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Fernando Alvarado Tezozómoc

Fernando ou Hernando (de) Alvarado Tezozómoc (vers 1525-1530 - après 1609) était un chroniqueur indigène mexicain. Il était l'arrière-petit-fils de l'empereur aztèque Axayacatl par son père et le petit-fils de Moctezuma II par sa mère.

Biographie

Les quelques renseignements sur sa vie proviennent principalement de sa propre œuvre. On se perd en conjectures sur sa date de naissance[1]. Fils de Diego Huanitzin, seigneur de Hecatepec, il fit sans doute des études au collège de Santa Cruz de Tlatelolco. Il fut l'interprète officiel de l'Audience royale de Mexico.

Publications

Il est l'auteur d'une Crónica mexicana en espagnol en 1598 et d'une Crónica mexicayotl en nahuatl en 1609.

Crónica mexicana

La Crónica mexicana comporte 110 chapitres divisés en trois sections : la première traite des origines des Mexica, de leur migration et des origines de Tenochtitlán; la seconde des débuts de l'histoire de la ville et de la guerre contre Azcapotzalco; la troisième est une chronique des conquêtes aztèques. Comme Diego Durán, Tezozómoc s'inspire d'un ouvrage perdu, appelé Chronique X par Robert Barlow.

Généalogie

Huehue Tezozomoctli
Chimalpilli I
Roi d’Ecatepec
Axayacatl
Roi de Tenochtitlan
Matlaccoatzin
Roi d’Ecatepec
Tezozomoctli Acolnahuacatl
Tlacuilolxochtzin
Moctezuma II
Roi de Tenochtitlan
Tlapalizquixochtzin
Roi d’Ecatepec
Don Diego de Alvarado Huanitzin
Roi de Ecatepec et Tenochtitlan
Doña Francisca de Moctezuma
Don Hernando de Alvarado
Tezozomoc

Syncrétisme

Tezozómoc est le produit du métissage culturel qui s'opère dans l'Amérique espagnole du XVIe siècle : comme la plupart des aristocrates aztèques, il a embrassé la religion chrétienne et collaboré avec l'administration coloniale. À la fin du siècle, l'influence de l'aristocratie indigène décline et Tezozómoc éprouve le besoin de réaffirmer la grandeur de ses ancêtres :

«Jamais ne se perdra, jamais ne s'oubliera ce qu'ils vinrent faire, ce qui est écrit dans le livre peint, leur renom, leur mémoire, leur histoire. ainsi dans le futur jamais son histoire ne périra, jamais elle ne s'oubliera. Nous leurs fils, leurs petits-fils, leurs frères, leurs arrière-petits-fils, leurs arrière-arrière-petits-fils, leurs descendants, nous qui avons leur sang et leur couleur, nous la garderons toujours. Maintenant nous allons le dire, nous allons le communiquer à ceux qui naîtront, les fils des Mexicains, les fils de Tenochcas[2]. Vous Mexicains, vous apprendrez comment naquit la grande ville de Mexico Tenochtitlan, la grande ville renommée, celle qui est au milieu de l'eau, au milieu des joncs, au milieu des roseaux, là où nous vivons, sommes nés[3].» (Crónica mexicayotl[4])

Notes et références

  1. Sylvie Peperstraete, La Chronique X: reconstitution et analyse d'une source perdue fondamentale sur la civilisation aztèque d'après l'Historia de las Indias de Nueva España de D. Durán (1581) et la Crónica mexicana de F. A. Tezozomoc (ca 1598), Oxford, Archaeopress, 2007, P. 37
  2. habitants de Tenochtitlán
  3. Cité dans : J.R. Romero Galván, Renommée et mémoire dans la création d'une identité indigène : le cas de la Nouvelle Espagne au début du XVIIe siècle, in Mémoires et subjectivité, XIVe-XVIIe siècle, l'entrelacement de Memoria, Fama et Historia, (dir. Dominique de Courcelles), Paris, école des chartes, 2006, p. 74
  4. «Mexicayotl» signifie «mexicanité» en nahuatl
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