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Littérature mexicaine

La littérature mexicaine est l'une des plus prolifiques et influentes littératures de langue espagnole au même titre que les littératures espagnole, argentine et cubaine. Elle a nourri et nourrit encore des auteurs internationalement reconnus comme Juan Rulfo, Octavio Paz, Carlos Fuentes, Amado Nervo et plusieurs autres.

Intérieur de la Bibliothèque Vasconcelos à Mexico.
Codex Telleriano-Remensis (f. 08v), aztèque
Codex de Dresde (p. 9), maya

Histoire

La littérature mexicaine trouve ses racines dans les littératures autochtones d'Amérique centrale. Cependant, avec l'arrivée des espagnols, il y eut un processus d'hybridation appelée métissage, qui a ensuite cédé la place à une ère de créolisation de la littérature produite en Nouvelle-Espagne. Ce phénomène est évident dans l'incorporation de nombreux termes utilisés couramment dans la langue locale commune du peuple dans le Mexique colonial, ainsi que quelques-uns des sujets abordés dans les œuvres de la période, qui reflètent les couleurs locales. Durant cette période, la Nouvelle-Espagne abritait en son sein des écrivains baroques comme Bernardo de Balbuena, Carlos de Sigüenza y Góngora, Juan Ruiz de Alarcón y Mendoza et Sœur Juana Inés de la Cruz.

Littérature précolombienne

Les Mayas disposaient apparemment de chroniques en écriture hiéroglyphique qui relataient l'histoire de ce peuple déjà sur le déclin. La plus grande partie de la littérature maya et des écrits en images a été détruite par l'Inquisition espagnole sous Diego de Landa. Aujourd'hui, ce sont surtout le Popol Vuh (Livre du Conseil) et le Chilam Balam, qui n'ont été écrits en caractères latins qu'à l'époque de la colonisation espagnole, à partir du XVIe siècle, dans les langues des Quiché au Guatemala et des Maya du Yucatán, qui nous renseignent sur la mythologie et l'histoire des Mayas. Elles contiennent également des éléments provenant de sources européennes. La littérature maya comprend également des drames et des chants de danse expressifs, transmis en quiché.

Pour différents textes transmis dans la langue classique des Aztèques, le nahuatl, il n'est pas clair dans quelle mesure l'adaptation par les missionnaires a altéré le caractère original et s'ils portaient à l'origine le caractère d'épopées (héroïques) ou de sagas écrites dans un style métrique. Les Annales de Tlatelolco (une chronique transmise sous forme de manuscrit datant de 1558) et la Crónica Mexicayotl en font partie[1]. Parmi les chants et la poésie (cuicatl), on distingue entre autres les hymnes aux dieux, les chants guerriers ou les chants de printemps. La prose traditionnelle comprend les huehuetlatolli (discours et exhortations des anciens) ainsi que les teotlatolli (histoires des dieux) et les itolloca (chroniques). La poésie atteint son apogée dans les chants du roi poète chichimèque Nezahualcoyotl, transmis oralement et transcrits en nahuatl par des Espagnols. Ce n'est qu'au 20e siècle que les auteurs modernes se sont à nouveau inspirés de l'héritage aztèque[2].

16e siècle

Les Archives générales de la nation (Mexique) préservent de remarquables archives civiles, militaires, religieuses, en espagnol pour la plupart, de la colonisation espagnole de l'Amérique.

Dès 1524, ceux que l'on a appelé Les Douze Apôtres du Mexique sont des Franciscains espagnols accompagnant le conquistador Cortes et chargés de christianiser les populations indigènes, de former convertis, traducteurs et convertisseurs (et de surveiller la conformité au christianisme catholique des pratiques des Européens sur place). Certains (Juan de Zumárraga en 1530 à Mexico-Tenochtitlan[3], Diego de Landa à Maní (Yucatan) en 1562), dans leur volonté de favoriser l'évangélisation iront jusqu'à détruire de manière dommageable pour l'histoire quantité de textes sacrés indigènes lors d'autodafé (Auto de fe de Maní (es) le ). Le résultat est qu'il reste aujourd'hui que peu d'originaux de ces textes, si ce n'est ce que quelques lettrés indigènes, prêtres et scribes réussirent à sauver ou à reconstituer et que l'on connait sous la forme de Codex ou de Relations.

Une partie des textes des religieux catholiques espagnols sont écrits en latin. Parmi les auteurs et textes remarquables :

En 1539, l'imprimeur Juan Pablos (en) (Giovanni Paoli, 1500c-1560, originaire de Brescia) publie le premier livre des Amériques, dans la première imprimerie du Nouveau Monde. Il est suivi par Pedro Ocharte (es) (né à Rouen) et Antonio de Espinosa.

17e siècle

18e siècle

  • Diego José Abad y García (1727-1779), théologien, poète
  • Francisco Javier Alegre (en) (1729-1788), jésuite, théologien, philosophe, géographe, historien
  • Francisco Javier Clavijero (1731-1787), jésuite, enseignant, historien, Histoire ancienne du Mexique (1780)
  • Rafael Landívar (1731-1793), jésuite guatémaltèque, poète national, Rusticatio mexicana (1781)
  • José Mariano Beristáin y Souza (es) (1756-1817), bibliographe, Biblioteca Hispano-Americana Septentrional (1816-1821)
  • Servando Teresa de Mier (es) (1765-1827), dominicain, philosophe politique
  • José Joaquín Fernández de Lizardi (1776-1827), le Penseur mexicain, journaliste, romancier, El Periquillo Sarniento (es) (1816)

19e siècle

Vers la fin de la période coloniale, émergent des figures comme celle de José Joaquín Fernández de Lizardi, dont le travail est considéré comme emblématique du picaresque mexicain. En raison de l'instabilité politique du XIXe siècle, le Mexique, déjà une nation indépendante, connaît une raréfaction notable de ses créations artistiques non seulement dans sa littérature, mais aussi dans les autres arts.

Durant la seconde moitié du XIXe siècle, la littérature mexicaine trouve un nouvel souffle avec des œuvres telles que Los Mexicanos Pintados Por sí mismos, un livre qui donne une idée approximative de la façon dont les intellectuels de l'époque voient leurs contemporains. Vers la fin du siècle, les écrivains mexicains adoptent les tendances communes de la période. Deux poètes modernistes se démarquent, Amado Nervo et Manuel Gutiérrez Nájera.

20e siècle

Les débuts de la Révolution mexicaine ont favorisé la croissance du genre journalistique. Une fois la guerre civile terminée, le thème de la Révolution apparaît comme central dans les romans, contes et pièces théâtrales chez des écrivains comme Mariano Azuela et Rodolfo Usigli. Cette tendance a anticipé la floraison d'une littérature nationale qui a pris forme dans les œuvres d'écrivains tels que Rosario Castellanos et Juan Rulfo. Il est également apparu sur la scène une littérature indigène, qui visait à dépeindre la vie et la pensée des peuples autochtones du Mexique bien que, paradoxalement, aucun des auteurs de ce mouvement ne soit autochtone. Parmi eux s'illustrèrent Ricardo Pozas et Francisco Rojas Gonzalez.

Il existe des mouvements littéraires moins connus tels que l'Estridentismo[4], avec des figures comme celles de Arqueles Vela et Manuel Maples Arce. Les Contemporáneos sont un autre mouvement moins connu représenté par des écrivains tels que Salvador Novo, Xavier Villaurrutia, José Gorostiza, Gilberto Owen et Bernardo Ortiz de Montellano[5]. Vers la fin du XXe siècle la littérature mexicaine s'est diversifiée dans ses thèmes, ses styles et ses genres. En 1990, Octavio Paz est devenu le premier mexicain à remporter le Prix Nobel de littérature[6].

Principaux écrivains

  • Écrivains mexicains par genre
  • Escritores de México (es) (siècle, genre, province, ville, langue...)
  • Liste alphabétique d'écrivains mexicains (de)

1400

1700

1800

  • Académie de Letrán (es) (principalement en 1836-1856)
  • Luis G. Inclán (es) (1815-1875), romancier
  • Ignacio Ramírez (1818-1879), journaliste, poète, avocat, romancier, Le Nécromancien (el Nigromante)
  • Guillermo Prieto (es) (1818-1897), romancier, poète, journaliste
  • José Tomás de Cuéllar (es) (1830-1894), journaliste, romancier
  • Ignacio Manuel Altamirano (1834-1893), journaliste, enseignant, romancier, poète
  • José Rosas Moreno (en) (1838-1883), poète, fabuliste
  • Manuel Acuña (1849-1873), poète
  • Juan de Dios Peza (es) (1852-1910), poète
  • Rafael Delgado (écrivain) (es) (1853-1914), poète, romancier
  • Salvador Díaz Mirón (es) (1853-1928), poète, journaliste
  • Emilio Rabasa (es) (1856-1930), avocat, journaliste, poète
  • Manuel Gutiérrez Nájera (es) (1858c-1895), chirurgien, poète
  • Manuel José Othón (es) (1858-1906), poète, dramaturge
  • Luis Gonzaga Urbina (es) (1864-1934), poète, journaliste
  • Federico Gamboa (es) (1864-1939), diplomate, journaliste, romancier, dramaturge
  • Ángel del Campo Valle (es) (1868-1908), journaliste, romancier
  • Amado Nervo (1870-1919), poète
  • Enrique González Martínez (es) (1871-1952), médecin, diplomate, poète, éditorialiste
  • Mariano Azuela (1873-1952), médecin, dramaturge, nouvelliste
  • Alfonso Reyes Ochoa (1889-1959), journaliste, poète, romancier, philosophe
  • B. Traven (1882-1969), journaliste, romancier
  • Carlos Pellicer Cámara (es) (1897-1977), poète, muséographe

1900

  • Mikeas Sánchez (1980-), poète mexicaine et amérindienne.
  • Horacio Lozano Warpola (1982-)[7]
  • Gerardo Arana (es) (1987–2012)

Groupes et mouvements

  • Costumbrismo (1820-1860)
  • Los Contemporáneos (es) (1909-1926)
  • Stridentisme (1921-1927)
  • Roman révolutionnaire mexicain (es) (1916-1930)
  • Littérature de la Onda (es) (années 1960)
  • Génération inexistante (es) (années 1970)
  • Infraréalisme (1975-)
  • Génération du crack (es) (années 1990)
  • Littérature narco (es)
  • Science-fiction mexicaine (es)
  • Littérature LGBT mexicaine (es)

Œuvres

  • Œuvres littéraires mexicaines, Obras literarias de México (es)
  • Romans mexicains
  • Pièces de théâtre mexicaines (es)
  • Encyclopédies mexicaines (en)

Institutions

  • Archives générales de la nation (Mexique) (AGN, 1790)
  • Académie mexicaine de la langue (1875)
  • Institut national des Beaux-Arts et de Littérature (es) (INBAL, 1947)
  • Académies littéraires mexicaines : Sociétés littéraires du Mexique (es)
  • Prix littéraires au Mexique (4), Premios literarios de México (es) (25)
    • Premio Bellas Artes de Narrativa Colima para Obra Publicada, Premio Internacional Alfonso Reyes, Premio Juan de Mairena
    • Premio Nacional de Literatura José Fuentes Mares, Premio Nacional de novela negra: Una vuelta de tuerca
    • Premio Nacional Malinalli, Premio Tusquets de Novela
  • Revues littéraires mexicaines :
    • El Hijo Pródigo, El Renacimiento, Estaciones, Este País
    • Horizonte (revista estridentista), Irradiador (revista de vanguardia), La falange (revista), Letras Libres
    • Nueva Revista de Filología Hispánica, Radiador Magazine, Revista Azul, Ulises (revista), Vuelta (revista)
  • Fundación para las Letras Mexicanas (es)
  • Foire Internationale du Livre de Guadalajara (es) (FIL, 1987)
  • Encyclopédie de la Littérature au Mexique (es) (ELEM, 2012)

Littératures indigènes

Hvei tlamahvçoltica amonexiti, 1649, nahuatl
Canek, Ah Kaan Ek, Seibal, Petén (Guatemala), stèle 11, maya

en nahuatl

La renaissance du nahuatl[9] se fait autour de trois personnages : Agustin Hunt y Cortès[10], qui fonde en 1823 à Tezcoco la première Académie nahuatl ; Faustino Chimalpopoca(tl) Galicia (en) (?-1877) ; Jacobo Mariano Rojas y Villaseca (1893).

Parmi les linguistes et anthropologues contemporains :

en maya

Notes et références

  1. (en) Ronald A. Barnett, « Mesoamerican epic poetry and saga: A survey », Mex Connect, (lire en ligne)
  2. (de) Michael Rössner (dir.), Lateinamerikanische Literaturgeschichte, Stuttgart/Weimar, Zweite Erweiterte Auflage,
  3. Fernando Báez, Histoire universelle de la destruction des livres : des tablettes sumériennes à la guerre d'Irak, Paris, Fayard, , 527 p. (ISBN 978-2-213-63484-5 et 221363484X, OCLC 277232195, lire en ligne), p. 176
  4. (es) Luis Mario Schneider, El Estridentismo. México, 1921-1927, Instituto de Investigaciones Estéticas, Universidad Nacional Autónoma de México,
  5. J.M.G. Le Clézio, « Mexique, la magie de la mémoire », Le Monde, (lire en ligne)
  6. « Octavio Paz prix Nobel de littérature 1990. Un grand Mexicain cosmopolite », Le Monde, (lire en ligne)
  7. (en) « Buen viaje Maquinista de Pájaros », sur unam.mx (consulté le ).
  8. (es) « Instituto Nacional de Lenguas Indígenas », sur inali.gob.mx (consulté le ).
  9. (en) « Number 9 », sur The Nahua Newsletter, (consulté le ).
  10. Henri Cordier, « Le Congrès du Mexico », Journal de la Société des américanistes, vol. 1, no 2, , p. 81-88 (DOI 10.3406/jsa.1896.3306, lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

  • Philippe Ollé-Laprune, Cent ans de littérature mexicaine, éditions de la Différence, Paris, 2007, 847 p. (ISBN 978-2-7291-1657-6)
  • (es) Armando Pereira (dir.),Diccionario de literatura mexicana : siglo XX, Universidad Nacional Autonoma de México, Instituto de Investigaciones Filológicas, Editores Coyoacán, 2004, 530 p. (ISBN 970-32-1760-5)

Articles connexes

Liens externes

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