Monument des Trois sièges de Belfort
Le Monument des Trois Sièges de Belfort, ou Monument à Denfert-Rochereau, est un mémorial allégorique de 1913, de l'histoire du Territoire de Belfort et de l'histoire de France, du sculpteur alsacien Auguste Bartholdi (1834-1904). Situé au centre de la place de la République, du centre historique, proche de la Citadelle de Belfort, il commémore la création du Territoire de Belfort en 1871, et la résistance héroïque de trois chefs militaires de l'armée française, et de leurs bataillons, qui ont résisté aux sièges des trois invasions de la France par la trouée de Belfort, du XIXe siècle : Pierre Philippe Denfert-Rochereau (1823-1878) durant le Siège de Belfort de la guerre franco-allemande de 1870, Claude Jacques Lecourbe (1759-1815) en 1815 durant les Cent-Jours du Premier Empire de l'empereur Napoléon Ier, et Jean Legrand (1759-1824) durant le siège du 24 décembre 1813 au 12 avril 1814, le plus long que subit la ville, 113 jours sans ravitaillement, lors de la Campagne de France de 1814[1] - [2] - [3] - [4].
Type |
Groupe en bronze |
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Destination initiale | |
Style | |
Architecte | |
Construction |
Entre 1903 et 1913 |
Commanditaire | |
Hauteur |
3,4 m |
Propriétaire |
Municipalité |
Pays | |
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Région | |
Département | |
Commune | |
Adresse |
Place de la République |
Coordonnées |
47° 38′ 20″ N, 6° 51′ 42″ E |
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Contexte historique
Durant la longue histoire du monde occidental, et la saga historique des guerres d'empires, entre empires coloniaux occidentaux, au XIXe siècle, Belfort et sa citadelle de Belfort (place fortifiée de Belfort, haut lieu stratégique des fortifications de l'Est de la France) dans la trouée de Belfort, seuil géographique stratégique militaire entre massif du Jura, massif des Vosges, plaine d'Alsace et plaine haute-saônoise, entre pays germaniques, Alsace et France, ont la réputation d'être militairement imprenable, réputation confirmée lors des trois sièges militaires historiques du XIXe siècle (113 jours en 1814, 15 jours en 1815 et 103 jours en 1870-1871).
- Détail du plan des environs de Belfort pendant le siège de la Guerre franco-allemande de 1870.
Le Territoire de Belfort, alsacien jusqu'à la Guerre franco-allemande de 1870, est fondé et rattaché de par sa résistance héroïque, à la Franche-Comté, par le traité de Francfort de 1871, en même temps que la fin du Second Empire français, la proclamation de l'Empire allemand / 2e Reich / Allemagne, de la Troisième République française, et l'annexion de l'Alsace-Lorraine par l'empire allemand de 1871.
- Blason et Légion d'honneur de Belfort.
- Diplôme de Défenseur de Belfort d'après un dessin d'Auguste Bartholdi.
- Médaille des Défenseurs de Belfort d'après Auguste Bartholdi.
Le Lion de Belfort de la citadelle de Belfort (1875), et le Lion de Belfort de la place Denfert-Rochereau à Paris (1880), tous deux du sculpteur Auguste Bartholdi, rendent hommage à l'invulnérabilité de la ville, porte de la Franche-Comté, par ce symbole du Lion (héraldique) franc-comtois des armoiries de la Franche-Comté et drapeau de la Franche-Comté.
Historique du monument
Le , Charles Schneider, maire de Belfort, président du conseil départemental du Haut-Rhin, et député du Haut-Rhin, et son conseil municipal, décident de faire ériger à Belfort, un monument à la mémoire de la glorieuse armée française, victorieuse et héroïque avec Pierre Philippe Denfert-Rochereau, du siège de Belfort durant la guerre franco-allemande de 1870. Le sculpteur alsacien Auguste Bartholdi (également auteur entre autres, de la statue de la Liberté de New York en 1886, chef d'escadron des gardes nationales durant la guerre franco-allemande de 1870, et franc-maçon de la Loge Alsace-Lorraine), qui est choisi, suggère d'y associer les deux autres défenseurs historiques vainqueurs héroïques des trois sièges de Belfort du XIXe siècle. La maquette est présentée avec succès en , au premier Salon d'automne du Petit Palais à Paris (aujourd'hui conservé à Belfort au musée d'histoire et d'archéologie).
À la suite de la disparition du sculpteur en 1904, le conseil municipal envisage de rompre le contrat et de se tourner vers Antonin Mercié, auteur de "Quand même !", autre monument belfortin érigé en 1883. Jeanne-Émilie Baheux de Puysieux, veuve du sculpteur, œuvre alors avec succès, pour faire respecter le contrat de son époux, et pour que le monument soit achevé par les sculpteurs élèves et amis de ce dernier : Louis Noël et son gendre Jules Déchin. Le monument est finalement inauguré officiellement le , à la veille de la Première Guerre mondiale, par le président du Conseil Raymond Poincaré, le ministre de l’Intérieur, le ministre de la Guerre, par Charles Schneider, de nombreux régiments (35e régiment d'infanterie, 42e régiment d'infanterie, 171e régiment d'infanterie, 172e régiment d'infanterie, 11e régiment de dragons…), au son des coups de canon à la citadelle de Belfort et des cloches de la cathédrale Saint-Christophe de Belfort voisine[5].
- La Population alsacienne.
- Pierre Philippe Denfert-Rochereau (1823-1878).
- Claude Jacques Lecourbe (1759-1815).
- Jean Legrand (1759-1824).
- Blason et Légion d'honneur de Belfort.
- Piédestal de la statue de Pierre Philippe Denfert-Rochereau.
- Piédestal de la statue de Jean Legrand.
- Piédestal de la statue de Claude Jacques Lecourbe.
Description
Le monument d'une hauteur de 3,4 m est composé d'un groupe de sept statues en bronze d'une hauteur de 2,8 m, symbolisant plusieurs événements de l'histoire du Territoire de Belfort et de l'histoire de France :
- le piédestal monumental repose sur un socle formé de trois assises de pierres en grès rouge local du massif des Vosges, issues du front de l’ancienne Porte de France démolie en 1891, des fortifications de la citadelle de Belfort. Il est orné de la couronne de France, de boulets de canons d'artillerie et d'une couronne de lauriers triomphale, avec l'inscription des dates « 1870-1871 » de la guerre franco-allemande de 1870 ;
- au sommet du piédestal, en regard de l'hôtel de préfecture du Territoire de Belfort, se tient un couple formé d'un jeune guerrier gaulois casqué, symbole allégorique de la France, flanqué d'un coq gaulois à ses pieds, aux côtés d'une jeune alsacienne symbolisant l'héroïque ville de Belfort, un glaive dans la main droite, une couronne de lauriers triomphale dans la main gauche ;
- derrière eux, un jeune homme et une jeune alsacienne représentent la jeune population alsacienne se réfugiant avec le drapeau de la patrie en berne, dans le Territoire de Belfort nouvellement créé et associé à la région Franche-Comté, après l'annexion de l'Alsace-Lorraine par l'empire allemand de 1871 ;
- le colonel Pierre Philippe Denfert-Rochereau (1823-1878) gouverneur de Belfort durant le siège de Belfort de la guerre franco-allemande de 1870, est à la place d'honneur, face à l'hôtel de préfecture du Territoire de Belfort, avec son insigne de commandeur de l'ordre national de la Légion d'honneur. Avec 17 300 hommes, il résiste dès le pendant 103 jours à un siège des armées prussiennes de 25 000 hommes et plus de 200 canons, du général Udo von Tresckow. Invaincu, il se rend sur ordre le avec 12 000 hommes. Grâce à sa résistance héroïque, le traité de Francfort prévoit la création du Territoire de Belfort, détaché de l'Alsace et associé à la région Franche-Comté. Il est élu député de la Troisième République française de 1871 ;
- le général Claude Jacques Lecourbe (1759-1815). Durant le Premier Empire et les Cent-Jours de l'empereur Napoléon Ier, en tant que commandant en chef d'une garnison de 9 000 hommes, ils repoussent héroïquement durant 15 jours 40 000 coalisés autrichiens du général Wenzel Joseph von Colloredo (de), du à l'armistice de Bavilliers du [6] ;
- le lieutenant_colonel Jean Legrand (1759-1824). En 1813, durant le Premier Empire, à la suite de la retraite de Russie de la Grande Armée, la ville de Belfort résiste héroïquement dans des conditions très difficiles durant 113 jours, à une tentative d'invasion de l'armée bavaroise du . Il ne rend la place sur ordre le , qu'après la première abdication de Napoléon Ier (1814) du au château de Fontainebleau[7]. Il est élu maire de Belfort le , jusqu’à sa disparition en 1824 ;
- la grille d'enceinte est ornée de glaives, d'angons francs (sorte de lance) et des fleurs de lys symbolisant l'union de Belfort à la France par le traité de Westphalie de 1648, des guerre de Trente Ans, guerre de Quatre-Vingts Ans, guerres de Religion françaises et européennes sous le règne du roi Louis XIV.
- Le monument des Trois sièges est parfois affectueusement appelé le "monument des Trois menteurs" par les Belfortains. En effet, le lieutenant colonel Legrand n'est pas le plus grand des trois, le général Lecourbe se tient bien droit et la statue du colonel Denfert-Rochereau est en bronze.
Notes et références
- www.histoire-de-belfort.fr
- www.cctbelfort.canalblog.com
- www.besac.com
- www.petit-patrimoine.com
- « Monument des trois sièges de Belfort, ou Monument à Denfert-Rochereau – Belfort », notice sur e-monumen.net.
- Seconde Restauration du roi Louis XVIII (voir : histoire du Territoire de Belfort durant le Premier Empire.
- Cf. histoire du Territoire de Belfort durant le Premier Empire.
Voir aussi
Articles connexes
- Monument Sadi Carnot de Dijon
- Histoire du Territoire de Belfort
- Guerre franco-allemande de 1870
- Pierre Philippe Denfert-Rochereau
- Auguste Bartholdi
- Lion de Belfort
- Quand même !
- Lion de Belfort (Paris)
- Place fortifiée de Belfort
- Citadelle de Belfort
- Siège de Belfort
- Trouée de Belfort
- Liste des monuments historiques du Territoire de Belfort
- Monument aux morts de la guerre de 1870 en France