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Relation culturelle entre la France et la GĂ©orgie

La relation culturelle entre la France et la GĂ©orgie s’est Ă©laborĂ©e au rythme des civilisations mĂ©diterranĂ©ennes, probablement de maniĂšre informelle Ă  l’époque des premiers siĂšcles lors de rencontres entre religieux ou au Ve siĂšcle avec Pierre l'IbĂšre : les historiens ont proposĂ© de multiples hypothĂšses, parfois s’appuyant sur des lĂ©gendes entretenues par une tradition gĂ©orgienne ancienne, parfois sur des textes retrouvĂ©s[1].Lors des Croisades les combats communs en Palestine structurent cette relation autour du christianisme. Les premiers contacts d’État Ă  État s’établissent sous les rĂšgnes de François Ier et de Louis XIV, et Ă©veillent un intĂ©rĂȘt. Plus tard, aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siĂšcles, les voyageurs français diffusent leur comprĂ©hension de la culture gĂ©orgienne auprĂšs des milieux savants. Fin du XIXe et dĂ©but du XXe siĂšcles les libĂ©raux et les rĂ©volutionnaires gĂ©orgiens font connaĂźtre dans leur pays les lumiĂšres politiques Ă  la française. AprĂšs l’implantation d’ambassades Ă  Tbilissi et Ă  Paris (annĂ©es 1990), les Ă©changes culturels entre la France et la GĂ©orgie se dĂ©veloppent ; les facteurs liĂ©s Ă  la mondialisation (libĂ©ralisation du commerce, facilitation du tourisme, internationalisation de l’art, accentuation des flux migratoires, 
) contribuent Ă  formater la relation culturelle avec une nouvelle dimension.

Les légendes

Pierre l'IbĂšre (412-491)

Selon l’historien Zourab Avalichvili (1876-1944), ancien secrĂ©taire d’État aux Affaires Ă©trangĂšres de la RĂ©publique dĂ©mocratique de GĂ©orgie, un morceau de la vraie croix aurait Ă©tĂ© donnĂ© aux CroisĂ©s français Ă  la bataille de Didgori en 1121 et aurait Ă©tĂ© envoyĂ© Ă  la CathĂ©drale Notre-Dame de Paris[2]. Selon une autre lĂ©gende Louis IX — dit Saint Louis — aurait fait confectionner au XIIIe siĂšcle un reliquaire pour la Sainte-Chapelle de Paris par les orfĂšvres mingĂ©liens Ă  Zougdidi [3].

Premier sceau de Louis IX, dit Saint Louis

Ainsi sous les rÚgnes des différents rois de France la Colchide était connue autrement que par les textes anciens. Des émissaires géorgiens ont fréquenté les cours royales françaises, en particulier celles de Charles VII, François Ier et Louis XIV : le moine-savant Saba Soulkhan Orbéliani reste pour les Géorgiens le découvreur de la culture française en 1714.

Saba Soulkhan Orbéliani, moine-savant à la cour de Louis XIV

.

Louis XIV

L’élite gĂ©orgienne se tourne vers d’autres horizons, Saint-PĂ©tersbourg ou Berlin, afin de trouver le chemin de son identitĂ© : si Paris est porteur d’idĂ©es d’émancipation nationale, il faut attendre le XIXe siĂšcle pour que des GĂ©orgiens ne foulent Ă  nouveau le territoire français. La relation entre les deux pays s’approfondit par l'intermĂ©diaire des voyageurs porteurs de culture française et rapporteurs des cultures rencontrĂ©es au cours des pĂ©riples ; en situation, ils utilisent auprĂšs des clercs locaux une langue tierce, ancienne ou moderne, latin et grec, arabe et perse ; la langue russe apparaĂźt comme vĂ©hicule de communication Ă  partir du XIXe siĂšcle.

XVIIe – XVIIIe siùcles

Aux XVIIe et XVIIIe siĂšcles Jean-Baptiste Tavernier (1605-1689), Jean Chardin (1643-1713) et Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708) dĂ©couvrent le Caucase. De 1631 Ă  1668, Jean-Baptiste Tavernier voyage en Orient Ă  plusieurs reprises ; s’il atteint l’Inde, il s’arrĂȘte Ă  Constantinople, au Caucase et en Perse ; il est l’auteur des Six Voyages en Turquie, en Perse et aux Indes, publiĂ© en 1676[4] et Ă©crit : "Les GĂ©orgiens ont une merveilleuse adresse Ă  tirer de l’arc et sont en rĂ©putation d’ĂȘtre les meilleurs soldats de toute l’Asie.
 Outre leur grande beautĂ©, les GĂ©orgiennes ont un autre avantage, elles se peuvent vanter surtout Ă  Tiflis d’avoir plus de libertĂ© que les femmes n’en ont dans tous les autres endroits d’Asie"[5]. Entre 1665 et 1680, Jean Chardin se rend en Inde et en Perse Ă  plusieurs reprises, et sĂ©journe en GĂ©orgie ; il est l'auteur du Voyage en Perse et aux Indes, par la mer Noire et la Colchide, dont la publication en plusieurs volumes commence en 1686 et se termine en 1711 Ă  Amsterdam, ayant Ă©migrĂ© comme nombre de protestants[6] et rĂ©Ă©ditĂ© en 2007[7] ; il Ă©crit Ă  propos du vin en GĂ©orgie "Il n'est pas de pays oĂč l'on boive plus et mieux"[8]. Du au , Joseph Pitton de Tournefort effectue un voyage en MĂ©diterranĂ©e, en mer Noire, en GĂ©orgie, en ArmĂ©nie et en Turquie ; il rapporte des notes trĂšs prĂ©cises en termes d'archĂ©ologie, de botanique, de dĂ©fense militaire, d'ethnologie, de gĂ©ographie, de religion et de sociologie; il est l'auteur de Relation d’un voyage au Levant fait par ordre du roy, publiĂ© Ă  titre posthume en 1717[9] et Ă©crit "La GĂ©orgie est un pays fort tranquille aujourdh‘hui, mais elle a servi plusieurs fois de thĂ©Ăątre Ă  la guerre entre les Turcs et les Perses"[10].

XIXe siĂšcle

Le XIXe siĂšcle voit l’approfondissement des Ă©changes entre les cultures française et gĂ©orgienne. NapolĂ©on Ier en est le premier acteur involontaire : en attaquant l’Empire russe, il donne l’espoir d’une dĂ©faite de Saint-PĂ©tersbourg -— la Russie a annexĂ© unilatĂ©ralement le territoire gĂ©orgien en 1801 — et d’une libĂ©ration de la GĂ©orgie.

Marie-Félicité Brosset

Une sĂ©rie de voyageurs français s’intĂ©ressent ensuite au Caucase, de FrĂ©dĂ©ric Dubois de Montperreux (1798-1850) au baron Joseph de Baye (1853-1931), en passant par Marie-FĂ©licitĂ© Brosset (1802-1880), Ernest Chantre (1843-1924) et ThĂ©ophile Deyrolle (1844-1923), sans oublier Alexandre Dumas (1802-1870), qui par leurs publications, leurs livres et leurs photographies, contribuent Ă  la connaissance de la GĂ©orgie en France[11]. L’archĂ©ologue, et photographe, Joseph de Baye visite le Caucase chaque annĂ©e de 1897 Ă  1904, en particulier Tiflis et les rĂ©gions de la GĂ©orgie ; il se lie d'amitiĂ© avec quelques intellectuels de l'Ă©poque (David Saradjichvili, ThĂ©ko Sakhokia, EkvtimĂ© TakhaĂŻchvili, Ilia TchavtchavadzĂ©, Alexandre TsagrĂ©li, Akaki TsĂ©rĂ©tĂ©li
) ; il publie textes et photographies en France, mentionnant "Comme je l’ai dit maintes fois, il faut se hĂąter d’étudier ces races appelĂ©es Ă  perdre leur originalitĂ© ou Ă  disparaitre, en face de l’Ɠuvre d’extension, de pĂ©nĂ©tration, d’assimilation opĂ©rĂ©e par les Russes"[12].

Alexandre Dumas

Marie-FĂ©licitĂ© Brosset, membre de la SociĂ©tĂ© asiatique Ă  Paris et de l’AcadĂ©mie des sciences de Russie Ă  Saint-PĂ©tersbourg, locuteur en langue gĂ©orgienne –— aprĂšs un apprentissage Ă  partir de traductions de la Bible —, a Ă©tĂ© l’un des premiers linguistes Ă  pouvoir Ă©tablir des ponts entre les cultures française et gĂ©orgienne ; en 1841,il publie une version françaises du poĂšme de Chota RoustavĂ©li Le Chevalier Ă  la peau de panthĂšre ; il publie ensuite une monumentale Histoire de la GĂ©orgie constituĂ©e Ă  partir de documents consultĂ©s dans les bibliothĂšques et les archives, rapportĂ©s de GĂ©orgie par d’autres voyageurs ou par lui-mĂȘme (1847 et 1848)[13].

Niko Nikoladze

À contrario, de jeunes aristocrates et rĂ©volutionnaires, comme Niko NikoladzĂ© (1843-1928), Georges Dekanozichvili (1867-1910)[14] ou Joseph Davrichachvili (1882-1975)[15], viennent chercher les lumiĂšres françaises Ă  Paris. Nikoloz NikoladzĂ©, Ă©crivain et journaliste, sĂ©journe Ă  Paris durant les annĂ©es 1860 ; il acquiert la conviction que le mouvement de libĂ©ration nationale de la GĂ©orgie est inĂ©vitable et qu’à l’image de l’Europe occidentale il faut le prĂ©parer par une Ă©conomie libĂ©rale ; aprĂšs son retour en GĂ©orgie et son Ă©lection comme maire de Poti, il s’investit dans le dĂ©veloppement Ă©conomique — basĂ© sur l’arrivĂ©e de capitaux —, chemin de fer, infrastructure portuaire, olĂ©oduc et commerce[16]. Georges Dekanozichvili, ingĂ©nieur des mines, visite la France en 1899 et le BrĂ©sil en 1902, oĂč il est sensibilisĂ© aux conditions de vie des mineurs et au progrĂšs social. De retour en GĂ©orgie, il est l’un des fondateurs du Parti socialiste fĂ©dĂ©raliste rĂ©volutionnaire, non marxiste, dĂ©fendeur d’une FĂ©dĂ©ration de Russie laissant une large autonomie aux nations associĂ©es. Joseph Davrichachvili, rĂ©volutionnaire et dĂ©trousseur du TrĂ©sor public russe, gagne la France en 1912 oĂč il devient français ; aviateur, membre du contre-espionnage et rĂ©sistant durant la Seconde Guerre mondiale, il contribue au mythe de l’aventurier gĂ©orgien, magnifiĂ© en littĂ©rature française par l’une de ses descendantes, KĂ©thĂ©vane Davrichewy[17]. Le mouvement socialiste international, rĂ©unissant ou opposant selon les Ă©poques, sociaux-dĂ©mocrates, sociaux-rĂ©volutionnaires, sociaux-fĂ©dĂ©ralistes, bolcheviks et mencheviks gĂ©orgiens, est vecteur de diffusion de la culture française auprĂšs d'une partie des rĂ©volutionnaires gĂ©orgiens, lors des CongrĂšs ou lors des pĂ©riodes de proscription Ă  l'Ă©tranger.

XXe siĂšcle

Au XXe siĂšcle, durant la pĂ©riode soviĂ©tique, la relation culturelle franco-gĂ©orgienne est rĂ©duite, ou objet de propagande. En France, dĂšs les annĂ©es 1920, l'immigration politique gĂ©orgienne contribue Ă  diffuser certains aspects de la culture gĂ©orgienne, l'Association gĂ©orgienne en France en particulier, mais Ă©galement des professeurs d'universitĂ© d'origine gĂ©orgienne comme Michel MouskhĂ©ly (1903-1964) et Alexandre Manvelichvili (1904-1997)[18] Ă  l’universitĂ© de Strasbourg, Georges CharachidzĂ©[Note 1] Ă  l'INALCO ou des historiens (Kalistrat Salia[19]). AprĂšs la Seconde Guerre mondiale, le retour en GĂ©orgie de quelques-uns des descendants d'Ă©migrĂ©s (la musicienne Ethery DajkĂ©li[20], l'Ă©crivain et traducteur Serge TsouladzĂ©[21] ou la traductrice et professeur Thina SardjĂ©valdzĂ©[22]) suscite un intĂ©rĂȘt pour la culture française.

XXIe siĂšcle

En 2002, Mireille Musso, ambassadrice de France, crĂ©e le Centre culturel français Alexandre Dumas de Tbilissi[23] - [24] — dont la direction est assurĂ©e par François Laurent jusqu'en 2007, puis par JoĂ«l Bastenaire[25]. L'Institut français de GĂ©orgie[26] lui succĂšde en 2011 et constitue une institution de promotion de la culture française sur tout le territoire gĂ©orgien : il est d'abord dirigĂ© par Gilles Carasso, puis par Jean-Yves Lavoir[27]. L'institut participe Ă  la scĂšne culturelle gĂ©orgienne en crĂ©ant des Ă©vĂšnements Ă  dimension nationale, rĂ©gionale ou locale, en crĂ©ant des Ă©changes entre la France et la GĂ©orgie, et en dĂ©veloppant des partenariats avec d'autres entitĂ©s culturelles, gouvernementales ou non-gouvernementales. Il dispose d'une salle de confĂ©rence convertible en salle de cinĂ©ma, d'une galerie d'exposition, d'un club de lecture ainsi que d'un espace pour les plus jeunes. Il abrite une mĂ©diathĂšque disposant de plus de 16 000 documents et revues francophones accessibles au grand public, ainsi que d'une culturethĂšque en ligne proposant quelques milliers de documents supplĂ©mentaires[28]. Sa bibliothĂšque est abritĂ©e par la BibliothĂšque nationale de GĂ©orgie. Il propose un service de traduction professionnel français-gĂ©orgien[29]. Outre son activitĂ© culturelle, l’Institut français a pour mission de promouvoir la langue française par la formation auprĂšs d’un public aussi large que possible, l’organisation des examens et la dĂ©livrance des certifications internationales associĂ©es. Il soutient Ă©galement des filiĂšres universitaires francophones[30].

Art lyrique et musique classique

Elisso Bolkvadze, ambassadrice de l'UNESCO

Dans la continuitĂ© d’une Ă©cole lyrique gĂ©orgienne sĂ©culaire, les artistes de ce pays se produisent Ă  l’étranger, et notamment en France, pour les femmes les soprano Tamar Iveri[31] et Nino Machaidze , les mezzo-soprano Nona Javkhidze et Anita Rachvelishvili, interprĂšte principale de Giuseppe Verdi Ă  l’OpĂ©ra de Paris[32]. pour les hommes les basses Paata Burchuladze, Nikia Guliashvili et Sulkhan Jaiani, les barytons Gocha Abuladze, Lado Ataneli et George Gagnidze , les tĂ©nors Otar Jorjikia et Irakli Kakhidze — ayant poursuivi sa formation en France. Tout comme pour l’art lyrique, l’école musicale gĂ©orgienne est ancienne. Se produisent rĂ©guliĂšrement sur les scĂšnes françaises, les pianistes Irakly Avaliani (vivant en France), Tamara Beraia, Georges BĂ©riachvili (vivant en France), Elisso Bolkvadze (ambassadrice de bonne volontĂ© pour l'Unesco, Ă  Paris), Khatia Buniatishvili [33] (vivant en France), Margarita Chkheidze, Manana Doijachvili, Mikheil Kandashvili, Aliza Kezeradze, Nino Pavlenichvili (vivant en France), Elisso Virssaladze, la violoniste Lisa Batiashvili, mariĂ©e au musicien français François Leleux[34] ou le violoncelliste Giorgi Kharadze.

Chants et danses traditionnels

Si l'immigration politique gĂ©orgienne des annĂ©es 1920, et leurs descendants, ont fait connaitre le folklore traditionnel Ă  une audience restreinte en France, Ă  partir des annĂ©es 1950, le Ballet national gĂ©orgien Soukhichvili produit des reprĂ©sentations pour un public plus large[35]. À la fin des annĂ©es 1990, deux professionnels, Pascal Jordan et Jim Lowe, utilisant les techniques d'avant-garde, produisent Ă  grande Ă©chelle le spectacle Georgian Legend[36]. ParallĂšlement, une multitude de chƓurs de polyphonie gĂ©orgienne se dĂ©veloppe, souvent encouragĂ©e par l'arrivĂ©e de chanteurs gĂ©orgiens sur le sol français, mais parfois aprĂšs l'apprentissage effectuĂ© par des chanteurs français en GĂ©orgie[37] - [38].

Pierre Richard

Cinéma

Durant la pĂ©riode soviĂ©tique, des films de rĂ©alisateurs gĂ©orgiens sont projetĂ©s dans certaines salles d'art et d'essai, comme ceux de Tenguiz AbouladzĂ©. AprĂšs 1991, certains rĂ©alisateurs gĂ©orgiens se tournent vers des coproductions franco-gĂ©orgiennes faute de moyens dans leur pays, par exemple en 2012 Keep Smiling[39] ou en 2015 Particulier Ă  particulier[40]. Ils s’installent mĂȘme parfois en France comme Otar Iosseliani (1982), Gela Babluani (1996) ou Nino KirtadzĂ© (1997). Les gĂ©nĂ©rations les plus jeunes complĂštent leur formation dans des institutions françaises, SalomĂ© Alexi (La Femis en 1996), Rusudan Chkonia (CinĂ©fondation du Festival de Cannes en 2007), TĂ©ona Grenade (La FĂ©mis en 2008), George Varsimashvili (UniversitĂ© Paris VIII et ESRA), Dea Kulumbegashvili (CinĂ©fondation du Festival de Cannes en 2015). Parfois des rĂ©alisateurs gĂ©orgiens tournent en GĂ©orgie avec des comĂ©diens français, comme Nana Djordjadze avec Pierre Richard dans Les Mille et Une Recettes du cuisinier amoureux, en 1997. À l’inverse quelques rĂ©alisateurs français se sont lancĂ©s dans des tournages de longs mĂ©trages en GĂ©orgie comme Julie Bertuccelli[41] ou de documentaires comme Mathilde Damoisel[42].

Sculpture monumentale

Djoti Bjalava

Le sculpteur Zourab Tsereteli, auteur d’Ɠuvres monumentales, a soulevĂ© maintes polĂ©miques en France tant sur le plan artistique (Statue de Jean-Paul II installĂ©e Ă  PloĂ«rmel en 2006, Groupe de statues des quatre mousquetaires installĂ© en 2010 Ă  Condom, statue de Marina TsvetaĂŻeva installĂ©e Ă  Saint-Gilles-Croix-de-Vie en 2012
) que sur le plan politique (rĂ©fugiĂ© Ă  Moscou sous la protection de Vladimir Poutine) [43]. Djoti Bjalava — dans la rĂ©gion de Castelnaudary depuis les annĂ©es 1990[44] —, ainsi qu’Irakli Chkhartishvili — dans la rĂ©gion de Mulhouse depuis 2009[45] — perpĂ©tuent la tradition gĂ©orgienne de la taille artistique de pierre, dans l'esprit de constitution d’Ɠuvres monumentales.

Projets franco-géorgiens

Les projets culturels franco-gĂ©orgiens prennent naissance la plupart du temps en France Ă  partir de l'action de l'Ambassade de GĂ©orgie (de l'exposition des Ɠuvres du peintre Niko Pirosmani Ă  Nantes en 2002 Ă  celle des photographies d'Hughes Kraft Ă  Reims en 2017 Ă  la suite de son voyage dans le Caucase), celles d'entitĂ©s territoriales françaises (jumelage ou coopĂ©ration territoriale, Nantes et Tbilissi, DĂ©partement de l'Yonne et KakhĂ©tie, CitĂ© du Vin Ă  Bordeaux...) ou d'associations communautaires gĂ©orgiennes (Association gĂ©orgienne en France, Centre culturel gĂ©orgien Lazi de Paris...), en GĂ©orgie souvent Ă  partir de l'action de l'Institut français de Tbilissi (journĂ©e annuelle de la francophonie, devenue semaine annuelle puis mois de la francophonie par exemple) ou des entitĂ©s territoriales associĂ©es Ă  leurs homologues françaises : ils sont trop nombreux pour pouvoir ĂȘtre citĂ©s.

Logo de la commune de Leuville-sur-Orge

NĂ©anmoins, le site emblĂ©matique de Leuville-sur-Orge, symbole durant 70 annĂ©es d'une souverainetĂ© gĂ©orgienne ne voulant rien cĂ©der Ă  l'occupation soviĂ©tique, a abritĂ© un premier projet culturel franco-gĂ©orgiens particulier, la crĂ©ation en 2003 par la Commission culturelle de la commune — sous l'impulsion du professeur Parmentier, maire-adjoint Ă  la culture — des JournĂ©es franco-gĂ©orgiennes, annuelles, patronnĂ©es par le SĂ©nat français et le Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Essonne[Note 2], et un second projet d'une toute autre ampleur, devant mobiliser 5 millions d'euros sur plusieurs annĂ©es et lancĂ© en 2016, celui de la crĂ©ation d'un centre culturel franco-gĂ©orgien par l'État gĂ©orgien, ayant pour maĂźtre d'Ɠuvre le ministĂšre gĂ©orgien des Affaires Ă©trangĂšres[46] - [Note 3].


Notes et références

Notes

  1. La transcription en langue française des patronymes gĂ©orgiens a Ă©tĂ© stable jusqu’à la fin du XXe siĂšcle : les rĂšgles constituĂ©es par l’intermĂ©diation de la langue russe, confirmĂ©es par la LĂ©gation de la RĂ©publique dĂ©mocratique de GĂ©orgie en France (1921-1933) et proches de la prononciation en langue gĂ©orgienne, Ă©taient utilisĂ©es sans exception ; elles le sont encore aujourd’hui par le ministĂšre français des Affaires Ă©trangĂšres et par la plupart des universitaires français s’intĂ©ressant Ă  la GĂ©orgie. L’usage a progressivement changĂ© avec l’intermĂ©diation de la langue anglaise et la dĂ©finition d’une translittĂ©ration latine proche de la transcription anglaise (2002). Ainsi გიორგი áƒŻáƒáƒ•áƒáƒźáƒ˜áƒ«áƒ” donne Guiorgui DjavakhidzĂ© en transcription française et Giorgi Javakhidze en transcription anglaise (et en translittĂ©ration latine). La transcription en langue française des noms de villes a obĂ©i Ă  une Ă©volution similaire, ოზურგეთი devient OzourguĂ©ti en transcription française et Ozurgeti en transcription anglaise (et translittĂ©ration latine), avec une difficultĂ© supplĂ©mentaire liĂ©e au changement de nom de certaines villes durant l’époque soviĂ©tique (OzourguĂ©ti s’est appelĂ©e MakharadzĂ© durant 70 annĂ©es).
  2. De 2003 Ă  2005, les journĂ©es franco-gĂ©orgiennes de Leuville-sur-Orge ont rĂ©uni des confĂ©renciers comme Jean Radvanyi et ThornikĂ© GordadzĂ©, professeurs d’universitĂ©, des intervenants comme Vassil Karist, Ă©crivain, Claude de KĂ©moularia, ambassadeur de France, et le gĂ©nĂ©ral Jean-Pierre Faure, prĂ©sident de la promotion Amilakvari de l’École spĂ©ciale militaire de Saint-Cyr, des concerts de polyphonies gĂ©orgiennes, des expositions photographiques, des stands commerciaux de libraires, de compagnie aĂ©rienne ou de voyagistes ; elles ont touchĂ© plusieurs centaines de personnes chaque annĂ©e. Depuis 2006, cette journĂ©e annuelle perdure, dans un cadre communautaire, faisant place Ă  l’histoire de la diaspora gĂ©orgienne en France et Ă  la cuisine gĂ©orgienne.
  3. Le centre franco-gĂ©orgien de Leuville-sur-Orge, propriĂ©tĂ© de l’État gĂ©orgien, comprendra aprĂšs rĂ©habilitation de la construction principale actuelle — dite Ă  tort Le chĂąteau, puisqu’il s’agit d’un pavillon de chasse — un espace historique (oĂč il sera possible d’organiser des expositions), un espace acadĂ©mique (destinĂ© aux artistes et aux chercheurs gĂ©orgiens en rĂ©sidence) et un espace Ă©tudiant. En dehors de la construction principale, il sera construit deux espaces rĂ©sidentiels, un premier espace pour les rĂ©sidents actuels (5 chambres d’habitation) et un second espace de chambres d’hĂŽte rĂ©servables Ă  l’avance, dont 13 seront destinĂ©es en prioritĂ© aux descendants de la diaspora gĂ©orgienne des annĂ©es 1920 (Acte notarial du , convenu devant MaĂźtre Thierry Vachon, notaire Ă  Meudon)).

Références

  1. Jean-Pierre Mahé, « Les Géorgiens sur le Sinaï : découverte de nouveaux manuscrits », sur CLIO, .
  2. (en) Zurab Avalishvili, The cross from Oberseas, Londres, Revue Georgica, .
  3. Ambassade de France en Géorgie, « Interview de la Princesse Véronique Murat », sur YouTube, .
  4. Jean-Baptiste Tavernier, « Les six voyages de Jean Baptiste Tavernier, Écuyer Baron d’Aubonne, qu’il a fait en Turquie, en Perse et aux Indes », sur Bnf Gallica, .
  5. Jean-Baptiste Tavernier, Les Six Voyages de M. Jean-Baptiste Tavernier, Écuyer Baron d’Aubonne, en Turquie, en Perse et aux Indes, Paris, Pierre Ribou, , p. 363.
  6. Jean Chardin, « Journal du voyage en Perse et aux Indes, par la mer Noire et la Colchide », sur Bnf Gallica, .
  7. Jean Chardin, « Réédition de Voyage en Perse (Extraits) », sur Phebus, .
  8. « GĂ©orgie, perle secrĂšte de la mer Noire », sur L’Express, .
  9. Joseph Pitton de Tournefort, « Relation d’un voyage au Levant fait par ordre du roy », sur Bnf Gallica, Imprimerie royale, .
  10. joseph Pitton de Tournefort, Relation d’un voyage au Levant fait par ordre du roy, Imprimerie royale, , p. 311.
  11. Manana Javakhishvili, « Le monastÚre catholique géorgien de Montauban (XIXe siÚcle) », sur Brepols Online, consulté le 21 novembre 2017.
  12. Ana Cheishvili, « Le baron de Baye, archéologue français, dans le Caucase », sur Le Canard du Caucase, page 13, .
  13. Marie-FĂ©licitĂ© Brosset, « Histoire de la GĂ©orgie depuis l’antiquitĂ© jusqu’au XIXĂšme siĂšcle, traduit du gĂ©orgien », sur Books Google, .
  14. « Notice biographique Georges Dekanozichvili », sur BDIC, consulté le 18 janvier 2016.
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  46. « L'incroyable histoire du chùteau géorgien », sur Les Echos.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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