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Barrage de la Gileppe

Le barrage de la Gileppe est un barrage hydraulique situé dans la partie orientale de la forêt du Hertogenwald, dans les Hautes-Fagnes belges. La retenue d'eau ainsi créée est essentiellement alimentée par la Gileppe et le ruisseau Louba (ou Raboru).

Barrage de la Gileppe
Le barrage de la Gileppe
GĂ©ographie
Pays
Province
Communes
Coordonnées
50° 35′ 21″ N, 5° 58′ 28″ E
Cours d'eau
la Gileppe et la Louba
Objectifs et impacts
Vocation
Date du début des travaux
Date de mise en service
1878
RĂ©servoir
Nom
Altitude
305 m
Volume
25 millions de mÂł
Superficie
1,3 km²
Longueur
200 m
Carte

Histoire

La paroi du barrage de la Gileppe, de type poids, est l'une des plus anciennes d'Europe. Le maître d'œuvre était l'ingénieur liégeois Eugène Bidaut (1808–1868). L'inauguration du barrage a eu lieu le par le roi Léopold II. La capacité de contenance du lac était de 12 millions de mètres cubes, et portée à plus de 25 millions de mètres cubes après aménagements des déversoirs à la suite de la sécheresse de 1921. La superficie était de 86 hectares.

Lors de la construction du tunnel de la Soor, le , un brutal orage sur le plateau coĂ»ta la vie Ă  huit ouvriers, sept Italiens et un Belge, ayant dĂ©cidĂ© de revenir vers la Soor par le tunnel lui-mĂŞme. Ils pĂ©rirent engloutis, le dĂ©bit Ă©tant passĂ© Ă  70 mètres cubes par seconde dans le tunnel Ă  la suite d'un orage sur le plateau. Une plaque commĂ©morative figure Ă  proximitĂ© de l'issue amont du tunnel.

Le barrage a Ă©tĂ© rehaussĂ© de 10 mètres dans les annĂ©es 1967-1971 (dĂ©but le 1er mars), utilisant dĂ©sormais la technique du barrage-pression. La retenue a Ă©tĂ© vidĂ©e en et la ville de Verviers alimentĂ©e en eau Ă  partir du rĂ©servoir d'Eupen. La capacitĂ© de la retenue est de 26,5 millions de mètres cubes, pour une superficie de 130 hectares. Comme le barrage d'Eupen, il est utilisĂ© pour la production d'eau alimentaire.

Le barrage fut construit pour améliorer l’approvisionnement en eau de l'industrie lainière verviétoise[1] - [2]. L'industrie lainière d'Eupen, à l'époque prussienne et située en amont sur la Vesdre, utilisait en effet en premier de l'eau pure des rivières Vesdre, Soor et Helle.À la demande de la population, un réseau de distribution d'eau fut créé par la suite. Principalement en fonte et raccordé aux habitations par des canalisations en plomb, il entraîna un saturnisme de grande ampleur pendant plus d'un siècle, en raison de l'acidité de l'eau de la Gileppe, qui n'était pas traitée à la demande des industriels[1]. À la suite d'un conflit entre un groupe d'habitants et la ville de Verviers durant les années 1980, celle-ci finit par construire un double réseau et une station de traitement de l’eau à Stembert, qui entra en fonction en avril 1992[1].

À la suite de la sécheresse de l'été et de l'automne 2018, le volume d'eau de la retenue descend à 9 millions de m² (au lieu des potentiels 26,5 millions de m²), un niveau jamais atteint, et qui laisse apparaître en rive gauche la route qui faisait le tour de la retenue de l'époque du premier barrage[3]. Celle-ci a été dégagée et permet la randonnée.

Aspects techniques

Le Lion belgique du barrage en 2008

Deux tours de prise d'eau d'une hauteur de 75 mètres sont sises dans le lac Ă  proximitĂ© du barrage. Elles permettent un captage d'eau plus pure, Ă  distance des berges et surtout un captage Ă  des hauteurs diffĂ©rentes ce qui permet d'avoir accès Ă  la meilleure eau du moment.

La centrale hydro-Ă©lectrique rĂ©cupère l'Ă©nergie de la chute d'eau qu'il y a entre le point de captage et la vallĂ©e (42,9 m) avec un dĂ©bit moyen de 76 300 m3/jour (0,88 m3/s) soit un potentiel hydraulique de (370 kW) le dĂ©bit peut varier de 0,80 Ă  1,00 m3/s. Cette centrale est composĂ©e de deux turbines de 430 CV (321 kW) alimentant chacune un alternateur triphasĂ© fournissant l'Ă©nergie sous une tension de 6 000 volts. La production annuelle totale de la centrale est de 3 300 000 kWh.

Un Lion belgique monumental de 13,5 mètres de haut et d'un poids de 300 tonnes orne le barrage, fixant l'ancienne frontière prussienne, distante d'environ 5 kilomètres Ă  l'Ă©poque de la construction du barrage. Il est l'Ĺ“uvre de Antoine-FĂ©lix BourĂ©, et est taillĂ© dans des Ă©lĂ©ments de grès tendre de la vallĂ©e de la SĂ»re.

Particularités hydrographiques

En Gileppe supérieure, à peine quittée la zone fagnarde, le ruisseau reçoit les eaux du fossé Bouvy au lieu-dit « les Biolettes ». Creusé au XVIIIe siècle, du temps de la « querelle des eaux » avec Eupen, ce drain creusé avec autorisation impériale, permet de recueillir des eaux qui auraient dû alimenter le bassin de la Vesdre inférieure.

Le barrage reçoit Ă©galement l'eau de la Soor par le Tunnel de la Soor, creusĂ© de 1950 Ă  1953. Celui-ci permet ainsi d'ajouter aux 34,3 km2 du bassin versant de la Gileppe les 20,9 km2 de celui de la Soor. Un petit barrage de type gravitĂ©, peut ainsi dĂ©vier une partie du cours de la rivière pour alimenter le lac par un tunnel creusĂ© sous la crĂŞte sĂ©parant les deux bassins. Le tunnel lui-mĂŞme est long d'environ 2,5 kilomètres pour 2,30 mètres de diamètre, dĂ©bouchant sur le lac au lieu dit Trou Malbrouck[4].

Dans la culture

  • Dans un roman scientifique Ă  visĂ©e Ă©ducative, Ernest Candèze, mĂ©decin et entomologiste, raconte les aventures d’une population d’insectes fuyant la construction du barrage : La Gileppe, les infortunes d'une population d'insectes par le Dr Ernest Candèze ; dessins par C. Renard ; gravures par MĂ©aulle, Paris, J. Hetzel et Cie, 1897. 328 p.
  • On apercoit le barrage et la statue du lion dans la vidĂ©o de la chanson Kiki (2021) de Julien DorĂ©.

Galerie

  • Vue en contreplongĂ©e du barrage.
    Vue en contreplongée du barrage.
  • Le Lion belgique du barrage, vers 1910.
    Le Lion belgique du barrage, vers 1910.
  • L'ancienne route du barrage au niveau du trou Mabrouck (tunnel de la Soor), visible Ă  l'occasion d'un niveau bas du lac.
    L'ancienne route du barrage au niveau du trou Mabrouck (tunnel de la Soor), visible Ă  l'occasion d'un niveau bas du lac.
  • La tour panoramique.
    La tour panoramique.
  • Installations Ă  l'entrĂ©e du tunnel de la Soor.
    Installations à l'entrée du tunnel de la Soor.

Voir aussi

Bibliographie

  • Guide du Plateau des Hautes Fagnes, Robert Collard et Vladimir Bronowski, Éditions de l'Octogone, 1993 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Joseph De Clercq et Guy Pirotton, Le surhaussement du barrage de la Gileppe, in la revue bimestrielle La Technique des Travaux, septembre-.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. David Aubin, L' eau en partage : activation des règles dans les rivalités d'usages en Belgique et en Suisse, Peter Lang, , 247 p. (ISBN 978-90-5201-320-6, lire en ligne), p. 101
  2. François Xavier van Houtte, L'évolution de l'industrie textile en Belgique et dans le monde de 1800 à 1939, Institut de recherches économiques et sociales, (lire en ligne), p. 103
  3. Record Ă  la baisse pour La Gileppe et Eupen: les lacs comme vous ne les avez jamais vus - vedia.be - le
  4. Trou Malbrouck : 50° 34′ 50″ N, 6° 00′ 22″ E
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