Accueil🇫🇷Chercher

Mariage forcé

Le mariage forcé est le fait de marier une personne contre sa volonté. Il s'agit d'un mariage arrangé où la famille impose le mariage à un enfant. Ces mariages touchent principalement les filles, et aussi dans une moindre mesure les garçons, en Afrique du Nord (Maghreb), au Proche-Orient, en Afrique et dans certains pays d'Asie à cause des traditions et par intérêt économique.

Le Mariage forcé, gravure de 1682.

Histoire

Contre les pratiques héritées de l'Antiquité romaine et germanique, l'Église catholique au Moyen Âge en Europe tend à imposer le libre consentement des époux lors du mariage. C'est un aspect de la réforme grégorienne (XIe siècle) et du concile de Latran IV.

L'Organisation des Nations unies voit aujourd'hui le mariage forcé comme une atteinte aux droits de l'homme, puisqu'il viole le principe de liberté et d'autonomie des individus. La Convention supplémentaire relative à l'abolition de l'esclavage a été adoptée en 1956 par une conférence de plénipotentiaires, qui interdit le mariage sans droit de refuser d'une femme comme une des « pratiques analogues à l'esclavage »[1], et demande aussi une législation sur la nubilité si nécessaire pour sa prévention[2]. Les femmes en sont les victimes les plus communes mais les hommes sont aussi forcés de se marier au nom de la fierté familiale, du souhait des parents ou par obligation sociale comme le rappelle le magazine allemand Der Spiegel[3].

La lutte contre le mariage des enfants et le mariage précoce ou forcé fait l'objet d'une cible de l'Objectif de développement durable no 5 de l'ONU.

C'est encore un problème commun en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique. Dans certains pays, il s'accompagne de l'enlèvement de la future mariée, notamment au Kirghizistan : pratique d'Ala Kachuu.

Le mariage forcé doit être distingué du mariage arrangé ou du mariage de convenance appelé « mariage d'affaire » dans les Antilles notamment en Haïti. L'avantage attendu est une résidence légale permanente dans un pays, ou de l'argent.

Conséquences

Ces jeunes filles sont contraintes à des rapports sexuels et des grossesses forcées, des violences conjugales, des pertes d'autonomie et de liberté. Toutes ces offenses les conduisent à des dépressions nerveuses. Ces atteintes à l'intégrité et à la liberté engendrent le chantage affectif, parfois la séquestration et la déscolarisation.

De plus, les femmes qui manifestent leur désaccord se voient confisquer leurs papiers d'identité par leur famille ou leur conjoint. Elles se retrouvent donc en situation irrégulière. Elles peuvent aussi avoir des difficultés matérielles comme des problèmes de logement, des pertes d'emplois et l'arrêt de leurs études.

Ces femmes doivent gérer leur vie afin de préserver leur autonomie. Elles ont des problèmes financiers qui les maintiennent dans la précarité et la pauvreté. Les conséquences sur les enfants issus de ces mariages sont également non négligeables (conçus dans la violence, non désirés, souvent témoins de violences conjugales entre autres).

Lois et sanctions

En France

Le mariage forcé est interdit en France. L'article 146 du Code civil dispose qu'« il n'y a pas de mariage lorsqu'il n'y a point de consentement »[4]. L'article 180 du même code précise que ce consentement doit être libre[5].

Les violences exercĂ©es « contre une personne afin de la contraindre Ă  contracter un mariage ou Ă  conclure une union ou en raison de son refus de contracter ce mariage ou cette union » sont plus sĂ©vèrement rĂ©primĂ©es[6]. La notion juridique de violence a une acceptation large : l'article 222-14-3 prĂ©voit que « Les violences prĂ©vues par les dispositions de la prĂ©sente section sont rĂ©primĂ©es quelle que soit leur nature, y compris s'il s'agit de violences psychologiques »[7].

L'article 222-14-4 du Code pĂ©nal dispose que « le fait, dans le but de contraindre une personne Ă  contracter un mariage ou Ă  conclure une union Ă  l'Ă©tranger, d'user Ă  son Ă©gard de manĹ“uvres dolosives afin de la dĂ©terminer Ă  quitter le territoire de la RĂ©publique est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 â‚¬ d'amende »[8].

Les victimes du mariage forcé peuvent obtenir une ordonnance de protection du juge aux affaires familiales[9].

À l'égard de mineurs, l'article 144 du Code civil prévoit que « le mariage ne peut être contracté avant dix-huit ans révolus »[10]. Cependant, il y a des exceptions (article 145 : le procureur de la République peut accorder une dispense d'âge « pour des motifs graves » ; article 148[10] : le mariage des mineurs est soumis à l'autorisation des parents ou des aïeux, et à défaut du consentement des deux parents, le mariage peut être annulé[11]). Le procureur de la République ou un juge des enfants peut aider les mineurs.

L'annulation de mariage existe en cas d'absence de consentement (nullité absolue) ou de vice de consentement (nullité relative)[4] - [5] - [12] - [11].

En Suisse

En Suisse, la Loi fédérale concernant les mesures de lutte contre les mariages forcés[13] est entrée en vigueur le . Depuis cette date, les mariages ou les partenariats enregistrés conclus sous la contrainte ou si l’un des deux époux est mineur (la majorité en Suisse est à 18 ans) sont annulés d’office. Une personne qui userait de violence envers une personne ou en la menaçant d’un dommage sérieux, ou en l’entravant de quelque autre manière dans sa liberté d’action, l’obligeant à conclure un mariage, peut être punie d’une peine privative de liberté pouvant aller jusqu'à cinq ans, contre trois ans auparavant. Le code pénal prévoit de punir également les personnes ayant commis l’infraction à l’étranger. Les officiers d’état civil peuvent aussi porter plainte pénalement, en vertu d’une nouvelle disposition du code civil, s’ils constatent qu’un des époux a subi des pressions. En outre, le regroupement familial est impossible en cas de soupçon de mariage forcé[14] - [15].

Conseil de l'Europe

La Convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique interdit le mariage forcé en article 37 comme la violence contre les femmes.

Étendue du phénomène

Royaume-Uni

D'après Ruqaiyyah Waris Maqsood (en), beaucoup de mariages forcés au Royaume-Uni dans la communauté asiatique sont destinés à obtenir la nationalité britannique à un membre de la famille habitant le sous-continent indien envers lequel l'organisateur du mariage forcé a un sentiment d'obligation. De plus, d'après les sources de l'association ELELE, la quasi-totalité des jeunes Turcs (94 % pour les garçons et 94 % pour les filles) sont touchés par le mariage non consenti. Ils sont le plus souvent âgés de 18 à 19 ans.

En 2018, The Times révèle dans une enquête que des milliers de jeunes femmes sont mariées de force chaque année au Royaume-Uni puis violées afin de tomber enceinte et que leur partenaire sexuel obtienne un visa. Elles sont souvent envoyées en Inde, au Pakistan, aux Émirats arabes unis ou encore au Bangladesh et reviennent sur l'île britannique après avoir accouché, ce qui facilite l'obtention de papiers pour l'homme avec qui elles ont été mariées. Les craintes de représailles font que la plupart garde le silence. Les autorités restent inactives, de crainte d'être accusées de xénophobie[16].

France

En France, le Groupe de femmes pour l'abolition des mutilations sexuelles (GAMS) estime Ă  70 000 le nombre de jeunes filles menacĂ©es par le mariage forcĂ© en 2006 (sur 270 000 mariages par an, selon l'INSEE). Ce type de mariage est illĂ©gal mais peut avoir eu lieu soit en France, soit dans le pays d'origine[17]. Cette pratique est cependant plus difficile en France depuis la loi de qui porte la majoritĂ© nubile Ă  18 ans.

Ce nombre de 70 000 mariages forcĂ©s provient d'un rapport datant de 2003, de l'instance officielle le Haut Conseil Ă  l'intĂ©gration (HCI), prĂ©sidĂ© par Blandine Kriegel[18] - [19]. Voici un extrait du texte : « Selon les chiffres convergents rassemblĂ©s par les associations que le HCI a auditionnĂ©es, plus de 70 000 adolescentes seraient concernĂ©es par des mariages forcĂ©s en France. Le mariage forcĂ© est un mariage coutumier, dĂ©cidĂ© par la famille, Ă  la pubertĂ© ou mĂŞme avant, vers l’âge de 10 Ă  12 ans. Le mari, habituellement plus âgĂ©, est un homme choisi par la famille, dans la mĂŞme religion, la mĂŞme famille ou la mĂŞme ethnie. La fillette ou l’adolescente est alors soumise Ă  des rapports forcĂ©s qui ont lieu le plus souvent au domicile des parents, en fin de semaine : comme le Pr Henrion le souligne, « il s’agit ni plus ni moins d’un viol organisĂ© et prĂ©mĂ©ditĂ© ». »

Cette pratique se retrouve principalement dans les familles originaires de Turquie, du Maghreb, d'Afrique ou d'Asie[20] - [21].

Ce nombre est fortement contesté par la revue Pénombre, qui traque l’usage fantaisiste des chiffres par les médias et les responsables politiques[22].

Allemagne

En Allemagne, selon des statistiques de 2008, 3 443 personnes auraient demandĂ© de l'aide en raison de la menace d'un mariage forcĂ©. Selon une Ă©tude de 2011 destinĂ©e au Ministère allemand de la famille, 83 % des personnes qui ont demandĂ© de l'aide Ă©taient musulmanes et 9,5 % de religion yĂ©zidie du Kurdistan.

Suisse

La fondation Surgir estime en 2006 le nombre de personnes concernĂ©es par les mariages forcĂ©s Ă  17 000 en Suisse. La mĂ©thodologie utilisĂ©e pour obtenir cette estimation serait contestĂ©e[23].

Belgique

En Belgique, en 2008, 8 % des Marocaines vivant dans le pays, âgées de 17 à 24 ans, seraient soumises au mariage forcé[3].

États-Unis

Aux États-Unis, tous les états ne fixent pas de limite d'âge minimale pour se marier. Des militantes américaines telles que Sherry Johnson, elle-même forcée d'épouser son agresseur lorsqu'elle avait 11 ans, militent pour interdire sans condition les mariages de mineurs[24].

Religions

Dans le catholicisme

On lit dans une analyse du dĂ©cret de Gratien : « La libertĂ© est nĂ©cessaire pour la validitĂ© des contrats, et plus encore pour le mariage que pour tous les autres. C'est ce qui fait dire au pape Urbain II qu'il n'y a point de mariage sans un consentement libre des parties contractantes Â»[25].

Dans l'islam

Le mariage forcé est combattu par la plupart des écoles juridiques, car on ne doit en aucun cas créer une union vouée à l'échec dès le départ.

Régions du monde touchées

Le Maghreb, l'Afrique subsaharienne, la Macédoine, la Turquie, la Russie, la Thaïlande, l'Asie du Sud-Est et le sous-continent Indien sont touchés par les mariages forcés.

Maroc

En 2008 au Maroc, le cheikh Mohamed Ben Abderrahman Al Maghrawi, déclenche une polémique en déclarant qu'il est possible de marier des fillettes dès l’âge de neuf ans prenant pour exemple le prophète Mahomet[26].

MĂŞme, si le Code de la famille (Moudawana) a relevĂ© en 2004 l’âge minimum lĂ©gal du mariage de 15 Ă  18 ans, des dĂ©rogations existent : le juge de la famille peut ainsi autoriser le mariage d’un garçon ou d’une fille de moins de 18 ans si les parents ou le reprĂ©sentant lĂ©gal de l’enfant le demandent. Lorsque le juge donne son accord, sa dĂ©cision est irrĂ©vocable et l’épouse mineure n’a droit Ă  aucun recours[27]. Ainsi avec environ 25 000 dĂ©rogations lĂ©gales au code de la famille, et les unions « par ententes prononcĂ©es selon la coutume », plus de 41 669 adolescents ont Ă©tĂ© mariĂ©es avant 18 ans courant 2018 et 99 % des mineurs concernĂ©s Ă©tait des filles[28].

Soudan

Le cas de Noura Hussein, condamnĂ©e Ă  mort pour le meurtre de son mari six jours après un mariage forcĂ©, est devenu une cause cĂ©lèbre internationale. En appel, la peine a Ă©tĂ© commuĂ©e Ă  5 ans de prison ferme assortis d'un « prix du sang » de 337 000 livres soudanaises[29].

Égypte

En Égypte, des touristes sexuels en provenance des États arabes du golfe Persique peuvent s'engager dans des mariages éphémères avec des filles mineures en échange d'une somme d'argent[30]. Ces adolescentes sont vendues par leurs parents dans les zones rurales pauvres.

Afrique australe

En 2014, Human Rights Watch signale qu'« une fille sur deux au Malawi, en moyenne, est mariée avant son 18e anniversaire »[31] - [32]. Un mouvement se crée pour obtenir des évolutions législatives sur l'âge minimum de mariage. Une militante, Memory Banda, crée le Réseau pour l'autonomie des filles du Malawi (GENET ou Girls Empowerment Network) et les Let Girls Lead girls community groups dans le but de maintenir les filles à l'école et de les sensibiliser à leurs droits[33] - [34]. En Afrique du Sud, le ukuthwala est la pratique consistant à enlever des jeunes filles et à les forcer à se marier, souvent avec le consentement de leurs parents. Cette pratique se produit principalement dans les régions rurales d'Afrique du Sud, en particulier au Cap oriental et au KwaZulu-Natal[35] - [36].

Références

  1. Convention supplémentaire relative à l'abolition de l'esclavage, de la traite des esclaves et des institutions et pratiques analogues à l'esclavage, article 1 (c)
  2. Convention supplémentaire relative à l'abolition de l'esclavage, de la traite des esclaves et des institutions et pratiques analogues à l'esclavage, article 2
  3. Allemagne. Mariages forcés : les garçons aussi, Der Spiegel, 28 novembre 2008
  4. Art. 146 du Code civil
  5. Art. 180 du Code civil
  6. http://legifrance.gouv.fr/affichCode.do?idSectionTA=LEGISCTA000006181751&cidTexte=LEGITEXT000006070719
  7. Art. 222-14-3 du Code pénal
  8. Art. 222-14-4 du Code pénal
  9. Art. 515-13 du Code civil
  10. Art. 144 du Code civil
  11. Art. 184 du Code civil
  12. Art. 181 du Code civil
  13. Loi fédérale concernant les mesures de lutte contre les mariages forcés, Loi de la législation Suisse
  14. Des mesures plus sévères contre les mariages forcés dès l’été 2013, 27 mars 2013, communiqué du Conseil fédéral
  15. Le mariage forcé est désormais passible d'une peine de prison ferme en Suisse, Radio télévision suisse, 5 mars 2014
  16. « Royaume-Uni. Pourquoi les mariages forcĂ©s restent impunis Â», courrierinternational.com, 3 aoĂ»t 2018.
  17. « Les mariages forcés toujours aussi nombreux », Le Figaro, le 16 novembre 2006
  18. « Mariages forcĂ©s Â», Le Monde diplomatique, 13 fĂ©vrier 2007.
  19. Ministère de la justice français
  20. Le cauchemar des femmes forcées au mariage, lefigaro.fr, 30 novembre 2012
  21. Ces jeunes filles que l'on envoie au bled pour les marier de force l'été, madame.lefigaro.fr, 6 juillet 2015
  22. , Fabienne Vansteenkiste, « 70 000 mariages forcĂ©s par an ? », Revue PĂ©nombre, numĂ©ro 41 de dĂ©cembre 2005
  23. «Mes parents m’ont menacée de mort», swissinfo.ch, 17 juillet 2012.
  24. (en) Moni Basu, « Sherry Johnson was raped, pregnant and married by 11. Now she's fighting to end child marriage in America », sur cnn.com, (consulté le ).
  25. Louis d'Héricourt du Vatier, Desaint et Saillant, Les Loix ecclésiastiques de France dans leur ordre naturel et une analyse des livres du Droit canonique, conférez avec les usages de l'Église gallicane, édité chez P.G. Le Mercier ..., Desaint & Saillant ..., Jean-Thomas Herissant ..., Durand ..., Pierre-Alexandre Le Prieur, 1756, Paris, p. 782.
  26. Maroc : un cheikh autorise le mariage des filles de neuf ans, rue89.nouvelobs.com, 7 octobre 2008
  27. « Le mariage de filles mineures en hausse « de façon alarmante » au Maroc », sur Franceinfo, (consulté le )
  28. « Au Maroc, les mariages de mineures en hausse », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  29. (en) Nima Elbagir et Angela Dewan, « Sudan commutes death sentence for teen who killed rapist husband », sur CNN, (consulté le )
  30. Underage Girls Are Egypt’s Summer Rentals
  31. « Malawi: End Widespread Child Marriage - Human Rights Watch », sur hrw.org
  32. (en-US) Pat Mitchell, « TEDWomen Update: Memory Banda and a warrior's cry against child marriage », sur Huffington Post, (consulté le )
  33. (en) « Memory Banda | Speakers », sur Oslo Freedom Forum (consulté le )
  34. « Skoll | Memory Banda », sur skoll.org (consulté le )
  35. (en) « Traditional practices may be harmful : Xingwana »,
  36. (en) Sarah Condit, « Child Marriage : Ukuthwala in South Africa », sur Genderacrossborders.com,

Voir aussi

Bibliographie

  • Muhammad Diakho, Le mariage forcĂ© en Islam : des origines coutumières et ancestrales, Ă©ditions al-Bouraq, 2006.
  • GĂ©rard Neyrand, Abdelhafid Hammouche, Sarah Mekboul, Les Mariages forcĂ©s : Conflits culturels et rĂ©ponses sociales, La DĂ©couverte, 2008.
  • Voix de femmes : Quel choix face Ă  un mariage forcĂ© ?, In Livro Veritas, 2008.
  • Fatou Diouf et Charles-Arnaud Ghosn, Le Scandale des mariages forcĂ©s, Ă©ditions du Rocher, 2009.
  • Le Peintre d'enseignes (The Painter of Signs), roman de R. K. Narayan (1976) qui traite du mariage forcĂ© en Inde.
  • Sylvie Joye, La femme ravie. Le mariage par rapt dans les sociĂ©tĂ©s occidentales du Haut Moyen Ă‚ge, Turnhout, Brepols, 2012.

TĂ©moignages

  • Zohra K., Jamais soumise, Édition Ring, 226 pages, 2014
  • Khady Koita, MutilĂ©e, Oh Editions, 2006

Photographies

Filmographie

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.