AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

RĂ©gion franco-cantabre

La rĂ©gion franco-cantabrique s'Ă©tend des Asturies Ă  la Catalogne, dans le Nord de l'Espagne, et Ă  la rĂ©gion historique d'Occitanie, principalement situĂ©e dans le Sud de la France. DiffĂ©rentes espĂšces humaines ont Ă©tĂ© successivement identifiĂ©es dans cette rĂ©gion depuis prĂšs d'un million d'annĂ©es : Homo antecessor, Homo heidelbergensis, l'Homme de NĂ©andertal, et Homo sapiens. Le versant français comme le versant espagnol des PyrĂ©nĂ©es ont livrĂ© de nombreux vestiges lithiques anciens, associĂ©s ou non aux fossiles humains. Durant le PalĂ©olithique supĂ©rieur, la rĂ©gion prĂ©sentait une certaine homogĂ©nĂ©itĂ© culturelle. Elle avait peut-ĂȘtre Ă  cette Ă©poque la plus forte densitĂ© de population d'Europe.

CrĂąne de l'Homme de Tautavel (Arago 21), trouvĂ© dans les PyrĂ©nĂ©es-Orientales, et datĂ© d'environ 450 000 ans
Carte de la région franco-cantabre, montrant les principales grottes contenant de l'art pariétal
Cheval dans la grotte de Lascaux, Dordogne

Paléolithique inférieur

La plus ancienne trace humaine connue dans le Nord de l'Espagne est la mandibule partielle de la Sima del Elefante, dans la Sierra d'Atapuerca, prĂšs de Burgos, datĂ©e d'environ 1,2 million d'annĂ©es. Elle n'est pas attribuĂ©e Ă  une espĂšce prĂ©cise.

Des fossiles d'Homo antecessor ont Ă©tĂ© mis au jour dans la Gran Dolina, Ă©galement Ă  Atapuerca[1]. Ils sont datĂ©s d'environ 860 000 ans. Homo antecessor est la plus ancienne espĂšce humaine identifiĂ©e en Europe.

L'Homme de Tautavel, dĂ©couvert depuis 1965 dans la caune de l'Arago, Ă  Tautavel, dans les PyrĂ©nĂ©es-Orientales, a livrĂ© des fossiles datĂ©s de 570 000 Ă  400 000 ans[2] - [3].

Le Paléolithique inférieur des Pyrénées a livré des industries oldowayennes, puis acheuléennes.

Paléolithique moyen

Durant tout le Paléolithique moyen, la zone des Pyrénées était occupée par l'Homme de Néandertal (grottes de Gargas, du Noisetier ou d'Isturitz).

L'industrie lithique du PalĂ©olithique moyen d'Europe est le MoustĂ©rien, Ă  partir d'environ 300 000 ans avant le prĂ©sent (AP), avec plusieurs faciĂšs rĂ©gionaux.

Paléolithique supérieur

Au Paléolithique supérieur, l'Homme de Néandertal est remplacé par Homo sapiens. La région a connu successivement les cultures du Chùtelperronien, de l'Aurignacien, du Gravettien, du Solutréen, du Magdalénien, et de l'Azilien.

Les grottes de Gargas (période gravettienne) et de Niaux (période magdalénienne) témoignent à travers l'art pariétal de la complexité des sociétés humaines de l'époque.

L'Azilien (commune du Mas-d'Azil, en AriÚge), achÚve le Paléolithique supérieur, de l'Alleröd jusqu'au Dryas récent.

La rĂ©gion pourrait avoir Ă©tĂ© un refuge pour les populations palĂ©olithiques pendant le dernier maximum glaciaire. Elle a pu ensuite jouer un rĂŽle majeur lors du rĂ©chauffement climatique relatif qui suivit, en contribuant au repeuplement de l'Europe de l'Ouest[4]. Le palĂ©odĂ©mographe Jean-Pierre Bocquet-Appel a fait Ă©galement valoir que la zone de refuge franco-cantabrique pourrait avoir Ă©tĂ© la principale source de recolonisation de la France[5]. Ses simulations dĂ©mographiques, basĂ©es sur des donnĂ©es archĂ©ologiques, suggĂšrent que c'Ă©tait la rĂ©gion la plus densĂ©ment peuplĂ©e d'Europe durant tout le PalĂ©olithique supĂ©rieur. Kieran O'Hara a suggĂ©rĂ© que le climat contrĂŽlait les figurations pariĂ©tales franco-cantabriques[6]. L'Espagnol Álvarez-Iglesias a observĂ© un pic de frĂ©quence pour l'haplogroupe H5a dans la rĂ©gion franco-cantabrique, alors que la frĂ©quence diminue en allant vers l’Est. Il a dĂ©clarĂ© : « Ceci est compatible avec un processus de repeuplement dĂ©mographique de l’Europe aprĂšs le dernier maximum glaciaire centrĂ© sur ce refuge climatique et gĂ©ographique ».

MĂ©solithique

Le radoucissement climatique, vers (début de l'HolocÚne), ouvre la voie au Mésolithique. Les grands troupeaux de rennes remontent vers le nord. La couverture forestiÚre s'étend. Les techniques de chasse évoluent en conséquence.

NĂ©olithique

Au Néolithique, des populations d'agriculteurs arrivent de l'Est en progressant le long des cÎtes méditerranéennes. La région atlantique demeure un temps à l'écart de la néolithisation.

Les Basques et les Gascons sont peut-ĂȘtre les descendants des peuples de la zone atlantique, qui auraient localement adoptĂ© l'agriculture en subissant une moindre influence des populations nĂ©olithiques venues de l'Est.

Références

  1. J. Cervera, Juan Luis Arsuaga, J. Trueba, Atapuerca : un millón de años de historia, PLOT Ediciones, S.A. Madrid, 1998
  2. Henry de Lumley, Fournier, A., Park, Y.C., Yokoyama, Y. et Demouy, A., 1984, « Stratigraphie du remplissage plĂ©istocĂšne moyen de la Caune de l'Arago Ă  Tautavel - Étude de huit carottages effectuĂ©s de 1981 Ă  1983 », L'Anthropologie, t.88, no 1, p. 5-18
  3. Lebel S., 1992, « Mobilité des hominidés et systÚme technique d'exploitation des ressources au Paléolithique ancien : la Caune de l'Arago (France) », Canadian Journal of Archaeology, vol. 16, p. 48-69
  4. A. Achili et al., La dissection molĂ©culaire de l’haplogroupe H5 confirme que le refuge glaciaire franco-cantabrique Ă©tait une source majeure pour le pool gĂ©nĂ©tique europĂ©en.
  5. Jean-Pierre Bocquet-Appel, Démographie du Paléolithique supérieur en Europe à partir de données archéologiques
  6. Kieran O'Hara, 2014, Art rupestre et changement climatique, Archway Publishing

Voir aussi

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.