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Langues au Mali

Le site Glottolog répertorie 78 langues africaines au Mali[3].

Langues au Mali
Langues officielles Depuis le 23 juin 2023, les langues officielles sont les langues nationales du Mali:

Bambara (ou bamanankan), bomu, bozo, dogon (dogo-so,dogo-kan), peul (fulfulde), soninké (sarakolé), songhay (songaï), sénoufo-mamara (minianka), syenara (sénoufo), touareg (tamalayt), hassanya (dialecte arabe malien), khassonké et malinké (maninkakan)

Langues semi-officielles Français (langue de travail)
Langues principales Langue maternelle (%, 2009)[1] :
46
9

Langue la plus utilisée dans la vie courante (%, 2009)[1] :

52
8

Langue d'alphabétisation (%, 2009)[2] :

25
Langues nationales
4
Langues nationales Bambara (ou bamanankan), bomu, bozo, dogon (dogo-so,dogo-kan), peul (fulfulde), soninké (sarakolé), songhay (songaï), sénoufo-mamara (minianka), syenara (sénoufo), touareg (tamalayt), hassanya (dialecte arabe malien), khassonké et malinké (maninkakan)
Principales langues étrangères Arabe, anglais
Langues des signes Langue des signes malienne, Langue des signes de Tebul (Uluban)
Signalisation bilingue à l'entrée de Kidal. Sur le côté gauche du rocher, Kidal est transcrit en caractères tifinagh.
Panneaux en français à côté d'une statue de Patrice Émery Lumumba à Bamako.

Le français est la langue de travail et les 13 langues nationales sont les langues officielles du pays, utilisĂ©e par l'État, l'administration et l'enseignement. En 2015, 2 744 000 Maliens sont francophones soit 17 % de la population du pays[4], ce qui fait du français la 2e langue la plus connue au Mali après le bambara. Le bambara, une langue mandĂ© et l'une des 13 langues nationales et officielles du Mali, est cependant la langue vĂ©hiculaire du pays[5] et est largement utilisĂ© dans les activitĂ©s quotidiennes[6] ; elle est la principale langue maternelle au Mali (46 %) et Ă©galement la plus parlĂ©e (52 %)[7], bien que pas uniformĂ©ment rĂ©partie sur le territoire national. « Ce cas de diglossie du Mali est d’ailleurs très spĂ©cifique avec une langue nationale fortement prĂ©sente dans la capitale mais pas sur tout le territoire national. Ce contexte de diglossie est Ă©galement spĂ©cifique Ă  certains pays d’Afrique et produit des environnements linguistiques qui offrent une place diffĂ©rente Ă  la langue française que ce que nous observons par exemple Ă  YaoundĂ© au Cameroun ou Ă  Abidjan en CĂ´te d'Ivoire. » (Richard Marcoux, 2012[8]).

Liste des langues présentes au Mali classées par familles linguistiques

Langues nigéro-congolaises

Langues nilo-sahariennes

Langues afro-asiatiques

Langues indo-européennes

  • Français
  • Anglais : langue parlĂ©e surtout dans le secteur du tourisme, et du commerce, par quelques milliers de Maliens. L'Anglais est une langue enseignĂ©e dans un cadre universitaire, surtout Ă  Bamako, pour communiquer avec des pays de l'OUA (Organisation de l'unitĂ© Africaine) Anglophones, comme par exemple, le Nigeria, ou le Ghana, et dont l'objectif, aussi, Ă©tait d'avoir des Ă©changes Ă©conomiques plus Ă©tendus avec les pays Africains Anglophones.
  • Depuis l'instauration d'un rĂ©gime militaire pro-Russe en 2021, il y a une demande pour apprendre la langue Russe au Mali, mais cette langue n'est pas parlĂ©e au Mali, et n'est pas encore enseignĂ©e actuellement. Les contacts avec les Russes prĂ©sents au Mali, dont les troupes de mercenaires Wagner, se font en Français, et en Anglais.

Répartition géographique

La répartition des locuteurs de chacune des langues varie selon les régions : le bambara est parlé essentiellement dans les régions de Ségou et Koulikoro, le peul dans la région de Mopti, le songhaï dans la région de Tombouctou et le soninké dans la région de Kayes[9].

« Les recensements du pays montrent une prédominance de plus en plus prononcée des langues régionales autochtones sur le bambara au fur et à mesure que l’on passe des régions de l’ouest du pays à celles de l’est. Bien qu’[il] soit la langue véhiculaire par excellence au Mali, le rang qu[e le bambara] occupe va ainsi décroissant spatialement, illustrant la grande stabilité des aires linguistiques au Mali entre 1987 et 1998[10]. »

Statistiques

Langues maternelles et parlées


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Langues maternelles[11] et parlées[12] au Mali selon le recensement de 2009
(population résidente de 6 ans et plus)[7]
Langue % maternelle % parlée# maternelle# parlée
bambara46,50 %51,82 %5 165 8305 756 951
peul / foulfouldĂ©9,39 %8,29 %1 042 987921 377
dogon7,12 %6,48 %791 435719 967
maraka / soninkĂ©6,33 %5,69 %702 926631 685
malinkĂ©5,60 %5,12 %622 108569 131
sonraĂŻ / djerma5,58 %5,27 %619 598585 544
minianka4,29 %3,77 %476 200418 322
tamacheq3,40 %3,18 %377 797352 737
sĂ©noufo2,56 %2,03 %284 162225 511
bobo2,15 %1,89 %238 497210 065
bozo1,85 %1,58 %205 225176 039
kassonkĂ©1,17 %1,07 %129 438118 400
maure1,10 %1,00 %122 713111 546
samogo0,50 %0,43 %55 60347 386
dafing0,46 %0,41 %50 78645 825
arabe0,34 %0,33 %38 21836 931
haoussa0,04 %0,03 %4 4533 562
Non dĂ©clarĂ©es0,69 %0,75 %76 77883 663
Autres langues du Mali0,55 %0,49 %61 01454 010
Autres langues africaines0,31 %0,18 %34 67920 532
Autres langues Ă©trangères0,08 %0,18 %8 86520 128
Total
100,00 %100,00 %11 109 31211 109 312

Aptitude Ă  lire et Ă©crire

Selon le recensement gĂ©nĂ©ral de la population et de l'habitat de 2009 du Mali, 29,81 % de la population rĂ©sidente de 12 ans et plus sait lire et Ă©crire, soit 2 533 500 habitants sur les 8 499 010 de 12 ans et plus ; si l'on exclut les rĂ©ponses « non dĂ©terminĂ© », ils sont 33,47 %, parmi les 7 569 002 habitants de 12 ans et plus ayant eu leur alphabĂ©tisme dĂ©terminĂ©.

Pour ce qui est du français, 24,88 % de la population rĂ©sidente de 12 ans et plus sait le lire et l'Ă©crire, reprĂ©sentant 2 114 642 habitants sur les 8 499 010 de 12 ans et plus ; si l'on exclut les rĂ©ponses "non dĂ©terminĂ©" ils sont 27,94 % ; et si l'on exclut Ă©galement les analphabètes, ils sont 83,47 %, les 16,53 % restants sachant lire et Ă©crire une des langues nationales ou d'autres langues mais pas le français[13].

Aptitude Ă  lire et Ă©crire au Mali selon le recensement de 2009
(population résidente de 12 ans et plus)[13]
Aptitude Ă  lire et Ă©crirePourcentageNombre
Sait lire et Ă©crire le français seul22,56 %1 917 501
Sait lire et Ă©crire uniquement une langue nationale1,66 %141 325
Sait lire et Ă©crire uniquement une autre langue3,27 %277 533
Sait lire et Ă©crire le français et une langue nationale2,32 %197 141
Ne sait ni lire, ni Ă©crire59,25 %5 035 502
Non dĂ©terminĂ©10,94 %930 008
Total100,00 %8 499 010

Recensement de 1987

Le recensement de 1987 a enregistré la langue parlée par les personnes de plus de 6 ans. Le bambara arrive largement en tête (50,3 %), suivi du peul (10,7 %), du dogon (6,9 %), du songhay (6,3 %) et du soninké (6,3 %)[9].

Selon Ethnologue

Selon la 17e édition de l'ouvrage Ethnologue, Languages of the World publiée en 2013, il y a 66 langues individuelles au Mali, toutes encore vivantes, dont 8 sont institutionnelles, 21 sont en développement, 33 sont vigoureuses et 4 sont en danger[14] - [15].

Le tableau suivant donne un sommaire des 66 langues parlées rapportées dans la version en ligne de l'ouvrage sur le site web Ethnologue.com[16] (Noter que la répartition par nombre de locuteurs ne fonctionne pas parfaitement) :

Langue (Ethnologue) Branche Famille Statut légal Locuteurs
L1 au Mali[17]
Locuteurs
L2 au Mali[18]
Principale région
françaisoĂŻl indo-europĂ©enne / romane / gallo-romane langue de travail9 0001 500 000 ?partout (partic. urbain)
hassaniyya (ou hassanya)arabe afro-asiatique / sĂ©mitique nationale et officielle106 100 ?Nord-Ouest
bambaramandingue nigĂ©ro-congolaise / mandĂ© nationale et officielle2 700 0008 000 000 ?Sud
bomugour (du Nord) nigĂ©ro-congolaise / voltaĂŻco-congolaise / gour nationale et officielle102 000 ?Sud-Est
bozo, tiĂ©yaxo (ou tigĂ©maxo)bozo nigĂ©ro-congolaise / mandĂ© nationale et officielle117 696 ?Centrale
dogon, tòro sòdogon nigĂ©ro-congolaise / voltaĂŻco-congolaise nationale et officielle50 000 ?Centrale-orientale
fulfuldĂ©, maasinafula (ou peul) nigĂ©ro-congolaise / atlantique nationale et officielle911 200 ? (quelques locuteurs L2)Centrale
maninkakan de Kita (malinke)mandingue nigĂ©ro-congolaise / mandĂ© nationale et officielle600 000 ?Ouest
sĂ©noufo, mamara (miniyanka)sĂ©noufo nigĂ©ro-congolaise / voltaĂŻco-congolaises nationale et officielle737 802 ?Sud
sĂ©noufo, syĂ©narasĂ©noufo nigĂ©ro-congolaise / voltaĂŻco-congolaise nationale et officielle136 500 ?Sud
songhaĂŻ, koyraboro sennisonghaĂŻ (mĂ©ridional) nilo-saharienne / songhaĂŻ nationale et officielle400 000 ? (langue de commerce)Nord
soninkĂ© (ou maraka)Langues mandĂ©es nigĂ©ro-congolaise / mandĂ© nationale et officielle700 000 ?Nord-Ouest
tamasheqtamashek (ou touareg) afro-asiatique / berbère nationale et officielle250 000 ?Nord
xaasongaxango, khassonkĂ©mandingue nigĂ©ro-congolaise / mandĂ© nationale et officielle120 000 ? Nord-Ouest
bankagooma nigĂ©ro-congolaise / mandĂ© aucun ?5 085 ?Sud
bobo madarĂ©, septentrional nigĂ©ro-congolaise / mandĂ© aucun ?18 400 ?Sud-Est
bozo, hainyaxobozo nigĂ©ro-congolaise / mandĂ© aucun ?117 696 ?Centrale
bozo, jenaamabozo nigĂ©ro-congolaise / mandĂ© aucun ?100 000 ?Centrale
bozo, tièma cièwèbozo nigĂ©ro-congolaise / mandĂ© aucun ?2 500 ?Centrale
dogon, banguĂ©ri mĂ©dogon nigĂ©ro-congolaise / voltaĂŻco-congolaise aucun ?1 200 ?Centrale-orientale
dogon, bondoum domdogon nigĂ©ro-congolaise / voltaĂŻco-congolaise aucun ?24 700 ?Centrale-orientale
dogon, dogoul domdogon nigĂ©ro-congolaise / voltaĂŻco-congolaise aucun ?15 700 ?Centrale-orientale
dogon, donno sòdogon nigĂ©ro-congolaise / voltaĂŻco-congolaise aucun ?45 300 ?Centrale-orientale
dogon, jamsaydogon nigĂ©ro-congolaise / voltaĂŻco-congolaise aucun ?130 000 ?Centrale-orientale
dogon, koloum sòdogon nigĂ©ro-congolaise / voltaĂŻco-congolaise aucun ?24 000 ?Centrale-orientale
dogon, tĂ©nĂ© kandogon nigĂ©ro-congolaise / voltaĂŻco-congolaise aucun ?127 000 ?Centrale-orientale
dogon, tomo kandogon nigĂ©ro-congolaise / voltaĂŻco-congolaise aucun ?132 800 ?Centrale-orientale
dogon, toro tĂ©goudogon nigĂ©ro-congolaise / voltaĂŻco-congolaise aucun ?2 900 ?Centrale-orientale
duungooma nigĂ©ro-congolaise / mandĂ© aucun ?70 000 ?Sud
jahanka nigéro-congolaise / mandé aucun ?500 ?Sud-Ouest
jalunga, dyalonkĂ© nigĂ©ro-congolaise / mandĂ© aucun ?9 000 ?Sud-Ouest
jowulu nigĂ©ro-congolaise / mandĂ© aucun ?10 000 ?Sud-Est
dioula (ou jula)mandingue nigĂ©ro-congolaise / mandĂ© aucun ?50 000 ? (très proche du bambara)Sud-Est, toutes ?
kagoromandingue nigĂ©ro-congolaise / mandĂ© aucun ?15 000 ?Ouest
koromfégour (du Nord) nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise / gour aucun ?100 ?Sud-Est
maninkakan de l’Ouest (malinke)mandingue nigĂ©ro-congolaise / mandĂ© aucun ?100 000 ?Sud-Ouest
markamarka nigĂ©ro-congolaise / mandĂ© aucun ?25 000 ? (très proche du soninkĂ©)Sud-Est
mòorĂ© (ou morĂ©)oti-volta nigĂ©ro-congolaise / voltaĂŻco-congolaise / gour aucun ?17 000 ?Sud-Est
pana nigĂ©ro-congolaise / voltaĂŻco-congolaise aucun ?2 800 ?Centrale-orientale
pulaarfula (ou peul) nigĂ©ro-congolaise / atlantique aucun ?175 000 ?Ouest
pularfula (ou peul) nigĂ©ro-congolaise / atlantique aucun ?50 000 ?Sud-Ouest
sàmòmá nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ?? (6 villages) ?Sud-Est
sénoufo, sìcìtésénoufo nigéro-congolaise / voltaïco-congolaise aucun ?? (4 villages) ?Sud-Est
sĂ©noufo, supyirĂ©sĂ©noufo nigĂ©ro-congolaise / voltaĂŻco-congolaise aucun ?364 000 ?Sud
songhaĂŻ, humburi sennisonghaĂŻ (mĂ©ridional) nilo-saharienne / songhaĂŻ aucun ?15 000 ?Nord
songhaĂŻ, koyra chiinisonghaĂŻ (mĂ©ridional) nilo-saharienne / songhaĂŻ aucun ?200 000 ?Nord
tadaksahaksonghaĂŻ (septentrional) nilo-saharienne / songhaĂŻ aucun ?30 000 ?Nord
tamajaqtamashek (ou touareg) afro-asiatique / berbère aucun ?190 000 ?Nord
zarmacisonghaï (méridional) nilo-saharienne / songhaï aucun ?? (2 villages) ?Nord-Est

Langues maternelles et parlées

En 2014, 44,7 % des habitants de Bamako de 15 ans et plus savent parler et comprendre le français[19], ce qui en fait la 2e langue la plus connue à Bamako après le bambara. Sa faible présence dans le tableau ci-dessous (Autres langues étrangères) est due au fait qu'elle n'est la langue maternelle que de moins de 1 % des Maliens et n'est parlée au quotidien que par peu de gens en dehors du système scolaire et des médias.


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Langues maternelles[11] et parlées[12] dans le district de Bamako selon le recensement de 2009
(population résidente de 6 ans et plus)[7]
Langue % maternelle % parlée# maternelle# parlée
bambara73,06 %86,39 %1 076 2841 272 669
maraka / soninkĂ©5,48 %2,91 %80 73942 808
peul / foulfouldĂ©4,24 %1,72 %62 50025 392
malinkĂ©3,98 %2,16 %58 58531 847
sonraĂŻ / djerma3,33 %1,73 %49 05025 431
dogon3,24 %1,40 %47 66720 555
bobo1,45 %0,68 %21 33510 064
sĂ©noufo0,70 %0,16 %10 3372 322
minianka0,66 %0,17 %9 7822 523
kassonkĂ©0,65 %0,27 %9 5684 001
bozo0,45 %0,16 %6 6442 342
tamacheq0,31 %0,22 %4 5443 207
dafing0,25 %0,07 %3 6511 093
maure0,18 %0,05 %2 679697
samogo0,12 %0,04 %1 830607
arabe0,06 %0,03 %833447
haoussa0,03 %0,02 %468234
Non dĂ©clarĂ©es0,54 %0,70 %7 91010 380
Autres langues du Mali0,21 %0,06 %3 034929
Autres langues africaines0,79 %0,30 %11 6094 475
Autres langues Ă©trangères0,28 %0,76 %4 16411 190
Total
100,00 %100,00 %1 473 2131 473 213

Aptitude Ă  lire et Ă©crire

En 2009, selon le recensement général de la population et de l'habitat de 2009 du Mali, 70 % de la population résidente de 12 ans et plus du district de Bamako sait lire et écrire[20].

En 2003, 56 % des habitants savaient lire et Ă©crire[21].

Le français étant la langue d'instruction :

  • En 2014, 47,7 % des habitants de Bamako de 15 ans et plus savent lire et Ă©crire le français[19].
  • En 2009, selon le recensement gĂ©nĂ©ral de la population et de l'habitat de 2009 du Mali, 53,76 % de la population rĂ©sidente de 12 ans et plus du district de Bamako sait lire et Ă©crire le français, soit 653 029 habitants sur les 1 214 667 de 12 ans et plus ; si l'on exclut les rĂ©ponses "non dĂ©terminĂ©" ils sont 61,63 % parmi les 1 059 643 habitants de 12 ans et plus ayant eu leur alphabĂ©tisme dĂ©terminĂ© ; et si l'on exclut Ă©galement les analphabètes, ils sont 94,38 %, soit sur 691 904 habitants, les 5,62 % restants sachant lire et Ă©crire une des langues nationales ou d'autres langues mais pas le français[20].
Aptitude Ă  lire et Ă©crire dans le district de Bamako
selon le recensement de 2009
(population résidente de 12 ans et plus)[20]
Aptitude Ă  lire et Ă©crirePourcentageNombre
Sait lire et Ă©crire le français seul50,34 %611 485
Sait lire et Ă©crire uniquement une langue nationale0,57 %6 891
Sait lire et Ă©crire uniquement une autre langue2,63 %31 984
Sait lire et Ă©crire le français et une langue nationale3,42 %41 544
Ne sait ni lire, ni Ă©crire30,27 %367 739
Non dĂ©terminĂ©12,76 %155 024
Total100,00 %1 214 667

Français

En 2014, 47,7 % des habitants de Bamako de 15 ans et plus savent lire et écrire le français tandis que 44,7 % savent le parler et le comprendre[19].

Selon le recensement gĂ©nĂ©ral de la population et de l'habitat de 2009 du Mali, 53,76 % de la population rĂ©sidente de 12 ans et plus du district de Bamako sait lire et Ă©crire le français, soit 653 029 habitants sur les 1 214 667 de 12 ans et plus ; si l'on exclut les rĂ©ponses "non dĂ©terminĂ©" ils sont 61,63 % parmi les 1 059 643 habitants de 12 ans et plus ayant eu leur alphabĂ©tisme dĂ©terminĂ© ; et si l'on exclut Ă©galement les analphabètes, ils sont 94,38 %, soit sur 691 904 habitants, les 5,62 % restants sachant lire et Ă©crire une des langues nationales ou d'autres langues mais pas le français[20].

Bambara

Le bambara, l'une des 13 langues nationales du Mali, est la langue véhiculaire à Bamako[5] et est largement utilisé dans les activités quotidiennes[6].

Politique linguistique du Mali

La nouvelle constitution de la république du Mali adoptée démocratiquement par référendum le 23 juin 2023 par 97 % des votants stipule désormais que: “les langues nationales sont les langues officielles du Mali” et “le français est la langue de travail”. Le français n'est donc plus la langue officielle du Mali.

Le gouvernement malien, tout comme l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), « appuient les initiatives permettant de maintenir les langues nationales en Afrique et cela passe assurément par l’alphabétisation de ces populations dans leur langue maternelle. Toutefois, dans des pays où une multitude de langues nationales sont parlées, comme au Cameroun, au Bénin, en Côte d’Ivoire et dans une moindre mesure au Burkina, au Mali et au Sénégal, il est extrêmement difficile de supporter un système d’éducation public qui permettrait d’enseigner chacune de ces langues au primaire, au secondaire et même à l’université (confection du matériel pédagogique, formation des enseignants, etc.). Par ailleurs, certains pays qui comptent une langue nationale parlée par la presque totalité de la population proposent déjà des programmes de formation dans lesquels cette langue occupe une place centrale. C’est le cas du Rwanda, du Burundi et de Madagascar ou encore de la Tanzanie. Qui plus est, la situation linguistique dans ces pays permet que de nombreux médias écrits en langue nationale occupent l’espace public : c’est le cas notamment du kinyarwanda qui est la langue nationale du Rwanda. Bref, les contextes linguistiques de cet espace francophone sont fort variés et c’est assurément ce qui en fait sa richesse. Il demeure toutefois que pour la vaste majorité des pays d’Afrique subsaharienne de la Francophonie, compte tenu des mosaïques linguistiques qui les caractérisent, c’est la langue française qui a été adoptée – ou qui s’est imposée – dans l’enseignement formel et dans une bonne partie de l’espace médiatique, notamment dans les médias écrits. Ceci étant, après 50 ans d’indépendance, les populations de plusieurs pays africains s’approprient cette langue française et on ne peut que s’en réjouir. Si en 1960, moins de 2 % des francophones (défini par la capacité à lire et écrire en français) se trouvaient sur le continent africain, actuellement c’est environ 50 % et en 2050, si la tendance se maintient, ce sera 85 %. » (Richard Marcoux, 2012[8]).

La proportion de personnes capables de lire et Ă©crire dans une langue nationale est en progression constante, passant de 0,7 % en 1987, Ă  2,6 % en 1998[22] et Ă  3,98 % en 2009.

Usages des langues

« Le français est la langue officielle du Mali. La vie publique et politique se fait et se légitime en écrivant et en parlant le français. L’instruction formelle se fait en français pour la transmission et l’acquisition du savoir à l’école. La distanciation sociale dans la communication verbale, voire la marque d’une supériorité de statut, s’expriment en parlant le français. Les exemples qui peuvent décrire les multiples fonctions et usages du français au Mali abondent. Cependant, des facteurs historiques sont à l’origine de la concurrence qui est faite au français, non seulement dans la gestion de la vie publique au quotidien, mais également dans la sphère de l’instruction (l’école). L’option socialiste à l’indépendance et le désir de construction d’une identité propre ont amené les autorités du Mali à envisager l’utilisation des langues nationales comme outils de développement (Diarra, 1997 : 25), et les choix idéologiques et politiques qui ont été opérés ont défini un paysage linguistique qui a évolué au fil des ans. En outre, la vitalité démographique des groupes a aussi participé à cette recomposition à la fois linguistique et populationnelle. » (ODSEF, 2010[23]).

« La langue officielle est une forme « haute » par rapport à la langue nationale qui est elle-même une forme « haute » par rapport aux autres langues. L'accès au pouvoir passe par la maitrise de la langue officielle, mais celle de la langue locale dominante (qu'elle soit la seule langue promue au rang de langue nationale ou non) confère un pouvoir de plus. Cependant, si le bambara par exemple peut être vécu comme une langue de libération face au français, il peut aussi être perçu comme une langue d'oppression par les Songhaï de Tombouctou ou les Tamasheq du nord (Calvet, 2005) » (Fatou Dia, 2011)[24].

« Du fait de la minorité des locuteurs de langue française, les langues maliennes sont davantage utilisées que le français dans la vie de tous les jours notamment en ce qui concerne les soins dans les hôpitaux ou les centres de santé par exemple. Malgré tout, la maitrise du français offre de nombreuses possibilités comme l'accès à certains postes, reconnaissance sociale et prestige. »[25].

Dynamique des langues

Français

« Bien qu’étant la langue officielle, le français est loin d’être la première langue parlée au sein de la population malienne. En fait, 0,11 % de la population en 1987 et 0,09 % en 1998 avaient le français comme première langue parlée. » (ODSEF, 2010[23]).

En revanche, bien que n'Ă©tant que rarement la première langue parlĂ©e, la connaissance du français a beaucoup progressĂ© : En 1960, 66 000 Maliens savaient lire et Ă©crire en français ; en 1987, ils Ă©taient 564 650 ; en 1998, ils Ă©taient 884 355 ; en 2009, ils Ă©taient 2 114 642[26] ; et en 2015 ils sont 2 744 000[4].

Évolution de l'aptitude à lire et écrire le français au Mali entre 1960 et 2009
(population résidente de 12 ans et plus)
AnnéePourcentageNombre
196066 000
1976
198711,9 %564 650
199814,7 %884 355
200924,9 %2 114 642

MĂ©dias

Le français est grandement présent sur les chaînes de télévision et occupe presque totalement l’espace des médias écrits du Mali[8].

Notes et références

  1. (fr) [PDF] « http://instat.gov.ml/documentation/Tableaux_Demographiques_VF.pdf »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) p. 373.
  2. (fr) [PDF] « http://instat.gov.ml/documentation/Tableaux_Demographiques_VF.pdf »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) p. 401.
  3. (en) « Glottolog 4.4 - Languages », sur glottolog.org (consulté le ).
  4. La langue française dans le monde, 2014, Éditions Nathan, p. 17.
  5. La langue française dans le monde, 2014, Éditions Nathan, p. 42.
  6. La langue française dans le monde, 2014, Éditions Nathan, p. 31.
  7. « http://instat.gov.ml/documentation/Tableaux_Demographiques_VF.pdf »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) p. 373.
  8. « forumfrancophonie2012.org/blog… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  9. S.M. Traoré, la répartition spatiale de la population, in Philippe Bocquier et Tiéman Diarra, Population et société au Mali, Paris, L'Harmattan, , 204 p. (ISBN 2-7384-8490-5 et 9782738484901), p. 21-29
  10. http://www.odsef.fss.ulaval.ca/sites/odsef.fss.ulaval.ca/files/languesau_mali_final_web_c2._28012011_145930.pdf KONATÉ, Mamadou Kani, Idrissa DIABATÉ et Amidou ASSIMA (2010), Dynamique des langues locales et de la langue française au Mali : un éclairage à travers les recensements généraux de la population (1988 et 2002), Québec, Observatoire démographique et statistique de l'espace francophone/Université Laval, Rapport de recherche de l'ODSEF, 46 p., p. 20-21.
  11. La langue maternelle indique la langue parlée par la mère du répondant et par conséquent, celle dans laquelle ce dernier a été socialisé dès l'enfance. C'est la première langue apprise par le répondant durant son enfance.
  12. La langue parlée est la langue la plus utilisée par le répondant dans la vie courante et peut être différente de la langue maternelle.
  13. « http://instat.gov.ml/documentation/Tableaux_Demographiques_VF.pdf »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) p. 401.
  14. « Mali », sur Ethnologue (consulté le ).
  15. « Profile of language status for Mali », sur Ethnologue (consulté le ).
  16. « Mali », sur Ethnologue (consulté le ).
  17. Première langue / langue maternelle. Nombres depuis Ethnologue.com.
  18. Deuxième langue. Il est difficile d'obtenir les chiffres précis pour cette catégorie.
  19. La langue française dans le monde, 2014, Éditions Nathan, p. 30.
  20. « http://instat.gov.ml/documentation/Tableaux_Demographiques_VF.pdf »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) p. 410.
  21. « Mali Data Portal », sur Knoema (consulté le ).
  22. http://www.odsef.fss.ulaval.ca/sites/odsef.fss.ulaval.ca/files/languesau_mali_final_web_c2._28012011_145930.pdf
  23. http://www.odsef.fss.ulaval.ca/sites/odsef.fss.ulaval.ca/files/languesau_mali_final_web_c2._28012011_145930.pdf KONATÉ, Mamadou Kani, Idrissa DIABATÉ et Amidou ASSIMA (2010), Dynamique des langues locales et de la langue française au Mali : un éclairage à travers les recensements généraux de la population (1988 et 2002), Québec, Observatoire démographique et statistique de l'espace francophone/Université Laval, Rapport de recherche de l'ODSEF, 46 p., p. 33.
  24. http://www.theses.ulaval.ca/2011/28523/28523.pdf p. 31.
  25. http://www.theses.ulaval.ca/2011/28523/28523.pdf pp. 36-37.
  26. http://www.odsef.fss.ulaval.ca/sites/odsef.fss.ulaval.ca/files/languesau_mali_final_web_c2._28012011_145930.pdf p. 35.

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