Dimitri Amilakvari
Dimitri Amilakvari (ou Amilakhvari, áááááąá á ááááááźááá á en gĂ©orgien) ( Ă Bazorkino, Russie - Ă El-Alamein, Ăgypte) est un militaire français d'origine gĂ©orgienne, ayant combattu dans les Forces françaises libres durant la Seconde Guerre mondiale. Lieutenant-colonel dans la LĂ©gion Ă©trangĂšre, il Ă©tait souvent appelĂ© Bazorka en rĂ©fĂ©rence Ă son village natal[1]. Il s'illustra particuliĂšrement en NorvĂšge, en Syrie, Ă Bir-Hakeim et Ă El-Alamein, et est devenu une figure mythique[1] de la LĂ©gion Ă©trangĂšre.
Naissance | Chermen (d) |
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DĂ©cĂšs |
(Ă 35 ans) El-Alamein |
Nationalité | |
Formation | |
Activité | |
Famille |
Amilakhvari (en) |
PĂšre |
Colonel Giorgi Zedginidze-Amilakhvari (d) |
MĂšre |
Nino Eristavi (d) |
Enfant |
Thamara KinskĂĄ (d) |
ParentĂšle |
Constantin KinskĂœ (d) (petit-fils en lignĂ©e fĂ©minine) |
Arme | |
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Grade militaire | |
Conflit | |
Distinctions | Liste dĂ©taillĂ©e Chevalier de la LĂ©gion d'honneurâ MĂ©daille des ĂvadĂ©s MĂ©daille coloniale Officier de l'ordre du Ouissam alaouite Croix de guerre Parrain de promotion de l'Ăcole spĂ©ciale militaire de Saint-Cyr (d) Croix de guerre des ThĂ©Ăątres d'opĂ©rations extĂ©rieurs Mort pour la France Croix de guerre 1939-1945 Compagnon de la LibĂ©ration |
Biographie
Enfance
Dimitri Amilakvari nait le dans le village de Bazorkino (aujourd'hui Tchermen, Raïon Prigorodny) dans la république actuelle d'Ossétie-du-Nord-Alanie, en Caucase du Nord, incorporée à la fédération de Russie[2]), au sein d'une famille princiÚre géorgienne, les Zedguinidze, titrés Amilakvari, qui avait la charge héréditaire de commander la cavalerie royale de Géorgie[3]. AprÚs l'invasion de la Géorgie par l'Armée rouge le , sa famille émigre à Istanbul, puis finalement en France en 1922[1]. Il a alors 16 ans.
Avant-Guerre
En 1924, il entre Ă l'Ăcole spĂ©ciale militaire de Saint-Cyr (Promotion du Rif)[4]. Il en sort en 1926 et rejoint le 1er RĂ©giment Ă©tranger (1er RE) Ă Sidi Bel-AbbĂšs (AlgĂ©rie) avec le grade de sous-lieutenant Ă titre Ă©tranger[4]. En 1929, il est affectĂ© au 4e RĂ©giment Ă©tranger d'infanterie (4e REI), prĂšs de Marrakech[4]. En 1932, il participe Ă la campagne du Haut-Atlas durant laquelle il dirige une section[4]. Le , il obtient une citation pour sa participation aux combats d'AĂŻt-Atto[4]. Il en obtient une seconde en aoĂ»t 1933 durant les combats dans le Djebel Baddou[4].
En , il est nommé capitaine et deux mois plus tard retourne au 1er régiment étranger (1er RE)[4]. Il est commandant de la compagnie d'instruction de mitrailleuses jusqu'en [4].
Corps expéditionnaire en NorvÚge
Le un bataillon de marche est constituĂ© Ă Sidi Bel-AbbĂšs qui, Ă partir du 27, est rĂ©uni avec d'autres unitĂ©s au sein de la 13e demi-brigade de LĂ©gion Ă©trangĂšre (13e DBLE). Amilakvari y est affectĂ© en tant que commandant de la compagnie d'accompagnement du 2e bataillon (CAB 2)[4]. Quelques semaines plus tard, il reçoit la nationalitĂ© française[4]. AprĂšs plusieurs semaines d'entraĂźnement sur le causse du Larzac, il est envoyĂ© rejoindre le Corps expĂ©ditionnaire en NorvĂšge oĂč il dĂ©barque le 6 mai. Il y obtient trois nouvelles citations[4] qui lui valent la LĂ©gion d'honneur[1].
RĂ©ponse Ă l'appel du
Le corps expéditionnaire revient en France le . En raison de la progression allemande, celui-ci est envoyé en Bretagne. Refusant l'armistice, comme son chef de corps, le colonel Raoul Magrin-Vernerey (futur général Monclar) le capitaine Amilakvari s'embarque avec lui et cinq autres officiers de la 13e demi-brigade le de Saint-Jacut pour Jersey, puis le , quitte Jersey dans un cargo avec eux, parmi lesquels le capitaine Koenig et arrive en Angleterre le [1] - [4]. Il choisit alors de s'engager dans les Forces françaises libres[4].
Forces françaises libres
Dimitri Amilakvari quitte Londres le pour Dakar afin de participer Ă l'opĂ©ration Menace[4]. L'AOF refuse de se rallier Ă la France libre. Il prend part Ă la prise du Gabon puis est envoyĂ© en ĂrythrĂ©e en passant par le Cameroun[4]. Il combat au sein de la Brigade d'Orient oĂč il commande la compagnie d'accompagnement (CAB 1) du 1er Bataillon de la LĂ©gion Ă©trangĂšre[4]. Il participe notamment Ă la victoire de Keren en , ainsi qu'Ă la prise de Massaoua le 8 avril suivant[4].
En , il s'illustre lors de la campagne de Syrie[1] et est nommĂ© chef de bataillon le 25 juin[4]. Le , il prend le commandement de la 13e DBLE et est promu lieutenant-colonel le 25 septembre[4]. Sa conduite, l'entraĂźnement qu'il donne Ă ses troupes et la rĂ©organisation qu'il effectue conduisent le gĂ©nĂ©ral Catroux Ă lui remettre lui-mĂȘme le drapeau de la 13e le [1].
à partir de , il est engagé dans la campagne de Libye, commande[1] une Jock column (groupement tactique motorisé[5]) et combat dans le désert de Libye[4].
Entre le 26 mai et le , il est l'adjoint du gĂ©nĂ©ral Koenig qui commande la 1re Brigade Française Libre lors de la bataille de Bir-Hakeim[4]. Il s'y illustre en Ă©tant systĂ©matiquement volontaire pour les missions les plus dangereuses (combat et renseignement)[4]. Le 31 mai, il dirige l'attaque lors de laquelle une Jock column (en) dĂ©truit 5 chars allemands[4]. Dans la nuit du 10 au , il quitte Bir-Hakeim dans la propre voiture du gĂ©nĂ©ral Koenig[4]. Le gĂ©nĂ©ral de Gaulle appellera les troupes qui y combattirent "lâorgueil de la France". Le , au camp de El Tahag (Ăgypte), il reçoit de ses mains la Croix de la LibĂ©ration[4]. C'est durant les combats de Bir-Hakeim qu'il Ă©crit : "Nous Ă©trangers, n'avons qu'une seule façon de prouver Ă la France notre gratitude pour l'accueil qu'elle nous a rĂ©servĂ© : nous faire tuer pour elle."
En , il commande sa demi-brigade, alors composĂ©e de deux bataillons, lors de la bataille d'El-Alamein[4]. Ses troupes sont chargĂ©es de mener l'attaque principale contre le piton de l'Himeimat (80 mĂštres)[4]. Le , son unitĂ© occupe une partie du plateau[4]. Une attaque de chars allemands force cependant ses troupes Ă se retirer de cette position[4]. Durant cette retraite Ă travers des champs de mines, le lieutenant-colonel Amilakvari est tuĂ©, mitrailleuse en mains, par un Ă©clat d'obus qui l'atteint Ă la tĂȘte[4] - [1].
En son honneur, la 141e promotion de Saint-Cyr (1954-1956) est nommée "Lieutenant-colonel Amilakvari"
Il est enterrĂ© sur les pentes du Quart el Himeimat puis son corps est transfĂ©rĂ© au cimetiĂšre militaire d'El Alamein. Son kĂ©pi tachĂ© de sang et lâĂ©clat dâobus qui le blessa mortellement sont gardĂ©s au musĂ©e de la LĂ©gion Ă Aubagne.
Il avait épousé la princesse IrÚne Dadiani, membre de la famille régnante de Mingrélie, et en eut trois enfants[3].
Distinctions
- Chevalier de la LĂ©gion d'honneur,
- Compagnon de la Libération (décret du ),
- Croix de guerre 1939-1945 avec 4 palmes (5 citations),
- Croix de guerre des Théùtres d'opérations extérieurs (2 citations),
- Médaille des évadés,
- Médaille coloniale avec agrafe « Maroc »,
- Croix de guerre norvégienne,
- Officier de l'ordre du Ouissam alaouite.
Hommages
- La 141e promotion de Saint-Cyr (1954-1956) prend le nom « Lieutenant-Colonel Amilakvari ».
- Célébration franco-géorgienne le du centenaire de sa naissance[1] :
- Inauguration de la rue Amilakvari Ă Gori et Ă BĂ©ziers (34500).
- Inauguration d'une salle du musée ethnographique de Gori.
- Le , à Paris, le président de la République française Emmanuel Macron et la présidente de la Géorgie Salomé Zourabichvili décident d'ouvrir une nouvelle page des relations franco-géorgiennes et la baptisent Dialogue Dimitri-Amilakhvari.
Notes et références
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Dimitri Amilakhvari » (voir la liste des auteurs).
- Biographie sur le site de l'ordre de la Libération.
- Biographie sur le site Chemins de mémoire des ministÚres français de la Défense (Anciens combattants), du tourisme, et de la Culture.
- Souvenirs du général Bernard Saint Hillier sur Amilakvari, sur un site consacré à la 1re DFL.
- « Dimitri Amilakvari », dans Vladimir Trouplin, Dictionnaire des compagnons de la Libération, Bordeaux, Elytis, (ISBN 9782356390332).
Notes
- Voir sa biographie sur le site Chemins de mémoire des ministÚres de la Défense, du Tourisme, et de la Culture.
- « Maps, Weather, and Airports for Chermen, Russia », sur www.fallingrain.com (consulté le )
- Voir les souvenirs du général Bernard Saint Hillier sur Amilakvari
- « Dimitri Amilakvari », sur Ordre de la Libération.
- Constitué d'éléments d'infanterie motorisée, d'une batterie d'artillerie tractée, d'un peloton d'automitrailleuses, d'une section de canons antichars de 75 mm et d'éléments légers de DCA, du génie et de transmissions radio.
Annexes
Bibliographie
- Jean-Paul Huet, Dimitri Amilakvari : un prince combattant, Lemme Edit, , 198 p. (ISBN 978-2-9175-7590-1)
- Nicolas Ross, Entre Hitler et Staline. Russes blancs et Soviétiques en Europe durant la Seconde Guerre mondiale, éditions des Syrtes, 2021.
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative aux militaires :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Fiche de Dimitri Amilakvari sur encyclopedie.pieds-noirs.info