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Capitaine de vaisseau (France)

Le grade de capitaine de vaisseau est un grade d'officier de la Marine nationale française qui existait déjà dans la Marine royale sous l'Ancien Régime.

Capitaine de vaisseau
Image illustrative de l’article Capitaine de vaisseau (France)

Armée Marine nationale
Statut Officier supérieur
DĂ©signation Capitaine de vaisseau
Abréviation CV
Appellation « Commandant »
Code OTAN OF-5
Équivalence Colonel

Généralités

Un capitaine de vaisseau lors d'une cérémonie.

Selon l'ordre hiérarchique ascendant, c'est le troisième et dernier grade du corps des officiers supérieurs de la Marine nationale. Son code OTAN est OF-5[1].

Le capitaine de vaisseau (« CV ») assure les fonctions de commandant des navires et des installations terrestres les plus importants de la Marine. Il peut Ă©galement occuper des postes dans les Ă©tablissements Ă  terre ou en Ă©tat-major[alpha 1]. De nos jours, l'accès Ă  ce grade est rĂ©servĂ© quasi exclusivement aux officiers ayant suivi un cursus de formation supĂ©rieure dispensĂ© Ă  l'École de guerre.

Dans les TOM, il peut être amené à seconder le haut-commissaire délégué du gouvernement dans ses fonctions de préfet maritime. Dans ce cas, le capitaine de vaisseau est nommé « commandant de zone maritime » (COMAR).

Il porte cinq galons « or » "pleins" (par opposition au capitaine de frĂ©gate qui porte cinq galons dits "panachĂ©s", trois or et deux argent).

Comme pour les autres officiers supérieurs, on s'adresse et on parle de lui en disant « Commandant ». Dans l'argot de la Marine, on désigne un capitaine de vaisseau par le terme « cap de veau », découlant de l'abréviation « Cap. de Veau ».

Drapeau de la France France Grades de la Marine nationale
Précédé par
Capitaine de frégate
Capitaine de Vaisseau
Suivi par
Contre-amiral

Historique

Jean-François du Cheyron du Pavillon, capitaine de vaisseau au XVIIIe siècle.

Le grade de capitaine de vaisseau apparaît vers la fin des années 1660. L'état de la Marine de 1676 le décrit comme un officier supérieur qui prend rang avec les brigadiers des armées du roi[2]. Par la suite (en 1765), seuls les cinquante plus anciens capitaines de vaisseau — devenus brigadiers des armées navales en 1782 puis chefs de division en 1786 — conservent cette équivalence, les autres prenant celle de colonel[3].

L'apparition du grade marque la dernière étape d'une évolution lente qui voit non seulement l'appellation mais surtout le rôle du capitaine changer considérablement. En effet, pendant longtemps le capitaine, un gentilhomme, s'est contenté d'être le chef des soldats embarqués sur une nef ou une galère sans assumer pour autant la responsabilité de sa conduite, délaissée à un patron, comite ou pilote roturier. Il faut attendre le XVIe siècle pour que le capitaine assume la plénitude du commandement[alpha 2].

AppelĂ© sous Richelieu « capitaine de mer Â», « capitaine de l'armĂ©e de mer Â» ou « capitaine de la marine Â» (pour le distinguer du capitaine marchand), puis « capitaine entretenu Â» sous Colbert Ă  cause de la solde que Richelieu lui a attribuĂ©e Ă  partir de 1627[alpha 3], le capitaine reçoit pendant longtemps sa commission de l'amiral de France ou du grand-maĂ®tre de la navigation mais Ă  partir de 1669, il la reçoit du roi lui-mĂŞme[2].

Les « officiers des vaisseaux du roi Â», membres du « Grand Corps Â» issus des gardes de la Marine, sont gĂ©nĂ©ralement promus directement du grade de lieutenant de vaisseau Ă  celui de capitaine de vaisseau[alpha 4], le grade de capitaine de frĂ©gate, originellement attribuĂ© — Ă  titre temporaire — Ă  des roturiers, souvent officiers corsaires ou marchands, qui se sont particulièrement distinguĂ©s, ne s'intercalant dĂ©finitivement dans la hiĂ©rarchie qu'en 1848. Suivant l'Ă©poque, le supĂ©rieur du capitaine de vaisseau est un chef d'escadre, un brigadier des armĂ©es navales, un chef de division puis, Ă  partir de la RĂ©volution, un contre-amiral.

Au XVIIIe siècle, les capitaines de vaisseau assument également le commandement de la Marine dans les grands ports ainsi que la plupart des fonctions de gouverneur dans les colonies[6].

Contrairement à de nombreux grades de l'Ancien Régime, celui de capitaine de vaisseau ne disparaît pas lors de la Révolution. Il perdure ainsi sans discontinuité jusqu'à nos jours.

Équivalences

Forces armées françaises

Dans les forces armées françaises contemporaines, le grade de capitaine de vaisseau est équivalent à celui de colonel dans l'Armée de l'air, l'Armée de terre et la Gendarmerie nationale.

Marines étrangères

Voir Ă©galement pour les autres pays de l'OTAN :

Notes et références

Notes

  1. Que l'état-major soit embarqué ou à terre.
  2. Selon l'historien Michel Vergé-Franceschi, l'opposition potentielle entre le capitaine, soldat noble et son pilote, marin roturier continuera d'ailleurs à poser occasionnellement des problèmes jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, car même si le premier est désormais le chef du second, il refuse souvent d'assumer la responsabilité des échecs résultant d'une erreur dans la conduite du navire[4].
  3. Initialement perçue lors des seules périodes d'embarquement, cette solde devient permanente en 1631[5].
  4. Du moins jusqu'à la création du grade de major de vaisseau en 1786.

Références

  1. (en) NATO Standard Agreement (STANAG) 2116: NATO Codes for Grades of Military Personnel. NATO Standardization Agency.
  2. Vergé-Franceschi 2002, p. 290.
  3. CitĂ© dans le document « Insignes des grades et des fonctions des officiers gĂ©nĂ©raux. Â» sur le site du ministère de la DĂ©fense. Ce document cite la Chronologie historique militaire de M.Pinard, qui est lire en ligne sur Gallica.
  4. Vergé-Franceschi 1996, tome 1 (A-G), p. 289.
  5. Vergé-Franceschi 1996, tome 1 (A-G), p. 290.
  6. Vergé-Franceschi 1996, p. 191.

Voir aussi

Bibliographie

  • Michel VergĂ©-Franceschi, La Marine Française au XVIIIe siècle, Paris, Éditions CDU SEDES, coll. « Regards sur l'histoire / Les Espaces maritimes », , 451 p. (ISBN 2-7181-9503-7 et 978-2718195032).
  • Michel VergĂ©-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire Maritime, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 978-2221087510).

Articles connexes

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