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Jean L'Herminier

Jean L'Herminier, né le à Fort-de-France, mort le à Paris, est un officier de marine français, célèbre pour avoir commandé le sous-marin Casabianca.

Biographie

Famille et formation

Frère de Jeanne L'Herminier, Jean L'Herminier est issu d'une famille de marins, après des Ă©tudes au Collège Stanislas de Paris, il entre Ă  l’École navale en 1921. Il choisit de servir sur les sous-marins. En 1932, il est l'officier en second du sous-marin de 1 500 tonnes PersĂ©e ; le , il est grièvement blessĂ© lors de l'explosion de ses moteurs pendant ses essais Ă  la mer.


En 1934, Il commande le sous-marin de 600 tonnes OrphĂ©e, puis en 1936, le sous-marin de 1 200 tonnes Morse. En 1938, il est l'officier de manĹ“uvre du croiseur Montcalm.

DĂ©but de la Seconde Guerre mondiale

Officier de manĹ“uvre Ă  bord du croiseur de 7 600 tonnes Montcalm, en , Jean L'Herminier participe Ă  l’évacuation de Namsos (en), en Norvège. Après l'armistice, il reste loyal au gouvernement de Philippe PĂ©tain. En , toujours Ă  bord du Montcalm, il participe Ă  la dĂ©fense de Dakar contre l'opĂ©ration Menace menĂ©e par les Britanniques et les Français libres.

En novembre 1940, il prend le commandement du sous-marin de 1 500 tonnes Sidi-Ferruch.

Commandant du Casabianca

TombĂ© malade en , il est remplacĂ©, puis est dĂ©signĂ© commandant du sous-marin Casabianca, un autre 1 500 tonnes, basĂ© Ă  Toulon. Le , lorsque les troupes allemandes font irruption dans le port de Toulon, le Casabianca est « de relève », donc disponible au personnel et au matĂ©riel, contrairement aux unitĂ©s « en gardiennage d'armistice ». Les bâtiments de combat de surface qui chauffent au mazout sont « bas les feux » et ne sont pas en mesure d'appareiller immĂ©diatement : ils seront l'objet de l'opĂ©ration de sabordage de la flotte menĂ©e pour ne pas les livrer intacts Ă  l'occupant allemand. En revanche, les sous-marins, propulsĂ©s par des moteurs diesel, peuvent appareiller pratiquement sans dĂ©lai. Jean L'Herminier choisit d'appareiller et de sortir de la rade, mais il est hĂ©sitant : doit-il saborder son sous-marin en eau profonde selon les ordres de l'amiral Darlan, ou bien rejoindre les alliĂ©s pour continuer la guerre contre les Allemands ? Après concertation avec ses officiers et son Ă©quipage qui veulent reprendre le combat,il ordonne l'appareillage en urgence, des matelots dormant dans des bâtiments sur le quai ayant juste le temps de grimper Ă  bord., alors que les fusĂ©es Ă©clairantes au phosphore, allemandes,illuminent la rade de Toulon. Il dĂ©cide de rejoindre Alger qui est sous contrĂ´le des troupes anglo-amĂ©ricaines depuis l'opĂ©ration Torch menĂ©e Ă  partir du .

C'est à cette époque que sa sœur Jeanne L'Herminier entre dans la Résistance[2].

La libération de la Corse

À Alger, le Casabianca est affecté aux Services spéciaux de la Défense nationale. Il est placé en appui de l'Opération Pearl Harbour, chargée de coordonner les premiers réseaux de résistance en Corse en vue d'un débarquement de troupes françaises. Il assure le soutien logistique permanent de ses quatre premiers agents (Toussaint et Pierre Griffi, Laurent Preziosi et Roger de Saule), notamment le ravitaillement des maquis en armes, puis du commandant Paulin Colonna d'Istria, chargé de la coordination militaire de la résistance pour le débarquement des forces spéciales.

Jean L'Herminier est ainsi l'un des grands artisans de la libération de la Corse. Le , il débarque les premiers soldats français, 109 hommes du bataillon de Choc, à Ajaccio, première ville libérée de France métropolitaine. La libération de la Corse s'achève le par la libération de Bastia.

L'après-guerre

Promu capitaine de frégate en , Jean L'Herminier, qui a refusé, malgré la grave thrombose dont il était atteint, de débarquer avant la libération de la Corse, doit alors subir l'amputation des deux jambes. Capitaine de vaisseau en , soigné aux États-Unis d' à , il reste maintenu en activité à titre exceptionnel et représente la Marine au Comité d'administration de l'Office national des anciens combattants (ONAC).

Jean L'Herminier a Ă©crit deux livres de souvenirs : Casabianca et Entre ciel et mer.

Il meurt à Paris le , âgé de seulement de 51 ans. Il est inhumé à Paris dans le cimetière des Batignolles (17e division).

DĂ©corations

Hommages

  • Deux bateaux de sauvetage de la SociĂ©tĂ© nationale de sauvetage en mer (SNSM) portent son nom :
    • le canot tous temps de 11,50 m Capitaine de Vaisseau L'Herminier, en service de 1955 Ă  1986, Ă  Calvi puis Ă  Bonifacio ;
    • le canot tous temps de 17,60 m SNS 063 Capitaine de Vaisseau L'Herminier II, en service depuis 1988 Ă  Bonifacio.
  • Une caserne de gendarmerie nationale de près de 9 hectares en centre ville de Toulouse regroupant gendarmes mobile et dĂ©partementaux porte aussi ce nom.

Notes et références

  1. « Casabianca », sur babelio (consulté le )
  2. Sa sœur, Jeanne L'Herminier entre dans la résistance peu après le sabordage de la flotte. Déportée, elle a esquissé les silhouettes de ses compagnes, dont la nièce du général de Gaulle ou la sœur de Juliette Gréco. Cette collection de dessins réalisée dans l’univers concentrationnaire est aujourd'hui conservée au musée de la Résistance et de la Déportation de la citadelle de Besançon.
  3. DĂ©cret du 28 octobre 1952.
  4. ARRETE DU MAIRE DE LA VILLE DE ROANNE, « Doc » [PDF]

Annexes

Bibliographie

  • Isabelle de Saizieu, Jean l'Herminier; Une vie de combats, , 240 p. (ISBN 978-2-9564880-2-6, prĂ©sentation en ligne)
  • Etienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Paris, Editions maritimes & d'outre-mer, , 357 p. (OCLC 8930112).
  • Jean L'Herminier, Casabianca, France Empire, 1992 (1ère Ă©dition 1949), 256 p. (ISBN 978-2704807048).

Liens externes

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