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Joseph Davrichachvili

Joseph Davrichachvili, dit Davrichewy[1] (en gĂ©orgien : áƒ˜áƒáƒĄáƒ”áƒ€ დავრიჹაჹვილი), nĂ© le Ă  Gori (en GĂ©orgie, Ă  l’époque dans l’Empire russe) et dĂ©cĂ©dĂ© le Ă  Clichy[2], a Ă©tĂ© un rĂ©volutionnaire gĂ©orgien, un aviateur français durant la PremiĂšre Guerre mondiale, un agent de contre-espionnage français et un Ă©crivain[3].

Joseph Davrichachvili
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  93 ans)
Clichy (France)
Surnom
Joseph Davrichewy, dit Sosso
Pseudonyme
Jean Violan
Nationalités
Domicile
Activités
PĂšre
Inconnu
MĂšre
Fratrie
Mikheïl Djougachvili (d) (frÚre utérin)
Guiorgui Djougachvili (d) (frÚre utérin)
Joseph Staline (frÚre utérin)
Conjoint
Anéta Tchidjavadzé, etc.
ParentĂšle
Kéthévane Davrichewy (petite-fille)
Irakli (petit-fils)

Biographie

Géorgie, enfance et clandestinité

Il naĂźt dans une famille gĂ©orgienne, dont le pĂšre, Damien Davrichachvili (1840-1922), est prĂ©fet de police de la ville. Il grandit Ă  80 kilomĂštres de Tiflis et parmi ses compagnons d’enfance se trouve Joseph Djougachvili (le futur Staline) dont la mĂšre Ă©tait au service de sa famille ; des rumeurs, basĂ©es sur leur ressemblance physique et les mĂ©moires de villageois, les donnent pour demi-frĂšres. KĂ©thĂ©vane Davrichewy, son arriĂšre-petite-fille, en tirera en 2016 un livre, L'Autre Joseph (prix des Deux Magots 2017)[4]. AprĂšs l’école paroissiale, il est inscrit au lycĂ©e de la perspective Golovinski (devenue avenue RoustavĂ©li), l'un des Ă©tablissements les plus renommĂ©s de la capitale gĂ©orgienne, rĂ©servĂ© aux Ă©lĂšves russes et gĂ©orgiens de la bourgeoisie. Le jeune Sosso sympathise avec les sociaux-fĂ©dĂ©ralistes qui militent pour une autonomie gĂ©orgienne au sein de l’Empire russe. Son pĂšre l’envoie poursuivre ses Ă©tudes en France, Ă  la Sorbonne, pour le dĂ©gager de la tentation rĂ©volutionnaire.

DĂšs les premiers troubles annonçant la rĂ©volution de 1905, il regagne son pays clandestinement et s’enrĂŽle dans la branche armĂ©e du mouvement social-fĂ©dĂ©raliste gĂ©orgien. À ce titre, il participe aux attaques de banques et du trĂ©sor public - qualifiĂ©es d’expropriations - afin d’alimenter les caisses du mouvement ; il en prend rapidement le commandement. La plus cĂ©lĂšbre expropriation est celle de la trĂ©sorerie de Doucheti Ă  l’issue de laquelle il s’empare de 375 000 roubles (2 ou 3 millions de dollars d’aujourd’hui)[5]. Il agit parallĂšlement Ă  l’autre Sosso, Joseph Djougachvili, enrĂŽlĂ© dans la branche armĂ©e du Parti bolchĂ©vik et qui partage des objectifs similaires. Le , il prend part au soulĂšvement gĂ©nĂ©ral de Tiflis. Le , il est prĂ©sent lors de l’attentat attribuĂ© aux Bolcheviks et qui coĂ»te la vie au GĂ©nĂ©ral Griaznov, commandant des Cosaques[5]. Devant la rĂ©pression exercĂ©e par l’armĂ©e russe, et l’infiltration de la police politique, l’Okhrana, la rĂ©volution s’essouffle et sa sĂ©curitĂ© n’est plus assurĂ©e. Dans un dernier sursaut, Ă  partir de Kobouleti, sur la cĂŽte de la mer Noire, il dĂ©cide de l’expropriation d’un paquebot russe, le Pouchkine : le groupe armĂ©, dĂ©guisĂ© en moines, s’empare des sacs postaux destinĂ©s aux banques d’Odessa et prend la direction de l’Ouest vers Constantinople et Marseille. ArrivĂ© Ă  bon port, il Ă©vite l’arrestation Ă  l'inverse de certains de ses comparses [5].

L’exil dĂ©finitif

Proscrit pour la deuxiĂšme fois en Suisse, il est cette fois arrĂȘtĂ© puis relĂąchĂ©. Son Ă©pouse, AnĂ©ta TchidjavadzĂ©, donne naissance Ă  Lausanne, en 1907, Ă  leur fils David[6] - [7].

Il gagne la France, passe son brevet de pilote le [8] et s’engage dans l’aviation militaire française Ă  la dĂ©claration de la PremiĂšre Guerre mondiale sous le nom de Jacques Davri.

En 1919, il a un deuxiÚme fils avec une infirmiÚre polonaise, qui deviendra le comédien français Serge Davri.

Il entre dans les services secrets français sous les ordres du commandant Ladoux, au contre-espionnage, il est chargĂ© de surveiller Marthe Richard, avec qui il a une liaison et qu’il innocente.

De 1939 Ă  1944, sous le nom de Jean Violan, il dirige le 2e Bureau clandestin des engagĂ©s volontaires Ă©trangers Ă  Saint-Amand-Montrond (Cher) et mĂšne des actions contre la Milice française et l'occupant allemand[9]. Son parcours est reconstituĂ© en , lors d'une enquĂȘte du journal Le Berry : il agit clandestinement tour Ă  tour Ă  partir de l'hĂŽtel Chevrette en septembre et , puis Ă  partir du 20 route de Bourges en [10].

Le , il demande un droit de réponse au rédacteur en chef de la revue Rivarol qui a fait état de son lien de parenté avec Staline : Si le fait que Sosso Djougachvili (Staline) est le fils de mon défunt pÚre Damien Davrichewy est officiellement établi, alors dans les veines de Staline coulait le sang des Croisés français. En effet, ma famille est phrangui-catholique (franc) descendante des Croisés (franc) français réfugiés comme d'ailleurs plusieurs autres familles phrangui géorgiennes au cours des croisades et aprÚs la destruction du royaume franc en Syrie. D'aprÚs la tradition, les lointains aïeux de ma famille sont des ressortissants du Berry[11].

Le , la Télévision suisse romande diffuse dans son émission Continent sans visa un document du journaliste Jean-Pierre Goretta et du réalisateur Alain Tanner, intitulé Russes blancs, dans lequel il traite les Russes blancs de cadavres ambulants, réitÚre le fait qu'il est le demi-frÚre de Staline et affirme qu'il a passé à tabac deux fois Léon Trotski.

Il meurt Ă  Clichy en 1975.

ƒuvres

  • 1933 : Dans l’air et dans la boue. Mes missions de guerre par Jean Violan, Éditions du Masque, (ASIN B001AFQN00).
  • 1934 : Souvenirs et rĂ©cits contĂ©s le par Pierre Ducas Courtes, Louis Bechereau, Gaubert, de Davrichewy, Éditions du ComitĂ© des Ɠuvres sociales du MinistĂšre de l'air, (ASIN B001D6FD7U).
  • 1936 : Astrakan, l’espion du Quartier latin par Jean Violan, Édition BaudiniĂšre, Paris.
  • 1979 : Ah! ce qu'on rigolait bien avec mon copain Staline, Édition J.C. SimoĂ«n, Paris (Ă  titre posthume).

DĂ©corations

Il Ă©tait titulaire de la LĂ©gion d'honneur, de la Croix de guerre 1914-1918 et de la Croix de Saint Georges.

Notes et références

  1. Joseph Davrichachvili a porté plusieurs prénoms, Jean ou Jacques et plusieurs noms Davrichewy, Davritschevy, Davri, Violan.
  2. Transcription de l'acte de décÚs (avec date et lieu de naissance) à Clichy le 14 janvier 1975, à la mairie de Paris 16e le 4 février 1975, n° 186, vue 24/31.
  3. Colisée : « Joseph Davrichewy ».
  4. KĂ©thĂ©vane Davrichewy : « L’Autre Joseph » sur le site des Ă©ditions Sabine Wespieser.
  5. Joseph Davrichewy : « Ah ! Ce qu’on rigolait bien avec mon copain Staline », Édition Jean-Claude SimoĂ«n, Paris, 1979, (ISBN 2-7313-0112-0).
  6. David Davrichachvili (1907-1987), dit Datho, fils de Joseph Davrichachvili, vivra tour Ă  tour en Suisse, en GĂ©orgie, en France, retournera en GĂ©orgie et reviendra en France : il aura une nombreuse descendance par ses deux mariages, l’une avec Marguerite Matignon portera le patronyme de Davrichewy, l’autre avec Tamar VatchnadzĂ© portera le patronyme de Davrichachvili ; son fils Artchil Davrichachvili, archiprĂȘtre, est recteur de la paroisse orthodoxe gĂ©orgienne Sainte-Nino de Paris.
  7. Geneanet : « Davrichachvili ».
  8. Le Bloc-Notes de l’aĂ©rophile, page 7 : « Davrichewy (de) Joseph dit Jacques. Brevet n° 1138 ».
  9. Jean DĂ©bordes feuillette l’Histoire : « Saint-Amand-Montrond ».
  10. Archives départementales du Cher. La Seconde Guerre mondiale dans le Cher. Fonds du cabinet Préfet, page 51.
  11. Lettre de Joseph Davrichewy Ă  Rivarol

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

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