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Antonio Valeriano

Antonio Valeriano (v. 1521–1605) Ă©tait un colon mexicain, Ă©rudit nahuatl et homme politique. Il collabora avec Bernardino de SahagĂșn Ă  la crĂ©ation du Codex de Florence : « l'Histoire gĂ©nĂ©rale des choses de la Nouvelle-Espagne » en douze volumes[1]. Il fut gouverneur de sa ville, Azcapotzalco, puis de Tenochtitlan, dans la colonie espagnole de la Nouvelle-Espagne.

Antonio Valeriano
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Glyphe d'Antonio Valeriano dans le Codex Aubin
Naissance vers 1524
DĂ©cĂšs
Mexico
Nationalité Espagnole
Activité principale

gouverneur de Azcapotzalco (1565-?)

gouverneur de Tenochtitlan (1573-1579)
Autres activités
auteur d'ouvrages en nahuatl
Conjoint
Isabel Huanitzin
Descendants
Antonio Valeriano dit « le jeune » (en) (petit-fils)

Il est connu comme Ă©tant l'auteur du Nican mopohua relatant les apparitions de la Vierge Ă  Mexico en 1531 Ă  l'Indien Juan Diego Cuauhtlatoatzin.

Biographie

Naissance

Antonio Valeriano est nĂ© vers 1524 Ă  Azcapotzalco. Sa date de naissance exacte est inconnue. Elle est obtenue par calcul Ă  travers diffĂ©rents Ă©lĂ©ments biographiques. Mais le rĂ©sultat obtenu est incertain car il dĂ©pend de la combinaison de diverses probabilitĂ©s quant au moment et Ă  l’ñge auxquels Valeriano a commencĂ© ses Ă©tudes au CollĂšge de Santa Cruz de Tlatelolco (en) et Ă  son Ăąge probable au dĂ©but de sa carriĂšre politique. Karttunen (en) positionne sa date de naissance « au dĂ©but des annĂ©es 1530 »[2], d'autres historiens l'ont mise dans les annĂ©es 1520, par exemple Miguel LeĂłn-Portilla donne une fourchette de 1522-1526[3]. Rodrigo MartĂ­nez Baracs suggĂšre « 1524? »[4].

Étudiant et universitaire

Antonio de Valeriano intĂšgre le Colegio de Santa Cruz de Tlatelolco (en) (Ă  Mexico), et il est considĂ©rĂ© comme « l'Ă©lĂšve le plus accompli du collĂšge ». Comme pour les autres Ă©lĂšves du collĂšge, Valeriano a appris l’écriture en nahuatl, en espagnol et en latin. Bernardino de SahagĂșn a dĂ©signĂ© Valeriano comme « l'un de mes collaborateurs ... un collĂ©gien expert en grammaire. Le principal et le plus connu d'entre eux Ă©tait Antonio de Valeriano d'Atzcapoltzalco »[5]. Il a Ă©galement Ă©tĂ© fĂ©licitĂ© par le franciscain Fra Juan Bautista, qui a prĂ©servĂ© la derniĂšre lettre que Valeriano lui a Ă©crite en latin. Valeriano y dit que « mes mains tremblent, mes yeux sont troublĂ©s et mes oreilles sont fermĂ©es » (manus namque vacillant, oculi calignant, et aures occlusae) et il signe la lettre en disant « Votre trĂšs aimant, mais indigne, Antonius Valerianus » (Tui amantissimus etsi indignus. Antonius Valerianus)[6].

Valeriano, ainsi que d’autres Ă©lĂšves et anciens Ă©lĂšves du colegio, ont apportĂ© leur collaboration aux franciscains pour la rĂ©daction de textes religieux, de dictionnaires et d’autres textes tels que le Codex de Florence, ouvrage en douze volumes de « l'Histoire gĂ©nĂ©rale des choses de la Nouvelle-Espagne »[7].

Mariage

Il Ă©pouse Isabel Huanitzin, descendante de la lignĂ©e royale aztĂšque et sƓur de l'historien Fernando Alvarado TezozĂłmoc[8]. Il a eu des enfants, car en 1620 son petit-fils, Antonio Valeriano dit « le jeune » (en), devient Ă  son tour gouverneur de Tenochtitlan.

Gouverneur

De 1573 Ă  1599, Valeriano fut gouverneur de la partie indigĂšne de Mexico-Tenochtitlan, Ă©quivalent Ă  l'actuel Azcapotzalco. Lors de son entrĂ©e en fonction en 1573, la population autochtone rĂ©sidant dans la ville Ă©tait toujours plus nombreuse que la population d’Espagnols, de mĂ©tis ou de Noirs[9].

Il meurt en 1605 et il est enterré dans le couvent des franciscains de Mexico.

Le Nican mopohua

Copie (datée de 1556) du Nican mopohua, conservée à la bibliothÚque de New-York.

La question de la paternitĂ© par Valeriano du texte en nahuatl connu sous le nom de Nican mopohua est devenue un sujet de controverse dans le long dĂ©bat sur l'historicitĂ© des apparitions de la Vierge Marie (sous le titre Notre-Dame de Guadalupe) Ă  Juan Diego en 1531. Le Nican mopohua a Ă©tĂ© publiĂ© en 1649 par Luis Lasso de la Vega dans une publication de textes composites connus par les premiers mots de l'ouvrage : Huei tlamahuiçoltica. Dans la prĂ©face, l'auteur (Luis de la Vega), dĂ©clarant ĂȘtre l'auteur intĂ©gral de l'ouvrage (et donc du Nican Mopohua). L'attribution du Nican Mopohua Ă  Valeriano (faite de longue date), est basĂ©e sur une tradition remontant aux Informations juridiques de 1666 (en) et aux affirmations de Luis Becerra Tanco puis de Don Carlos de SigĂŒenza y GĂłngora quant Ă  la paternitĂ© de Valeriano et Ă  sa connaissance des manuscrits (en nahuatl) qu'il a rĂ©digĂ©s[10].

Certains ont suggĂ©rĂ© que son contenu Ă©tait incompatible avec une personne (telle que Valeriano) qui entretenait des liens Ă©troits avec les franciscains[11], et d’autres ont suggĂ©rĂ© que le Huei tlamahuiçoltica soit un travail unitaire qui (malgrĂ© les objections considĂ©rables suscitĂ©es contre une telle possibilitĂ©) aurait Ă©tĂ© Ă©crit par de la Vega, avec l'aide d'un collaborateur[12]. NĂ©anmoins, le consensus gĂ©nĂ©ral parmi les Ă©rudits mexicains (ecclĂ©siastiques et laĂŻcs) reste que Valeriano est bien l'auteur du Nican mopohua[13] - [14] - [15].

Sources

Notes et références

  1. (en) Robert Ricard, The Spiritual Conquest of Mexico : An Essay on the Apostolate and the Evangelizing Methods of the Mendicant Orders in New Spain, 1523-1572, Berkeley, University of California Press, , 423 p. (ISBN 978-0-520-02760-2, présentation en ligne), p. 42,223. Publication originale en Français en 1933, traduit par Lesley Byrd Simpson.
  2. (es) Frances Karttunen, « From Court Yard to the Seat of Government: The Career of Antonio Valeriano, Nahua Colleague of Bernardino de SahagĂșn », Amerindia, nos 19/20,‎ , p. 114.
  3. Voir la revue de Tonantzin-Guadalupe d'Eduardo Matos Moctezuma : (es) Patrick Johansson, « RESEÑAS BIBLIOGRÁFICAS », Tonantzin-Guadalupe, vol. 33,‎ , p. 359-374 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  4. Voir (es) Rodrigo MartĂ­nez Baracs, « De Tepeaquilla a Tepeaca, 1528-1555 », Andes, vol. 17,‎ , p. 370 (ou 24 du PDF) (lire en ligne, consultĂ© le )
  5. Ricard 1966, p. 42.
  6. Citations latines et traductions tirées de Ricard 1966, p. 223.
  7. Ricard 1966, p. 223-224.
  8. (es) MarĂ­a Castañeda de la Paz, « Historia de una casa real. Origen y ocaso del linaje gobernante en MĂ©xico-Tenochtitlan », Nuevo Mundo/Mundos Nuevos,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  9. (es) BĂĄrbara E. Mundy, « La fuente del tianguis de San Juan de MĂ©xico-Tenochtitlan y el segundo acueducto de Chapultepec », BoletĂ­n de Monumentos HistĂłricos, no 32,‎ , p. 11 (ISSN 0188-4638, lire en ligne, consultĂ© le ).
  10. (en) D. A. Brading, Mexican Phoenix : Our Lady of Guadalupe: Image and Tradition Across Five Centuries, Cambridge, Cambridge University Press, , 464 p. (ISBN 978-0-521-53160-3, OCLC 44868981), p. 117-118.
  11. (es) Frances Karttunen, « From Court Yard to the Seat of Government: The Career of Antonio Valeriano, Nahua Colleague of Bernardino de SahagĂșn », Amerindia, nos 19/20,‎ , p. 118 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  12. (en) Lisa Sousa, Stafford Poole et James Lockhart, The Story of Guadalupe : Luis Laso De La Vega's Huei Tlamahuicoltica of 1649, Stanford University Press, , 160 p. (ISBN 978-0-8047-3482-0, OCLC 39455844), p. 8, 17-18, 46-47.
  13. (en) Burrus S. J. et Ernest J., The Oldest Copy of the Nican Mopohua : Cara Studies in Popular Devotion, Washington D.C., Center for Applied Research in the Apostolate (Georgetown University), coll. « Guadalupan Studies », (OCLC 9593292).
  14. (es) Edmundo O'Gorman, Luz en el origen de la imagen y culto de Nuestra Señora de Guadalupe en el Tepeyac, Mexico, Universidad Nacional Autónoma de México, , 310 p. (ISBN 978-968-83-7870-0).
  15. (es) Miguel LeĂłn-Portilla, Tonantzin Guadalupe : pensamiento nĂĄhuatl y mensaje cristiano en el "Nican mopohua", Mexico, El Colegio Nacional: Fondo de Cultura EconĂłmica, , 202 p. (ISBN 978-968-16-6209-7, BNF 39124747).

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • (en) Robert Ricard, The Spiritual Conquest of Mexico : An Essay on the Apostolate and the Evangelizing Methods of the Mendicant Orders in New Spain, 1523-1572, Berkeley, University of California Press, , 423 p. (ISBN 978-0-520-02760-2, prĂ©sentation en ligne). Publication originale en Français en 1933, traduit par Lesley Byrd Simpson.
  • (es) BĂĄrbara E. Mundy, « La fuente del tianguis de San Juan de MĂ©xico-Tenochtitlan y el segundo acueducto de Chapultepec », BoletĂ­n de Monumentos HistĂłricos, no 32,‎ , p. 9-25 (ISSN 0188-4638, lire en ligne, consultĂ© le ).
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