartement parisien de la rue Jean-Goujon, un duplex de 600 m2, reprĂ©sente un loyer mensuel de 14 400 euros entièrement payĂ© par l'État. HervĂ© Gaymard annonce immĂ©diatement qu'il quitte cet appartement. Sa dĂ©fense consiste Ă  signifier qu'il ignorait le montant du loyer et que ses origines et ses revenus modestes ne lui permettent guère de s'acquitter lui-mĂŞme d'un tel montant. Une semaine plus tard, le 22 fĂ©vrier, un second article du Canard enchaĂ®nĂ© rĂ©vèle qu'HervĂ© Gaymard connaissait les coĂ»ts inhĂ©rents Ă  cet appartement et qu'il avait d'ailleurs participĂ© Ă  son choix en le visitant prĂ©alablement Ă  sa location ; l'article rĂ©vèle en outre que de coĂ»teux travaux ont Ă©galement Ă©tĂ© engagĂ©s, toujours Ă  la charge de l'État. Enfin un article de LibĂ©ration du 25 fĂ©vrier rĂ©vèle qu'HervĂ© Gaymard est assujetti Ă  l'ISF et qu'il est multi-propriĂ©taire, en particulier d'un appartement Ă  Paris situĂ© Boulevard Saint-Michel.

Le 25 février, Hervé Gaymard démissionne de sa fonction de ministre moins de trois mois après avoir été nommé.

DĂ©roulement de l'affaire

La rue Goujon où est situé l'appartement à l'origine de l'affaire (au no 6).

Le un article du Canard enchaĂ®nĂ© rĂ©vèle que HervĂ© Gaymard, son Ă©pouse Clara et leurs huit enfants logent dans un duplex parisien de 600 m2 payĂ© 14 400 euros par mois par l'État. L'appartement est situĂ© au no 6 de la rue Jean-Goujon dans un immeuble d'habitation de style Art dĂ©co construit en 1930 par l'architecte Charles Lemaresquier.

Le , Hervé Gaymard déclare qu'il quitte l'appartement en question.

Le , le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin Ă©dicte de nouvelles règles quant Ă  la surface maximale du logement d'un ministre (compte tenu du nombre d'enfants notamment)[1]. Le calcul appliquĂ© Ă  la situation familiale d'HervĂ© Gaymard donne une surface maximale habitable de 240 m2[2].

Le au soir, Hervé Gaymard est invité à débattre avec Dominique Strauss-Kahn à 100 minutes pour convaincre. Au cours de l'émission, il affirme « Je vais vous dire une chose : je ne savais pas le prix de cet appartement quand je suis rentré dedans. » et réitère sa volonté de le quitter au plus vite[3].

Le , un nouvel article du Canard enchaĂ®nĂ© montre que HervĂ© Gaymard avait visitĂ© l'appartement, que son Ă©pouse Clara l'a choisi, qu'il ne pouvait donc pas ignorer le coĂ»t locatif. Le journal mentionne aussi plusieurs travaux engagĂ©s dont l'amĂ©nagement d'un parking pour un coĂ»t de 15 000 euros.

Le , Paris Match retranscrit un entretien téléphonique du avec Hervé Gaymard dans lequel ce propos est reporté[4] :

« Je n'ai pas de fric. Évidemment, si je n'étais pas le fils d'un cordonnier-marchand de chaussures, si j'étais un grand bourgeois, je n'aurais pas de problème de logement. Je serais propriétaire de mon appart, et il n'y aurait pas toute cette affaire. »

Hervé Gaymard contestera la véracité de l'existence de cet entretien, « C'est un propos attribué, que je conteste » lors de son passage au journal télévisé de TF1 le soir de sa démission[4]. Le directeur de la rédaction de Paris Match Alain Genestar confirmera de son côté la réalité de cet entretien ainsi que les propos tenus[4].

Le un article de Libération révèle qu'Hervé Gaymard est assujetti à l'ISF et qu'il est multi-propriétaire, en particulier d'un appartement à Paris situé Boulevard Saint-Michel.

Hervé Gaymard annonce sa démission de son poste de ministre plus tard dans la journée via un communiqué[5].

L'après-affaire

Début mars 2005, après la démission d'Hervé Gaymard, il est annoncé que le dossier fiscal de l’intéressé « a été dérobé »[6]. Thierry Breton, son successeur au ministère, précise que : « la Direction des impôts a prévenu Hervé Gaymard de la disparition des documents le 4 février 2005 »[6]. La date du vol n'a apparemment jamais été connue avec précision. Le journal Libération précise toutefois[6] :

« On peut seulement noter que la date du 4 février se situe trois jours après que l'information sur l'appartement du ministre a filtré une première fois, dans un « confidentiel » de RTL. »

Le , le ministère de l'Ă©conomie annonce qu' HervĂ© Gaymard lui a remboursĂ© la somme de 58 894 euros reprĂ©sentant deux mois de loyer, les frais des travaux engagĂ©s ainsi que divers frais gĂ©nĂ©raux inhĂ©rents Ă  la location[7] - [8]. Ce geste effectuĂ© de sa propre initiative est considĂ©rĂ© par LibĂ©ration comme « indispensable pour envisager un retour sur la scène politique »[7]. Le ministère a Ă©galement prĂ©cisĂ© qu'HervĂ© Gaymard avait rĂ©intĂ©grĂ© le ministère — son administration d'origine — en qualitĂ© d'administrateur civil hors-classe dès le 26 aoĂ»t[7].

Affaire similaire

Une affaire similaire atteint quelques semaines après Jean-François CopĂ© — alors ministre dĂ©lĂ©guĂ© au Budget et porte-parole du gouvernement —. Jean-François CopĂ© occupait un appartement de 230 m2 près des Invalides : le journal LibĂ©ration considère que la seule rĂ©elle diffĂ©rence est la non-dĂ©mission de Jean-François CopĂ© dans la seconde affaire[2] :

« En réalité, la chance de Jean-François Copé, c'est de venir après Hervé Gaymard. Cela lui a permis de ne pas répéter les mêmes erreurs, et notamment celle de jouer les vertus outragées dans Paris-Match... »

Références

  1. Juliette Rengeval, « Hervé Gaymard sur la défensive », sur rfi.fr, .
  2. Eric Aeschimann, « Copé-Gaymard : les charges communes. », Libération, .
  3. « Quand Strauss-Kahn taclait Gaymard sur son loyer », Le Dauphiné libéré, .
  4. Sophie Landrin, « Paris Match maintient les propos de Gaymard », Le Nouvel Observateur, .
  5. Sophie Landrin, « Hervé Gaymard démissionne suite à "l'affaire" de son appartement », Le Monde, .
  6. Eric Aeschimann et Fabrice Tassel, « Le dossier fiscal de Gaymard délogé », Libération,‎ (lire en ligne).
  7. Hervé Nathan, « Gaymard tient parole et rembourse son loyer », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Gaymard rembourse 58.894 euros à l'Etat », sur lesechos.fr, .

Bibliographie

  • NoĂ«l Communod, L'affaire Gaymard : Ce qu'elle rĂ©vèle - Ce qu'elle rĂ©veille, Mirno Graphie, , 174 p. (ISBN 978-2951835832)
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