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Naissance d'une nation

Naissance d'une nation (The Birth of a Nation) est un film américain co-écrit, produit et réalisé par D. W. Griffith, sorti en 1915. Il s'agit de l'adaptation des deux romans américains The Clansman: An Historical Romance of the Ku Klux Klan (en) et The Leopard's Spots (en) de Thomas F. Dixon Jr. (1905)[1]

Naissance d'une nation
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Le chevalier blanc du Ku Klux Klan sur une des affiches du film.
Titre original The Birth of a Nation
RĂ©alisation D. W. Griffith
Scénario Thomas F. Dixon Jr.
D. W. Griffith
Musique Joseph Carl Breil
D. W. Griffith
Acteurs principaux
Sociétés de production David W. Griffith Corp. & Epoch Producing Corporation
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Guerre historique
DurĂ©e 190 minutes
Sortie 1915

SĂ©rie

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Considéré comme la premiÚre superproduction produite à Hollywood, le film connaßt un grand succÚs populaire, rapportant cinquante millions de dollars[2], ce qui constitue alors un record qui n'est battu qu'en 1940 par Autant en emporte le vent, qui est en partie inspiré du film de Griffith.

Sorti exactement cinquante ans aprĂšs la fin de la guerre de SĂ©cession, Naissance d'une nation raconte le dĂ©roulement de ce conflit et la Reconstruction qui a suivi, en privilĂ©giant le point de vue sudiste et rĂ©visionniste, prĂ©sentant les Afro-AmĂ©ricains comme des sauvages qui entendraient gouverner le Sud en privant les Blancs de leurs droits, glorifiant la sĂ©grĂ©gation et adoptant le point de vue de la cause perdue. Le film est ainsi controversĂ© dĂšs sa sortie et continue de l'ĂȘtre[3] - [4] - [5], pour son discours raciste[6] - [7] et son apologie du Ku Klux Klan[8] - [9]. La popularitĂ© du film a d'ailleurs provoquĂ© la renaissance du Klan qui avait disparu Ă  l'Ă©poque de la sortie. Pour ces raisons, ce film est interdit dans plusieurs villes des États-Unis.

Synopsis

Le film comporte deux parties. À l'origine, il Ă©tait prĂ©sentĂ© avec entracte. D'emblĂ©e, l'intention est annoncĂ©e : ce film a pour unique fin de dĂ©crire les horreurs de la guerre, dans l'espoir que les hommes s'Ă©pargneront Ă  l'avenir pareille Ă©preuve. La premiĂšre partie dĂ©crit l'AmĂ©rique avant la Guerre de SĂ©cession, Ă  travers le destin de deux familles : les nordistes Stoneman, avec le reprĂ©sentant abolitionniste Austin Stoneman (fondĂ© sur la vie authentique de Thaddeus Stevens), ses deux fils et sa fille, Elsie, et les sudistes Cameron, une famille qui compte deux filles (Margaret et Flora) et trois fils, notamment Ben.

Les garçons Stoneman rendent visite aux Cameron en Caroline du Sud, l'État reprĂ©sentatif du vieux Sud. L'aĂźnĂ© des Stoneman tombe amoureux de Margaret Cameron, et Ben Cameron idolĂątre un portrait d'Elsie Stoneman. Lorsque la guerre de SĂ©cession commence, tous les jeunes hommes rejoignent leur armĂ©e respective. Une milice constituĂ©e de soldats afro-amĂ©ricains (dirigĂ©e par un officier blanc) met Ă  sac la maison des Cameron. Les femmes Cameron sont secourues par les soldats confĂ©dĂ©rĂ©s qui mettent en dĂ©route la milice. Pendant ce temps, le plus jeune des Stoneman et deux des fils Cameron meurent Ă  la guerre. Ben Cameron est blessĂ© aprĂšs une lutte hĂ©roĂŻque dans laquelle il acquiert le surnom de « Little Colonel », par lequel il est dĂ©signĂ© durant le reste du film. Little Colonel est soignĂ© dans un hĂŽpital du Nord, oĂč il rencontre Elsie, qui y travaille comme infirmiĂšre. La guerre se termine et Abraham Lincoln, qui appliquait une politique de rĂ©conciliation (« Je les traiterai comme s'ils n'avaient jamais voulu quitter l'Union »), est assassinĂ© au Ford's Theater, permettant Ă  Austin Stoneman et d'autres radicaux du CongrĂšs de mener une politique brutale qui tend Ă  installer une domination des Noirs dans le Sud.

La seconde partie est introduite par ce texte : « Ce rĂ©cit est une reconstitution historique de la Guerre de SĂ©cession et de la Reconstruction, et n'a pas pour ambition de dĂ©peindre une race ou un peuple quelconques d'aujourd'hui. » Stoneman et son protĂ©gĂ© « mulĂątre », Silas Lynch, vont en Caroline du Sud pour appliquer leur programme : donner les pleins pouvoirs aux Afro-AmĂ©ricains du Sud par la fraude Ă©lectorale. Lynch devient gouverneur de l'État dans une assemblĂ©e lĂ©gislative dominĂ©e par les Afro-AmĂ©ricains. Ceux-ci sont dĂ©peints comme dĂ©sordonnĂ©s et irrespectueux de leur charge : l'un boit pendant que l'autre se dĂ©chausse et met les pieds sur son bureau en pleine session. La lĂ©gislature adopte notamment une loi qui oblige les Blancs Ă  saluer les miliciens afro-amĂ©ricains dans la rue. Ceux-ci, d'ailleurs, humilient rĂ©guliĂšrement les Blancs, voire les menacent.

De son cĂŽtĂ©, Ben, inspirĂ© par des enfants qui jouent aux fantĂŽmes pour effrayer les enfants afro-amĂ©ricains, Ă©labore un plan pour inverser ce qui est perçu comme l'impuissance des Blancs du Sud en formant le Ku Klux Klan, « l'organisation qui a sauvĂ© le Sud de l'anarchie du pouvoir noir, non toutefois sans verser encore plus de sang que la bataille de Gettysburg ». Lorsque Elsie apprend que Ben est mĂȘlĂ© au Klan, elle remet en question sa liaison avec lui.

Gus, ancien esclave qui s'est formĂ© lui-mĂȘme et a gagnĂ© un titre de reconnaissance de l'armĂ©e, se propose d'Ă©pouser Flora. EffrayĂ©e par ses avances, elle s'enfuit dans la forĂȘt, poursuivie par Gus, qui affirme pourtant ne pas lui vouloir de mal. PiĂ©gĂ©e au bord d'un prĂ©cipice, Flora se tue en se jetant dans le vide. Le Klan pourchasse alors Gus, s'empare de lui, prononce sa culpabilitĂ©, le tue et laisse son corps sur le pas de la porte du lieutenant-gouverneur Silas Lynch. En reprĂ©sailles, Lynch ordonne de sĂ©vir contre le Klan. Les Cameron s'enfuient, poursuivis par la milice afro-amĂ©ricaine et se cachent dans une petite cabane, qui appartient Ă  deux anciens soldats de l'Union qui acceptent d'aider leurs anciens ennemis du Sud au nom de leur origine aryenne commune.

Pendant ce temps, avec le dĂ©part d'Austin Stoneman, Lynch essaie d'Ă©pouser Elsie de force[10]. Des membres du Klan dĂ©couvrent la situation et partent chercher des renforts. Le Klan, dĂ©sormais au complet, arrive Ă  son secours et disperse les attroupements des crazed negroes (« nĂšgres devenus fous »). Pendant ce temps, la milice de Lynch encercle et attaque la cabane oĂč se cachent les Cameron, mais le Klan les sauve juste Ă  temps. Victorieux, les membres du Klan font un cortĂšge glorieux, et le film fait une coupe Ă  l'Ă©lection suivante oĂč le Klan prive les Ă©lecteurs noirs de leurs droits de vote et confisque leurs armes.

Le film s'achĂšve par une double lune de miel de Phil Stoneman avec Margaret Cameron et Ben Cameron avec Elsie Stoneman. La derniĂšre image montre des foules opprimĂ©es par le dieu mythique de la guerre se retrouvant soudainement en paix sous l'image du Christ. Le dernier titre pose la question : « Oserons-nous rĂȘver d'un Ăąge d'or oĂč la guerre bestiale ne rĂ©gnera plus, mais, Ă  sa place, un prince charmant dans la maison de l'amour fraternel dans la ville de la Paix ? ».

Fiche technique

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Distribution

Contexte de production

Alors que le premier Klan a disparu, un roman paraĂźt en 1905, The Clansman: A Historical Romance of the Ku Klux Klan (en)[13] - [14] (L'Homme du clan, une histoire d'amour historique du Ku Klux Klan), Ă©crit par un fils et neveu de membres du Klan, Thomas F. Dixon Jr.. DĂ©diĂ© Ă  l'oncle de Dixon, le colonel Leroy McAfee, Grand Titan du Ku Klux Klan[15], il s'agit d'un mĂ©lodrame qui fait une description imaginaire de la pĂ©riode de la Reconstruction, dans laquelle les Blancs seraient opprimĂ©s par les Afro-AmĂ©ricains. Ces derniers sont reprĂ©sentĂ©s comme des sauvages, des dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s qui auraient pris le contrĂŽle des parlements des États du Sud. TruffĂ© de nombreux autres propos tout aussi fantaisistes, ce roman n'a d’historique que le nom. La dramaturgie atteint son sommet Ă  la fin du livre lorsqu'une jeune femme blanche se suicide pour Ă©chapper Ă  un agresseur afro-amĂ©ricain (le viol d'une Blanche par un Afro-amĂ©ricain est un leitmotiv dans la prose de Dixon et est une allĂ©gorie du viol des États du sud par les États du nord). Les hommes du Klan exĂ©cutent sommairement l'agresseur et purgent les environs des soldats afro-amĂ©ricains, sauvant ainsi le sud de la barbarie (sic) et Dixon Ă©crit « Le monde n'avait pas vu cela depuis les expĂ©ditions vers la terre Sainte des chevaliers du Moyen Âge. »[16] - [17] - [18].

Dixon un ex prĂ©dicateur baptiste[19], qui s'est reconverti dans le cinĂ©ma naissant, croit en la possibilitĂ© de rĂ©aliser une version cinĂ©matographique de son roman. Il contacte des producteurs mais tous refusent, considĂ©rant que le film serait trop long et trop sujet Ă  des polĂ©miques. Continuant sa quĂȘte, il rencontre en fin 1913 le rĂ©alisateur D. W. Griffith qui se montre enthousiaste alors que ses collaborateurs affichent leur scepticisme. La critique du livre est en effet mauvaise, mĂȘme du cĂŽtĂ© de la presse sudiste, le Journal d'Atlanta le qualifiant de « mĂ©diocre », le journal The State de Columbia de « conte de fĂ©es ». Le directeur de la photographie du film, un fidĂšle de Griffith, Billy Bitzer, lui confie au sujet du livre « C'est le pire hymne Ă  la haine que j'ai jamais rencontrĂ©. Il est comme les vieux sermons servant Ă  faire peur avec les flammes de l'enfer, rempli de mensonges, de distorsions, et par-dessus tout de superstitions les plus nausĂ©abondes qui soient. »[20] MalgrĂ© cet avertissement, Griffith maintient son envie de faire ce film Ă  tout prix. AprĂšs nĂ©gociation, il achĂšte les droits d’adaptation Ă  Dixon pour 2 500 $ au lieu des 10 000 $ demandĂ©s, avec une clause d'intĂ©ressement sur les recettes du film. Son tournage commence en juillet 1914[21] - [22]. AprĂšs un premier visionnage, Dixon appelle Griffith et lui dit que le titre d'origine The Clansman est trop banal, voire fade, et qu'il faut lui substituer Birth of a Nation. C'est avec ce titre que le film sort le [23] - [24]. Huit mois aprĂšs la premiĂšre de Los Angeles, les neuf copies du film sont distribuĂ©es dans les Ă©tats du Sud, oĂč les rĂ©actions varient entre l'enthousiasme et les craintes de nouveaux affrontements inter-ethniques, entre l'exaltation nostalgique envers un Sud perdu imaginaire et le regard critique sur un film truffĂ© d'erreurs historiques et vĂ©hiculant des clichĂ©s racistes[25] - [26].

Technique cinématographique

Ce film[27] - [28] - [29] - [30] marque un premier pas vers la normalisation de la durĂ©e des Ɠuvres cinĂ©matographiques, et Griffith propose ici de diviser son rĂ©cit en deux parties, pour une durĂ©e totale de 190 minutes (environ 3 h 10 min de film).

Pour de nombreux critiques dont RĂ©gis Dubois, il s'agit du « premier « blockbuster » de l’histoire d’Hollywood »[31] - [32] - [33] - [34] - [35] - [36] - [37]. Le film inspirera Autant en emporte le vent, autre film sudiste Ă  grand spectacle sorti en 1940[38].

Plus tard, le rĂ©alisateur soviĂ©tique Eisenstein dira de Griffith que « c'est Dieu le pĂšre, il a tout crĂ©Ă©, tout inventĂ©. Il n'y a pas un cinĂ©aste au monde qui ne lui doive quelque chose ». C'est parce que Griffith donne une grande importance au montage, indispensable moment de la crĂ©ation filmique de l'avis des cinĂ©astes russes. La Seconde bataille de Petersburg (15 au ) est reconstituĂ©e avec minutie par Griffith (le roman lui consacrait une demi-page). Mais surtout, il donne Ă  ses images une force Ă©pique, faisant alterner « Atlanta en flammes, la chambre oĂč la famille Cameron Ă©coute avec angoisse le combat, et surtout le champ de bataille oĂč le “petit colonel” (Henry B. Walthall) lutte dĂ©sespĂ©rĂ©ment »[39], un passage alternĂ© de plans gĂ©nĂ©raux (les plus larges cadrages) aux plans moyens montrant le soldat se dĂ©battant dans la tourmente. L'analyse des plans de Griffith montre qu'il utilise aussi des cadrages intimes sur ses personnages (gros plans et plans rapprochĂ©s). « Il faudra David Wark Griffith et Naissance d’une nation pour dĂ©couvrir la beautĂ© intemporelle des plans rapprochĂ©s psychologiques ou des gros plans qui soulignent les rĂ©actions intimes d’un personnage par la magie de leurs cadrages serrĂ©s et dĂ©voilent son Ăąme avec ses multiples facettes, ses qualitĂ©s comme ses dĂ©fauts, ses dĂ©sirs, ses peurs, ses vellĂ©itĂ©s et ses dilemmes. Bien avant les autres cinĂ©astes, Griffith prĂ©sente des visages superbes, bouleversĂ©s et bouleversants, attendris et attendrissants, et aussi une galerie de faciĂšs envieux ou cruels. »[40]

Jouent dans ce film Lillian Gish (qui devient une des actrices favorites de Griffith, que l'on retrouve un an plus tard dans Intolérance), Mae Marsh, Henry B. Walthall, Miriam Cooper, Robert Harron, Wallace Reid, Joseph Henabery. Il est symptomatique que les rÎles principaux de Noirs soient joués par des blancs maquillés (Blackfaces).

Point de vue historique

Il y a un parti pris de la part du rĂ©alisateur. L'affiche du film prĂ©sentant un chevalier du Ku Klux Klan est lĂ  pour le rappeler. Griffith nous montre les Afro-AmĂ©ricains du Sud heureux de leur condition d'esclaves, l'esclavage n'ayant rien de monstrueux, Ă©tant au contraire une condition souhaitable. C'est pourquoi ces Afro-AmĂ©ricains sont prĂȘts Ă  combattre avec leurs maĂźtres contre les fĂ©dĂ©ralistes. Les Nordistes, et les Afro-AmĂ©ricains qui les ont rejoints, sont vus comme des barbares capables des pires atrocitĂ©s. Le Ku Klux Klan est prĂ©sentĂ© comme un organisme libĂ©rateur, qui permit de mettre fin « Ă  l'anarchie du rĂ©gime noir » qui sĂ©vissait dans le Sud. Peut-ĂȘtre que les origines de Griffith, nĂ© dans le Kentucky, ne sont pas Ă©trangĂšres Ă  cette vision des choses. L'historien du cinĂ©ma Georges Sadoul posait dĂ©jĂ  la question en 1949 : « Faut-il pour cela juger Griffith, fils d'une famille sudiste ruinĂ©e par la Guerre de sĂ©cession[41]
 » Toujours est-il que Griffith Ă©voque ainsi son envie de faire le film : « L'un des premiers critiques de cinĂ©ma, Frank E. Woods, se joignit Ă  nous. Par un jour faste, celui-ci m'apporta un livre intitulĂ© The Clansman (en) (L'Homme du Klan), de Thomas Dixon, que je parcourus rapidement, jusqu'Ă  un certain passage qui dĂ©crivait comment, selon Woodrow Wilson en personne, le Ku Klux Klan aurait volĂ© au secours du Sud opprimĂ© aprĂšs la Guerre de SĂ©cession. Je voyais dĂ©jĂ  les robes blanches des membres du Klan traverser l'Ă©cran[42]. »

Un enthousiasme rĂ©vĂ©lateur, William Joseph Simmons s'inspire de la popularitĂ© du film Naissance d'une nation et de son apologie du Klan pour le relancer. Le , il rĂ©unit autour de lui trente quatre hommes pour signer une charte qui, Ă  la date du Thanksgiving suivant (le jeudi ), devient la charte des Chevaliers du Ku Klux Klan (Knights of the Ku Klux Klan). Cette charte est calquĂ©e sur un exemplaire du Prescript de 1867 du premier Ku Klux Klan, dont il a obtenu une copie[43] (une version est publiĂ©e en 1917 sous le titre de Kloran[44] - [45]). La cĂ©rĂ©monie se dĂ©roule au sommet de la Stone Mountain en GĂ©orgie[46] - [47], Simmons est intronisĂ© Grand sorcier. Toujours sous l'inspiration du film Naissance d'une nation il dresse une croix enflammĂ©e qui deviendra un rituel du Klan. Simmons lors de cette cĂ©rĂ©monie insiste sur le fait que cette organisation se veut ĂȘtre une renaissance du premier Klan de l’ùre de la Reconstruction. Il souhaite que le Klan soit un mouvement qui puisse unifier les White Anglo-Saxon Protestant contre les forces menaçant le mode de vie amĂ©ricain, ces forces Ă©tant reprĂ©sentĂ©es par les Afro-amĂ©ricains, les Catholiques, les Juifs, les Ă©trangers, les immigrants et tout groupe dont les traditions sont contraires au mode de vie conservateur de l'AmĂ©rique rurale. Il reprend ainsi les thĂšses nativistes qui prĂ©tendent incarner les valeurs des PĂšres fondateurs[48] - [49] - [50] - [51] - [52].

Controverses et interdiction du film

Photogramme du film.

Lorsque le film sort, les Afro-Américains et les Blancs soucieux des droits civiques dénoncent ce qui apparaßt, en dehors de l'innovation esthétique, un film de propagande[53] raciste soulevant des polémiques violentes[54].

En août 1923, le film est interdit dans les salles parisiennes[55].

La National Association for the Advancement of Colored People (NAACP), fondĂ©e en 1909, proteste lors de la premiĂšre du film[56] - [57] dans de nombreuses villes. La NAACP mĂšne une campagne d'Ă©ducation du public, en publiant des articles pour protester contre les mensonges du film et ses inexactitudes, en rĂ©unissant des pĂ©titions contre lui[58]. Le film est controversĂ© en raison de son interprĂ©tation de l'histoire. L'historien Steven Mintz (en) de l'universitĂ© de Houston rĂ©sume le message de Naissance d'une nation : la Reconstruction a Ă©tĂ© une catastrophe, les Noirs ne pourraient jamais ĂȘtre intĂ©grĂ©s dans la sociĂ©tĂ© blanche d'Ă©gal Ă  Ă©gal, et les actions violentes du Ku Klux Klan Ă©taient justifiĂ©es pour rĂ©tablir un gouvernement honnĂȘte[59].

Le journal The Crisis, organe de presse de la jeune National Association for the Advancement of Colored People (NAACP), lance une campagne de boycott, Oswald Garrison Villard y dĂ©nonce une incitation directe au meurtre, une intention dĂ©libĂ©rĂ©e pour attiser les prĂ©jugĂ©s racistes, une insulte contre une partie de la population, ses critiques sont reprises par la future prix Nobel de la paix, Jane Addams qui Ă©crit dans l'Evening Post au sujet de la seconde partie du film qu'elle donne un image pernicieuse des Noirs, elle y dĂ©nonce la victimisation des Blancs, les falsifications historiques. Le scientifique Jacques Loeb de l'universitĂ© Rockfeller qualifie le film de glorification de la folie meurtriĂšre, le romancier Upton Sinclair en parle comme Ă©tant le film le plus vĂ©nĂ©neux qui soit, des universitaires comme l’abolitionniste Samuel McChord Crothers ou Albert Bushnell Hart dĂ©montrent que les faits rapportĂ©s dans la seconde partie du film ne sont que des fictions corroborĂ©es par aucune source. MalgrĂ© cela, le 15 mars 1915, le National Board of Review (commission de la censure) autorise le film aprĂšs avoir obtenu la suppression de quelques sĂ©quences parmi les plus violentes. Cette version rĂ©visĂ©e ne satisfait nullement les attentes des partisans de sa censure comme O.G. Villard et W.E.B. Dubois de la NAACP ou la suffragette Harriot Eaton Stanton Blatch car elle n'ĂŽte rien Ă  son caractĂšre raciste. Le 30 mars 1915 le maire de New York John Purroy Mitchel, donne raison aux dĂ©tracteurs du film et demande Ă  son tour des coupes Ă  l’intĂ©rieur du film, il n'obtient que la suppression de la scĂšne finale ou les Afro-AmĂ©ricains sont dĂ©portĂ©s en Afrique. Alors que le film va ĂȘtre projetĂ© Ă  Boston, Dixon avive les tensions en dĂ©clarant que l'une de ses intentions en Ă©crivant The clansman est de crĂ©er un sentiment d'exĂ©cration envers les gens de couleur chez la population blanche et plus particuliĂšrement chez les femmes blanches. Le 17 avril 1915, alors que le film va ĂȘtre projetĂ© au Tremont Theatre de Boston (en), William Monroe Trotter, figure majeure de la communautĂ© afro-amĂ©ricaine de Boston, prend la tĂȘte d'une manifestation qui envahit la salle. Deux cents policiers sont appelĂ©s pour les Ă©vacuer, Monroe Trotter et onze autres manifestants sont arrĂȘtĂ©s. Devant l'hostilitĂ© envers le film, James Michael Curley, le maire de Boston ferme la salle, le lendemain, le gouverneur du Massachusetts David I. Walsh, lui prend le pas et promulgue une loi interdisant les films pouvant provoquer des incidents racistes, mais sa loi est invalidĂ©e comme Ă©tant inconstitutionnelle. ParallĂšlement, Mary Childs Nerney, secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de la NAACP, Ă©crit une lettre ouverte Ă  la commission de la censure pour obtenir des coupures plus significatives, qu'elles nuiraient en rien au succĂšs du film qui engrange des profits remarquables[60] - [61] - [62] - [63] - [64] - [65].

Dans la deuxiÚme partie, l'histoire évoque la Reconstruction et la montée du Ku Klux Klan, une des scÚnes choquantes montrant le lynchage d'un Noir suscitant un débat passionné.

Lorsque le film est projetĂ©[3], des Ă©meutes Ă©clatent Ă  Boston, Philadelphie. Chicago, Denver, Kansas City, Pittsburgh et Saint-Louis refusent Ă  leur tour d'autoriser la projection du film. Son caractĂšre violent est un catalyseur dans l'agression d'afro-amĂ©ricains. À Lafayette, dans l'Indiana, aprĂšs avoir vu le film, un homme blanc tue un adolescent noir[66].

Cela pose la question de la censure, et donc, de la dĂ©termination du statut du film. Un Bureau national de la censure avait Ă©tĂ© mis en place dĂšs 1909, 95 % des films soumis Ă  son approbation Ă©tant validĂ©s. Des bureaux de censure se mettent en place spontanĂ©ment dans certaines villes et États : c'est ainsi que dans l'Ohio, Naissance d'une Nation est interdit. Griffith dĂ©cide de se placer sous le couvert du Ier amendement, garantissant la libertĂ© d'expression. La question Ă©tant polĂ©mique, l'affaire remonte jusqu'Ă  la Cour suprĂȘme, qui dĂ©cide que le Ier amendement ne peut pas s'appliquer. Les bureaux de censure sont vus comme l'expression de la dĂ©mocratie populaire. La Cour suprĂȘme statue sur la nature du film lui-mĂȘme et Ă©tablit que le cinĂ©ma est une Ɠuvre industrielle Ă  caractĂšre universel.

Dixon, ayant fait la connaissance du prĂ©sident amĂ©ricain Woodrow Wilson alors qu'ils Ă©taient Ă©tudiants Ă  l'universitĂ© Johns-Hopkins, le convainc de projeter la Naissance d'une nation dans les appartements prĂ©sidentiels de la Maison Blanche le , en prĂ©sence du prĂ©sident, de sa famille et de membres de son cabinet. À la suite de cette projection, Woodrow Wilson aurait dĂ©clarĂ© « It's like writing history with lightning. My only regret is that it is all so terribly true. », phrase ambiguĂ« qui pourrait se traduire par « C'est comme Ă©crire l'histoire Ă  coups d'Ă©clats. Mon seul regret c'est que tout cela est terriblement rĂ©el. »[67]. Cette dĂ©claration, reprise ultĂ©rieurement par le Ku Klux Klan Ă  des fins de propagande, est certainement apocryphe. En effet, aucun article de presse n'en fait mention du vivant de Woodrow Wilson[68] - [69] - [70]. De fait, elle n'apparait qu'en 1937. Par ailleurs, lorsque la controverse du film s'est Ă©tendue, Wilson Ă©crira qu'il dĂ©sapprouve cette « production malheureuse »[71].

En 2018, le film de Spike Lee BlacKkKlansman : J'ai infiltré le Ku Klux Klan inclut des extraits de Naissance d'une nation, dont le cinéaste afro-américain dénonce l'influence[72] - [73] - [74] - [75].

Suite : Fall of a Nation

Le film a donné suite à The Fall of a Nation (en) de Thomas F. Dixon Jr., sorti en 1916, qui constitue le premier film considéré comme la suite d'un autre[76]. Il est considéré comme irrémédiablement perdu[76].

Notes et références

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Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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