AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Langues germaniques occidentales

Les langues germaniques occidentales (ou rameau westique) forment la plus grande des trois branches de la famille des langues germaniques, incluant notamment l'allemand, l'anglais et le nĂ©erlandais, mais Ă©galement l’afrikaans, les langues frisonnes et le yiddish.

Langues germaniques occidentales
Région à l'origine, entre le Rhin, les Alpes, l'Elbe et la Mer du Nord ; répartition mondiale aujourd'hui
Classification par famille
Codes de langue
IETF gmw
ISO 639-5 gmw
Linguasphere & 52-AC 52-AB & 52-AC
Glottolog west2793

Histoire

Expansion des tribus germaniques, de 750 av. J.-C. Ă  1 ap. J.-C. :
  • Installation avant 750 av. J.-C.
  • Installation avant 500 av. J.-C.
  • Installation avant 250 av. J.-C.
  • Installation avant 1 ap. J.-C.

Origines et caractéristiques

La théorie ethnolinguistique (Stammbaumtheorie (de)) d'August Schleicher divise les langues germaniques en trois groupes : les langues germaniques occidentales, orientales et septentrionales[1]. Leurs relations exactes sont difficiles à déterminer du fait, entre autres, des indices épars fournis par les inscriptions runiques ; de plus, demeurant mutuellement intelligibles tout au long des Grandes invasions, certaines variétés individuelles ne sont pas aisées à classer. Les dialectes dont les caractéristiques définissent la branche occidentale sont nés du proto-germanique à la fin de la culture de Jastorf (vers le Ier siÚcle av. J.-C.). Le groupe germanique occidental est caractérisé par plusieurs innovations phonologiques et morphologiques absentes des autres groupes, telles que[2] :

  • la perte du w aprĂšs ng ;
  • la gĂ©mination des consonnes (r exceptĂ©) avant le /j/ ;
  • le remplacement de la dĂ©sinence -t par -i Ă  la seconde personne du singulier au prĂ©tĂ©rit ;
  • l’apparition des formes brĂšves des verbes ĂȘtre debout et aller (allemand stehen et gehen, nĂ©erlandais staan et gaan contre le vieux norrois standa et ganga) ;
  • le dĂ©veloppement du gĂ©rondif.

Cependant, de nombreux linguistes doutent de l’existence d’un ancĂȘtre commun aux langues germaniques occidentales plus rĂ©cent que le proto-germanique, c’est-Ă -dire d'un « proto-germanique occidental »[2]. Ainsi, certains pensent qu’aprĂšs la sĂ©paration du groupe oriental, les langues germaniques restantes se sont divisĂ©es en quatre dialectes principaux[3] : le germanique septentrional et trois autres groupes, appelĂ©s collectivement « germanique occidental » :

  1. le germanique de la mer du Nord, ou ingvaeonique, ancĂȘtre de l’anglo-frison et du bas allemand ;
  2. le germanique de l’Elbe, ancĂȘtre du haut allemand ;
  3. le germanique de la Weser et du Rhin, ancĂȘtre du francique et du nĂ©erlandais.

Les preuves de cette théorie viennent de plusieurs innovations linguistiques que l'on retrouve à la fois dans les langues germaniques septentrionales et occidentales[2], dont :

De ce point de vue, selon la thĂ©orie des vagues et en contradiction avec la thĂ©orie ethnolinguistique (Stammbaumtheorie (de)) d'August Schleicher, les propriĂ©tĂ©s communes des langues germaniques occidentales ne proviennent pas d’un « proto-germanique occidental » originel, mais sont plutĂŽt issues des contacts que les peuples germaniques ont eu entre eux en Europe centrale et desquels les peuples scandinaves ont Ă©tĂ© privĂ©s. NĂ©anmoins, il a Ă©tĂ© argumentĂ© que, d’aprĂšs leur syntaxe quasi identique, les langues germaniques occidentales Ă©taient, au dĂ©but du moins, suffisamment proches pour ĂȘtre mutuellement comprĂ©hensibles[5].

Moyen Âge

Durant le Moyen Âge, les langues germaniques occidentales se retrouvĂšrent divisĂ©es du fait du dĂ©veloppement insulaire du moyen anglais d’une part, et de la seconde mutation consonantique sur le continent d’autre part. La seconde mutation consonantique sĂ©para le haut allemand des autres langues germaniques occidentales. Au dĂ©but des temps modernes, une grande variĂ©tĂ© de dialectes existait entre le haut alĂ©manique au sud (le haut-valaisan Ă©tant le dialecte germanique vivant le plus mĂ©ridional) et le bas saxon septentrional au nord. Bien que ces deux extrĂȘmes soient considĂ©rĂ©s comme des dialectes germaniques, ils ne sont pas mutuellement intelligibles. En effet, au contraire des dialectes du sud, ceux du nord n’ont pas Ă©tĂ© affectĂ©s par la seconde mutation consonantique.

Parmi les variantes de l’allemand moderne, le bas allemand est le plus proche de l’anglais moderne. Le district d’Angeln, qui a donnĂ© son nom Ă  l’Angleterre, se situe Ă  l’extrĂȘme nord de l’Allemagne, prĂšs de la frontiĂšre danoise et de la mer Baltique. Au sud de l’Angeln se trouve la rĂ©gion oĂč les Saxons vivaient (aujourd’hui incluse dans le Schleswig-Holstein et la Basse-Saxe). Les Anglo-Saxons, deux tribus germaniques, Ă©taient un mĂ©lange de nombreux peuples du nord de l’Allemagne et de la pĂ©ninsule du Jutland.

Liste et classification

Étendue des langues germaniques dans le monde. Parmi celles reprĂ©sentĂ©es, les langues germaniques occidentales comprennent l'anglais (bleu), l'allemand (vert), le nĂ©erlandais (jaune), l'afrikaans (ocre), le frison (noir), et le yidiche (rouge).

Les divisions entre sous familles des langues germaniques occidentales sont rarement précisément définies et forment plutÎt des continua linguistiques, les dialectes adjacents étant inter-compréhensibles au contraire des dialectes plus distants.

Comparaison

Le tableau suivante montre les relations qui unissent les principales langues germaniques occidentales (anglais, nĂ©erlandais et haut allemand) Ă  l’aide des mots issus des racines proto-germaniques *se/*ĂŸe, *hwa, et *he. (Ces racines sont en rĂ©alitĂ© des simplifications de trois ensembles de racines de formes similaires, partageant la mĂȘme consonne initiale ou alternant entre deux consonnes dans le cas de *se/*ĂŸe.)

Tableau comparatif de mots issus de trois racines dans des langues germaniques occidentales modernes
DescriptionAnglaisNĂ©erlandaisAllemand
De *Se/*ĂŸeDe *HwaDe *HeDe *Se/*ĂŸeDe *HwaDe *HeDe *Se/*ĂŸeDe *HwaDe *He
NominatifMasc.thewhohedewiehij, iederwerer
Neutrethatwhatitdatwathetdaswases
FĂ©m.she(who)hoo[tab 1]zij, ze(wie)sie, die(wer)
Plurielthey(who)zij, ze(wie)sie, die(wer)
DĂ©monstratifthisdit, dezedies-
Adverbial/Nominalso, thuswhilezo, duswijlsoWeile
Relatifsuchwhicheachzulkwelkeelksolch-welch-elch-[tab 2]
Duelwhetherweder
DescriptionAnglaisNĂ©erlandaisAllemand
DatifMasc./Neut.whomhimhemdemwemihm
FĂ©m.(whom)herhaarder(wem)ihr
Plurielthem(whom)'emhen/hunden(wem)ihnen
GĂ©nitifMasc./Neut.whosehiswiensdes(sen)wessen
Fem./Pluraltheirherwierhaarder(en)ihr-
Locatiftherewhereheredaarwaarhierda, dar-wo, war-hier
Allatifthitherwhitherhitherderherher
Ablatifthencewhencehence(von) dannen
Instrumentalwhy, howhoewie
Temporel/ ConjonctifIthenwhendanwanneerdannwann
IIthan(when)(dan)(wanneer)dennwenn
DescriptionDe *Se/*ĂŸeDe *HwaDe *HeDe *Se/*ĂŸeDe *HwaDe *HeDe *Se/*ĂŸeDe *HwaDe *He
AnglaisNĂ©erlandaisAllemand
  1. Moyen anglais / West Midlands English
  2. Moyen haut-allemand

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « West Germanic languages » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) John A. Hawkins et Bernard Comrie (Ă©diteur), The World's Major Languages, New York, Oxford University Press, , 1025 p. (ISBN 0-19-520521-9), « Germanic languages », p. 68–76
  2. (en) Orrin W. Robinson, Old English and Its Closest Relatives : A Survey of the Earliest Germanic Languages, Stanford University Press, , 290 p., poche (ISBN 978-0-8047-2221-6, lire en ligne)
  3. (en) Hans Kuhn, « Zur Gliederung der germanischen Sprachen », Zeitschrift fĂŒr deutsches Altertum und deutsche Literatur, vol. 66,‎ 1955–56, p. 1–47
  4. Mais voir aussi Fausto Cercignani, Indo-European ē in Germanic, in «Zeitschrift fĂŒr vergleichende Sprachforschung», 86/1, 1972, p. 104-110.
  5. Graeme Davis (2006:154) fait remarquer : « les langues du groupe germanique durant l’ancienne pĂ©riode sont bien plus proches qu’on le croyait auparavant. En effet, il ne semble pas dĂ©raisonnable de la voir comme des dialectes d’une langue unique. Ils sont sans aucun doute bien plus proches entre eux que ne le sont les divers dialectes du chinois moderne, par exemple. Une analogie moderne raisonnable serait l’arabe, oĂč une diversitĂ© dialectale considĂ©rable existe au sein du concept d’une seule langue arabe." In: (en) Graeme Davis, Comparative syntax of old English and old Icelandic : linguistic, literary and historical implications, Berne, Peter Lang, , 189 p., poche (ISBN 978-3-03910-270-9, LCCN 2006275614, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.