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Ordre du Temple solaire

L'ordre du Temple solaire (OTS), d'abord appelé ordre international chevaleresque de Tradition solaire, est un groupe religieux ésotérique néotemplier[1] fondé en 1984 à Saconnex-d'Arve, en Suisse, par Luc Jouret et Joseph Di Mambro à la suite de la Fondation Golden Way de ce dernier. Ce faux ordre de chevalerie est principalement connu pour des suicides collectifs en Suisse, en France et au Canada ayant fait en tout 74 victimes en 1994, 1995 et 1997 et pour les controverses qui ont suivi. L'affaire a été un facteur majeur du durcissement de la lutte contre les sectes en France[2].

Ordre du Temple solaire
Logo de l'organisation
Situation
RĂ©gion Drapeau de la Suisse Suisse
Drapeau de la France France
Drapeau du Québec Québec
Drapeau de l'Espagne Espagne
Création 1978
Dissolution 1997
Ancien nom Fondation Golden Way (1978-1984)
Ordre international chevaleresque de Tradition solaire (1983-1984)
Type Groupe religieux ésotérique néotemplier
SiĂšge Saconnex-d'Arve (1984-1993)
Langue français
Organisation
MaĂźtre Joseph Di Mambro
Dirigeant Luc Jouret
Personnes clés Michel Tabachnik

En France, l'OTS est considĂ©rĂ© comme une secte par le rapport de la commission d'enquĂȘte parlementaire de 1995[3].

Historique

Joseph Di Mambro, dit « Jo », est un bijoutier Ă  l'emploi d'une compagnie spĂ©cialisĂ©e dans le dĂ©grossissage de l'or[4] ayant fait six mois de prison pour escroquerie[5]. Dans les annĂ©es 1950, Di Mambro commence Ă  pratiquer le spiritisme et frĂ©quente un groupement successeur du Service d'action civique (SAC), fondĂ© par Charles Pasqua. À la fin des annĂ©es 1960, il est membre et responsable d'une loge de l’Antiquus Mysticusque Ordo Rosae Crucis (AMORC) de NĂźmes, en France. Dans le dĂ©but des annĂ©es 1970, il fonde le Centre de PrĂ©paration Ă  l'Age Nouveau (CPAN) Ă  Collonges-sous-SalĂšve[6].

Fraternité de la pyramide

DÚs 1975, une communauté genevoise, nommée la Fraternité de la pyramide, se rencontre réguliÚrement dans une maison de la campagne genevoise afin d'y passer des moments de solidarité, de discussions et d'entraide touchant notamment des thÚmes tels que l'alimentation et la spiritualité[7]. Le chef d'orchestre Michel Tabachnik s'y rend, apprécie l'ambiance et en devient membre[8]. En 1977, il rencontre Joseph Di Mambro qui lui propose de reprendre cette communauté et de la structurer. L'année suivante, les deux hommes créent la Fondation Golden Way, dont Michel Tabachnik devient le président[9] - [10].

Fondation Golden Way

LocalisĂ©e dans une villa Ă  Saconnex-d'Arve, en Suisse, la fondation a pour but de discuter des problĂšmes de pollutions, d'environnement et des liens sociaux. Elle tend ainsi Ă  dĂ©velopper une connaissance autour de l'Ă©volution de la qualitĂ© de vie future telle que la vie saine, l'agriculture biologique ou encore les techniques de soins parallĂšles[7]. Par des confĂ©rences (avec des invitĂ©s comme Iannis Xenakis, Alexis Weissenberg, Nikita Magaloff, Hubert Reeves, Michel Jonasz), des recherches et des interviews tĂ©lĂ©visĂ©s, la fondation s'ouvre Ă  la vie publique et politique[8]. Au dĂ©but des annĂ©es 1980, Joseph Di Mambro et Michel Tabachnik, tous deux intĂ©ressĂ©s par la philosophie, l'Ă©sotĂ©risme et la spiritualitĂ©, dĂ©cident d'amener une vision mystique et religieuse Ă  la fondation. Une piĂšce nommĂ©e le « Sanctuaire » y est amĂ©nagĂ©e afin d'y mĂ©diter et d'organiser des rituels servant Ă  « entrer en lien avec le monde de l'invisible ». Les membres sont revĂȘtus de capes blanches avec des symboles comme la rose rosicrucienne et la Croix des templiers[8]. De son cĂŽtĂ©, Michel Tabachnik tient plusieurs confĂ©rences sur l'Ă©sotĂ©risme. Di Mambro crĂ©e Ă©galement la sociĂ©tĂ© Amenta servant Ă  diffuser les idĂ©ologies de la Fondation Golden Way et Ă  recruter de nouveaux membres[6].

Joseph Di Mambro est alors perçu par les membres de la fondation comme un mĂ©dium, un ĂȘtre « Walk-in » (un ĂȘtre qui prend le corps d'un autre)[8].

« L'enfant cosmique »

En 1982, Di Mambro annonce qu'une « grande mission » attend la fondation. Il annonce également qu'un « enfant-roi » doit naßtre au sein de la communauté[8]. Di Mambro a rapidement le projet que Dominique Bellaton, jeune femme toxicomane qui aurait été recherchée par des proxénÚtes pour l'assassiner et qui s'intÚgre à l'ordre à la demande de ses parents, soit la mÚre porteuse de « l'enfant cosmique ». Une cérémonie dans la crypte de l'ordre, avec effets spéciaux (une épée touche le ventre de la jeune femme devant l'assistance et un éclair de lumiÚre surgit), contribue à confirmer aux membres les pouvoirs surnaturels de « conception théogamique » des dirigeants, sans rapport sexuel, alors qu'en fait, Dominique est sa maßtresse et est enceinte depuis quelques semaines[11]. L'enfant, Emmanuelle (de son nom cosmique Chris car porteuse du Christ), naßt le .

Arrivée de Luc Jouret

En 1981, Camille Pilet fait un infarctus et rencontre l'homĂ©opathe belge Luc Jouret. Ce dernier, avec le cas de Camille Pilet, commence Ă  s'intĂ©resser aux mĂ©decines douces, aux thĂ©rapies alternatives comme la macrobiotique, l'iridologie et entame un attrait pour l'Ă©sotĂ©risme[N 1] - [6]. En 1982, il crĂ©e le Club Amenta (qui se renomme Atlanta)[12]. Par la suite, il effectue plusieurs confĂ©rences oĂč il dĂ©fend l'existence d'une analogie de la dĂ©marche spirituelle avec l'homĂ©opathie. Ayant remarquĂ© la bonne Ă©locution et l'aisance de communication de Luc Jouret, Di Mambro dĂ©cide de le rencontrer[8]. En parallĂšle, Di Mambro va se rapprocher de l'Ordre rĂ©novĂ© du Temple (ORT), qui se veut comme une rĂ©surgence de l'Ordo Templi Orientis et qui avait Ă©tĂ© crĂ©Ă© avec des anciens rosicruciens. En 1983, Ă  la mort de Julien Origas, leader de l'Ordre rĂ©novĂ© du Temple, Di Mambro pousse Jouret Ă  reprendre cet ordre qui en devient le nouveau grand maĂźtre la mĂȘme annĂ©e. La nomination de Luc Jouret provoque immĂ©diatement une scission au sein de l'Ordre rĂ©novĂ© du Temple d'oĂč va naĂźtre l'Ordre international chevaleresque de Tradition solaire (OICTS) dont il prend alors la direction[13].

Ordre du Temple solaire

En 1984, la Fondation Golden Way et l'Ordre international chevaleresque de Tradition solaire fusionnent pour donner naissance Ă  l'Ordre du Temple solaire (OTS) en mĂȘlant divers principes des structures prĂ©cĂ©dentes et regroupant plusieurs membres de pays francophones. Luc Jouret en est le confĂ©rencier et recruteur et devient le grand maĂźtre bien que le vĂ©ritable cerveau et maĂźtre des finances de l'organisation soit Jo Di Mambro[14].

L'organisation change souvent d'inspiration mais ceux-ci sont principalement inspirés par l'ésotérisme et l'occultisme de par sa croyance en l'existence et en l'efficacité de pratiques qui ne sont reconnues ni par les religions, ni par les sciences, et requiÚrent une initiation particuliÚre[6]. Les objectifs affichés du groupe étaient[15] :

  • ReconnaĂźtre et rassembler une Ă©lite spirituelle afin de la prĂ©parer, par l'Ă©tude des Hautes Sciences, Ă  participer Ă  des travaux en vue de perpĂ©tuer la Conscience UNE et la VIE dans le temps et l'espace.
  • Prendre une part prĂ©pondĂ©rante et active Ă  l'Ă©dification des Centres de Vie.
  • Former Ă  travers le monde une chaĂźne de fraternitĂ© vĂ©ritable, au service des forces positives et du Temple unifiĂ©, constituĂ© par l'ordre du Temple solaire.

En 1985, Di Mambro dĂ©cide d'implanter un centre de survie au Canada dans la perspective d'une Ă©ventuelle guerre nuclĂ©aire. Un domaine, nommĂ© SacrĂ©-CƓur, est achetĂ© Ă  Sainte-Anne-de-la-PĂ©rade, au QuĂ©bec, afin d'y crĂ©er une ferme biologique[16]. L'organisation a crĂ©Ă© plusieurs filiales, soit officielles soit cachĂ©es afin de financer ces achats immobiliers. Le plus souvent, Di Mambro rĂ©alise des profits en revendant Ă  des membres de la secte ses participations dans les diffĂ©rents projets immobiliers[6]: Joseph Di Mambro, Luc Jouret, Dominique Bellaton et Camille Pilet s'achĂštent quatre chalets jumelĂ©s chemin Belisle Ă  Morin-Heights (QuĂ©bec) et, avec l'argent des membres, plusieurs autres maisons pour les activitĂ©s de l'OTS (dont une ferme Ă  Cheiry (Canton de Fribourg) gĂ©rĂ©e par le membre Albert Giacobino).

La mĂȘme annĂ©e, Di Mambro demande Ă  Tabachnik de faire des Ă©crits afin de s'en inspirer pour « grandir au sein de l'ordre », nommĂ©s « Les ArchĂ©es »[8]. Ceux-ci, au nombre de 21, sont Ă©crits par Michel Tabachnik Ă  partir de la bibliothĂšque Ă©sotĂ©riste hĂ©ritĂ©e de son pĂšre et des emprunts aux Ă©sotĂ©ristes Raymond Bernard (fondateur de l'ordre des rose-croix AMORC), Carl Gustav Jung et Jacques Breyer qui inspire les rĂ©fĂ©rences aux Templiers et qui donne quelques confĂ©rences Ă  l'OTS[17]. Ces Ă©crits, peu comprĂ©hensibles par les membres, sont alors expliquĂ©s par plusieurs confĂ©rences que donne Tabachnik Ă  travers le monde.

PremiĂšres dissensions

DĂšs 1986, Antonio Dutoit, membre de l'OTS, Ă©voque la mĂ©galomanie, les supercheries et les malversations des chefs. Il dĂ©nonce le comportement de Joseph Di Mambro qui menait alors un train de vie contraire Ă  ses enseignements. Il accuse Ă©galement une mise en scĂšne de tours de magies lors des cĂ©rĂ©monies. Par la suite, le fils de Di Mambro, Elie, rĂ©vĂšle les aspects financiers louches de son pĂšre. À la vue de ces informations, quelques membres et plusieurs donateurs (dont des notables, industriels, propriĂ©taires) rĂ©clament le remboursement partiel des fonds qu'ils ont engagĂ©s alors que cet argent a Ă©tĂ© dĂ©tournĂ© pour investir dans des entreprises fictives, propriĂ©tĂ©s ou pour les fondateurs qui ne se refusent rien (villa, voiture de luxe, voyages)[18] - [19]. Joseph Di Mambro promet de restituer les sommes demandĂ©es mais les dĂ©missions de plusieurs membres de l'OTS se succĂšdent. La villa de Saconnex-d'Arve est vendue et Di Mambro garde seulement les membres les plus dĂ©vouĂ©s trĂšs proches de lui. Les autres membres n'Ă©taient plus vraiment au courant des rĂ©unions et Ă©vĂ©nements de l'OTS[6].

Dans les annĂ©es 1990, Luc Jouret, ayant abandonnĂ© sa profession d'homĂ©opathe pour se consacrer pleinement Ă  l'OTS, commence Ă  effectuer des confĂ©rences sur le dĂ©veloppement personnel dans diverses entreprises, universitĂ©s et banques, principalement au QuĂ©bec mais aussi en Suisse, en France et en Belgique. Di Mambro, voyant d'un mauvais Ɠil ces confĂ©rences, car « diffusant les idĂ©es et principes de l'OTS au public », commence Ă  saborder les confĂ©rences de Jouret qui finalement abandonne ses activitĂ©s et devient totalement dĂ©pendant de Di Mambro[20]. De retour en Europe, Joseph Di Mambro, Camille Pilet et Alexandre Borgeaud s'achetĂšrent un terrain Ă  Salvan (Valais) et y construisent trois chalets (Luc Jouret habitera dans celui de Di Mambro)[20].

Joseph Di Mambro, confrontĂ© Ă  de plus en plus de critiques de la part des membres dĂ©cide de modifier ses enseignements et de prĂȘcher un transit vers une autre planĂšte. Au printemps 1994, il convoque tous les membres et fidĂšles de l'OTS, et explique que la mission du Temple arrivait Ă  sa fin et que les dirigeants de l'OTS disparaĂźtraient sur l'Ă©toile Sirius. Les autres membres devront reprendre le flambeau[6].

Les dirigeants commencent alors à surveiller ses membres qui disent vouloir quitter l'OTS. Certains sont espionnés, d'autres mis sur écoute téléphonique.

Les massacres

Devant l'ampleur des contretemps, la décision du transit vers Sirius est prise. Afin de préparer le transit, Joseph Di Mambro confie des missions particuliÚres à ses membres proches les plus dévoués. Plusieurs étapes sont organisées[6]:

  • l'Ă©limination des traĂźtres;
  • l'exĂ©cution des membres d'accord avec le principe du transit mais pas nĂ©cessairement en passant par la mort physique;
  • l'exĂ©cution des membres d'accord avec le principe du transit qui acceptent la mort physique.

Premiers massacres

Le , Dominique Bellaton attire le couple Antonio Dutoit et Suzanne Robinson, ainsi que leur bĂ©bĂ© de 2 mois Christopher-Emmanuel, dans le chalet de Di Mambro au 199 chemin Belisle Ă  Morin-Heights (QuĂ©bec). Étant considĂ©rĂ©s comme des traĂźtres par Di Mambro, celui-ci demande leur exĂ©cution selon un rituel prĂ©cis. Di Mambro associe alors l'enfant du couple Dutoit comme l'AntĂ©christ et doit ĂȘtre Ă©liminĂ© par deux chevaliers de la secte, soit Jerry Genoud et JoĂ«l Egger, afin de prĂ©venir Ă  sa rĂ©apparition. La famille est alors assassinĂ©e. Dominique Bellaton et JoĂ«l Egger repartent pour la Suisse le 30 septembre Ă  22 h 10[21] pendant que Jerry Genoud et son Ă©pouse Colette nettoient les lieux, incendient le chalet et se donnent la mort[6].

Dans la nuit du au , en Suisse, deux incendies se dĂ©clarent : un vers 23 h 55 Ă  la ferme « La Rochette » Ă  Cheiry et un autre dans trois chalets, au lieu-dit « Le Fond du Ban », Ă  Salvan. Lors de l'arrivĂ©e des pompiers, ceux-ci dĂ©couvrent 23 personnes mortes Ă  Cheiry[N 2] et 25 Ă  Salvan[N 3]. Les victimes Ă©taient, dans la plupart des cas, « revĂȘtues d'une cape rituelle blanche, noire ou dorĂ©e, selon le degrĂ© d'initiation atteint »[22].

À Cheiry, vingt victimes sont mortes d'une ou de plusieurs balles dans la tĂȘte, deux Ă©touffĂ©es par un sac plastique autour de leur tĂȘte et une autre probablement de la mĂȘme maniĂšre le 3 octobre. 22 personnes prĂ©sentaient dans leur sang du flunitrazĂ©pam et une du thĂ©obromine. Le bĂątiment, fermĂ© de l'intĂ©rieur, a ensuite Ă©tĂ© incendiĂ© le lendemain par un systĂšme de mise Ă  feux automatique[6].

À Salvan, il se rĂ©vĂšle qu'il a Ă©tĂ© injectĂ© aux victimes (ou qu'elles se sont injectĂ© elles-mĂȘmes) un poison Ă  base de curare, d’opioĂŻdes et de benzodiazĂ©pines[23]. Par la suite, les chalets ont Ă©tĂ© fermĂ©s de l'intĂ©rieur et ont Ă©tĂ© incendiĂ©s Ă©galement par un systĂšme de mise Ă  feux automatique. Les corps se trouvaient seulement dans deux des trois chalets[6].

Le matin du , 300 plis destinés aux médias, à d'autres adeptes et à plusieurs personnalités politiques ou publiques, dont Charles Pasqua, seront envoyés par Patrick Vuarnet (fils de Jean), membre de la secte, selon les consignes de Di Mambro. Ces courriers divers contenaient principalement des messages extraits des croyances de l'ordre[23]. C'est à ce moment que les personnes extérieures à l'ordre découvrent la volonté de transfert vers l'étoile Sirius.

EnquĂȘte suisse

Lors de la dĂ©couverte des corps sur place par la police, il est dĂ©couvert que les incendies de la ferme de Cheiry et du chalet de Salvan ont Ă©tĂ© actionnĂ©s par des systĂšmes de mise Ă  feux. Cependant, certains de ces systĂšmes n'ayant pas fonctionnĂ© ont Ă©pargnĂ© un grand nombre de documents, livres et cassettes vidĂ©os de l'OTS. GrĂące Ă  ceux-ci, la police put alors comprendre le fonctionnement de la communautĂ© et reconnaitre certains de ses membres dont Michel Tabachnik (en concert au Danemark au moment des massacres)[20]. Celui-ci est auditionnĂ© par le juge d'instruction AndrĂ© Piller pendant trois jours et est innocentĂ© d'avoir Ă©tĂ© l'auteur du massacre. D'autres anciens membres de l'OTS sont Ă©galement auditionnĂ©s comme Thierry Huguenin qui tĂ©moigne avoir Ă©tĂ© appelĂ© le Ă  Salvan sur la promesse que de l'argent qui lui Ă©tait dĂ» lui serait rendu ce jour-lĂ [N 4]. Mais, pressentant un danger, il aurait quittĂ© les lieux. Il explique ensuite qu'il pense que le projet Ă©tait de l'assassiner avec les autres afin d'atteindre le nombre de 54 victimes, en rapport avec les 54 chevaliers de l'ordre du Temple exĂ©cutĂ©s sur le bĂ»cher le sous le rĂšgne de Philippe IV le Bel[23] - [24]. Certains autres membres, aprĂšs les Ă©vĂ©nements, dĂ©clarent continuer Ă  soutenir les idĂ©es de la secte et regrettent mĂȘme de ne pas avoir Ă©tĂ© choisis pour le "transit"[25].

L'enquĂȘte conclut finalement Ă  un suicide collectif poussĂ© par Jo Di Mambro et Luc Jouret. Les enquĂȘteurs ordonnent la destruction des lieux « pour ne pas choquer les croyants, ni attirer les curieux », une dĂ©cision qui soulĂšve des controverses[22].

DeuxiĂšme massacre

Dans la nuit du 15 au , seize personnes — treize adultes et trois enfants de 2, 4 et 6 ans — ont Ă©tĂ© immolĂ©es au lieu-dit « Le Trou de l'Enfer », dans une clairiĂšre isolĂ©e du plateau du Vercors, prĂšs de Saint-Pierre-de-ChĂ©rennes (IsĂšre) en France[N 5] - [26] - [25].

L'enquĂȘte menĂ©e par la Section de recherches de la Gendarmerie nationale de Grenoble qui a confiĂ© les expertises techniques Ă  l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN) a dĂ©terminĂ© que quatorze personnes avaient Ă©tĂ© tuĂ©es par une ou deux balles de pistolet 22 Long Rifle, aprĂšs avoir absorbĂ© des sĂ©datifs, puis incendiĂ©es Ă  l'aide de bois et d'essence. Selon la thĂ©orie des enquĂȘteurs, les deux exĂ©cuteurs seraient l'inspecteur Jean-Pierre Lardanchet et l'architecte AndrĂ© Friedli. Ils se seraient tirĂ© une balle de mm parabellum dans la tĂȘte (armes retrouvĂ©es prĂšs de leurs corps) en se jetant dans le foyer. Le Procureur de Grenoble a alors ouvert une information judiciaire pour « assassinats » et « association de malfaiteurs » avec possibilitĂ© de complicitĂ© extĂ©rieure.

À la suite de ces Ă©vĂ©nements, la peur des sectes s'installe parmi la population française et suisse[25].

Suites judiciaires

Le , lors du journal de 13 heures de la chaĂźne française TF1, le journaliste Gilles Bouleau Ă©voque que la secte a survĂ©cu et s'est rĂ©unie derriĂšre Michel Tabachnik. De ce fait, il dĂ©clare indirectement que Michel Tabachnik est le commanditaire du massacre du Vercors. Par cette information, tous les mĂ©dias reprennent ce thĂšme. Michel Tabachnik dĂ©ment toutes les accusations. Il est appris qu'en septembre 1994, Michel Tabachnik a donnĂ© deux confĂ©rences Ă  Avignon Ă  la demande de Di Mambro. Ces confĂ©rences Ă©taient des sĂ©ances prĂ©paratoires aux massacres qui allaient survenir en octobre de la mĂȘme annĂ©e. Par la suite, il est reconnu que Michel Tabachnik aura bien participĂ© Ă  ces confĂ©rences mais sans en connaĂźtre l'issue finale des massacres et qu'il s'agissait d'un coup montĂ© de Jo Di Mambro.

Lors de l'enquĂȘte, du fait de la mort des deux dirigeants Ă  Salvan en 1994, Michel Tabachnik est l'unique prĂ©venu dans le cadre de l'affaire. En effet, le juge d'instruction considĂšre, par ses Ă©crits, « Les ArchĂ©es », et ses confĂ©rences, que Michel Tabachnik aura pu inciter les adeptes Ă  se donner la mort. Il est donc mis en examen pour « participation Ă  une association de malfaiteur en vue de commettre un crime »[25]. Michel Tabachnik publie pour sa dĂ©fense Bouc Ă©missaire. Dans le piĂšge du Temple Solaire, avec une prĂ©face de Pierre Boulez[27]. Le sont prĂ©sentĂ©es les conclusions de l'enquĂȘte du deuxiĂšme massacre du Vercors par le juge d'instruction Luc Fontaine.

Suicide ou assassinat ?

Lors de la prĂ©paration du procĂšs du tribunal correctionnel Ă  l'encontre de Michel Tabachnik, les familles des victimes (pensant toutes Ă  un suicide collectif) se sont constituĂ©es en partie civile. Ayant consultĂ© les dossiers des experts, la partie civile identifie, selon elle, quelques incohĂ©rences dans l'enquĂȘte comme le fait que l'environnement organique autour des corps des victimes immolĂ©es est complĂštement intact et ne prĂ©sente aucune trace d'incendie. La partie civile demande alors des contre-expertises et remet en question la thĂšse du suicide collectif[25]. Selon Alain Vuarnet, fils et frĂšre de deux des victimes, menant une enquĂȘte privĂ©e parallĂšle depuis 1995[28], les « suicides collectifs » des membres de l'ordre du Temple solaire en dĂ©cembre 1995 dans le Vercors n'ont toujours pas Ă©tĂ© vĂ©ritablement Ă©lucidĂ©s. Il s'est plaint de l'absence de coopĂ©ration de la justice, qui a toujours refusĂ© d'enquĂȘter sur la piste d'un assassinat. Selon l'expert, le professeur Gilbert LavouĂ©, mandatĂ© par M. Vuarnet, du phosphore a Ă©tĂ© trouvĂ© sur les lieux, dĂ©notant l'usage de lance-flammes, ce qui impliquerait qu'il n'y aurait pas eu de suicide, mais une mise en scĂšne[29]. Selon M. Vuarnet « Nous restons persuadĂ©s, mon pĂšre et moi, que ce n'est pas avec quelques branchages humides que ces seize corps ont Ă©tĂ© carbonisĂ©s Ă  ce point »[28]. Le rĂ©sultat des expertises rĂ©vĂšle « un excĂšs en phosphore de plus de 21 Ă  40 % »[30] ; certaines victimes avaient des sacs en plastique sur la tĂȘte, ce qui a Ă©tĂ© expliquĂ© selon la thĂšse de l'instruction, comme un signe rituel ; enfin, certaines victimes ont Ă©tĂ© droguĂ©es.

ProcĂšs
L'ancien Musée-bibliothÚque de Grenoble aménagé spécialement pour le procÚs entre le 13 avril et le 25 juin 2001.

Le , au MusĂ©e-bibliothĂšque de Grenoble transformĂ© pour l'occasion, s'ouvre le procĂšs du tribunal correctionnel Ă  l'encontre de Michel Tabachnik (dĂ©fendu par Francis Szpiner) pour "association de malfaiteur". Cependant, la partie civile se scinde en deux camps : d'un cĂŽtĂ©, menĂ© par Alain Vuarnet, ceux qui estiment que le procĂšs ne doit pas se porter sur la responsabilitĂ© de Michel Tabachnik mais sur l'enquĂȘte elle-mĂȘme qu'ils estiment ne pas avoir Ă©tĂ© jusqu'au bout dans leurs recherches; et de l'autre, menĂ© par l'Union nationale des associations de dĂ©fense des familles et de l'individu victimes de sectes (UNADFI), qui estiment que Michel Tabachnik et ses Ă©crits sont la cause de tous ces suicides et qu'il faut Ă©radiquer les sectes[25]. DĂšs l'ouverture du procĂšs, les avocats de la partie civile commencent Ă  s'affronter, se dĂ©chirer et Ă  s'invectiver (notamment entre Alain Leclerc et Francis Vuillemin).

Au septiÚme jour de procÚs, plusieurs anciens membres de l'OTS sont auditionnés et témoignent à la barre. Parmi les témoignages, deux visions se confrontent : certains se montrent choqués, en colÚre contre la secte et les actes commis et d'autres demeurent fidÚles aux actes, à Di Mambro et au transit vers Sirius[25]. Au huitiÚme jour, Michel Tabachnik est enfin auditionné et raconte avoir été manipulé et berné par Jo Di Mambro. Lors du dixiÚme jour, le procureur requiert 5 ans de prison ferme à Michel Tababchnik pour le rÎle qui aurait eu dans le conditionnement des adeptes[31]. Le , le tribunal correctionnel de Grenoble relaxe Michel Tabachnik au bénéfice du doute.

Le parquet, lui reprochant toujours d'avoir, « par ses Ă©crits Ă©sotĂ©riques », poussĂ© les adeptes Ă  un « transit vers Sirius », fait appel Ă  la dĂ©cision du tribunal correctionnel et Michel Tabachnik est Ă  nouveau jugĂ© en 2006. Par cet appel, la partie civile menĂ©e par Alain Virante espĂšre prouver que l'enquĂȘte du juge d'instruction Luc Fontaine s'est fourvoyĂ©e et que les adeptes ont bien Ă©tĂ© assassinĂ©s. Sous leur demande, le professeur Gilbert LavouĂ© va alors prĂ©lever d'Ă©ventuelles traces de phosphore sur les dĂ©pouilles des victimes. Celles-ci sont donc dĂ©terrĂ©es. Il est trouvĂ© que les cadavres prĂ©sentent un excĂ©dent de phosphore. Finalement, les experts judiciaires ont considĂ©rĂ© que cette analyse n'apportait rien de nouveau Ă  l'affaire et qu'elle ne remet pas en doute la dĂ©cision du juge Fontaine[31]. L'avocat gĂ©nĂ©ral, estimant que le prĂ©venu n'Ă©tait pas membre actif de l'ordre et que « sa responsabilitĂ© dans les dĂ©cĂšs n'Ă©tait pas Ă©tablie », ne requiert aucune peine contre lui. Il est une seconde fois relaxĂ© en .

TroisiĂšme massacre

Le , cinq autres membres sont retrouvés morts à Saint-Casimir au Québec[32] - [33]. Les membres se sont donné la mort, afin de rejoindre Sirius par «transit», avant que la maison soit incendiée par un systÚme automatique de mise à feu. Trois adolescents sont retrouvés vivants, ayant survécu parce qu'ils ont négocié avec leurs parents leur droit à la vie.

Liste des victimes

Victimes de Morin-Heights

  • Antonio Dutoit, 35 ans
  • Suzanne « Nicky » Robinson-Dutoit
  • Christopher Emmanuel Dutoit, 3 mois
  • Jerry Genoud
  • Colette Genoud

Victimes de Salvan

  • Odile Dancet, 48 ans
  • Caroline BĂ©renger, 3 ans
  • Madeleine BĂ©renger, 38 ans
  • Martin Germain, 54 ans
  • CĂ©cile Germain, 52 ans
  • Bernadette Bise, 58 ans
  • JoĂ«l Egger, 34 ans
  • Annie Egger, 30 ans
  • Pauline Lemonde, 56 ans
  • Jacques LĂ©vy, 36 ans
  • Annie LĂ©vy, 41 ans
  • Fabienne Renaud-Noirjean, 34 ans
  • Jocelyne Duplessis, 45 ans
  • Maryse SĂ©verino-Renault, 44 ans
  • Aude SĂ©verino, 15 ans
  • Josiane Paulus, 43 ans
  • Dominique Bellaton, 36 ans
  • Emmanuelle Di Mambro, 12 ans
  • Elie Di Mambro, 24 ans
  • Carole Cadorette, 39 ans
  • Jean-Pierre Vinet, 55 ans
  • Line Lheureux, 56 ans
  • Vanina Bod-Lheureux, 10 ans
  • Luc Jouret, 46 ans
  • Joseph Di Mambro, 70 ans

Victimes de Cheiry

  • Albert Giacobino, 62 ans
  • Robert Falardeau, 47 ans
  • LĂ©opoido Cabrera Gil, 39 ans
  • RenĂ©e Pfaehler, 79 ans
  • Daniel Jaton, 49 ans
  • Madeleine Jaton, 47 ans
  • Lionel Jaton, 18 ans
  • Armelle Jaton, 16 ans
  • Guy BĂ©renger, 55 ans
  • Françoise BĂ©renger, 55 ans
  • Christian Pechot, 49 ans
  • Christine Pechot, 50 ans
  • SĂ©bastien Pechot, 12 ans
  • Jocelyne Grand'Maison, 44 ans
  • Robert Ostiguy, 50 ans
  • Françoise Ostiguy, 47 ans
  • Camille Pilet, 68 ans
  • SĂ©verine Vullben, 23 ans
  • Nicole Koymans, 68 ans
  • Marie-Christine Pertue, 42 ans
  • Jean-LĂ©on Paulus, 49 ans
  • Fabienne Paulus, 38 ans
  • Marie-Louise Rebaudo, 57 ans

1995

  • Emmy Anderson, 52 ans
  • Christiane Bonet, 50 ans
  • Mercedes Faucon, 63 ans
  • AndrĂ© Friedli, 39 ans
  • Jean-Luc Lardanchet, 36 ans
  • Marie-France Lardanchet, 35 ans
  • Aldwin Lardanchet, 4 ans
  • Gurval Lardanchet, 19 mois
  • Enrique Masip, 46 ans
  • Dominique Masson, 41 ans
  • Patrick Rostan, 29 ans
  • UtĂ© VĂ©rona, 34 ans
  • Tania VĂ©rona, 6 ans
  • Edith Vuarnet, 61 ans
  • Patrick Vuarnet, 27 ans

1997

  • Didier QuĂšze, 39 ans
  • Chantal Goupillot-QuĂšze, 41 ans
  • Suzanne Druau-Goupillot, 63 ans
  • Pauline Riou, 54 ans
  • Bruno Klaus, 49 ans

Controverses et théories du complot

Selon Françoise Champion, sociologue, ce groupe a une « filiation templiÚre bricolée »[34]. Jean-François Mayer décrit certaines croyances du groupe, telles que les notions de « transit »[35] - [23] (voyage de l'ùme vers une autre planÚte, par le biais du suicide, notion similaire à celle du groupe Heaven's Gate) ou l'importance de « transporter le germe de vie sur une autre planÚte », comme les causes de la dérive ultérieure[34]. Une bonne part des concepts et principes de l'ordre étaient inspirés des écrits « hermétiques » de Tabachnik, « Les Archées »[36].

La hiĂ©rarchie de l'ordre est absolue[37]. Les cĂ©rĂ©monies rituelles auraient Ă©tĂ© mises en scĂšne par un membre du nom de Tony Dutoit[38]. Selon les termes du jugement rendu en 2001 pour Michel Tabachnik, les lieux de culte ont Ă©tĂ© le « thĂ©Ăątre d'apparitions et de manifestations perçues comme surnaturelles au cours de cĂ©rĂ©monies rituelles. [
] De nombreux tĂ©moins ont rapportĂ© avoir vu [
] des matĂ©rialisations d'objets ou de personnages ». Une ancienne adepte dĂ©clare avoir assistĂ© Ă  « l'apparition de MaĂźtres, du Saint-Graal, de l'Ă©pĂ©e Excalibur, des douze apĂŽtres et mĂȘme du Christ »[23]. En rĂ©alitĂ©, les apparitions surnaturelles du MaĂźtre, au son d'une musique cosmique assourdissante et au milieu d'hologrammes, ne sont que Jocelyne Di Mambro, l'Ă©pouse de Jo, juchĂ©e sur un tabouret[19].

Suicide ou assassinat

Dans le documentaire d'Yves Boisset sur cette affaire, Bernard Geiger, un responsable de la police cantonale du Valais, déclare :

« Je le vois davantage comme un meurtre collectif. Je rejette formellement la thĂšse du suicide collectif dĂ©cidĂ© par tous – cette idĂ©e est du pur cinĂ©ma[39]. »

Le réalisateur construit son argumentation autour de la question : « 74 morts et pas de coupable ? »[40]. La justice soulignant également, lors du procÚs de 2001, « le caractÚre improbable de ce nouveau massacre plus d'un an aprÚs la disparition des dirigeants » et les investigations qui viennent confirmer « un assassinat collectif suivi du suicide des assassins », tout en établissant que, selon les témoins, la plupart des victimes de 1995, comme celles de 1994, avaient « consenti le sacrifice de leur vie »[23].

En plus d'Alain Vuarnet, d'autres membres de la famille des victimes, René et Muguette Rostan, Willy et Giséla Schleimer, ont demandé en 2001 puis en 2004 une réouverture de l'instruction afin de contester la thÚse du suicide collectif[23]. Réouverture également demandée par Jean-Pierre Brard en 2006.

Maurice Fusier, reporter Ă  Radio France, relance la mĂȘme thĂšse de l'assassinat au phosphore en 2006[41].

Piste politico-mafieuse

Une thÚse présentant une origine politico-mafieuse à l'affaire est étayée par certaines sources, dont le psychiatre Jean-Marie Abgrall, évoquant de possibles liens de Luc Jouret avec des membres de Gladio[37].

En 2006, le cinĂ©aste Yves Boisset dĂ©nonce Ă©galement la piste « politico-mafieuse », qu'auraient nĂ©gligĂ©e les enquĂȘteurs. Il souligne en particulier les liens de Di Mambro avec Jean-Louis Fargette, un « parrain » de Toulon assassinĂ© en 1993. Le cinĂ©aste a rĂ©alisĂ© un film, Les MystĂšres sanglants de l'OTS, pour exposer son point de vue[42]. Il dit voir « l'ombre de Charles Pasqua dans cette affaire »[43] - [42] et a parlĂ© de « trafics d'armes entre le Canada et l'Angola », ce que le journal Le Monde a nommĂ© Angolagate, lequel article ne faisant aucune rĂ©fĂ©rence Ă  l’OTS. Yves Boisset dĂ©clare Ă©galement que le juge Piller aurait « brĂ»lĂ© des piĂšces Ă  conviction » en dĂ©truisant le chalet, scĂšne du crime[44]. Il dĂ©clare Ă©galement que l'inspecteur Jean-Pierre Lardanchet, trouvĂ© mort dans le Vercors, Ă©tait un agent des renseignements gĂ©nĂ©raux et proche de Charles Pasqua[45]. Lardanchet est prĂ©sentĂ© par d'autres sources comme un agent de la Police de l'Air et des FrontiĂšres[46] ou comme une « taupe » infiltrĂ©e dans l'ordre[47].

Les cassettes audio

Plusieurs mois aprĂšs l'affaire, deux journalistes de France 2 se rendent dans les dĂ©combres du chalet de Salvan et dĂ©clarent trouver, dans la poubelle de la cuisine, des cassettes audio en excellent Ă©tat oĂč sont enregistrĂ©es des conversations tĂ©lĂ©phoniques d'adeptes, espionnĂ©s par Di Mambro[48]. Bien que cette dĂ©couverte semble incroyable, des extraits du contenu des cassettes sont diffusĂ©s et jugĂ©s conformes aux croyances et thĂšses de l'ordre[49].

L'affaire Yann Piat

L'enquĂȘte de Boisset le conduit Ă  trouver un lien avec l'affaire Yann Piat (ex-dĂ©putĂ©e du Front national de 1986 Ă  1988 puis dĂ©putĂ©e de la 3e circonscription du Var sous l'Ă©tiquette UDF de 1988 Ă  sa mort), qui s'Ă©tait intĂ©ressĂ©e Ă  un projet immobilier d'un membre de l'OTS peu de temps avant d'ĂȘtre assassinĂ©e, le 25 fĂ©vrier 1994, par deux motards. Arnaud Palisson, ancien analyste de la Direction centrale des Renseignements gĂ©nĂ©raux (DCRG) Ă  Paris, considĂšre pour sa part que Boisset « s’est fait balayer par les arguments prodigieusement fallacieux de journalistes de province en quĂȘte de leur Watergate en Vercors »[50].

Texte de Jocelyne Duplessis

Lors des fouilles de l'appartement de Joseph Di Mambro un document a été retrouvé, ainsi qu'un exemplaire imprimé dans un chalet, et attribué à Jocelyne Duplessis, épouse de Di Mambro, dont le contenu indique :

« Suite au tragique Transit de Cheiry, nous tenons Ă  prĂ©ciser, au nom de la Rose + Croix, que nous dĂ©plorons et nous nous dĂ©solidarisons totalement du comportement barbare, incompĂ©tent et aberrant du docteur Luc Jouret. Prenant la dĂ©cision d’agir de sa propre AutoritĂ©, Ă  l'encontre de toutes nos rĂšgles, il a transgressĂ© notre code d'honneur et est la cause d'un vĂ©ritable carnage qui aurait dĂ» ĂȘtre un Transit effectuĂ© dans l'Honneur, la Paix et la LumiĂšre. Ce dĂ©part ne correspond pas Ă  l'Éthique que nous reprĂ©sentons et dĂ©fendons face Ă  la postĂ©ritĂ©. »

La secte en Espagne

L'Ordre du Temple solaire est Ă©galement implantĂ© en Espagne, en particulier dans les Ăźles Canaries. En 1984, Luc Jouret a donnĂ© des confĂ©rences Ă  Tenerife[51]. Le leader de l'ordre en Espagne a lui-mĂȘme vĂ©cu dans le sud de l'Ăźle[52], aussi le seul Espagnol qui est mort dans le suicide de l'Ordre du Temple solaire Ă©tait un barbier prĂ©cisĂ©ment de Tenerife[53]. En 1998, une secte Ă©tait soupçonnĂ©e d'avoir planifiĂ© un suicide rituel dans le parc national du Teide (Tenerife) qui a Ă©tĂ© empĂȘchĂ© par les autoritĂ©s. Les polices espagnole et allemande initialement l'ont reliĂ©e Ă  l'Ordre du Temple solaire[54].

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-François Mayer, Les Mythes du Temple solaire, GenĂšve, Georg Ă©diteur, 1996.
  • Renaud Marhic, EnquĂȘte sur les extrĂ©mistes de l'Occulte. De la loge P2 Ă  l'ordre du Temple solaire, L'Horizon ChimĂ©rique, 1995, 254 pp. et L'Ordre du Temple solaire. EnquĂȘte sur les extrĂ©mistes de l'Occulte II, Éditions L'Horizon ChimĂ©rique, Bordeaux, 1996 (ISBN 2-907202-58-8)
  • Roger Facon, VĂ©ritĂ© et rĂ©vĂ©lations sur l'ordre du Temple solaire. OpĂ©ration Faut, chronique d'un massacre annoncĂ©, Éditions Savoir pour ĂȘtre, 1995
  • Christophe Leleu, La Secte du Temple Solaire. Explications autour d'un massacre, Coll. Documents, Paris, Claire Vigne, 1995, 204 p.
  • Arnaud BĂ©dat, Gilles Bouleau et Bernard Nicolas, Les Chevaliers de la mort, TF1 Éditions, 1996
  • Hermann Delorme, Crois et meurs dans l'ordre du Temple solaire, Favre, 1996, 191 p.
  • Maurice Fusier, Des Mots qui font des morts, Éditions Pandora Publishing (ISBN 2-9700386-0-9)
  • Thierry Huguenin, Le 54e, Éditions Fixot RĂ©cit d'un ancien membre de l'OTS.
  • Massimo Introvigne, Les Veilleurs de l'Apocalypse, Claire Vigne Éditrice, 1996, 254 p.
  • Jean Vuarnet, Lettres Ă  ceux qui ont tuĂ© ma femme et mon fils, Paris, Éditions Fixot, 1996, 204 p.
  • Serge Caillet, L'Ordre rĂ©novĂ© du Temple. Aux racines du Temple solaire, Dervy, 1997, 225 p.
  • Michel Tabachnik, Bouc Ă©missaire. Dans le piĂšge du Temple solaire, prĂ©face de Pierre Boulez, Éditions Michel Lafon, 1997 (ISBN 2 84098 308 7)
  • Rosemarie Jaton, OTS : en quĂȘte de vĂ©ritĂ©, prĂ©face de Jacques Barillon, Slatkine, 1999, 364 p.
  • David Frapet, « L'ordre du Temple Solaire - Un drame initiatique », Mouvements religieux, janvier- ÉditĂ© par l'Association d'Ă©tude et d'information sur les mouvements religieux.
  • Arnaud BĂ©dat, Gilles Bouleau, Bernard Nicolas, L'Ordre du Temple solaire : les secrets d'une manipulation, Éditions Flammarion, 2000 (ISBN 2-08-067842-6)
  • Jean-Luc Chaumeil, L'Affaire de l'ordre du Temple solaire, ACM Édition, 2001, 295 p.
  • Maurice Fusier, Secret d'État ? EnquĂȘte au cƓur d'une secte... Ordre du Temple solaire..., Ă©ditions des Traboules, 2006, 291 p. (ISBN 2-915681-16-3)
  • Alain Vuarnet, Ma rage de vivre, Éditions du Rocher 2007
  • Charles Dauvergne, Temple Solaire, un ex-dignitaire parle. Vingt ans au soleil du Temple, Éditions DesclĂ©e de Brouwer, 2008, 349 p. (ISBN 978-2-220-06036-1)
  • Julien Sansonnens, L'enfant aux Ă©toiles, Editions de l'Aire, 2018
  • Christian English et FrĂ©dĂ©ric Thibaud, Affaires non classĂ©es, tome II, First Ă©dition, , 294 p. (ISBN 2876919095) Chapitre : « Le suicide collectif de l'ordre du Temple solaire ».

Filmographie

  • L'Ordre du Temple solaire, docu-fiction de 90 minutes, 2005, Arnaud Selignac et Hugues Pagan, d’aprĂšs une enquĂȘte de Bernard Nicolas. CAPA DRAMA et France 3
  • Aller simple pour Sirius - l'ordre du Temple solaire, 1997, Nicole GiguĂšre
  • Les mystĂšres sanglants de l'ordre du Temple solaire, 2005, France 2 Yves Boisset
  • Temple solaire: l'enquĂȘte impossible, 2022, une production Imagissime-Attraction Images (TF1-TMC France / TVA QuĂ©bec), Nicolas BrĂ©nĂ©ol et RaphaĂ«l Rouiller. SĂ©rie de 4 x 45 minutes.

Documentaires télévisés

Émission radiophonique

  • « Il y a 20 ans : l'Organisation du Temple Solaire » le dans L'Heure du crime de Jacques Pradel sur RTL.
  • « Secte de l'Ordre du Temple Solaire : l'empire avant les massacres » le 16 dĂ©cembre 2021 dans Les voix du crime avec Jean-Alphonse Richard sur RTL
  • « Secte de l'Ordre du Temple Solaire : 74 morts... et pas de coupable » le 30 dĂ©cembre 2021 dans Les voix du crime avec Jean-Alphonse Richard sur RTL.
  • "La Secte du Temple Solaire, histoire d'une emprise", podcast d'Home(icides), par Caroline Nogueras chez Bababam.

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Il prend également parti pour les guérisseurs à mains nues philippins qu'il a rencontrés à Manille à plusieurs reprises.
  2. Parmi les victimes de Cheiry se trouvaient : Robert Falardeau (1947-1994), Léopoldo Cabrera Gil (1955-1994), Renée Pfaehler (1914-1994), Armelle Jaton (1978-1994), Daniel Jaton (1945-1994), Madeleine Jaton (1947-1994), Lionel Jaton (1976-1994), Françoise Belanger Rebmann (1939-1994), Guy Berenger (1934-1994), Christian Pechot (1945-1994), Sébastien Pechot (1982-1994), Christine Pechot (1944-1994), Joue-Lyne Grand'Maison (1950-1994), Robert Ostiguy (1944-1994), Françoise Ostiguy (1947-1994), Camille Pilet (1926-1994), Séverine Vullien (1971-1994), Nicole Koymans (?-1994), Marie-Christine Pertue (1952-1994), Jean-Léon Paulus (1945-1994), Fabienne Paulus Koymans (1956-1994), Marie-Louise Rebaudo (1937-1994) et Albert Giacobino (1932-1994).
  3. Parmi les victimes de Salvan se trouvaient, dans le chalet de Di Mambro : Odile Marthe Dancet (1946-1994), Caroline Berenger (1990-1994), Madeleine Berenger De Brot (1956-1994), Germain Martin (1940-1994), Cécile Raymond (1941-1994), Annie Egger Brunelle (1964-1994), Joël Egger (1959-1994), HélÚne Levy Borlet (1952-1994), Jacques Levy (1957-1994), Fabienne Noirjean Renaud (1959-1994), Jocelyne Duplessis Di Mambro (1949-1994), Joseph Di Mambro (1924-1994), Maryse Severino Renault (1950-1994), Emmanuelle (« l'enfant cosmique ») Di Mambro (1982-1994), Aude Serverino (1979-1994). Dans le chalet de Camille Pillet : Josianne Kesseler Paulus (1951-1994), Dominique Bellaton (1958-1994), Elie Di Mambro (1969-1994), Carole Cadorette (1955-1994), Pauline Lemonde (1938-1994), Jean-Pierre Vinet (1939-1994), Vanina Bod Lheureux (1983-1994), Line Bod Lheureux (1938-1994), Luc Jouret (1947-1994) et Bernadette Bise (1936-1994).
  4. En convoquant les membres voulant ĂȘtre remboursĂ©s, Jo di Mambro voulait Ă©galement se dĂ©barrasser des « traĂźtres » de la fraternitĂ©.
  5. Parmi les victimes se trouvaient : Édith Vuarnet-Bonlieu (1934-1995) et Patrick Vuarnet (1968-1995),

Références

  1. Marie Parvex, « L'univers des dĂ©rives spirituelles est devenu tentaculaire », Le Matin,‎ , p. 19
  2. L'OTS, facteur déclencheur de la guerre contre les sectes sur TF1.
  3. Citée dans le rapport français no 2468, mais non retenue dans la liste des sectes
  4. Le monde des sociĂ©tĂ©s secrĂštes: Des druides Ă  al-Qaida, John Lawrence Reynolds, Les Éditions Fides, 2007, p. 288
  5. Les millions de l'Apocalypse dans l'Hebdo, octobre 1994
  6. Gouvernement du Québec : Bureau du Coroner : Roger C. Michaud, « Rapport d'investigation du Coroner » AccÚs libre, sur infosect.freeshell.org, (consulté le )
  7. Radio télévision suisse (RTS) : Antoine Droux & Marion Tinguely, « La série "La Fraternité" offre un "regard neuf" sur l'horreur de l'Ordre du Temple solaire » AccÚs libre, sur rts.ch, (consulté le )
  8. Pierre Morath & Eric Lemasson, La Fraternité, Point Productions, RTS Radio Télévision Suisse, SRG SSR , Yuzu Productions, les productions du moment, 2023, épisode 1.
  9. L'ordre du Temple solaire, La Croix consulté le 6 septembre 2011
  10. Serge Pueyo, « Ordre du Temple solaire : les larmes de Tabachnik » « Copie archivée » (version du 7 novembre 2013 sur Internet Archive), Le Figaro, consulté le 6 septembre 2011.
  11. De l'épée volante à l'enfant cosmique dans Libération, Marc Pivois, avril 2001
  12. Les origines de l'ordre du Temple Solaire
  13. Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine par Jean-Pierre Chantin, Éditions Beauchesne, 2001.
  14. Renaud Marhic, L'Ordre du temple solaire, Horizon Chimérique, , p. 276.
  15. « Qu'est-ce que l'ordre du Temple solaire ? » à partir du Bulletin de liaison du CCMM de décembre 1994.
  16. Philippe Teisceira-Lessard, « Survivre Ă  l'OTS », La Presse,‎ (lire en ligne AccĂšs libre, consultĂ© le )
  17. Yves Boisset, Les MystĂšres sanglants de l'ordre du temple solaire,
  18. Karl Laske, « Les comptes à découvert du Temple solaire. Supposée richissime, la secte frÎlerait la déroute financiÚre, selon la police suisse », sur Libération.fr,
  19. Gilles Gaetner, « Les secrets du Temple solaire », sur L'Express, .
  20. Pierre Morath & Eric Lemasson, La Fraternité, Point Productions, RTS Radio Télévision Suisse, SRG SSR , Yuzu Productions, les productions du moment, 2023, épisode 2.
  21. « ARRET TABACHNIK (TEMPLE SOLAIRE) », sur www.cesnur.org (consulté le ).
  22. « Hécatombe à la secte », Le Monde, 15 août 2006 par Jean-Pierre Tenoux.
  23. Ordre du Temple solaire ProcĂšs du 25 juin 2001 Ă  Grenoble sur le site du CESNUR
  24. L'allĂ©gation de Thierry Huguenin sur la date d'exĂ©cution des 54 chevaliers du Temple sur le bĂ»cher est inexacte et mĂ©lange deux Ă©vĂ©nements : le bĂ»cher du 12 mai 1310, oĂč furent tuĂ©s 54 chevaliers relaps, et le bĂ»cher du 18 mars 1314, oĂč seuls pĂ©rirent les dignitaires Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay.
  25. Pierre Morath & Eric Lemasson, La Fraternité, Point Productions, RTS Radio Télévision Suisse, SRG SSR , Yuzu Productions, les productions du moment, 2023, épisode 3.
  26. « L'affaire de l'ordre du Temple solaire revient devant la justice » sur le site Prevensectes, Ă  partir d'une dĂ©pĂȘche Reuters de 2003
  27. Cf. infra Bibliographie.
  28. Le retour du mystÚre du temple solaire sur Libération, août 2003
  29. « Le phosphore ne peut ĂȘtre utilisĂ© que par une arme militaire de type lance-flammes. Sur les lieux du massacre, aucune arme de ce type n’a Ă©tĂ© retrouvĂ©e. L’usage du phosphore explique pourquoi il manquait des membres sur six des seize victimes ». Interview accordĂ©e Ă  France-Soir, 1er octobre 2007.
  30. Nouvelle expertise Ă  la veille du procĂšs sur Le Parisien, septembre 2003
  31. Pierre Morath & Eric Lemasson, La Fraternité, Point Productions, RTS Radio Télévision Suisse, SRG SSR , Yuzu Productions, les productions du moment, 2023, épisode 4.
  32. Revue politique et parlementaire, volume 99, A. Colin., 1997.
  33. Folie suicidaire Ă  Saint-Casimir-de-Portneuf.
  34. Françoise Champion, archives de sciences sociales des religions, 42e Année, No. 98 (Apr. - Jun., 1997), p. 91-92, EHESS.
  35. Le document « Transit pour le futur » (voir le site du CESNUR) contient les passages suivants : « Notre Transition Consciente et volontaire entraĂźne avec elle, tous ceux qui partagent, consciemment ou non, ce noble hĂ©ritage et acceptent en eux le Feu Christique d'une façon vivante. Parce que nous savons qui nous sommes, d'oĂč nous venons, oĂč nous allons, conscients de notre futur, nous concrĂ©tisons aujourd'hui les conditions d'un Plan prĂ©Ă©tabli en d'autres temps » et « appartenant depuis toujours au RĂšgne de l'Esprit, nous incarnant sans rompre le lien subtil qui unit la CrĂ©ature au CrĂ©ateur, nous rejoignons notre Demeure. [
] La race va irrĂ©versiblement vers son autodestruction. La Nature entiĂšre se retourne dĂ©jĂ  contre ceux qui ont abusĂ© d'elle, l'ont corrompue et profanĂ©e Ă  tous les niveaux. L'homme en payera le lourd tribut car il n'en demeure pas moins le seul responsable. Attendant les conditions favorables d'un Retour possible, nous ne participerons pas Ă  l'anĂ©antissement du rĂšgne humain, pas plus que nous ne laisserons nos corps ĂȘtre dissous par la lenteur alchimique de la Nature, car nous ne voulons pas courir le risque qu'ils soient souillĂ©s par des fous et des forcenĂ©s. »
  36. « Tabachnik épargné par le parquet » sur L'Express, 2006.
  37. Arnaud BĂ©dat, Gilles Bouleau, Bernard Nicolas, L'Ordre du Temple solaire : les secrets d'une manipulation, Éditions Flammarion.
  38. L'ordre du Temple solaire: enquĂȘte sur les extrĂ©mistes de l'occulte II, Renaud Marhic, L'Horizon chimĂ©rique, 1996, p. 26
  39. Le procĂšs de l'ordre du Temple solaire
  40. L'obscur Temple solaire sur La Libre Belgique, février 2006.
  41. Secret d'État ?: ordre du temple solaire, 10 ans aprùs le drame du Vercors, Maurice Fusier, Éd. des Traboules, 2006.
  42. Le cinéaste Yves Boisset dénonce une affaire politico-mafieuse
  43. 50 films qui ont fait scandale, Gérard Camy, Alain Riou, Corlet-Télérama, 2002 p. 146
  44. Yves Boisset enquĂȘte sur le scĂ©nario de la piste mafieuse, repris de l'article de 24 heures, en 2005
  45. La vie est un choix de Yves BOISSET, 2011
  46. La France des sociétés secrÚtes, Sébastien Fontenelle, Romain Icard, Fayard, 2006, p. 195
  47. L'Ordre du Temple solaire: enquĂȘte et rĂ©vĂ©lations sur les chevaliers de l'apocalypse, Arnaud BĂ©dat, Gilles Bouleau, Bernard Nicolas, Libre expression, 1997, p. 341.
  48. Soleil trompeur de Éric Lemasson dans EnvoyĂ© spĂ©cial du 21 mars 1996
  49. (08 :45 – 09 :38 ) Eric Lemasson (journaliste) : « C’était encore l’hiver, c’est-Ă -dire qu’il y avait de la neige partout, les chalets de Salvan Ă©taient intacts et Ă  l’intĂ©rieur, c’était absolument incroyable parce qu’il y a avait encore tout c’est-Ă -dire les murs calcinĂ©s, la vaisselle cassĂ©e, et ce qui Ă©tait trĂšs surprenant c’est qu’il y avait des objets qui manifestement auraient pu intĂ©resser la justice et la police. C’est-Ă -dire qu’on trouvait par exemple des petites fioles de mĂ©dicaments avec Ă©crits ‘Luc’ comme ‘Luc Jouret’ dessus et le camĂ©raman a vu une poubelle de cuisine avec des dĂ©tritus Ă  l’intĂ©rieur. Il prend la poubelle et je lui dis « mais on va quand mĂȘme pas fouiller les poubelles », il me dit « au point oĂč on en est, allons-y ». et il descend comme ça les dĂ©tritus qu’il y avait Ă  l’intĂ©rieur de cette poubelle et Ă  l’intĂ©rieur, il y avait une enveloppe avec 3 cassettes. » et un extrait de dialogue : « (09 :49 – 10 :08) « De toute façon, c’est prĂ©vu, on ira sur Jupiter. Alors VĂ©nus, pour finir, ça tombe Ă  l’eau. Moi j’ai l’impression qu’on va d’abord aller sur VĂ©nus. Moi je m’en fous, l’essentiel c’est d’aller lĂ  oĂč on doit aller. Moi je pense qu’on va d’abord aller sur VĂ©nus car d’ici Ă  ce que Jupiter soit prĂȘt, ça va aller loin »
  50. L’ordre du Temple solaire et la thĂ©orie du complot : Les « X-Files » d’Yves Boisset
  51. «Spanish police state they prevented mass suicide by Atma (Isis Holistic) Center cult»
  52. Historia oculta de Canarias.
  53. Tres sectas destructivas campan en Tenerife
  54. La lĂ­der de la secta de Tenerife recaudĂł 300 millones entre sus fieles
  55. Les Documentaires de la RTS: - Les survivants de l’OTS parlent 1/4 https://www.rts.ch/play/tv/redirect/detail/13756085 - Les survivants de l’OTS parlent 2/4 https://www.rts.ch/play/tv/redirect/detail/13756091 - Les survivants de l’OTS parlent 3/4 https://www.rts.ch/play/tv/redirect/detail/13755930 - Les survivants de l’OTS parlent 4/4 https://www.rts.ch/play/tv/redirect/detail/13756099
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