Mikeas Sánchez
Mikeas Sánchez née à proximité de Chapultenango, au Chiapas, en 1980, est une poète, enseignante, conteuse, traductrice et animatrice de radio mexicaine d'origine zoque.
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Biographie
Elle est nĂ©e en 1980 Ă TujsĂĽbajk (RĂo de agua verde), Ă proximitĂ© de Chapultenango, au Chiapas, Mexique, au sein d’une fratrie de 10 frères et sĹ“urs. Sa mère ne parle pas espagnol, mais aime lui raconter des histoires en langue zoque. Son grand-père est un mĂ©decin traditionnel, qui, pour guĂ©rir les personnes qui le sollicitaient s’exprimait en zoque. « Mes grands oncles et tantes Ă©taient Ă©galement des mĂ©decins et des danseurs traditionnels ; c'Ă©taient des hommes de grand savoir qui s'Ă©taient tenus Ă©loignĂ©s du christianisme pour prĂ©server les traditions orales, la musique, la danse et les anciennes prières avec lesquelles ils guĂ©rissaient », explique-t-elle[1]. Elle est titulaire d'un diplĂ´me en sciences de l'Ă©ducation de l'Universidad Juárez AutĂłnoma de Tabasco[1] - [2].
Elle publie des poésies et des récits en langue zoque dans diverses revues et magazines. Elle reçoit plusieurs bourses et prix[3], comme le prix d'État «Pat O' tan» 2004 pour la poésie indigène[1] - [2], ou encore le prix narratif «Y el Bolom dice», décerné par le Centre national des langues, de l'art et de la littérature indigènes (es). Ayant obtenu une bourse de la fondation Ford, elle reprend alors des études en didactique des langues et des littératures à l'université autonome de Barcelone[1].
Son travail apparaĂ®t dans des anthologies telles que Los abismos de la palabra, Ă©ditĂ©e par l’Universidad Intercultural de Chiapas en 2005[2] - [3]. En 2006, elle participe au programme du centre de traduction littĂ©raire du Banff Centre International, Ă Calgary, au Canada[2]. Cette mĂŞme annĂ©e 2006, elle publie Maka mujsi tumä jama (traduit et publiĂ© Ă©galement en espagnol sous le titre Y sabrás un dĂa [Et tu sauras un jour][3].
Elle devient directrice de Radio Copainalá "La Voz de los Vientos (es)", une station de radio qui diffuse ses émissions en langues zoque et tzotzil sur une quarantaine de municipalités[1]. Elle participe aussi à des événements littéraires comme le Festival international de poésie de Medellin (es)[4], et participe à des enregistrements d’albums[3].
En 2014, elle est nominée pour le prix Pushcart aux États-Unis[2]. Certains de ses poèmes ont été traduits en catalan, italien, allemand, maya, portugais et anglais[2] - [5].
Elle explique que, de son point de vue, la littérature dans la langue zoque a une qualité naturellement poétique, du fait d'un lien spirituel différent avec la nature. « Il s'agit d'une relation symbiotique avec la nature. Vous chantez pour elle, vous lui rendez hommage, vous lui demandez la permission. Il existe donc un langage cérémoniel pour s'adresser à ce qui nous est supérieur. La tradition poétique vient de cette pensée, de ce que l'on ne peut pas expliquer, de ce qui est plus grand que nous », indique-t-elle[5].
Principales publications
- 2006 : Maka mujsi tumä jama
- 2011 : Äj’ ngujkomo
- 2012 : Mumure’ tä’ yäjktambä
- 2013 : Kobikyajubä’jaye
- 2013 : Mojk’jäyä/Mokaya
Références
- (es) Sofia Yáñez, « Mikeas, una década dando impulso a la literatura zoque », El Universal,‎ (lire en ligne)
- (es) « Chiapas. Sánchez, Mikeas », sur Institut national des Beaux-Arts (INBA) (Secrétariat à la Culture du Mexique)
- Ingrid Solana, « Sánchez,Mikeas [Chiapas 1980 ] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 3836
- Najet Benrabaa, « Arthur Rimbaud «le rebelle» à l'honneur en Colombie », Radio France internationale,‎ (lire en ligne)
- (es) Nadia Virgilio GarcĂa, « La narraciĂłn oral de lenguas indĂgenas es colectiva, cálida. Leer es la actividad más solitaria: Mikeas Sánchez », Sin Embargo,‎ (lire en ligne)
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :