Personnes trans dans le sport
La place des personnes trans dans le sport a été débattue à plusieurs moments dans l'histoire. Les études académiques manquent à ce sujet, mais la plus récente méta-analyse montre que les femmes trans n'ont pas d'avantages dans les compétitions de haut niveau si les règles établies sont respectées. De plus la représentation des athlètes transgenres est de qualité variable.
Introduction
La participation des personnes transgenres aux sports de compétition, une institution traditionnellement fondée sur la ségrégation sexuelle[1], est une question controversée, en particulier l'inclusion des femmes et des filles transgenres dans les sports féminins.
Les opposants soutiennent que les femmes transgenres ont un avantage injuste sur les femmes dans les sports de compétition et peuvent les mettre en danger en raison des différences sexuelles dans la physiologie humaine, et que ces différences ne sont pas suffisamment inversées par les thérapies hormonales transgenres. Les partisans des athlètes transgenres soutiennent que les bloqueurs de puberté et les œstrogènes prescrits par un médecin suppriment les niveaux de testostérone et réduisent la masse musculaire des femmes transgenres, réduisant ainsi les éventuels avantages concurrentiels[2] - [3]. Les partisans soutiennent également que le sport, en particulier les sports pour les jeunes, concerne également l'appartenance, le bien-être et la socialisation des jeunes[4]. L'American Medical Association déclare que la législation interdisant aux femmes trans de pratiquer des sports féminins nuit à la santé mentale des personnes transgenres[5].
La controverse a provoqué des débats concernant la vérification du sexe dans le sport. Depuis le milieu du XXe siècle, les institutions sportives ont répondu à la participation des femmes transgenres et des femmes soupçonnées d'être transgenres, masculines ou intersexes, en ajoutant des critères d'éligibilité aux sports féminins déterminés par l'examen physique, les chromosomes sexuels et les hormones sexuelles[6] - [7] - [8] - [9] - [10] - [11] - [12] - [13] - [14]. Les partisans de ces réglementations les considèrent comme nécessaires pour assurer une concurrence loyale et la sécurité des femmes[13] - [14] - [15]. Les opposants ont critiqué ces réglementations comme étant discriminatoires à l'égard des femmes transgenres et intersexes, affectant de manière disproportionnée les femmes racisées et causant des violations de l'éthique médicale[7] - [9] - [10] - [16] - [17] - [18].
Depuis la fin des années 2010 et le début des années 2020, certains États américains ont adopté des lois restreignant la participation des jeunes transgenres aux sports au secondaire ou des femmes et filles trans aux sports féminins[19] - [20] - [21]. En France, Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports, souhaite constituer un groupe d'experts en 2023 afin de formuler « des préconisations à destination du mouvement sportif » pour favoriser l'inclusion des personnes trans dans les compétitions[22].
Historique
Dans les années 1930, plusieurs personnalités du monde sportif réalisent des transitions : Zdeněk Koubek, Mark Weston, Sophie Smetkowna et Dora Ratjen[23].
Les médias français au cours de la période 1977-2018 emploient très majoritairement des titres informatifs avec la mention « trans » ou « transgenre », sans mentionner le plus souvent le nom et prénom des sportifs. Mégenrer est également fréquent. Ils retiennent essentiellement l'aspect chirurgical de la transition. Les soupçons de tricherie dans les compétitions pour les femmes transgenres sont relevés alors que pour les hommes transgenres la question n'apparait pas[24].
Recherche scientifique
Une étude publiée en 2021 dans Medicine & Science in Sports & Exercise montre que la suppression de la testostérone chez les femmes transgenres ne supprime pas l'avantage de la performance masculine. Selon les auteurs de l'étude, la question de savoir si la réglementation en cours supprime l'avantage de la performance masculine n'a pas été examiné. Ils rapportent que les études longitudinales examinant les effets de la suppression de la testostérone sur la masse et la force musculaires chez les femmes transgenres montrent systématiquement des changements très modestes, où la perte de masse corporelle maigre, de surface musculaire et de force s'élève généralement à environ 5 % après 12 mois de traitement. Ainsi, l'avantage musculaire dont bénéficient les femmes transgenres n'est que très peu réduit lorsque la testostérone est supprimée[25].
Les méta-analyses montrent un manque d'études pour statuer sur les performances dans le sport entre personnes transgenre et cisgenre. Les auteurs révèlent l'hétérogénéité des conclusions et indiquent des résultats non concluants[26] - [27] - [28]. Les quelques études menées semblent montrer que les différences de genre assigné à la naissance ont un impact différent selon les sport pratiqués[29]. L'environnement est considéré comme inconfortable et peu inclusif pour les personnes transgenres ainsi qu'une inadéquation des réglementations sportives aux besoins des personnes transgenres[27] - [26].
En 2023, une méta-analyse, commandée par le Centre canadien pour l'éthique dans le sport, étudie toute la littérature scientifique publiée entre 2011 et 2021 en anglais concernant les femmes trans et leur participation à des sports de haut niveau montre que les femmes trans n'ont pas d'avantages dans les compétitions sportives d'élite si les règles existantes sont suivies[30] - [31] - [32] - [33] - [34]. Elle précise qu'au contraire des facteurs sociaux, comme la nutrition et la qualité de l'entraînement, les facteurs biomédicaux ne présentent pas un avantage[30] - [31] - [32] - [33] - [34]. Ces études montrent qu'il y a peu de preuves pour montrer que les facteurs liés à la puberté masculine - tels que la taille des poumons et la densité osseuse - produisent un avantage pour les athlètes trans[30] - [31] - [32] - [33] - [34].
VĂ©cu des personnes trans dans le sport
Plusieurs sportifs de haut niveau expriment les difficultés de l'acceptation de leur transidentité dans ce milieu[35].
Décisions de fédérations internationales
Le Comité international olympique n'envisage pas de modifier les textes avant les jeux olympiques de Tokyo de 2020 car il considère comme injuste d'apporter des modifications alors que les qualifications sont en cours. Le , il indique vouloir laisser les fédérations internationales choisir les critères de participation. Il leur propose un « cadre » à partir duquel elle pourront établir leurs propres règles[36]. La Fédération sportive LGBT+ diffuse la Charte Sport et Trans dans les clubs de sport en partenariat avec OUTrans et Acceptess-T afin de « faciliter et promouvoir l'inclusion des personnes trans et favoriser leur pratique sportive »[37]. La charte "sport et trans" de 2016, en cours de révision, a pour objectif de faciliter et promouvoir l'inclusion des personnes trans et non binaires et de favoriser leur pratique sportive. Elle peut être adoptée par les clubs sportifs[38].L'article L100-1 du code du sport français prévoit : « la loi favorise un égal accès aux activités physiques et sportives, sans discrimination fondée sur le sexe, l'identité de genre (…) »[39]. La présence de sportifs n'ayant pas bénéficié d'une opération de réattribution sexuelle dans les toilettes / douches / vestiaires suscite des débats[40].
Des réflexions font l'objet d'actives considérations sur cette thématique[41].
Un groupe de fédérations internationales s'est réuni afin d'établir un consensus sur de règles qui permettront aux athlètes transgenres d'accéder aux compétitions féminines d'élite. La réunion est organisée par l'IAAF à Lausanne le avec l'audition d'une série d'experts dans des domaines disciplinaires pertinents et des athlètes cisgenres et transgenres. Il en résulte les points suivants[42] - [43]:
- Ils restent attachés à l'équité et à l'égalité des chances pour les athlètes féminines
- L'inclusion des femmes transgenres dans la catégorie des femmes devrait être encouragée par des normes d'éligibilité significatives, à condition qu'elle ne crée pas d'injustice intolérable
- Les règles destinées à accommoder les athlètes transgenres devraient être spécifiques aux sports et conçues par la fédération internationale concernée
- La testostérone est le principal facteur connu de l'écart de performance entre les hommes et les femmes et le taux de testostérone sérique est considéré comme un indicateur acceptable pour distinguer les athlètes masculins des athlètes féminins
- Si une fédération décide d'utiliser la testostérone sérique à cette fin, elle devrait adopter un seuil fixe égal ou inférieur à 5nmol/L pour l'éligibilité de la catégorie féminine
- Des recherches supplémentaires sont nécessaires sur cette question et devraient être encouragées par les fédérations sportives
Les fédérations sportives internationales d'aviron, d'athlétisme, de golf, de tennis et le comité international paralympique se sont réunies afin d'échanger sur la situation des athlètes transgenres et de leur possibilité de participer à des compétitions. De nouvelles règles concernant l'athlétisme sont en cours de préparation. Il s'agirait de considérer qu'au-delà de 5 nmol/L (nanomoles par litre) de testostérone, la sportive ne serait pas autorisée à concourir dans la catégorie féminine en athlétisme[44]. L'Union cycliste internationale oriente également son règlement en ce sens à partir de mars 2020[45]. Ce seuil est remis en cause par plusieurs études. En effet, bien que des variations existent entre les hommes et les femmes, la chercheuse en médecine de l’université de Montréal, Cara Tannenbaum, relève que ces différences peuvent être très inégales selon les personnes. En l'occurrence, des femmes produisent plus de testostérone que certains hommes[46]. Natalie van Gogh, cycliste transgenre, témoigne : son taux de testostérone est quasiment nul depuis sa transition[47]. La fédération internationale d'athlétisme (World Athletics) après deux mois de consultation auprès de fédération membres, d'entraineurs, de la commission des athlètes, change sa politique vis-à -vis des athlètes transgenres en prenant une nouvelle décision le . Elle exclut de la catégorie féminine pour les compétitions féminines internationales: « les athlètes transgenres hommes et femmes qui ont connu une puberté masculine ». Cependant, un groupe de travail sera constitué pendant un an afin d'étudier de futurs développements scientifiques et envisager une éventuelle incorporation à une date ultérieure[48] - [49].
La Fédération d'Israël de football sensibilise l'UEFA et la FIFA au sujet de la transition d’une arbitre[50]. Elle arbitre son premier match le : Hapoël Haïfa / Beitar Jérusalem Football Club[51]. L'organisme international World Rugby envisage d'interdire aux femmes trans de jouer dans la catégorie féminine au regard d'un « avantage physique significatif » par rapport aux femmes. Les hommes transgenres, en revanche, pourraient être autorisés à jouer dans des équipes masculines après le passage d'un test et la signature d'un « formulaire de consentement »[52]. Un ancien escrimeur trans (FtM) devient membre du conseil d’administration du Comité olympique japonais en 2021[53]. La Fédération Internationale de Natation (FINA) adopte par un vote à plus de 71%, la création d'une catégorie spécifique de compétition pour les sportifs transgenres à partir du . De nombreuses nageuses trans ( voir infra Lia Thomas) devraient ainsi être de jure exclues des championnats de l'élite féminine et pourront seulement concourir dans cette catégorie[54]. La ligue Internationale de Rugby à XIII interdit aux femmes trans de participer à des matchs internationaux féminins avant qu'une "politique d'inclusion des femmes transgenres" soit adoptée en 2023, à laquelle elle réfléchit[55]. Une ancienne joueuse Australienne considère cette mesure comme une punition[56]. La Fédération internationale de triathlon le autorise les femmes trans à participer aux compétitions dans la catégorie "féminine" à la double condition: la concentration de testostérone dans le sang doit être inférieure à 2,5 nmol/l depuis au moins 24 mois et un délai d'au moins 48 mois doit s'écouler depuis la dernière participation en tant qu'homme dans toute compétition sportive[57].
Panorama par discipline
Athlétisme
En 2020, les familles de trois athlètes américaines du secondaire assignent en justice l'association du Connecticut des Conseils sportifs interscolaires du Connecticut et les conseils d'administration des établissements scolaires des communes de Bloomfield, Cromwell, Glastonbury, Canton et Danbury afin d’empêcher 3 jeunes femmes trans de participer à des compétitions d'athlétisme sur piste. Cependant, la loi anti discrimination en vigueur dans cet État, comme dans dix-sept autres États américains, prévoit que les élèves doivent être traités en fonction du sexe auquel ils s’identifient et leur permet ainsi de concourir en tant que tel dans des compétitions féminines du secondaire. Une des élèves, dont la famille est demanderesse dans cette action pour le moment non jugée, remporte nettement deux courses auxquelles l'une des trois jeunes femmes trans participe[58] - [59] - [60] - [61]. L'État de l'Idaho adopte en 2020 une mesure visant à interdire la participation des femmes trans (MtF) à des compétitions sportives organisées par des établissements d'enseignement public alors que cette interdiction ne concerne pas les hommes (FtM). Le procureur général de cet État évoque un problème de constitutionnalité de ce texte[62] - [63]. Un projet de loi similaire est déposé en 2021 au Texas[64] - [65]. Un autre est adopté dans le Montana la même année[66] - [67]. La NCAA LGBTQ One Team, en publiant une lettre ouverte, s'indigne et condamne ces mesures intrinsèquement discriminatoires. Elle défend, elle aussi, les politiques trans-inclusives s'inspirant de celles établies par la NCAA et le Comité international olympique fondées par les preuves scientifiques actuelles. En l'occurrence, elles montrent que les femmes transgenres ne présentent pas d’avantages différentiels par rapport aux femmes[68]. Un projet de loi est adopté le à la chambre des députés afin d'interdire la discrimination basée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre notamment dans le sport[69]. Plus de 400 grandes entreprises (Pepsi, Starbucks, Amazon) expriment leur solidarité envers la communauté LGBTQ par une lettre ouverte en faveur de ce texte[70]. La Fédération américaine d’athlétisme signifie à CeCe Telfer (MtF), âgée de 26 ans, son incapacité à démontrer qu’elle remplit les critères demandés afin de pouvoir participer aux sélections Olympiques organisées dans l’Oregon en juin 2021: un taux de testostérone inhabituellement élevé pour les courses comprises entre le 400 mètres et le mille. L'USAFT soutient cependant avec force l’inclusivité. Elle veut offrir une méthode claire pour assurer la participation de tous au sport, en maintenant l’équité sportive. En 2019, CeCe Telfer est la première athlète ouvertement transgenre à remporter le championnat NCAA d’athlétisme[71]. Pour la fédération internationale d'athlétisme depuis 2019, la présence de testostérone doit être inférieure à 5 nmol/l dans le sérum pendant douze mois[72].
Balian Buschbaum réalise sa transition (FtM) en 2008 après avoir mis fin à sa carrière d'athlète.
Basket-ball
La basketteuse américaine Layshia Clarendon annonce son opération de réattribution sexuelle (retrait des seins) en 2021[73] - [74]. Riley Knoxx est la première pom-pom girl ouvertement transgenre à participer à un spectacle de la mi-temps lors du match de basket du championnat des Wizards de Washington de la NBA en mars 2020[75]. Lexi Rodgers, une basketteuse trans, est interdite de match par la Fédération australienne de basket-ball le après avis d'un comité d'experts comprenant un médecin agréé et un médecin du sport. Le dossier est de nature à évoluer du fait sa complexité reconnait la Fédération[76].
BMX (Bicycle motocross)
L'américaine (MtF) Chelsea Wolfe participe aux Jeux Olympiques de 2021[77].
Boxe thaĂŻlandaise
La Thaïlande voit la boxeuse transgenre Nong Toom devenir une légende dans ce sport national. Elle enseigne ce sport aux enfants[78].
Catch
Le catcheur Tyler Reks annonce sa transition en 2021 (MtF)[79].
Cross-country
Une loi adoptée en 2021 par la Virginie-Occidentale interdit aux élèves définis avec leur sexe masculin de naissance de participer à des compétitions féminines. Dès son adoption, la loi est contestée en justice par Becky Pepper-Jackson, une jeune fille trans âgée de onze ans, qui souhaite entrer dans l'équipe de cross-country de son école. La Cour d'appel des États-Unis pour le quatrième circuit décide le de suspendre l'application de la loi en attendant d'examiner l'affaire au fond. L'Etat fédéré s'adresse en urgence à la Cour suprême pour lui demander la levée de ce blocage afin que sa loi s'applique tant que la procédure se poursuit et de « protéger l'équité » dans le sport féminin. Ce texte prend en considération « les compétitions athlétiques d'élite » alors que la petite fille, participe à des courses féminines où « elle a souvent terminé parmi les dernières » mais au cours desquelles « sa mère ne l'a jamais vu aussi heureuse », soulignent ses avocats dans un document judiciaire. Elle est soutenue par plusieurs associations dont la puissante American Civil Liberties Union[80] - [81]. Le , la Cour suprême refuse de valider cette loi tout en précisant: « ce dossier concerne un sujet important que la Cour devra probablement trancher dans un futur proche ». La jeune fille trans est donc autorisée à rester dans l'équipe féminine d'athlétisme de son collège[82].
Culturisme
Une seule compétition au monde est entièrement réservée aux hommes trans[83].
Cyclisme
L’Union cycliste internationale n'autorise pas la participation d’Emily Bridges à l’épreuve féminine des championnats de Grande-Bretagne d’Omnium de 2022 car elle a débuté son traitement hormonal en 2021 et doit attendre l’expiration de son enregistrement à l’UCI en qualité de cycliste masculin avant de pouvoir concourir dans la catégorie féminine. Le règlement de 2022 de la Fédération Britannique de Cyclisme en charge des championnats nationaux, demande de son côté, que les cyclistes démontrent un faible taux de testostérone pendant les douze mois précédant la compétition [84].
Une athlète américaine trans, Austin Killips, remporte pour la première fois le Tour of the Gila le au Nouveau Mexique[85]. L'Union cycliste internationale (UCI) est l'une des rares fédérations qui autorise les athlètes transgenres à participer aux compétitions. Elle se détermine ainsi en se basant sur le taux de testostérone[85]. Elle annonce cependant en 2023 rouvrir les discussions au sujet de la place des athlètes transgenres[86]. La présence des coureuses trans survient malgré un lobbying soutenu mené par d'autres coureuses en faveur de leur interdiction pure et simple. En 2022, Marion Clignet, la triple championne du monde française, présente à l'UCI une enquête montrant que 92 % d'entre elles désapprouvent la présence des athlètes trans dans le peloton féminin[85]. Le règlement change en 2023 au Royaume Uni. La fédération britannique crée une distinction entre les compétitions appelées « ouverte » et « féminine ». Les femmes et hommes transgenres, les personnes non-binaires et les hommes seront autorisés à participer à la première catégories. La seconde est réservée aux personnes nées "femmes"[87].
Duathlon
L'Américain Chris Mosier, triathlète spécialisé dans le duathlon est le premier athlète transgenre à participer à des sélections olympiques dans la discipline marche athlétique[88].
Football
La Fédération écossaise de football, s’agissant d’une joueuse trans, déclare qu'« elle est née homme [et cela] ne lui donne aucun avantage sur le terrain »[89] - [90]. Blair Hamilton, après avoir joué comme gardien de l'équipe masculine de son Université, joue désormais, après sa transition, dans l'équipe féminine de football de Stonehaven en Écosse. Elle est âgée de 28 ans en 2019 et est l'une des premières footballeuses transgenres d'Écosse.
La Fédération allemande de football depuis 2022 offre aux footballeurs amateurs trans et non-binaires, le choix d'évoluer dans une équipe féminine ou masculine[91].
La fa'afafine Jaiyah Saelua des Samoa américaines est le premier joueur trans à avoir disputé des éliminatoires de la Coupe du monde masculine en 2014[92] - [93].
L'Argentine Mara Gomez est recrutée par le club de football argentin de première division de Villa San Carlos en 2020. Il s'agit de la première footballeuse transgenre à rejoindre un club de haut niveau[94]. L'Argentin Marcos Rojo (FtM) joue au poste d'avant-centre dans le club Union del Suburbio à Gualeguaychú dans le nord-est du pays en 2020[95].
La footballeuse canadienne de l'équipe nationale Quinn annonce sa transidentité et sa non binarité en 2020[96]. Quinn obtient une médaille pour le Canada en 2021. Il devient donc le premier sportif trans (non binaire) à monter sur un podium olympique[97] et reste éligible pour concourir au football professionnel féminin sur la base du sexe qui lui a été attribué à la naissance malgré son identité de genre[98].
L’arbitre britannique de football Lucy Clark se déclare transgenre (MtF) en 2018[99].
La première arbitre transgenre du championnat d'Israël de football est soutenue par la Fédération d'Israël de football après sa transition en 2021. Le responsable de l'organisation de la coupe du monde de football au Qatar en 2022, bien que le droit applicable de l'émirat à l'égard des personnes transgenres ne soit pas très clair, tient à rassurer les supporters : « elles seront les bienvenues »[100]. Pourtant en 2022, le responsable de la sécurité de la Coupe du monde 2022 met en garde les spectateurs LGBT. Ils devront éviter de manifester des signes de leur préférence sexuelle en public afin de respecter la culture conservatrice en vigueur[101].
La footballeuse japonaise Kumi Yokoyama révèle sa transidentité au printemps 2021[53].
En novembre 2021, des critiques sont transmises par la Fédération jordanienne de football auprès de la Confédération asiatique au sujet de la présence d'une joueuse iranienne - Zohreh Koudaei - dont la féminité n'apparait pas de façon évidente. En 2014, 4 joueuses iraniennes dont les opérations de réassignation sexuelle demeurent incomplètes doivent être écartées de la sélection[102].
En janvier 2021, une équipe entièrement trans masculine (FtM), le TRUK United FC, est fondée par Lucy Clark, la première arbitre de foot ouvertement trans au monde[103]. Le , le TRUK United FC , mené par le capitaine Arthur Webber, joue contre le Dulwich Hamlet FC Supporters Team au Champion Hill à Londres, où plus de 500 supporters regardent ce match historique[103].
Football américain
La ligue nationale de football américain accueille, Justine Lindsay, une pompom girl afro-américaine trans en 2022. Elle soutient les Panthers de la Caroline au sein de l'équipe d’encouragement des TopCats[104] - [105].
Golf
La golfeuse transgenre américaine Lana Lawless s'est vu retirer son titre de championne mondiale car selon le règlement en vigueur aux États-Unis, elle n'est pas une femme de naissance. Elle a saisi la justice pour contester cette décision[106]. La golfeuse américaine trans Hailey Davidson bénéficie d'une chirurgie de confirmation de genre en janvier 2021 et suit des traitements hormonaux depuis 2015. L'United States Golf Association l'autorise à participer à ses championnats. La Ladies Professional Golf Association examine sa demande de participation aux événements du LPGA Tour au regard de sa politique de genre[107].
Haltérophilie
Mary Gregory, une haltérophile trans de Virginie, en 2019, est démise de ses titres féminins de développé couché et de soulevé de terre par la fédération américaine car elle « était en réalité un homme en plein processus de changement de sexe », au moment de la compétition. Subséquemment, la fédération adopte un amendement dans son règlement intérieur prévoyant l'impossibilité pour les athlètes en plein processus de changement de sexe de concourir[108]. L'haltérophile néo-zélandaise Laurel Hubbard réalise sa transition en 2012 à l'âge de 35 ans. Elle devient vice-championne du monde des plus de 90 kg en 2017 et devient la première athlète trans à participer aux Jeux olympiques en 2021[77].
Une athlète haltérophile trans poursuit en justice la fédération américaine d'haltérophilie devant le tribunal de l'État du Minnesota avec le soutien du groupe de défense des droits de l'homme Gender en 2021. La fédération, selon elle, l'interdit de compétition en raison de son identité sexuelle alors même que son taux de testostérone est inférieur à celui prévu par le Comité international olympique et la Fédération internationale d'haltérophilie[109].
Handball
En France, le club ES Troarn Calvados Handball compte la première arbitre trans[110].
Natation
Le professeur de sport et nageur Rook Campbell (FtM) de l'Université de Californie du Sud débute sa transition en 2018. Il souhaite revoir la communication des médias à propos des athlètes trans en leur donnant quelques conseils. En l'occurrence, l'aspect non organique de la transition reste éludé : identité, société, juridique, annonce, premiers pas en public, bien-être ressenti[111] - [112].
Lia Thomas (MtF), étudiante à l’Université de Pennsylvanie, réalise le meilleur temps de son université et de la saison 2021 pour les États-Unis[113]. Bien qu'elle respecte le règlement interne de la fédération américaine de natation et de la NCAA d'un point de vue médical, ses très bonnes performances sont critiquées par le mouvement Women's sports policy working group car sa transition a débuté après la puberté[114]. Aussi, la fédération américaine de natation envisage désormais de revoir les-dit critères en particulier la présence d'un taux de testostérone (inférieur à 5 nmol/l) dans le sérum pendant une durée d'au moins trente-six mois avant la date de la demande[115]. Seize nageuses de son équipe publient une lettre ouverte dans le magazine Swimming World afin de demander à leur université et à l’Ivy League sport de les soutenir en tant que femmes biologiques et de ne pas engager d’action judiciaire avec la NCAA pour contester ces nouvelles règles. Elles reconnaissent pleinement à Lia Thomas « (…) le droit de vivre sa vie de manière authentique » mais considèrent que « dans les compétitions sportives, le sexe biologique est une question différente de l’identité de genre ». L'entrée en vigueur du nouveau règlement, selon l'Ivy League sport, est fixée à la prochaine compétition c’est-à -dire avec les futurs championnats d'hiver 2022 de la NCAA. Le Competitive Safeguards and Medical Aspects of Sports examinera le cas de Lia Thomas en relation avec ce changement de règlement lors de sa prochaine réunion et fera des recommandations appropriées au conseil d'administration de la NCAA à la fin du mois de février 2022[116] - [117]. Au championnat national disputé à Atlanta en mars 2022, elle s'impose sur le 500 yards nage libre devant les médaillées d'argent olympiques aux Jeux de Tokyo, Emma Weyant (400 mètres quatre nages) et Erica Sullivan (1 500 nage libre)[118]. Le gouverneur républicain de Floride Ron DeSantis considère la sportive floridienne, classée deuxième, comme la « gagnante légitime ». Un texte adopté en juin 2021 dans cet État interdit à toute personne assignée homme à la naissance de participer à des compétitions pour filles et pour femmes. La nageuse arrivée en troisième position soutient la championne et évoque : « Les abus et le harcèlement sexuels, l’inégalité des salaires et de revenus et le manque de femmes aux poste de direction. Les filles et les femmes transgenres ne figurent nulle part sur cette liste[119] - [120]. ». Lia Thomas souhaite se qualifier pour les prochains JO de 2024[121].
Quilles de huit
La présence d'une championne de France trans dans la catégorie féminine est acceptée avec fierté par la Fédération de cette discipline en 2023[122] - [123].
Rugby
Les rugbywomen trans pesant plus de 90 kilos ou mesurant plus de 1,70 mètre pourraient être soumises à une évaluation par un entraîneur avant d'être autorisées à jouer au rugby féminin en Angleterre. Il s'agirait de déterminer si elles représentent un risque pour la sécurité des autres joueuses. Le projet de la Fédération anglaise de rugby à XV prévoit également la communication des détails de leur passé sportif[124]. Pour cette fédération, en 2020, afin de participer à une compétition, une athlète transgenre doit se déclarer comme étant une femme et ne pas avoir un niveau de testostérone dépassant 10 nmol/L, sur une durée de douze mois précédant la première compétition.
La joueuse trans Julie Curtiss aurait contesté judiciairement la décision de la fédération anglaise. Au préalable, elle en aurait été informée par lettre via ses avocats, où elle invoque notamment une disposition de la loi sur l'Egalité de 2010 interdisant les discriminations[125]. Elle n'est plus obligée d’être reconnue juridiquement dans son nouveau sexe d'après l'IAAF[126].
La Fédération française de rugby annonce modifier son règlement en faveur de la participation des sportives (MtF). Il prévoit, en effet, que « non opérées » elles devront attester « qu'elles suivent un traitement hormonal depuis a minima 12 mois », mais aussi que leur organisme ne dépasse pas un certain taux de testostérone. Aucune démarche similaire n'est exigée pour l'examen des dossiers des hommes (FtM) par les commissions professionnelles. C'est la première fédération sportive française à adopter de telles dispositions[127] - [128]. La Fédération irlandaise de rugby à XV annonce le la modification de sa politique sur les joueuses transgenres. Elle se conforme aux directives de la fédération internationale du World Rugby, selon lesquelles la participation au rugby de contact pour les joueurs de la catégorie féminine est limitée à celles dont le sexe a été enregistré comme féminin à la naissance[129].
Depuis 2018, Alexia Cérénys est une joueuse trans de l'équipe féminine d'Elite 1 du rugby club de Lons. C'est la seule femme transgenre à évoluer à ce niveau en France. Elle est soutenue par la Fédération française de rugby et son équipe lors de la Journée mondiale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie de 2021[130] - [131]. À l'initiative de la Commission Anti-Discriminations et Égalité de Traitement de la FFR, pour la première fois un coup d'envoi (test match France - Japon en rugby à XV) est donné le par la sportive olympique Sandra Forgues[132]. Sophie Marceau défend pleinement la présence de joueurs trans dans ce sport en France[133].
Surf
La World Surf League en accord avec l'Association internationale de surf depuis 2023, les surfeurs nés de genre masculin peuvent participer aux compétitions féminines. La WSL ne testera pas elle-même les athlètes s'agissant du niveau de testostérone. Ils organiseront leurs propres tests, puis rencontreront le médecin en chef confidentiellement avant de lui présenter les documents médicaux requis. Le seuil de testostérone établi par la WSL et l'AIS est similaire à celui de la Fédération internationale des sociétés d'aviron et de la Fédération internationale de tennis (inférieur à 2,5 nmol/L pendant 24 mois)[134]. En réaction, Bethany Hamilton fait savoir qu'elle ne participerait plus à des compétitions de la WSL si celle-ci autorisait les « hommes biologiques » à surfer dans les épreuves féminines[134].
Tennis
L'ex-joueuse de tennis Martina Navrátilová dans un article publié par The Times[135] considère qu'autoriser « les hommes qui décident de devenir des femmes » à participer à des compétitions féminines s'assimile à « de la triche »[136].
Triathlon
Le , la fédération britannique de triathlon décide d'interdire de la présence des femmes trans lors des compétitions féminines de triathlon en Grande-Bretagne. Cette mesure entrera en vigueur en 2023. Les femmes transgenres devront intégrer une nouvelle catégorie avec les hommes dite « ouverte »[137].
Volley-ball
La Brésilienne Tifanny Abreu (pt) est la première femme trans à évoluer en première division féminine au Brésil[138]. Elle participe à une campagne publicitaire en 2022 pour Adidas[139]. Après avoir obtenu son changement d'identité, la joueuse originaire du Pérou Nicole obtient sa licence sportive de la fédération. Seul le sexe figurant sur sa carte d'identité doit être conforme au genre mentionné sur sa licence. Elle devient la première joueuse trans du championnat de France[140].
Prises de positions politiques
L'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe adopte en 2019 la résolution 2276 visant à condamner les propos et actes haineux dans le sport, notamment la transphobie, et invite les États membres de mettre en œuvre de bonnes pratiques[141].
Vladimir Poutine déclare en 2021 son hostilité à la participation des femmes trans à des compétitions sportives, car pour lui « le sport féminin allait complètement disparaître »[142].
En 2022, le premier ministre Boris Johnson se prononce contre la présence de femme trans lors des compétitions[143].
Notes et références
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Transidentité » (voir la liste des auteurs).
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