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Hussein ben Ali (roi du Hedjaz)

Hussein ben Ali al-Hashimi (en arabe : الحسين بن علي الهاشمي, retranscrit en al-Ḥusayn bin ‘Alī al-Hāshimī), né vers 1853[3] à Constantinople et mort le à Amman, est un chérif de La Mecque jusqu'en 1924, roi du Hedjaz de 1916 à 1924 et dernier calife sunnite à partir de 1924[4][5].

Hussein ben Ali
الحسين بن علي
Hussein ben Ali, roi du Hedjaz, le 10 juin 1916
Fonctions
Calife
-
Roi du Hedjaz
-
Chérif de La Mecque
-
Abd al-Ilah Pasha (en)
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
الحُسين بن علي الهاشمي
Nationalités
ottomane (-)
royaume du Hedjaz (-)
Activité
Famille
Père
Ali bin Mohammed bin Abdul Moin (d)
Conjoint
Enfants
Parentèle
Muhammad ibn Abd al-Mu'in (en) (grand-père)
Awn ar-Rafiq (en) (oncle paternel)
Titre honorifique
L'honorable
Prononciation
Blason

C'est l'avant-dernier chérif de La Mecque provenant de la dynastie hachémite, qui contrôle les lieux saints de l'islam depuis Ja'far ibn Muhammad al-Hasani, au Xe siècle. Il est considéré comme le père du panarabisme.

Il lance la Grande révolte arabe pendant la Première Guerre mondiale contre l'Empire ottoman et le défait avec l'aide des puissances occidentales. Cependant, après la fin de la guerre, il est trahi par ces mêmes puissances, qui voient d'un mauvais œil l'émergence d'un état arabe trop puissant et un calife susceptible de provoquer l'instabilité de leurs colonies musulmanes. Des conflits au sujet de la Palestine émergent également et il refuse de signer le traité de Versailles en protestation contre la déclaration Balfour.

Dès lors, le Royaume-Uni et la France le trahissent, se partagent le territoire arabe en ne lui laissant que le Hedjaz puis soutiennent son opposant, Abdelaziz Ibn Saoud. Défait par ce dernier, il est exilé à Chypre où il demeure avant de rejoindre Amman pour mourir auprès de son fils, Abdallah Ier. Ses descendants ne reprennent pas le titre califal et la dignité de chérif de La Mecque est supprimée par Ibn Saoud dès sa conquête du Hedjaz

Il est enterré en tant que calife de l'islam sunnite, dans la madrasa al-Arghuniyya, à l'intérieur du complexe de l'esplanade des mosquées (al-Ḥaram aš-Šarīf)[6].

Son action pendant le génocide arménien, où il prend position pour protéger les Arméniens, fait de lui l'un des premiers dirigeants à s'engager, dès 1917, pour protéger les victimes, selon l'Institut national arménien.

Son califat rencontre à la fois l'opposition de l'Empire britannique, des sionistes et des wahhabites[7] mais il reçoit le soutien d'une large partie de la population musulmane de l'époque[8] - [9] - [10] - [11] et de Mehmed VI[12].

Biographie

Ascendance

Hussein ben Ali ben Muhammad ben Abd al-Mu'in ben Awn naît à Istanbul en 1853 ou 1854. Il est le fils aîné du Chérif Ali ben Muhammad, qui est le deuxième fils de Muhammad ben Abd al-Mu'in, l'ancien Chérif de La Mecque. En tant que membre de la dynastie hachémite, il est un descendant de Mahomet par l'intermédiaire de son petit-fils Hassan ben Ali. Sa mère Bezm-i Cihan, l'épouse d'Ali, est une Circassienne[13].

Il appartient au clan Dhawu Awn des Abadilah, une branche de la tribu des Banu Qatadah. Les Banu Qatadah gouvernent le chérifat de La Mecque depuis l'accession de leur ancêtre Qatadah ibn Idris en 1201, et sont la dernière des quatre branches de chérifs hachémites qui, ensemble, gouvernent La Mecque depuis le XIe siècle.

Luttes de pouvoir et naissance

En 1827, Muhammad ben Abd al-Mu'in est nommé chérif, devenant le premier chérif de la branche des Dhawu Awn et mettant fin à la domination séculaire des Dhawu Zayd. Il règne jusqu'en 1851, date à laquelle il est remplacé par le Chérif Abd al-Muttalib ibn Ghalib des Dhawu Zayd. Après avoir été déposé, il envoie avec sa famille et ses fils pour résider dans la capitale ottomane de Constantinople (aujourd'hui Istanbul).

C'est là que Hussein naît du fils de Muhammad, Ali, en 1853–1854. Muhammad est rappelé au pouvoir en 1856, et Hussein, alors âgé de deux ou trois ans, accompagne son père et son grand-père à La Mecque[13]. Muhammad meurt rapidement, en 1858, et est remplacé par son fils aîné, le chérif Abdallah Pacha, l'oncle de Hussein. Quelques années plus tard, en 1861-1862, Ali est rappelé à Istanbul tandis que Hussein reste dans le Hedjaz sous la garde de son oncle Abdallah.

Jeunesse et éducation

Hussein est élevé à la maison contrairement aux autres jeunes hachémites, qui sont habituellement envoyés à l'extérieur de la ville pour grandir parmi les nomades bédouins. Apparemment un jeune studieux, il maîtrise les principes de la langue arabe et est également éduqué dans la loi et la doctrine islamiques. Parmi ses professeurs, on compte le cheikh Muhammad Mahmud at-Turkizi ash-Shinqiti, avec qui il étudie les sept Mu'allaqat. Avec le cheikh Ahmad Zayni Dahlan, il étudie le Coran, achevant sa mémorisation avant l'âge de 20 ans[13] - [14] - [15].

Pendant le règne d'Abdallah, Hussein se familiarise avec la politique et l'intrigue entourant la cour chérifienne. Il participe également à de nombreuses expéditions au Nejd et dans les régions orientales du Hedjaz pour rencontrer les tribus arabes, sur qui le Chérifat de La Mecque exerce alors une forme de contrôle lâche. Il apprend les coutumes des Bédouins, y compris les compétences nécessaires pour résister à l'environnement hostile du désert. Au cours de ses voyages, il acquiert aussi une connaissance approfondie de la flore et de la faune du désert et compose des poèmes en vers humayni, un type de poésie vernaculaire (malhun) des Bédouins. Il pratique également l'équitation et la chasse[13].

En 1871–1872, Hussein se rend à Istanbul pour rendre visite à son père, Ali, qui est tombé malade. Il retourne à La Mecque après la mort de son père plus tard cette année-là[16].

En 1875, il épouse la fille d'Abdallah, Abdiyah, sa cousine. En 1877, Abdallah meurt et Hussein ainsi que son cousin Ali ibn Abdallah reçoivent le rang de pacha.

Chérif de La Mecque

Hussein est nommé Chérif de La Mecque par décret du sultan Abdülhamid II le 24 novembre 1908[17].

Théologie

Théologiquement et juridiquement, Hussein ben Ali est difficile à qualifier. Il étudie majoritairement avec Ahmad Zayni Dahlan, avec qui il devient Hafiz[13] - [14]. Il a une éducation chaféite et hanafite[18][19] - [20] mais s'allie aussi aux malékites et s'oppose à la fois aux hanbalites et aux wahhabites[21], à une époque où l'appartenance à un madhhab est plus floue. On peut trouver ainsi chez lui des points de ces trois écoles de fiqh[22].

Hussein ben Ali en 1917

Par exemple, il préconise le retour du califat à un Quraych, une idée chaféite[23], alors qu'il choisit d'être élu à ce poste, ce qui est plutôt une vision hanafite et n'est pas nécessaire pour le chaféisme[24].

Panarabisme et conflit avec les Ottomans

Bien qu'il n'y ait aucune preuve formelle suggérant que Hussein ben Ali soit enclin au nationalisme arabe avant 1916, la montée du nationalisme turc à la fin de l'Empire ottoman, culminant avec la Révolution des Jeunes-Turcs de 1908, déplaît fortement aux Hachémites et aux Bédouins. De plus, la centralisation croissante de l'Empire ottoman, l'interdiction progressive de l'arabe, les politiques de turquisation, l'installation de colons turcs dans des zones arabes inquiètent et effraient les Arabes de tout l'Empire[25][26].

Le drapeau de la révolte arabe est le drapeau de Hussein ben Ali. Le drapeau se compose de trois bandes horizontales (noire, blanche et verte) et d'un triangle rouge sur le côté du guindant. Chaque couleur a une signification symbolique : le noir représente la dynastie abbasside ou les rachiduns, le blanc représente la dynastie omeyyade et le vert représente l'islam (ou peut-être la dynastie fatimide, mais c'est incertain). Le triangle rouge représente la dynastie hachémite, à laquelle Hussein ben Ali appartient. Le drapeau devient un symbole de nationalisme et d'unité arabes et est encore utilisé aujourd'hui sous diverses formes dans les drapeaux de l'Égypte, de la Jordanie, de l'Irak, du Koweït, du Soudan, de la Syrie, des Émirats arabes unis, du Yémen, de la Palestine, du Somaliland, de la République arabe sahraouie démocratique et de la Libye.

En 1908, le chemin de fer du Hedjaz est achevé. Il permet aux Turcs de renforcer leur contrôle sur le Hedjaz et d'assurer une capacité de réaction rapide pour renforcer leurs garnisons à La Mecque et Médine. Il est construit sous la menace constante de raids arabes, comme ceux de la tribu Harb, qui témoignent de leur hostilité au projet[27]. De plus, en avril 1915, le gouvernement ottoman commence une politique d'extermination des minorités de l'Empire ottoman, par différents génocides. Cela effraie les Arabes[28] - [29] - [30] - [31], qui sont la minorité la plus importante de l'Empire, et est ouvertement critiqué par Hussein ben Ali[32] - [33].

Ces conflits avec les Turcs deviennent si violents qu'ils éclipsent les tensions existantes au sein de la société arabe et bédouine, et de nombreuses tribus rivales des Hachémites se rallient à leur autorité[34].

Un mouvement arabe indépendantiste et anticolonial se développe, principalement en Syrie ottomane, où des intellectuels et des journaux arabes appellent à restaurer le califat dans les mains d'un Quraych, et surtout à acquérir l'indépendance des arabes vis-à-vis de l'Empire ottoman[35] - [36].

Tous ces points entraînent une rupture violente entre les élites arabes et la classe politique ottomane[37] et se retrouvent dans sa proclamation d'indépendance, plus tard, lorsqu'il présente sa lutte comme une lutte religieuse et anticoloniale[25] - [38] - [39].

Vingt jours après le début du génocide arménien dans l'Empire ottoman, le fils de Hussein ben Ali, Fayçal, rencontre les dirigeants de l'organisation révolutionnaire Al-Fatat à Damas. Ils lui assurent de leur soutien en cas de révolte et reconnaissent Hussein comme le représentant de la nation arabe[40] - [41] - [42].

Lorsque Hussein reprend les revendications panarabes, en 1916, après sa proclamation d'indépendance ; il s'érige en première figure de taille derrière laquelle se rangent les panarabes, et est donc fréquemment considéré comme le père du panarabisme[43] - [44] - [45] - [46].

Première Guerre mondiale

Au début de la Première Guerre mondiale, il écrit aux Jeunes-Turcs pour les dissuader d'intervenir dans le conflit[47]. Après l'entrée en guerre de l'Empire ottoman, qui proclame le djihad contre la Triple-Entente (par la voix du cheikh-al islam, Hayri Bey), Hussein refuse de se joindre à cet appel au djihad ; les Ottomans lui demandent à plusieurs reprises de le faire, conscients de son importance religieuse[48].

Le dirigeant ottoman Djemal Pacha redoute un soulèvement des tribus arabes, dont la loyauté est vacillante, et qui veulent mettre fin à la domination turque sur leur territoire. Il convoque Hussein ben Ali à Damas pour le faire arrêter, emprisonner et peut-être exécuter[47]. Hussein refuse de se rendre à Damas ; il propose toutefois de rester en contact avec les Ottomans et de discuter avec eux directement à La Mecque.

Ces discussions ont lieu mais ne durent pas très longtemps car Hussein ben Ali prend connaissance d'une série de lettres dévoilant un complot d'assassinat qui le prend pour cible, préparé par les autorités ottomanes[49].

Hussein ben Ali (date inconnue).

Après ces révélations inquiétantes pour lui, il entre en relation avec les pays occidentaux de la Triple Entente pour savoir s'ils acceptent de soutenir l'indépendance des Arabes. Les Alliés répondent par l'affirmative et lui promettent de lui transmettre le contrôle de toutes les zones arabes prises jusqu'à Adana - dans le cadre du protocole de Damas, et dans la correspondance Hussein-McMahon[50]. Les puissances occidentales le trahissent après la fin de la guerre, ne transmettant qu'une partie minime des possessions promises à ses descendants.

Réformes

Hussein lance une série de réformes, notamment pour ne pas choquer les musulmans des colonies françaises ou britanniques qui font le Hajj, et purge les chiens errants, tente d'assurer la sécurité des routes du Hajj, il cherche aussi à lutter contre les marchés aux esclaves qui sont assez nombreux dans le Hedjaz[51].

Grande Révolte arabe

Djihad contre les Jeunes-Turcs

Durant la Première Guerre mondiale, il joue un rôle important en lançant la révolte arabe[41] depuis son palais de La Mecque, où il proclame le djihad contre les Jeunes-Turcs. Armé d'un fusil, il déclare que le djihad est « entrepris contre la colonisation, l'oppression et l'esclavage » des Turcs[52] - [53].

Dans les raisons qu'il donne pour justifier le djihad, il déclare agir pour une série de raisons : des persécutions des Arabes par les Ottomans, qui peuvent aller jusqu'à des déportations et des exécutions jusqu'au génocide arménien, que Hussein condamne[54]. On retrouve cette idée de libération nationale dans sa proclamation officielle d'indépendance[25], en 1916.

Dessin de Khalil Gibran, 1916

« Nous sommes déterminés à ne pas laisser nos droits religieux et nationaux être un jouet entre les mains du Parti Union et Progrès.

Dieu (béni et exalté soit-Il) a donné à la terre l'occasion de se révolter, lui a permis, par sa puissance et sa force, de s'emparer de son indépendance et de couronner ses efforts de prospérité et de victoire, même après qu'elle a été écrasée par la mauvaise administration des officiels civils et militaires turcs.

Cette terre se tient tout à fait à part et distincte des pays qui gémissent encore sous le joug du gouvernement du parti Union et Progrès. Elle est indépendante au plein sens du terme, libérée de la domination des étrangers et purgée de toute influence étrangère. Ses principes sont de défendre la foi de l'islam, d'élever le peuple musulman, de fonder sa conduite sur la loi sainte, d'édifier le code de justice sur le même fondement en harmonie avec les principes de la religion, de pratiquer ses cérémonies conformément aux progrès modernes, et faire une véritable révolution en ne ménageant aucun effort pour répandre l'instruction dans toutes les classes selon leur situation et leurs besoins. »

Guerre

Les soldats ottomans de La Mecque, réfugiés dans la forteresse d'Ajyad, sont rapidement encerclés au son des tambours de guerre et malgré leur défense soutenue par l'artillerie, ils doivent céder face aux Arabes qui prennent la forteresse en moins de deux jours[53]. C'est le début de la révolte arabe.

Djemal Pacha, à la nouvelle de la révolte, fait arrêter des intellectuels arabes de Syrie, menace de les exécuter ; mais il n'en fait rien après la réponse d'Hussein selon laquelle pour chaque Arabe exécuté, dix officiers turcs seraient mis à mort[53] - [55].

C'est son fils, Fayçal, qui mène la plupart des campagnes de la Révolte arabe, il arrive à prendre Damas, puis il se lance à la poursuite des forces ottomanes pendant la Poursuite jusqu'à Haritan, où il écrase définitivement les troupes ottomanes et s'ouvre le chemin pour aller prendre Alep.

Ces combats sont popularisés en Occident grâce à l'histoire de Lawrence d'Arabie. Le chérif Hussein, trahi par les puissances occidentales, l'est aussi par des membres de familles liées aux Saouds, alliés aux Ottomans.

Hussein et le génocide arménien

En avril 1918, dans le cadre de sa reconquête des territoires syriens dans lesquels le génocide arménien a pris place, il prend un décret pour protéger les Arméniens des persécutions et leur permettre de s'installer en paix, dans celui-ci, il ordonne[54] - [56] :

« Ce qui vous est demandé, est de protéger et de bien prendre soin de tous les membres de la communauté arménienne jacobite[57] vivant sur vos territoires et frontières ainsi que parmi vos tribus ; pour les aider dans toutes leurs affaires et les défendre comme vous vous défendriez vous-mêmes, vos biens et vos enfants, et leur fournir tout ce dont ils pourraient avoir besoin, qu'ils s'installent ou qu'ils se déplacent d'un endroit à l'autre, car ils sont le Peuple Protégé des Musulmans (Ahl Dimmat al-Muslimin) — à propos de qui le Prophète Muhammad (que Dieu lui accorde Sa bénédiction et sa paix) a dit : "Quiconque leur enlève ne serait-ce qu'une corde, je serai son adversaire le jour du Jugement". C'est l'une des choses les plus importantes que nous vous demandons de faire et que nous attendons de vous, compte tenu de votre noble caractère et de votre détermination. »

Hussein ben Ali à Amman

L'Armenian National Institute considère qu'il s'agit de la plus ancienne déclaration d'un chef d'État pour reconnaître le génocide arménien[58].

Après la Première Guerre mondiale

Dégradation des relations avec les Britanniques

En janvier et , Hussein reçoit le Message de Hogarth (en) et la Lettre de Bassett (en) en réponse à ses demandes d'explication concernant la Déclaration Balfour et l'Accord Sykes-Picot, respectivement[59]. Il reçoit une subvention britannique totalisant 6,5 millions de livres sterling entre 1916 et . En , la subvention est réduite à 100 000 livres par mois (au lieu de 200 000), puis à 75 000 livres à partir d'octobre, 50 000 livres en novembre, et 25 000 livres en décembre. À partir de , aucun paiement supplémentaire n'est fait.

Les Britanniques ne sont pas disposés à tenir leurs promesses envers Hussein, comme le déclare le colonel Wilson dans une correspondance secrète[60] :

« À un moment donné, nos copies arabes des lettres de Sir H. MacMahon au Grand Chérif ne pouvaient être retrouvées ; si elles ne sont toujours pas disponibles, cela pourrait être quelque peu gênant lorsque le roi Hussein présentera les originaux. (...) Si aucune solution satisfaisante n'est trouvée, le roi Hussein aura des motifs de considérer que la Grande-Bretagne a rompu sa parole donnée. »

En 1919, le roi Hussein refuse de ratifier le Traité de Versailles. En , cinq jours après la signature du Traité de Sèvres, Curzon demande au Caire de procurer la signature de Hussein sur les deux traités et accepte de faire un paiement de 30 000 livres sterling conditionné à la signature. Hussein décline et déclare en 1921 qu'il ne peut pas être tenu de « mettre son nom sur un document attribuant la Palestine aux sionistes et la Syrie à des étrangers »[61].

Cependant, même après une assurance de McMahon, Hussein ne reçoit pas les terres promises par leurs alliés britanniques. McMahon prétend que les terres proposées pour être incluses dans le nouvel État arabe ne sont pas exclusivement arabes. En réalité, McMahon refuse de remettre les nouvelles terres car les zones en question ont déjà été revendiquées par le nouvel allié britannique, la France[62].

Califat

Début , au lendemain de l'abolition du califat ottoman, le roi Hussein est proclamé calife[41] - [63]. Sa prise du titre est reconnue par une grande partie de la population musulmane de la région du Hedjaz et plus largement du Levant[11].

Il est soutenu par le dernier sultan ottoman et avant-dernier calife ottoman, Mehmed VI, selon The Times et Vatan (en)[12]:

« Selon un rapport envoyé au Times depuis Jérusalem, Vehideddin, qui se trouve dans la ville italienne de San Remo, a envoyé un télégramme au roi Hussein et annoncé qu'il reconnaît Hussein en tant que calife. »

Étant donné la difficulté de sa situation contre Ibn Saoud, qui harcèle ses troupes, et le fait que les Britanniques, depuis qu'il veut être calife, le perçoivent comme un ennemi, et accordent désormais leur soutien aux Saoudiens[64], il décide d'abdiquer de son poste de roi du Hedjaz pour le laisser à son fils, Ali ben Hussein.

Enterrement de Hussein ben Ali à Jérusalem en 1931

Dans un souci de légitimer sa proclamation et d'établir des bases juridiques pour son califat, il fait réunir un Concile Consultatif[65], composé de trente-et-un représentants du monde musulman, élus par les oulémas et les habitants du Haramayn. Ce Concile se réunit douze fois, avant d'être ajourné sine die face à l'avancée des troupes saoudiennes[65].

Son fils et lui sont renversés par Abdelaziz ibn Saoud, dit ibn Séoud[66] peu après.

Fin de vie

Hussein est forcé à la fuite après les attaques saoudiennes sur Taëf puis les lieux saints ; il se réfugie à Chypre, à Nicosie, où il vit jusque dans les années 1930 (probablement emprisonné par les britanniques sur l'île[67]). Après la mort de son épouse, Adila Khanum, en juillet 1929, sa santé se détériore rapidement[68]. Il rentre au Moyen-Orient, à Amman. Déjà très malade, il meurt vingt jours plus tard, en juin 1931 auprès de son fils, le roi Abdallah Ier de Jordanie[69]. Il est enterré dans la madrasa al-Arghuniyya, sur l'esplanade des mosquées (al-Ḥaram aš-Šarīf)[6]. Sur la fenêtre au-dessus de sa tombe est écrite l'inscription suivante : « هذا قبر أمير المؤمنين الحسين بن علي » ce qui signifie « Voici la tombe du Commandeur des Croyants, Hussein ben Ali »[70].

Cercueil de Hussein ben Ali ceint du drapeau de la révolte arabe

Postérité

Plusieurs mosquées portent encore son nom de nos jours, telles que la mosquée Hussein ben Ali à Aqaba[71] ou la mosquée Hussein ben Ali à Ma'an[72]. En 2020, un documentaire est réalisé sur lui et sa vie par Al-Arabiya[73], qui est visionné plus de cinq millions de fois sur YouTube à la date de [74].

Son action dans le génocide arménien lui vaut d'être cité en 2014 par le président arménien, Serge Sarkissian, comme un exemple de tolérance et d'amitié entre les peuples[75].

Descendance

Mosquée Hussein ben Ali à Aqaba

Il a pour fils et filles :

Décorations

Références et notes

  1. (en) « Husayn ibn 'Ali | king of Hejaz », Encyclopedia Britannica, 12-14-1998 (lire en ligne, consulté le ).
  2. Encyclopædia Universalis, « HUSAYN IBN 'ALI », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  3. 1853 est l'année de naissance retenue en majorité par les notices d'autorité mais certaines sources indiquent d'autres années de naissance, notamment 1854[1], 1855 ou 1856[2].
  4. Clifford Edmund Bosworth, The new Islamic dynasties : a chronological and genealogical manual, Edinburgh University Press, (ISBN 0-7486-0684-X, 978-0-7486-0684-9 et 978-0-7486-2137-8, OCLC 35692500, lire en ligne)
  5. Dans les faits, il n'a jamais abdiqué de son rôle de calife, malgré son exil (fin 1925), comme le témoigne sa sépulture. La date de fin de son califat traditionnellement donnée (1925) est en réalité une date tirée du fait qu'il perd le contrôle du Haramayn cette année là mais on peut situer la fin de son califat au jour de sa mort aussi, en 1931.
  6. Martin Strohmeier, « The exile of Husayn b. Ali, ex-sharif of Mecca and ex-king of the Hijaz, in Cyprus (1925–1930) », Middle Eastern Studies, vol. 55, no 5, , p. 733–755 (ISSN 0026-3206, DOI 10.1080/00263206.2019.1596895, lire en ligne, consulté le )
  7. Nidal Daoud Mohammad Al-Momani, « Al-Sharif, Al-Hussein Bin Ali between the Zionists and the Palestinians in 1924 A decisive year in the political history of Al-Hussein », Journal of Human Sciences, vol. 2014, no 02, , p. 312–335 (ISSN 1985-8647, DOI 10.12785/jhs/20140213, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) British Secret Service, Jeddah Report 1-29 Mars 1924, Jeddah, British Secret Service, , FO 371/100CWE 3356.
  9. Martin Kramer, Islam assembled the advent of the Muslim Congresses, Columbia University Press, (ISBN 1-59740-468-3, OCLC 1113069713, lire en ligne).
  10. نضال داود المومني, الشريف الحسين بن علي والخلافة, (lire en ligne)
  11. (ar) جريدة الوطن et webmaster, « «مملكة الحجاز».. وقــصـــة الـغــزو المـســلّـــح », sur جريدة الوطن, (consulté le ) : « وذكر الوثائقي أنه في 1924م، اندفع الشريف الحسين بن علي متشبثاً برداء النبوة ليعلن نفسه خليفة للمسلمين، فتلقى بيعة واسعة في الحجاز والشام، الأمر الذي زاد من غضب بن سعود، فكان إعلان الخلافة القشة التي قصمت ظهر البعير، فقرر بن سعود غزو الحجاز فوراً. »
  12. Central File: Decimal File 867.9111, Internal Affairs Of States, Public Press., Newspapers., Turkey, Clippings And Items., March 22, 1924 - March 12, 1925. March 22, 1924 - March 12, 1925. MS Turkey: Records of the U.S. Department of State, 1802-1949: Records of the Department of State Relating to Internal Affairs of Turkey, 1910-1929. National Archives (United States). Archives Unbound, link.gale.com/apps/doc/SC5111548903/GDCS.GRC?u=usparisbis&sid=bookmark-GDCS.GRC&xid=9f4f5b1d&pg=5. Accessed 17 May 2023.
  13. (ar) Niḍāl Dāwūd al-Mūminī, الشريف الحسين بن علي والخلافة / ash-Sharīf al-Ḥusayn ibn 'Alī wa-al-khilāfah, ‘Ammān, al-Maṭba‘ah aṣ-Ṣafadī,
  14. (ar) Khayr ad-Dīn az-Ziriklī, ما رأيت وما سمعت / Mā ra'aytu wa-mā sami't, al-Qāhirah [Cairo], al-Maṭba‘ah al-‘Arabīyah wa-Maktabatuhā,
  15. (ar) Khayr ad-Dīn az-Ziriklī, « الملك حسين / al-Malik Ḥusayn », dans Khayr ad-Dīn az-Ziriklī, الأعلام / al-A‘lām, vol. 2, Bayrūt [Beirut], , 15th éd., 249–250 p.
  16. Records of the Hijaz, 1798-1849, vol. 7, Cambridge Archive Editions, (ISBN 9781852076559), p. 304 :
    « [H]is father, the Sherif Ali Pasha…died at Istanbul about the year 1872… »
  17. Hasan Kayali, Arabs and Young Turks: Ottomanism, Arabism, and Islamism in the Ottoman Empire, 1908-1918, University of California Press, (ISBN 978-0-520-20446-1), « 5.A Case Study in Centralization: The Hijaz under Young Turk Rule, 1908–1914, The Grand Sharifate of Husayn Ibn ‘Ali »
  18. Certaines sources dont la fiabilité reste à démontrer mentionnent que Hussein a eu des diplômes islamiques dans des écoles hanafites. Ce serait cependant probable, puisqu'il s'agit alors de la branche majoritaire dans la hiérarchie de l'Empire Ottoman et qu'il semble étudier à Constantinople/Istanbul.
  19. « الحسين بن علي شريف مكة », sur areq.net (consulté le )
  20. Albert Hourani (Thomas Leiper Kane Collection), Arabic thought in the liberal age, 1798-1939, London,, issued under the auspices of the Royal Institute of International Affairs [by] Oxford U.P, (ISBN 0-19-285039-3, OCLC 206913, lire en ligne)
  21. Olivier Hanne, « La révolte arabe en 1916 : mythe et réalité », TELEMME - Temps, espaces, langages Europe méridionale-Méditerranée, SPM, , p. 331 (lire en ligne, consulté le ) :
    « Dès l’automne 1916, il commence à imprimer sa marque dans le Hejâz, puisque le corps sénatorial qu’il constitue le 7 octobre est composé notamment des muftis chafite et malékite, mais pas des représentants du rite hanafte – offciel dans l’empire ottoman – ni hanbalite – celui des wahhabites. Le 23 décembre, il se déclare indifférent à la monarchie et libre face aux puissances européennes et va jusqu’à décliner l’offre de débarquement franco-britannique (27 décembre). Son obsession reste le califat. Sa législation en est le signe puisqu’il lance la lutte contre le péché à Médine. Le 30 octobre 1916, les cafés ne peuvent rien vendre durant les heures de prières ; le 3 mai 1917, l’alcool est interdit. Il restaure en janvier 1917 les titres traditionnels arabo-musulmans (chérif, sayyid, shaykh) et abolit les titres turcs (effendi, bey, pacha…). »
  22. Ádám Mestyán, Arab patriotism : the ideology and culture of power in late Ottoman Egypt, (ISBN 1-4008-8531-0 et 978-1-4008-8531-2, OCLC 980845341, lire en ligne)
  23. Hervé Bleuchot, « Chapitre II. Formation des principaux rites du droit musulman : 2e-3e/viii-ixe siècles », dans Droit musulman : Tome 1 : Histoire. Tome 2 : Fondements, culte, droit public et mixte, Presses universitaires d’Aix-Marseille, coll. « Droit et religions », (ISBN 978-2-8218-5332-4, lire en ligne), p. 75–123
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    « Au Hedjaz, l’émir Hussein tente de faire le ménage pour donner une image correcte de son pays. Il fait tuer les chiens galeux, tente d’assurer la sécurité sur les routes pour ne plus livrer les pèlerins aux bandits qui pullulent, et cherche à dissimuler les marchés aux esclaves qui indignent les musulmans français. Officiellement interdits par le gouvernement turc en 1908, ces marchés sont tellement ancrés dans la culture locale qu’ils se poursuivent au vu et au su de tous. On y achète un homme, une femme ou un enfant pour une somme allant de 1 000 à 3 000 F. »
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    « - L'Assemblée ottomane usurpe l'autorité du sultan ottoman et son droit de choisir des candidats aux postes importants de l'État, tels que le poste de grand vizir et de cheikh al-Islam. - Ils manipulent les fonds publics et nous accablent de prêts. - Ils ont plongé l'Empire ottoman dans de vaines guerres européennes, dont il est sorti perdant, et ils ont utilisé ces guerres comme un moyen d'épuiser la richesse de la nation comme ils ont épuisé la richesse de l'État, puis ils ont utilisé ces guerres comme prétexte pour harceler tous ceux qui s'opposent à leur opinion dans leur politique et leur administration. - Ils attisent la haine en adoptant une politique de turquisation des peuples de l'Empire ottoman et en créant un gouffre abyssal entre les Arabes et les Ottomans mais aussi entre les Arméniens et les Ottomans. - Ils tuent les Arméniens, hommes, femmes et enfants, ce qui est contraire aux règles de la loi islamique et contredit les enseignements du prophète Mahomet de ne pas tuer de femmes, d'enfants et d'hommes non combattants pendant les batailles. - Ils persécutent les Arabes et tentent de tuer la langue arabe dans tous les États arabes en abolissant son utilisation dans les écoles, les bureaux et les tribunaux, la tentative de tuer la langue arabe est l'un des plus grands maux qu'ils ont commis contre l'État et les Arabes, ce que je considère comme un meurtre de l'Islam lui-même et du Coran révélé en arabe. - Le sanctuaire de la Mecque et le sanctuaire civil du Hijaz ne sont pas épargnés par leur mal, car ils les exposent à la peur, à la faim et à la ruine. - Ils ont saisi l'occasion de déclarer la loi martiale et ont procédé à la pendaison et à l'exécution d'intellectuels et militaires arabes. Ils ont pendu 21 hommes en un jour, le but de ce grand nombre de meurtres est de semer la peur dans le cœur des Arabes pour qu'ils n'exigent pas la préservation de la langue arabe ou des droits politiques des Arabes. - Ils confisquent les biens et l'argent d'un grand nombre de familles arabes dont les membres sont en colère contre l'Empire Ottoman pour des raisons politiques et les expulsent de leurs maisons avec femmes et enfants vers l'Anatolie sans parrain légal, les soumettant à la perdition de la famine, du froid et de la chaleur, le but de toute cette persécution hideuse est que quiconque survivra de la perdition de ces femmes et enfants sera comme les servantes et les esclaves des Turcs en Anatolie. »
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    « Les Britanniques comprennent un peu tard que les conseils de T. E. Lawrence les ont fourvoyés et qu’ils ont soutenu un homme dont ils n’ont pas compris les perspectives. Ils l’abandonnent pour se tourner vers Ibn Séoud. Les troupes de Hussein sont massacrées en mai 1919, suivies par l’écrasement des al-Rachîd. Protégé par l’aviation anglaise, le Koweït survit aux raids des Ikhwân. Mais la puissance wahhabite a raison des Hachémites. En 1924, Hussein prend le titre califal, qui vient d’être aboli par les Mustafa Kemal, mais il perd La Mecque, puis Médine l’année suivante. Le roi du Hejâz est condamné à l’exil. Il meurt à Amman en 1931. »
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