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Lion de Belfort

Le Lion de Belfort est un monument commémoratif en haut-relief situé à Belfort, en France, au pied de la falaise de la citadelle. Œuvre du sculpteur alsacien Auguste Bartholdi, il commémore la résistance de la ville assiégée par les Prussiens durant la guerre franco-allemande de 1870. La ville et l'arrondissement de Belfort, correspondant à l'actuel Territoire de Belfort, furent laissés à la France lors de la signature du traité de Francfort en 1871, qui fit de ce territoire la seule partie de l'Alsace à rester française.

Lion de Belfort
Présentation
Type
Architecte
Matériau
Construction
Hauteur
11 m
Longueur
22 m
Propriétaire
Propriété de la commune
Patrimonialité
Coordonnées
47° 38′ 12″ N, 6° 51′ 53″ E
Carte

Description

La statue réalisée par Bartholdi représente un lion couché, la patte posée sur une flèche qu'il vient d'arrêter.

Reposant sur un piĂ©destal en rocaillage, la sculpture est longue de 22 m et haute de 11 m[1], ce qui en fait la plus grande statue de pierre de France[2]. Elle est constituĂ©e de blocs de grès rose de PĂ©rouse (type de grès rouge des Vosges au lieu du calcaire blanc prĂ©vu par le conseil municipal de Belfort), sculptĂ©s individuellement, puis dĂ©placĂ©s sur une terrasse verdoyante[3] et adossĂ©e Ă  la paroi calcaire grise de la falaise sous le château de Belfort, citadelle Ă©difiĂ©e par Vauban puis remaniĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Haxo, pour y ĂŞtre assemblĂ©s. Ă€ la suite de protestations allemandes alors que l'Europe est dominĂ©e par Otto von Bismarck, le fauve — qui devait Ă  l'origine faire face Ă  l'ennemi — a la tĂŞte tournĂ©e vers l’ouest : « Bartholdi le fit alors le dos tournĂ© Ă  l'adversaire, dans une attitude dĂ©daigneuse. Mais, entre ses pattes, il place une flèche tournĂ©e vers la frontière allemande » selon le directeur des musĂ©es de Belfort, Nicolas Surlapierre[4].

L'Ĺ“uvre symbolise la rĂ©sistance hĂ©roĂŻque de la ville menĂ©e par le colonel Denfert-Rochereau pendant le siège de Belfort par l'armĂ©e prussienne, durant 103 jours (de dĂ©cembre 1870 Ă  fĂ©vrier 1871)[1]. Selon Bartholdi, « le monument reprĂ©sente, sous forme colossale, un lion harcelĂ©, acculĂ© et terrible encore en sa fureur » et « le sentiment exprimĂ© dans l’œuvre doit surtout glorifier l’énergie de la dĂ©fense. Ce n’est ni une victoire ni une dĂ©faite qu’elle doit rappeler »[5].

Un projet difficile Ă  terminer

Le Lion de Belfort vu de face.

Le projet est lancĂ© le par le conseil municipal de Belfort, et son maire Édouard Meny sollicite en 1872 le sculpteur colmarien Auguste Bartholdi qui a participĂ© Ă  la guerre franco-allemande de 1870 en tant qu'aide de camp de Garibaldi. Il est prĂ©vu Ă  l'origine que le mĂ©morial soit Ă©rigĂ© sur le « prĂ© Gaspard » (futur « cimetière des mobiles », nom en rĂ©fĂ©rence au lieu de sĂ©pulture des victimes du siège). Bartholdi rĂ©alise diffĂ©rents travaux prĂ©paratoires pendant 5 ans, il Ă©tudie ainsi les lions au jardin des plantes de Paris). InfluencĂ© par son maĂ®tre Jean-LĂ©on GĂ©rĂ´me qui aimait le gigantisme des sculptures Ă©gyptiennes antiques, il s'inspire notamment du Lion de Lucerne du sculpteur Bertel Thorvaldsen rĂ©alisĂ© en 1819[6] et de Brutus, le lion de Jean-Baptiste Pezon, dompteur et directeur de la « grande mĂ©nagerie lozĂ©rienne » Ă  Paris[7]. Il inscrit son Lion dans le paysage urbain. Les travaux de terrassement commencent en 1875, la dernière pierre n’est posĂ©e qu'en septembre 1879[8].

En raison d'un différend entre la ville de Belfort et Bartholdi sur l’utilisation du reliquat de la souscription d'abord locale puis nationale, il n'y eut pas d'inauguration officielle, à cette époque, mais une inauguration orchestrée par Bartholdi et des Belfortains le soutenant[1]. L'artiste finance le une illumination de son œuvre par des feux de Bengale. La section de Belfort du Club Alpin Français fait graver la dédicace « Aux défenseurs de Belfort 1870 – 1871 » sur le socle du Lion grâce aux fonds récoltés par un droit d’accès payant établi en 1890[6].

Postérité

La sculpture à peine achevée, l'image du lion inspire, autant comme modèle que comme caricature, poètes, chansonniers, et sculpteurs (tel Max Ernst qui détourne sa figure dans plusieurs lithographies d'Une semaine de bonté) ; elle est exploitée à des fins publicitaires en cartes postales, assiettes, gravures, montres, miniatures, lessives, épiceries… Bartholdi tolère d'abord cette exploitation puis, devant la profusion des reproductions à partir de 1898, gagne les procès qu'il intente. Mais à sa mort, Belfort est devenue la « Cité du Lion » et ne tarde pas à en faire son emblème[6].

La sculpture est classée monument historique le [9].

Une réplique du lion de Belfort au tiers, en cuivre martelé, est placée à Paris, place Denfert-Rochereau, et une autre, au dixième, en granit, au square Dorchester de Montréal.

Le Lion a Ă©tĂ© officiellement inaugurĂ© pour son centenaire, en 1981[10], puis surtout le , après deux jours de fĂŞte et de reconstitutions devant 45 000 visiteurs, par le maire de Belfort Étienne Butzbach Ă  l'occasion des journĂ©es du patrimoine de 2011, qui coĂŻncident avec le 130e anniversaire de sa construction. Belfort cĂ©lĂ©brait Ă©galement en 2011 le 140e anniversaire de la fin du siège de 1870 – 1871[11].

Le monument a fait l'objet, entre avril et , d'un important nettoyage pour lui rendre sa couleur d'origine[12].

Anecdotes

Plusieurs légendes entourent le monument, notamment celle selon laquelle Bartholdi se serait donné la mort pour avoir oublié de sculpter la langue de l'animal[13]. D'une part, le Lion possède bel et bien une langue, comme cela a pu être constaté en 2019 lors de la restauration de l'œuvre[14] ; d'autre part, Auguste Bartholdi ne s'est pas suicidé mais est mort des suites de la tuberculose.

Notes et références

  1. Dominique Lhomme, « Le Lion de Belfort », L'Alsace.fr,‎ (lire en ligne).
  2. Mark Daniels, documentaire « La statue de la liberté, naissance d’un symbole », Arte, 15 février 2014, 41 min 40 s.
  3. Ex bastion 106.
  4. Aurélie Jacques, « Bartholdi entre au musée », sur Le Point, .
  5. Lettres de Bartholdi au Maire de Belfort, 1872.
  6. [PDF]Dossier de presse Bartholdi au musée d'Histoire de la Citadelle de Belfort.
  7. [PDF] plaquette du musée Bartholdi à Colmar, page 4.
  8. Yves Pagnot, Les 130 ans du Lion, 2010.
  9. « Lion sculpté par Bartholdi », notice no PA00101140, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  10. Florence Besancenot, « Pour que le Lion rugisse… Mais pas sur nos feuilles d’impôts », Le magazine de la ville de Belfort, no 221, février 2011, p. 11.
  11. Inauguration du lion de Belfort… 130 ans après !.
  12. « Le Lion de Belfort en travaux pendant plus d'un mois pour se refaire une beauté », sur France Bleu, (consulté le )
  13. « Lion de Belfort », sur besac.com, (consulté le )
  14. « Patrimoine - Belfort. Photos. Le Lion fait sa grande toilette », sur www.estrepublicain.fr (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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