La création du 11e Régiment de Dragons, un des quatorze vieux régiments de Louis XIV, remonte à 1674.
C'est le de cette année qu'il fut levé sous le nom de « Régiment de Prince » « Angoulême ». Dès sa constitution, il prend part à la campagne de Hollande et s'y distingue dans les Flandres en 1678. La guerre de la ligue d'Augsbourg (1688-1697) voit les Dragons du 11e Régiment charger avec succès ou se sacrifier avec héroïsme. C'est au cours de cette guerre qu'ils comptent dans leurs rangs Le Maréchal Duc de Villars.
Il est la propriété du Marquis de Saint-Sandoux. En 1788, il devient régiment d'Angoulême.
Créé en 1674, ce Régiment s’appellera tout d’abord, comme c’était l’usage alors, du nom de ses colonels successifs.
Le plus illustre d’entre eux, fut, en 1788, le Duc d’Ancqleme, neveu de Louis XVI. D’où le nom d’Angoulême Dragons que le Régiment porte jusqu’en 1791, date à laquelle, une loi de réorganisation de l’armée affecte à ce Corps le no 11 qu’il portera désormais.
- : Lieutenant-Colonel Vieillard ( Colonel en 1915)
Le , le Régiment est partagé en deux groupes :
Premier groupe : 1er et 2e escadrons : Lieutenant Colonel de Guinebaud du au
Deuxième groupe : 3e et 4e escadrons : Commandant de Thiollaz du au et Chef d'escadrons de Sèze du au
En 1919, le 11e régiment de dragons est reconstitué
1919 : Colonel Bourret
1921 : Colonel de Magy
1922 : Colonel Borre-Verrier
1923 : Colonel Portalis
Il est dissous en .
Le lieutenant-Colonel Revouy prend le commandement du Régiment à sa remise sur pied à la mobilisation en 1939. Le 11e Régiment de Dragons Portés est dissous à la fin de la Campagne de France en 1940.
Historique des garnisons, combats et batailles
Ancien Régime
Le Régiment s’illustre sur les Champs de bataille des Flandres, du Rhin, de Picardie :
combats de Monsen en 1678, de Carpi (Adige) en 1701, de Worms, de Heidnheim, d’Oudenaerde en 1708, de Denain en 1712, de Fribourg en 1713
Portrait du capitaine de Lormel, un officier du 11e dragons en 1914-1915.
Au déclenchement de la première guerre mondiale, le 11e régiment de dragons est en garnison à Belfort[4]. Il fait partie de la 11e brigade au sein de la 8e division de cavalerie.
Il appartient à la 8e division de cavalerie d' à .
1914
août : offensive en Alsace, combat à Mulhouse, à Hirtzbach où le régiment capture un escadron entier du 5e Chasseurs Allemands.
: Le régiment est déplacé par voie ferrée vers la Marne, il fait partie du groupe de cavalerie Conneau. Il est présent à Épernay.
: combat à Dormans puis à Montfaucon puis Viels-Maisons et Choisy
octobre : course à la mer, combats de Monchy-au-Bois, près d’Arras, en effectuant une attaque à pied, la lance à la main en guise de baïonnette : il éprouve là de grosses pertes.
1915
mai : secteur de l'Artois.
juin - septembre : secteur de Champagne.
1916
janvier - juillet : Champagne, secteur de la Main de Massiges.
dissolution du régiment. Le régiment fournit de nombreux cadres à l’Infanterie. Ensuite ses escadrons deviennent escadrons divisionnaires de Divisions d’Infanterie : ils se font remarquer par leur ardeur et leur habilité à réaliser des coups de main. Ils participent brillamment, en 1918, aux offensives finales.
1918
Bien que le régiment soit formellement dissout, les trois escadrons régimentaires sont regroupés le 29 décembre 1918 le temps d'une entrée dans Mulhouse[1],[5].
Entre-deux-guerres
Reconstitué en 1925, le 11e dragons tient garnison à Belfort puis est dissous en 1928[1].
Un escadron du 11e Chasseurs, en garnison à Vesoul, demeurera jusqu’au , l’unité de tradition du 11e Régiment de Dragons.
Seconde Guerre Mondiale
Reformé le à Saint-Germain-en-Laye, le 11e régiment de dragons portés est rattaché à la 2e brigade de dragons portés, destinée à renforcer le corps de cavalerie du général Prioux (formé des 1re et 2e DLM à l'époque). Le 11e RDP, constitué de deux bataillons à quatre escadrons, est pauvrement équipé et ses dragons sont initialement transportés dans des autocars de réquisition[6].
Début mai 1940, le 11e RDP, commandé par le colonel Renouy, est constitué comme suit[6],[7] :
1 escadron hors-rang ;
1er bataillon, commandé par le capitaine Laffargue :
1er escadron motocycliste, 2e et 3e escadrons de fusiliers (sur véhicules tout-terrain Laffly S20TL(it)), 4e escadron de mitrailleuses et d'engins (canons antichars de 25 et mortiers, également sur Laffly) et 13e escadron de chars légers ;
2e bataillon, commandé par le capitaine Brau et organisé comme le 1er :
5e escadron motocycliste, 6e et 7e escadrons de fusiliers, 8e escadron de mitrailleuses et d'engins et 14e escadron de chars légers ;
3e bataillon, commandé par le commandant Kientz :
9e escadron motocycliste, 10e et 11e escadrons de fusiliers, 12e escadron de mitrailleuses et d'engins et 15e escadron de chars légers.
Les escadrons de chars légers sont équipés de 23 chars Hotchkiss chacun[8], un escadron (le 14e, ancien 4e escadron du 1er régiment d'automitrailleuses) avec des H35 et les deux autres avec des H39[9]. Formés à Saumur début 1940[7], le 14e escadron rejoint le le régiment, et les deux autres le [9].
Avec sa division, le 11e RDP participe à la bataille de Hannut. Le 12 mai 1940, 1er bataillon, renforcé par les chars de la division, défend Crehen, Thisnes et Wansin face à la 4.Panzerdivision. Le 13 mai, la 3. Panzerdivision attaque le 2e bataillon à Maret, Orp-le-Petit et Orp-le-Grand, ainsi que le 1er bataillon (renforcé par le 6e GRCA) à Jandrain. Cette dernière localité est abandonnée à 18 h mais les Allemands ont encerclé les Français et font 400 prisonniers[10],[11], dont le capitaine Laffarque, commandant le bataillon. Le capitaine Pinta prend le commandant des rescapés du 1er bataillon[12]. Le 16 mai, les restes du 54e bataillon de mitrailleurs motorisés sont amalgamés au régiment[12]. Le 16 et le 17, le régiment couvre sur le canal Charleroi-Bruxelles le repli de l'infanterie française qui, après avoir stoppé les Allemands à Gembloux, doit recoller avec les unités françaises plus au sud[6]. Le 21 mai, le régiment combat au début de la bataille d'Arras en soutien des Britanniques. Le régiment protège la retraite de sa division vers Dunkerque puis embarque vers l'Angleterre[7].
Début juin 1940, le 11e RDP, toujours sous les ordres du colonel Renouy, est reconstitué avec un bataillon de 4 escadrons portés sur camions (GMC ACK, Laffly S20TL et Laffly V15T[13]) et un escadron moto. Il combat à nouveau les Allemands à partir du 14 juin[7]. Il est dissout après l'Armistice de 1940[1].
L'insigne du 11e RDP de 1939 représente les armoiries d'Angoulême, avec en chef un listel ANGOULEME DRAGONS et en pointe l'inscription 11e DRAGONS[14].
Étendard
Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[15] :
François Vauvillier, « Notre cavalerie mécanique à son apogée le 10 mai 1940 », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 75, , p. 47
François Vauvillier, Les automitrailleuses de reconnaissance, t. 2 : L'AMR 35 Renault : ses concurrentes et ses dérivés, Paris, Histoire & Collections, coll. « Les matériels de l'armée française », , 65 p. (ISBN2-915239-70-3), p. 63
Cédric Mas, « La Bataille de Hannut », Batailles & Blindés, Caraktère, no 41, , p. 48-59 (ISSN )
Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
« Le général Kientz est nommé gouverneur des Invalides », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )