Mustafa Hayri Efendi
Ürgüplü Mustafa Hayri Efendi, né en en Tripolitaine (Empire ottoman), est un imam et homme politique ottoman.
Cheikh al-Islam Empire ottoman | |
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Mehmed Esad Efendi (d) Musa Kâzım Efendi (d) | |
Ministre de la Justice Empire ottoman | |
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Necmeddin Molla Kocataş (d) Mehmed Memduh Bey (d) |
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Mustafa Hayri |
Formation |
Faculté de droit de l'université d'Istanbul (d) |
Activité | |
Enfants |
Ali Suat Hayri Ürgüplü Münib Hayri Ürgüplü (d) |
Religion | |
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Parti politique |
Il est connu pour avoir lancé le djihad ottoman contre la Triple Entente pendant la Première guerre mondiale[1] mais aussi pour s'être opposé au génocide arménien, ce qui a entraîné son exécution par les Jeunes-Turcs[2].
Jeunesse et éducation
Ürgüplü Mustafa Hayri Efendi nait en 1867 dans une famille d'érudits musulmans. Son père, Abdullah Avni Efendi est notamment le directeur des fondations religieuses (evkaf) du vilayet de Tripoli. En 1869, il retourne à Ürgüp, puis s'installe à Kayseri, où le jeune Hayri reçoit une éducation religieuse à la madrassa Yagmurlu. En 1883, Hayri part pour Constantinople et étudie pendant 8 ans à la madrassa Başkurşunlu dans le quartier de Fatih avant de s'inscrire à la faculté de droit (tr) de l'université d'Istanbul.
Carrière professionnelle
Une fois son diplôme de la faculté de droit (tr) de l'université d'Istanbul obtenu, Hayri travaille d'abord comme professeur (moudarris) à Bursa avant de se mettre au service du ministère de la Justice (tr) pour lequel il occupe divers postes à Maraş, Tripoli, Lattaquié et Salonique.
Carrière politique
Alors qu'il est directeur de prison à Salonique, il se rapproche de certains cercles formés par des officiers et intellectuels turcs dans lesquels il prend une part active. Il rejoint notamment le Comité union et progrès pour lequel il est député de Niğde à deux reprises pendant la Seconde période constitutionnelle ottomane (en).
Sous le vizirat d'Ibrahim Hakki Pacha , il accède au poste de ministre des fondations religieuses (en), puis sous celui de Mehmed Saïd Pacha (en), il devient ministre de la Justice (tr).
Le , il est nommé Şeyhülislam par le sultan Mehmed V. Dans l'Empire ottoman, ce titre confère une autorité similaire à celle d'un grand moufti. Ainsi, lorsque l'Empire déclare la guerre à la Triple-Entente quelques mois plus tard, c'est Mustafa Hayri qui est chargé de rédiger l'avis juridique (fetva) légitimant l'entrée dans le Premier Conflit mondial. En 1915, il est l'auteur d'un nouvel avis juridique encourageant les musulmans du Soudan anglo-égyptien à se révolter contre l'Empire britannique[1] - [3]. Son appel au djihad aura un impact très limité sur le déroulement des opérations de la Première Guerre Mondiale[4].
Après avoir critiqué ouvertement le génocide arménien et Talaat Pacha, il est écarté, mis en prison et exécuté[2].
Références
- « Grande Guerre, le djihad au service de l’Allemagne ? : épisode 4/4 du podcast Quand la religion tue », sur France Culture, (consulté le )
- George N. Shirinian, « Turks Who Saved Armenians: Righteous Muslims during the Armenian Genocide », Genocide Studies International, vol. 9, no 2, , p. 208–227 : Hayri Bey, the sheikh ul-Islam, “had the temerity to criticize his colleagues’ policy of massacre of the Armenians.” For this and other disagreements with the government, he was arrested, tried in civil court, and executed. Whether one was an opponent of the CUP or a CUP insider, failure to support the party’s policy toward the Armenians meant one’s own demise (ISSN 2291-1847, lire en ligne, consulté le )
- (tr) Mustafa Çabuk, « CİHAN HARBİ’NDE SUDAN’DAKİ OSMANLI FAALİYETLERİ VE ŞEYHÜLİSLAM’IN CİHAT MEKTUBU », Türkiyat Mecmuası, vol. 27, no 1, , p. 101–120 (ISSN 0085-7432, DOI 10.18345/iuturkiyat.322895, lire en ligne)
- Tilman Luedke, « L'islam, une arme stérile aux mains de l'Allemagne - Quand Berlin prêchait le djihad », sur Orient XXI, (consulté le )