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Jean-Marc Vallée

Jean-Marc Vallée, né le à Montréal (Québec) et mort le à Berthier-sur-Mer (Québec)[1], est un réalisateur, scénariste et monteur québécois[2].

Jean-Marc Vallée
Jean-Marc Vallée aux prix Génie 2012.
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Pseudonyme
John Mac McMurphy
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Conjoint
Chantal Cadieux (1990-2006)
Enfant
2

Biographie

Jeunesse

Jean-Marc VallĂ©e naĂźt dans le quartier Rosemont Ă  MontrĂ©al, oĂč il grandit avec ses deux frĂšres StĂ©phane Tousignant et GĂ©rald VallĂ©e, ainsi que sa sƓur Marie-JosĂ©e VallĂ©e. Leur pĂšre Ă©tait discothĂ©caire Ă  la radio de CKAC[3]. Il termine ses Ă©tudes secondaires au CollĂšge Jean-Eudes en 1979, et poursuit ensuite ses Ă©tudes en cinĂ©ma au CollĂšge Ahuntsic puis Ă  l'UniversitĂ© de MontrĂ©al[4].

Les débuts : vidéoclips et courts-métrages

Parmi les premiĂšres Ɠuvres les plus connues de VallĂ©e figurent cinq vidĂ©oclips Ă©crits et rĂ©alisĂ©s en [5]. Ces vidĂ©oclips faisaient partie d'un projet des Productions Perfo 30 visant Ă  produire 30 vidĂ©oclips en 30 jours pour un budget total ne dĂ©passant pas 50 000 dollars canadiens. Les Productions Perfo 30 sont fondĂ©es plus tĂŽt cette annĂ©e-lĂ , en , par AndrĂ© Fortin, Martin-Éric Ouellette et Martin Saint-Pierre, qui ont produit ensemble un total de 32 vidĂ©oclips, tous rĂ©alisĂ©s au cours du mois d', alors que le montage s'Ă©tend jusqu'Ă  . VallĂ©e rĂ©alise les clips suivants: My Chick Is In My Bed de Wild Touch, Odeline de Glockenspiel, Don't Talk To Strangers de Park Avenue, Angel's Angel's Evolution et The Splice Of Life de New News[6]. D'abord prĂ©sentĂ©s devant la presse locale au Spectrum de MontrĂ©al le , puis au grand public le , ils sont ensuite diffusĂ©s Ă  la tĂ©lĂ©vision canadienne sur Much Music[7].

Dans les annĂ©es 1990, Jean-Marc rĂ©alise un nombre important de courts-mĂ©trages, qui suscitent l'intĂ©rĂȘt du public et de la critique[8]. En 1992, il sort StĂ©rĂ©otypes, une comĂ©die fantastique inspirĂ©e des films classiques amĂ©ricains, et reçoit de nombreux prix lors de plusieurs Ă©vĂ©nements, dont celui du Meilleur espoir en rĂ©alisation aux Rendez-vous du cinĂ©ma quĂ©bĂ©cois en 1993[9].

Vallée adopte ensuite un ton plus personnel dans Les Fleurs magiques en 1995, qui met en vedette le jeune Marc-André Grondin qui incarne DJ, un jeune garçon qui doit composer avec les problÚmes d'alcool de son pÚre. Le film repart avec la statuette du meilleur court-métrage au prix Génie en 1996[10]. Il s'ensuit ensuite Les mots magiques en 1998, qui nous plonge dans l'histoire d'un trentenaire (Richard Robitaille) qui décide de confronter son pÚre alcoolique (Robert Gravel). Le film remportera le titre du meilleur court-métrage à la premiÚre cérémonie des prix Jutra en 1999. Vallée prévoit d'en faire une trilogie avec Les Temps magiques, mais le troisiÚme opus ne verra jamais le jour[11].

Liste noire (1995)

Il rĂ©alise et assure le montage de son premier long-mĂ©trage Liste noire en 1995, thriller Ă  la sauce Hollywood qui met en vedette Michel CĂŽtĂ© dans le rĂŽle d'un juge, qui se verra remettre une liste de noms de magistrats qui ont retenu les services d'une prostituĂ©e incarnĂ©e par GeneviĂšve Brouillette[12]. Cette annĂ©e-lĂ , le film devient le plus rentable de l'histoire au QuĂ©bec avec plus de 200 000 entrĂ©es en salle et rĂ©colte Ă  lui seul neuf nominations aux prix GĂ©nie, dont celles du meilleur film et de la meilleure rĂ©alisation[13]. DistribuĂ© dans plusieurs pays sous le nom de Black List, dont la France, le film attire l'attention de Hollywood[14], au point de mener le cinĂ©aste aux États-Unis pendant une dizaine d'annĂ©es[15].

CarriÚre canadienne et américaine

Dans la foulĂ©e du succĂšs de Liste noire, VallĂ©e s'installe Ă  Los Angeles oĂč il rĂ©alise Los Locos (1997), un western Ă©crit par et avec Mario Van Peebles, et Loser Love (1999). AprĂšs ces deux productions Ă  petit budget, il rĂ©alise deux Ă©pisodes de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e anglo-canadienne The Secret Adventures of Jules Verne (2000), mettant en vedette Michel Courtemanche dans le rĂŽle de Passepartout.

C.R.A.Z.Y. (2005)

À partir de 1995, Jean-Marc s'attaque au projet cinĂ©matographique C.R.A.Z.Y. qui raconte l'histoire d'une famille quĂ©bĂ©coise des annĂ©es 1970 et de ses cinq enfants. Voulant d'abord tourner le film aux États-Unis, son ami et collaborateur Michel CĂŽtĂ© le convainc de le produire au QuĂ©bec. Le film nous plonge dans la relation d'un pĂšre (CĂŽtĂ©) avec son fils Zachary Beaulieu (Marc-AndrĂ© Grondin), qui se dĂ©couvre homosexuel. L’histoire est inspirĂ©e de celle de François Boulay, coscĂ©nariste du film, et VallĂ©e met cinq annĂ©es Ă  Ă©crire le scĂ©nario, dont une Ă  temps plein[16]. Il confie Ă  son plus jeune fils Émile VallĂ©e le rĂŽle de Zachary enfant. Le film est prĂ©sentĂ© en premiĂšre mondial au Festival international du film de Toronto et se voit rĂ©compensĂ© dans la catĂ©gorie Meilleur long-mĂ©trage canadien. À sa sortie en 2005, le film connaĂźt un succĂšs en salle au QuĂ©bec[17] et gagne plusieurs prix dont dix prix GĂ©nie et quatorze prix Jutra[18]. Sur un budget total de 6,5 millions de dollars, 600 000 $ sont consacrĂ©s Ă  la libĂ©ration des droits musicaux. VallĂ©e choisit de couper une partie de son propre salaire pour gonfler le budget associĂ© Ă  la trame sonore[16]. C.R.A.Z.Y. est le film quĂ©bĂ©cois qui compte le plus d'entrĂ©es en salle au QuĂ©bec pendant l'annĂ©e 2005 et rĂ©colte 6 millions de dollars au box-office. On estime qu'un peu plus d'un QuĂ©bĂ©cois sur huit l'a vu en salle[19]. Cette annĂ©e-lĂ , le film est envoyĂ© aux Oscars pour reprĂ©senter le Canada dans la catĂ©gorie Meilleur film en langue Ă©trangĂšre[20], et ne sera finalement pas retenu dans la sĂ©lection finale.

The Young Victoria (2009)

À la suite de son succĂšs, Graham King et Martin Scorsese le repĂšrent et lui confient le script d'un projet dĂ©veloppĂ© par la sociĂ©tĂ© de production de Scorsese, une rĂ©interprĂ©tation romancĂ©e des annĂ©es de jeune femme de la reine Victoria du Royaume-Uni et de sa relation avec le prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha[21]. Ce drame historique, intitulĂ© Victoria : Les Jeunes AnnĂ©es d'une reine, avec Emily Blunt dans le rĂŽle-titre, reçoit trois nominations aux Oscars du cinĂ©ma 2009[22], et remporte la statuette des meilleurs costumes[23].

Café de Flore (2011)

Le cinéaste à la premiÚre de Dallas Buyers Club, au TIFF 2013.

Vallée profite de cette reconnaissance internationale pour monter un projet plus personnel, qu'il écrit et réalise. Sorti en 2011, le drame Café de Flore met en vedette l'actrice française Vanessa Paradis[24], ainsi que les acteurs québécois Evelyne Brochu, Kevin Parent et HélÚne Florent. L'histoire se déroule dans les années 1960 et 2010 et raconte les destins croisés de Jacqueline, la mÚre française d'un enfant trisomique qui refuse d'envoyer son fils en établissement spécialisé, et d'Antoine, un DJ montréalais, perdu dans un triangle amoureux. Cette coproduction franco-canadienne, à défaut de convaincre commercialement, est trÚs bien reçue par la critique anglophone. Le film repartira avec treize nominations aux prix Génie, et Vanessa Paradis se verra récompenser comme Meilleure actrice aux prix Génie, prix Jutra et au Vancouver Film Critics Circle.

Dallas Buyers Club (2013)

En 2013, Jean-Marc VallĂ©e nous dĂ©voile Dallas Buyers Club, mettant en vedette Matthew McConaughey, Jared Leto et Jennifer Garner. Le film est basĂ© sur l'histoire vraie de Ron Woodroof (McConaughey), un Ă©lectricien texan diagnostiquĂ© avec le VIH/sida au milieu des annĂ©es 1980, Ă  une Ă©poque oĂč les traitements faisaient l'objet de peu de recherches, alors que la maladie Ă©tait fortement stigmatisĂ©e. CondamnĂ© Ă  30 jours de vie restante, Woodroof fait entrer clandestinement au Texas des mĂ©dicaments pharmaceutiques non approuvĂ©s pour traiter ses symptĂŽmes, et commence Ă  les distribuer Ă  d'autres personnes atteintes du sida en crĂ©ant le "Dallas Buyers Club", qui rĂ©volutionnera les traitements de la maladie. Alors qu'il tourne en Louisiane avec un mince budget de 5 millions de dollars et une Ă©quipe rĂ©duite, VallĂ©e s'allie avec le directeur de la photographie Yves BĂ©langer en prenant la dĂ©cision de laisser tomber l'Ă©clairage artificiel et d'expĂ©rimenter un Ă©clairage venant uniquement d’élĂ©ments de dĂ©cor naturel, en utilisant l’Alexa, une camĂ©ra numĂ©rique plus compacte et requĂ©rant moins de lumiĂšre[25]. Le film est acclamĂ© par la critique et reçoit six nominations aux Oscars 2014, dont celui du meilleur film. Les deux acteurs masculins remportent chacun une statuette pour Meilleur acteur principal et Meilleur acteur de soutien[26]. Jean-Marc se voit nommĂ© pour l'Oscar du Meilleur montage, sous le pseudonyme de John Mac McMurphy.

Wild (2014)

À la suite du succĂšs de Dallas Buyers Club, VallĂ©e officialise son contrat en afin de rĂ©aliser le drame de survie Wild, l'adaptation cinĂ©matographique du rĂ©cit du mĂȘme nom de Cheryl Strayed Ă©crit par Nick Hornby[27]. Encore une fois, le rĂ©alisateur fait Ă©quipe avec le directeur photo Yves BĂ©langer et mise uniquement sur la lumiĂšre naturelle, en Ă©quipe rĂ©duite. ProjetĂ© en premiĂšre mondiale le au Festival du film de Telluride, le film met en vedette Reese Witherspoon dans le rĂŽle de Cheryl Strayed, aux cĂŽtĂ©s de Laura Dern, Thomas Sadoski et Gaby Hoffmann. Strayed entame une randonnĂ©e en solitaire de 1 700 km sur le Pacific Crest Trail pour se remettre d'une tragĂ©die personnelle[28]. Le film reçoit deux nominations aux Oscars 2015, dans les catĂ©gories Meilleure actrice principale (Reese Witherspoon) et Meilleure actrice de soutien (Laura Dern)[29].

Demolition (2015)

En , Jean-Marc Vallée est approché pour réaliser et coproduire[30] Demolition, un drame consacré à la crise identitaire d'un trentenaire veuf, avec Jake Gyllenhaal, Naomi Watts, Chris Cooper et Judah Lewis. Les tournages débutent dans la ville de New York en [31]. Le film est finalement présenté en premiÚre mondiale au Festival international du film de Toronto 2015. Moins bien compris, Demolition divise la critique et échoue commercialement.

En , Jean-Marc VallĂ©e est saluĂ© par le Centre national des Arts, afin de souligner l’ensemble de son Ɠuvre et sa contribution exceptionnelle aux arts du spectacle[32].

Big Little Lies (2017-2019)

VallĂ©e rebondit vers la tĂ©lĂ©vision et signe les sept Ă©pisodes de la sĂ©rie Ă©vĂšnement de la chaĂźne HBO, Big Little Lies. L'Ă©criture est assurĂ©e par David Edward Kelley, et l'interprĂ©tation principale portĂ©e par une distribution quatre Ă©toiles: Nicole Kidman, Reese Witherspoon, Shailene Woodley et Laura Dern. Le programme est lancĂ© fin et rencontre un immense succĂšs populaire et critique, en rĂ©coltant plusieurs prix et nominations aux Golden Globes et aux Emmy Awards. Pressenti pour rĂ©aliser la deuxiĂšme saison, Jean-Marc VallĂ©e dĂ©cline, Ă©tant dĂ©jĂ  sous contrat pour la minisĂ©rie Sharp Objects[33]. Il Ɠuvre toutefois Ă  titre de producteur exĂ©cutif sous la banniĂšre Crazyrose, en compagnie de son complice Nathan Rose. La production dĂ©cide de confier la rĂ©alisation des sept Ă©pisodes Ă  Andrea Arnold. Une fois les tournages terminĂ©s, HBO et le producteur David E. Kelley ne semblent pas satisfaits du montage chapeautĂ© par Arnold et convainquent VallĂ©e de revenir. La post-production de Big Little Lies est ensuite transfĂ©rĂ©e de Londres Ă  MontrĂ©al par HBO, laissant au rĂ©alisateur le soin de monter les images d’Arnold[34]. La production en profite alors pour ajouter 17 jours de tournage supplĂ©mentaires, cette fois-ci rĂ©alisĂ©s par VallĂ©e. À la suite de cette discorde, Arnold ne souhaite plus poursuivre son implication dans le projet. À la suite de l'enquĂȘte du mĂ©dia Indiewire parue en ligne le , le rĂ©alisateur se retrouve en pleine controverse, alors qu'on accuse HBO et VallĂ©e d'avoir Ă©cartĂ© cavaliĂšrement la rĂ©alisatrice Andrea Arnold[35]. Dans une entrevue accordĂ©e Ă  la journaliste PĂ©nĂ©lope McQuade en , VallĂ©e dĂ©ment les hypothĂšses avancĂ©es par Indiewire, qui lui prĂȘte de mauvaises intentions. Les nouveaux Ă©pisodes deviennent disponibles sur HBO et HBO Canada en et sont trĂšs bien accueillis par le public et la critique.

Sharp Objects (2018)

Il rĂ©itĂšre l'expĂ©rience durant l'Ă©tĂ© 2016 en signant comme rĂ©alisateur et producteur exĂ©cutif aux cĂŽtĂ©s de Nathan Rose les huit Ă©pisodes de la sĂ©rie Sharp Objects pour HBO et HBO Max, et les tournages dĂ©butent en . BasĂ©e le roman de Gillian Flynn, la minisĂ©rie est menĂ©e par Amy Adams et Patricia Clarkson. ProjetĂ©e pour la premiĂšre fois le 7 juin 2018 dans le cadre du ATX Television Festival[36], la sĂ©rie nous plonge dans le rĂ©cit de Camille Preaker, une journaliste spĂ©cialisĂ©e dans les affaires criminelles rĂ©cemment libĂ©rĂ©e d'un hĂŽpital psychiatrique aprĂšs des annĂ©es d'automutilation, qui retourne dans sa ville natale de Wind Gap au Missouri, pour enquĂȘter sur le meurtre d'une jeune fille et sur une disparition. La sĂ©rie est acclamĂ©e par la critique et obtient plusieurs nominations aux Golden Globes et aux Emmy Awards.

Crazyrose

En 2018, le cinéaste fonde la société de production Crazyrose en compagnie de Nathan Rose, coproducteur délégué des films Wild et Dallas Buyers Club, ainsi que des séries Big Little Lies et Sharp Objects[37].

Vallée participe au montage de la plupart de ses projets, sous les pseudonymes Jai M. Vee, John Mac McMurphy, Jay M. Glen et Jim Vega[38].

Projets en chantier

DÚs 2014, Vallée planche sur un biopic de Janis Joplin Get It While You Can avec Amy Adams[39], aux cÎtés des producteurs Ron Terry et Nathan Ross. Des poursuites judiciaires minent le développement du film et il est forcé d'abandonner le projet en 2017[40].

À la suite d'une pause professionnelle de plusieurs mois en 2019, Jean-Marc VallĂ©e dĂ©bute le travail d'Ă©criture de son prochain film, inspirĂ© de l'histoire d'amour entre John Lennon et Yoko Ono[41], sur lequel il devait assurer la rĂ©alisation et le montage[42]. Anthony McCarten (Bohemian Rhapsody) jette les bases du scĂ©nario, puis Jean-Marc est mandatĂ© pour le retoucher et l’étoffer[37]. Yoko Ono, qui a beaucoup aimĂ© CafĂ© de Flore, lui donne sa bĂ©nĂ©diction lors d'une courte rencontre chez elle dans son appartement du Dakota Building Ă  New York[43]. Ono est aussi impliquĂ©e dans la production, assurĂ©e par Universal Pictures.

Lors de sa mort en , VallĂ©e travaillait sur plusieurs projets tĂ©lĂ©visuels et cinĂ©matographiques: The Player’s Table (HBO Max), Lady in the Lake (Apple TV+), Gorilla and the Bird (HBO) et le long-mĂ©trage Girl Named Sue[37]. Avec sa compagnie Crazyrose, il planchait aussi sur plusieurs documentaires musicaux, dont un sur Otis Redding.

Univers musical

VĂ©ritable mĂ©lomane, la musique occupe une grande place au sein de son Ɠuvre[3]. GrĂące Ă  ses parents, amoureux de musique et surtout de pop, Jean-Marc VallĂ©e est trĂšs vite plongĂ© dans cet univers, alors que plusieurs albums traĂźnent dans la bibliothĂšque familiale. Son pĂšre, que VallĂ©e qualifie de sosie du jeune Leonard Cohen, travaillait comme discothĂ©caire Ă  la radio de CKAC dans les annĂ©es 1960 et Ă©tait chargĂ© de la programmation musicale. Dans une entrevue accordĂ©e Ă  Ariane Cipriani sur ICI Radio-Canada PremiĂšre, VallĂ©e confie que sa mĂšre aurait d'ailleurs rencontrĂ© son pĂšre dans un magasin de disques, alors qu'elle lui aurait achetĂ© l'album What a Diff'rence a Day Makes de Dinah Washington. Jeune adolescent, il se procure son premier album vinyle First Base (1972) de Babe Ruth. Vers douze ou treize ans, il s'ouvre Ă  l'univers du rock 'n' roll avec des groupes mythiques tels que The Rolling Stones, Led Zeppelin et Pink Floyd. La piĂšce Wild Horses des Stones le touche particuliĂšrement et il aura plus tard la chance de rencontrer Ă  quelques reprises son idole Mick Jagger, alors qu'il est dĂ©jĂ  un cinĂ©aste de renom.

C'est Ă  l'universitĂ© qu'il dĂ©couvre l'univers du jazz, avec des chanteuses telles que Dinah Washington, Billie Holiday, Ella Fitzgerald et Sarah Vaughan, qui chantaient Ă  l'Ă©poque les standards de jazz de Cole Porter, Irving Berlin, des frĂšres Gershwin et autres. La force et la puissance de la voix de Dinah Washington le touchent profondĂ©ment, et la piĂšce So in Love figure parmi ses prĂ©fĂ©rĂ©es, qu'il intĂšgre plus tard dans CafĂ© de Flore. Fan de soul et de blues, Jean-Marc dĂ©couvre Ă©galement les albums de Otis Redding, Irma Thomas et Charles Bradley, qu'il inclut plus tard dans ses Ɠuvres.

C'est avec le film C.R.A.Z.Y. en 2005 que Jean-Marc Vallée fera découvrir au public l'étendue de son univers musical. Le pÚre de famille Gervais Beaulieu, incarné par Michel CÎté, est un fan de Patsy Cline et Charles Aznavour, alors que le personnage de Zachary, campé par Marc-André Grondin, nous fait découvrir les piÚces de Jefferson Airplane, Pink Floyd, David Bowie, Giorgio Moroder, The Rolling Stones, The Cure et Robert Charlebois.

Dans son film plus intime Café de Flore, la musique du groupe islandais Sigur Rós est largement présente, avec les piÚces Svefn-g-englar, Fljótavík, Andvari et All alright.

Pour le film Wild, VallĂ©e tente d'obtenir les droits musicaux de Stairway to Heaven de Led Zeppelin et Robert Plant refuse catĂ©goriquement de lui accorder[3]. Le rĂ©alisateur se reprend dans Sharp Objects, grĂące au travail de la superviseure musicale Susan Jacobs qui rĂ©ussit Ă  convaincre Robert Plant et Jimmy Page de leur cĂ©der les droits d'utilisation de quatre chansons et ce sans conditions[44]. On peut entendre dans la sĂ©rie les piĂšces What Is and What Should Never Be, I Can't Quit You Baby, In the Evening et Thank You. Jacobs qualifie VallĂ©e de « peintre de la musique » (« He’s a painter with music »).

Cheryl Strayed, l'auteure du livre Wild: From Lost to Found on the Pacific Crest Trail sur lequel est basĂ© le film, est trĂšs touchĂ©e lorsque VallĂ©e dĂ©cide d'intĂ©grer la piĂšce Suzanne de Leonard Cohen Ă  la trame sonore, puisque sa mĂšre Ă©tait elle-mĂȘme amie avec Suzanne Verdal, l'une des muses de Cohen[3].

Dans la sĂ©rie Big Little Lies, la musique y joue un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant. La chanson thĂšme Cold Little Heart est signĂ©e Michael Kiwanuka, que VallĂ©e affectionne tout particuliĂšrement. La sĂ©rie aurait Ă©galement contribuĂ©e Ă  la popularitĂ© du chanteur soul amĂ©ricain Leon Bridges, alors que les piĂšces That Was Yesterday et River y sont entendues[45]. Collaborateur au montage, VallĂ©e n'hĂ©site pas Ă  insuffler son propre univers musical Ă  la bande-sonore. À la suite du succĂšs de la sĂ©rie, HBO fait paraĂźtre un album musical en 2017, qui comprend entre autres les piĂšces de Charles Bradley, Martha Wainwright, Irma Thomas, ZoĂ« Kravitz et Alabama Shakes. Une seconde compilation tirĂ©e de la deuxiĂšme saison paraĂźt Ă©galement en 2019.

Vallée collabore réguliÚrement avec la pianiste québécoise Alexandra Stréliski pour les bandes sonores de ses projets. Prélude, tiré de son premier album Pianoscope, figure dans le film Dallas Buyers Club. On peut aussi entendre la piÚce Le départ dans Demolition et Bourrasques dans la bande-annonce de l'épisode final de la premiÚre saison de Big Little Lies[46]. Dans le troisiÚme épisode de Sharp Objects, "Fix", Vallée lui confie la musique thÚme de la minisérie, ainsi que l'interprétation d'un concerto de Bach[47].

Vie privée

Il se marie le avec la scĂ©nariste Chantal Cadieux Ă  Richmond au QuĂ©bec. Ils divorcent en 2006. De cette union naissent deux enfants : Alex VallĂ©e (1992) et Émile VallĂ©e (1996).

Mort

Jean-Marc VallĂ©e succombe Ă  un arrĂȘt cardiorespiratoire dans la soirĂ©e du Ă  l'Ăąge de cinquante-huit ans, dans sa rĂ©sidence secondaire Ă  Berthier-sur-Mer[48]. Son corps est incinĂ©rĂ© et ses cendres ont Ă©tĂ© remises Ă  la famille[49].

ƒuvre

Cinéma

Télévision

Publication

CafĂ© de Flore, QuĂ©bec, Éditions Alto, 2011, 127 p. (ISBN 2923550811)

Prix et honneurs

RĂ©compenses

DĂ©corations

Nominations

Notes et références

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