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Joseph-Anne-Maximilien de Croÿ d'Havré

Joseph Anne Maximilien de Croÿ, duc d'Havré (Paris, Château d'Havré, ), est un militaire et homme politique français des XVIIIe et XIXe siècles.

Joseph-Anne-Maximilien de Croÿ d'Havré
Illustration.
Portrait du 7e duc d'Havré au début du 19e siècle.
Fonctions
Membre de la Chambre des Pairs

(15 ans, 1 mois et 24 jours)
Pairie héréditaire
Prédécesseur Cent-Jours
Successeur Refuse de prêter serment

(9 mois et 16 jours)
Pairie héréditaire
Prédécesseur Pairie créée
Successeur Cent-Jours
Député à l'Assemblée nationale constituante

(2 ans, 3 mois et 3 jours)
Circonscription Bailliage d'Amiens
Groupe politique Noblesse
Prédécesseur États généraux de 1789
Successeur Assemblée nationale législative
Député aux États généraux

(1 mois et 22 jours)
Circonscription Bailliage d'Amiens
Groupe politique Noblesse
Prédécesseur États généraux de 1614
Successeur Assemblée nationale constituante
Biographie
Titre complet Prince du Saint-Empire, Duc d'Havré, Seigneur de Tourcoing
Date de naissance
Lieu de naissance Paris
Date de décès (à 95 ans)
Lieu de décès Havré
Nationalité Drapeau de la France française
Parti politique Ultraroyaliste
Père Louis-Ferdinand de Croÿ
Mère Marie-Louise de Montmorency-Luxembourg
Conjoint Adélaïde de Croÿ-Solre
Enfants 5 enfants
Famille Famille de Croÿ
Profession homme politique
Distinctions Grandesse d'Espagne Grand d'Espagne
Ordre national de la Légion d'honneur Officier de l'Ordre de la légion d'honneur
Ordre royal et militaire de Saint-Louis Ordre royal et militaire de Saint-Louis
Liste des chevaliers de l'ordre espagnol de la Toison d'or Ordre de la Toison d'or
Religion Catholicisme

Joseph-Anne-Maximilien de Croÿ d'Havré
Blason

Biographie

Carrière militaire sous la Monarchie absolue

Aide de camp de son père, à l'âge de 16 ans, Joseph Anne Maximilien de Croÿ était à ses côtés lorsque ce général fut frappé mortellement à la bataille de Filinghausen le [1].

Colonel à vingt ans[2], il succéda à son père dans le gouvernement de Schlettstadt/Sélestat, fut nommé colonel du régiment de Flandre, le , brigadier des armées du Roi le , maréchal-de-camp le , et chevalier de l'ordre de la Toison d'or en 1790[1].

Joseph de Croÿ fut élu député de la noblesse aux États généraux par le bailliage d'Amiens et de Ham, le .

Hostile à la Révolution française

Il fit partie de la minorité hostile à toute réforme, protesta contre la réunion des trois ordres et contre la déclaration des droits, et émigra, dès 1791, d'abord en Allemagne[1], puis en Espagne, où l'une de ses tantes avait épousé le marquis de Guadalest (es), « amirante » d'Aragon[2].

Pendant la Révolution française, le duc d'Havré fut chargé par Louis XVI et par les princes, ses frères, d'une mission particulière près la cour d'Espagne, et il resta à Madrid comme représentant de Louis XVIII, jusqu'à l'époque où l'alliance de cette cour avec la République française le força de quitter cette capitale[1]. Le duc d'Havré n'était pas à la hauteur d'une telle mission[2], et le duc d'Avaray écrivait, le : « Je frémis de voir d'aussi grands intérêts dans des mains aussi innocentes. » L'incident le plus remarquable de sa mission et de son séjour en Espagne n'eut rien de politique : il tomba amoureux de la femme de Pérignon, ambassadeur de la République française en Espagne.

Il avait épousé, par contrat du [3](mariage célébré le 20), sa "cousine" Adélaïde-Louise-Angélique-Gabrielle, princesse de Croy-Solre, fille d’Emmanuel, duc de Croÿ, prince de Solre, maréchal de France, et d’Angélique-Adélaïde d’Harcourt. Les dossiers de l’émigration contiennent un assez grand nombre de pièces relatives au duc et à la duchesse d’Havré de 1792 à 1800, et particulièrement des certificats de résidence[4]. La 57e partie de la liste des émigrés du département de la Seine, arrêtée le 21 vendémiaire an III, portait l’inscription suivante : Croï d’Havré et son épouse, rue de Lille. La duchesse ne suivit pourtant pas son mari pendant l’émigration : elle résida tantôt à Paris, tantôt à Havré, en Belgique (alors département de Jemmapes). Aussi obtint-elle facilement sa radiation sous le Consulat. Le 24 thermidor an VIII (), elle habitait depuis deux mois au 96 rue de Grenelle, avec son mari et ses enfants[5].

Le duc d'Havré fut encore chargé de plusieurs autres missions importantes par Louis XVIII, « qui l'honorait de sa confiance et de son amitié[1] », et qu'il accompagna à son retour en France.

Pair de France sous la Restauration

Rentré en France à la première Restauration, il fut successivement nommé capitaine des gardes du corps du Roi (grade dont il s'est démis en 1825, mais dont il conserva les honneurs), pair de France (), lieutenant-général (), commandeur, puis grand-croix de l'ordre de Saint-Louis, les et , grand-croix de l'ordre de Charles III d'Espagne et officier de la Légion d'honneur le .

En 1816, il fut chargé par le roi d'aller, en qualité d'ambassadeur extraordinaire, recevoir à Marseille S.A.R. la princesse des Deux-Siciles, épouse de Mgr le duc de Berry[1].

À la Chambre haute, il vota pour la mort dans le procès du maréchal Ney, soutint les prérogatives de la couronne, refusa le serment au gouvernement de Louis-Philippe, et se retira en Belgique, où il, mourut le , à l’âge de quatre-vingt-quinze ans.

Récapitulatif

Titres

Décorations

Chevalier de la Toison d'Or Officier de la Légion d'Honneur Grand'croix de Saint-Louis Grand-croix de l'ordre de Charles III d'Espagne

Armoiries

Image Armoiries
Armes de la branche des ducs d'Havré et de Croÿ (depuis pairs de France, seconde branche de la maison de Croÿ)

Écartelé : aux I et IV, d'argent, à 3 fasces de gueules (qui est de Croÿ) ; aux 2 et 3, parti de 3 traits coupé d'un (qui font 8 quartiers) : au 1 fascé d'argent et de gueules de 8 pièces (qui est de Hongrie ancien) ; au 2, d'azur, semé de fleurs de lys d'or, au lambel de gueules (de Naples) au 3, d'argent à la croix potencée d'or, cantonnée de 4 croisettes du même (qui est de Jérusalem) ; au 4, d'or à 5 vergettes de gueules (qui est d'Aragon) ; au 5, d'azur, semé de fleurs de lys d'or, à la bordure de gueules (de Valois-Anjou) ; au 6, d'azur au lion contourné d'or (de Gueldre) ; au 7 d'or, au lion de sable (de Juliers) ; au 8 d'azur, semé de croisettes recroisettées et fichées d'or, etai bars adossés du même, brochants (qui est de Bar) ; sur le tout des petites écartelures d'or à la bande de gueules, chargée de 3 alérions d'argent (qui est de Lorraine) ; et sur le tout des grandes partitions fascé d'argent et de gueules de 8 pièces (qui est de Hongrie).[10]

Couronne
De prince fermée sur l'écu, et couronne de duc sur le manteau de pair de France[10].
Devise
« Je Maintiendray »[10].
On trouve aussi

Écartelé : au 1 et 4 de Croÿ, au 2 et 3 de Renty, sur le tout écartelé de Flandres et de Craon.[7]

Ascendance & postérité

Unique fils de Louis-Ferdinand de Croÿ (1713-1761), duc d'Havré et de Marie-Louise de Montmorency-Luxembourg-Tingry (1716-1764), le duc d'Havré avait pour sœurs :

  1. Marie-Anne-Christine-Joséphine, princesse de Croÿ ( - Paris, 1788), chanoinesse de Remiremont, mariée avec Gabriel-François, comte de Rougé (1729-1786), lieutenant-général ;
  2. Emmanuelle-Louise-Gabrielle-Josèphe, princesse de Croÿ (1738-Paris, 1796), morte religieuse de la Visitation ;
  3. Marie-Charlotte-Joséphine-Sabine, princesse de Croÿ (1740-1776), chanoinesse de Maubeuge, mariée avec Charles-Olivier de Saint-Georges, marquis de Vérac (1743-1828), lieutenant-général en Poitou, dont postérité ;
  4. Eléonore Frédérique ( - ) ;
  5. Louise-Élisabeth-Félicité-Françoise-Armande-Anne-Marie-Jeanne-Joséphine, princesse de Croÿ (1749-1764), mariée avec Louis François du Bouchet, marquis de Sourches (1744-1786) ;
  6. Anne Louis François Ferdinand Joseph ( - ).

Notes et références

  1. Courcelles 1826, p. 87.
  2. Robert & Cougny 1890, p. 227.
  3. Histoire généalogique et héraldique des pairs de France - Tome VIII - Jean Baptiste-Pierre Courcelles - 1827 (page 87)
  4. Roglo 2012.
  5. Arch. nat., F 7 5 722
  6. Croy family #3.
  7. Velde 2005, p. Lay peers.
  8. « Cote LH/636/33 », base Léonore, ministère français de la Culture.
  9. Mazas & Anne 1860, p. 273.
  10. Courcelles 1826, p. 81.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

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