Histoire LGBT en Suisse
L'histoire LGBT en Suisse est l'histoire locale de l'émergence du mouvement LGBT, un mouvement en faveur de la reconnaissance et de l'égalité pour les personnes entre autres lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres.
La Suisse est marquée par une spécificité qui la situe au croisement des pratiques françaises et des pratiques allemandes en ce qui concerne l'histoire des personnes LGBT, de par sa configuration linguistique, juridique et culturelle. Sa spécificité consiste en une dépénalisation précoce de l'homosexualité[1] au XXe siÚcle, et une invisibilisation de l'histoire des lesbiennes.
Sodomie et Constitutio Criminalis Carolina
Avec la christianisation de la Suisse à partir du IIIe siÚcle apr. J.-C., ce qu'on appelle à l'époque la sodomie (pénétration anale) et l'homosexualité, largement tolérées pendant l'antiquité, ont été considérées comme des péchés.
Depuis le haut Moyen Ăge, les novelles du code de Justinien de 538 et 559, basĂ©es sur le Nouveau Testament (Rom. 1:26) stigmatisent les rapports entre personnes du mĂȘme sexe comme pĂ©chĂ©s. Ces comportements sont considĂ©rĂ©s comme non naturels et stigmatisĂ©s par des termes comme vitium sodomiticum (Sodome et Gomorrhe, Gen. 19) dans la thĂ©ologie mĂ©diĂ©vale. Cette derniĂšre rend l'homosexualitĂ© responsable de catastrophes naturelles qui sont des punitions divines pour les pĂ©chĂ©s commis.
Au Moyen Ăge, les comportements considĂ©rĂ©s contre nature - on utilise le terme de paillardise et on intente des procĂšs en paillardise - concernent les rapports homosexuels, mais aussi les rapports hĂ©tĂ©rosexuels hors mariage qui ne visent pas la procrĂ©ation, ou avec des mĂ©thodes contraceptives. Les personnes commettant l'infraction peuvent ĂȘtre condamnĂ©es Ă mort sur les bases juridiques de la Constitutio Criminalis Carolina, dont des variations ont Ă©tĂ© introduites dans de nombreux cantons de la ConfĂ©dĂ©ration, en 1532. Les peines encourues en Suisse pour ce qu'on appelle la sodomie dĂ©pendent du statut social de la personne inculpĂ©e.
Richard Puller de Hohenbourg, un chevalier alsacien par exemple est condamnĂ© Ă mort et brĂ»lĂ© vif avec son valet Anton MĂ€tzler de Lindau le Ă Zurich, alors qu'en 1416, les dominicains Ćuvrent pour Ă©viter Ă Heinrich von Rheinfelden, membre de leur ordre, une poursuite par le Conseil pĂ©nal de BĂąle.
Entre 1400 et 1798, dans le seul canton de Zurich, 179 sur 1 424 condamnations à mort ont été prononcées à la suite d'allégations de sodomie, ce qui en fait la troisiÚme infraction la plus fréquente punie par la peine de mort, aprÚs le vol et l'homicide. Malgré cela, le nombre de personnes condamnées à mort pour des pratiques homosexuelles dans la Confédération suisse a été relativement faible par rapport à ce qui est attesté dans les villes italiennes du XVe siÚcle.
Le nombre de personnes condamnĂ©es Ă mort dĂ©pend du bon vouloir des procureurs Ă poursuivre et ouvrir une procĂ©dure pour de tels actes. Ainsi durant les annĂ©es de service de Hans Conrad Heidegger (1649â1721) (de) comme gouverneur du comtĂ© de Kybourg entre 1694 and 1698, 22 jeunes gens sont exĂ©cutĂ©s pour sodomie. Quand Heidegger dĂ©mĂ©nage Ă Höngg, les condamnations cessent.
La Réforme contribue à renforcer la répression pénale. On compte à GenÚve quinze procédures pour homosexualité de 1560 à 1569, dont six exécutions et huit bannissements. La répression des pratiques homosexuelles féminines et zoophiles sont également présentes dans la condamnation du commerce féminin avec le diable que sont censées pratiquer les sorciÚres. Ces actes seront poursuivis jusqu'au XVIIe siÚcle[2].
Le Code Napoléon, auquel des parties du territoire suisse sont soumises dÚs le début du XIXe siÚcle, notamment les cantons latins, dépénalise l'homosexualité entre adultes. La pénalisation reste en vigueur cependant dans les cantons alémaniques. Des cantons sont plus répressifs que d'autres, notamment Lucerne et Argovie.
Les cantons alémaniques, à l'inverse, continuÚrent à pénaliser l'homosexualité entre adultes, la considérant tantÎt comme une infraction poursuivie d'office, tantÎt comme un délit réprimé sur plainte, certains cantons se montrant plus sévÚres (Lucerne, Argovie) que d'autres (Berne, Zurich, Glaris, Soleure).
Tout comme dans d'autres parties de l'Europe, la plupart des actes homosexuels pratiqués sont décrits comme pédérastes (inter-générationnels). Au tribunal, la question primordiale est de démontrer l'ùge des participants plutÎt que de savoir s'il y a pénétration.
XIXe siÚcle : l'homosexualité
Au XIXe siĂšcle, on parle d'homosexualitĂ© pour dĂ©crire une sexualitĂ© orientĂ©e vers des personnes de mĂȘme sexe, avec l'utilisation des termes d'homosexuels pour les hommes et de lesbiennes pour les femmes. La personne la plus ĂągĂ©e dans un couple d'homosexuels est appelĂ©e pĂ©dĂ©raste, et ce terme s'Ă©tend par la suite Ă tout individu homosexuel. Le terme est issu de la mĂ©decine psychiatrique du XIXe siĂšcle[2].
En Suisse germanophone, le terme allemand "Schwule" qui était considéré comme insultant devient un terme revendiqué par les homosexuels[2], de façon similaire à l'évolution du terme "pédé" en français.
République helvétique
La République helvétique de 1798 à 1803, est marquée par les valeurs des LumiÚres et la Révolution française, l'homosexualité n'est pas poursuivie. Avec la fin de la République helvétique, l'homosexualité redevient un crime pénalisé dans la plupart des cantons.
Heinrich Hössli, Karl Heinrich et Karl Maria Kertbenny: émergence du terme d'homosexualité
En 1836, un livre de Heinrich Hössli a un retentissement majeur[3]. Heinrich Hoosli est un marchand d'étoffe de Glarus, qui promeut l'homosexualité et l'amour entre hommes. Son livre «Eros. Die MÀnnerliebe der Griechen» (Eros. L'amour entre hommes des Grecs) est publié à Glarus en 1836 et à Saint-Gall en 1838, et présente la question de la reconnaissance de l'homosexualité comme un test de démocratie libérale et de droits civiques[4].
Dans le monde germanophone en dehors de la Suisse, deux champions libĂ©raux des droits en faveur des homosexuels rendent leurs idĂ©es publiques : Karl Heinrich Ulrichs dans le Royaume de Hanovre donne le nom d'Uranisme au concept de l'amour entre personnes de mĂȘme sexe en 1864, suivi en 1868 par Karl-Maria Kertbeny d'Autriche-Hongrie, qui, le premier, nomme l'homosexualitĂ©.
Dans les annĂ©es 1880 et 1890, Jakob Rudolf Forster de Brunnadern (1853â1926)[5] est poursuivi par les autoritĂ©s de Saint-Gall pour son homosexualitĂ© assumĂ©e publiquement. En 1893, il soumet une pĂ©tition Ă l'assemblĂ©e fĂ©dĂ©rale « Beseitigung der Diskriminierung der Homosexuellen » (Pour la fin des discriminations envers les homosexuels). Karl Heinrich Ulrichs soumet aussi une demande de pardon pour Forster aux autoritĂ©s saint-galloises mais celle-ci est rejetĂ©e.
XXe siĂšcle
Ă partir du dĂ©but du XXe siĂšcle, un nombre croissant de cantons ne poursuivent les pratiques de sodomie que sur demande, et non plus systĂ©matiquement. Pour obtenir une condamnation, l'infraction doit ĂȘtre prouvĂ©e par des tĂ©moins, ce qui diminue le nombre de condamnations. Le terme de sodomie devient dĂ©suet.
Le canton de BĂąle en 1919 ne poursuit plus que les infractions commises sur personne mineure et concernant par ailleurs la prostitution[2].
Les années 1930
En 1930, des dancings sont créés à Bùle et Zurich. Zurich fait figure de haut lieu de la scÚne homosexuelle, avec les lieux de rencontre le long des quais de la Limnat3, les soirées du Cercle (Der Kreis), des restaurants comme le Marconi et le Turnhalle, et des hÎtels louant des chambres. Bùle et la Suisse romande disposent d'une scÚne plus discrÚte, avec les toilettes publiques comme lieux de rencontre, et le restaurant Kaserne à Bùle. Le Tessin est un lieu de villégiature[6].
Quand les nazis arrivent au pouvoir en Allemagne, la rĂ©putation de Berlin comme ville attractive et libĂ©rale envers les personnes LGBT change rapidement. Au mĂȘme moment, la Police suisse crĂ©e des registres de personnes homosexuelles.
Création de la premiÚre association homosexuelle européenne
Ce sont deux femmes lesbiennes, Laura Thomas (1901-1966) et Anna Vock (1885-1962)[7] - [8] - [9] qui sont à l'origine de la premiÚre association homosexuelle suisse. La Suisse est aussi un des seuls pays à avoir pénalisé les rapports entre femmes avec l'Autriche, la SuÚde et la Finlande[10].
En 1931, elles crĂ©ent le club Amicitia. En 1932, le club commence la publication d'un magazine, Garçonne, qui devient le «Schweizerisches Freundschafts-Banner»[11] - [12] (la banniĂšre de l'amitiĂ© suisse), dont le nom devient «Menschenrecht» (droits humains) en 1937. Le magazine en appelle rĂ©guliĂšrement Ă ses membres pour dĂ©noncer les campagnes de presses discriminantes et Ćuvrer en faveur de la dĂ©pĂ©nalisation de l'homosexualitĂ©. Au dĂ©part une initiative lesbienne, le club s'ouvre aux hommes. Le cofondateur du cabaret zurichois Le Cornichon, Karl Meier (sous le pseudo de Rolf)[13] y collabore dĂšs 1934, ce qui aura pour consĂ©quence d'orienter plus tard le magazine vers des thĂšmes moins radicaux et peu Ă peu l'exclusion de la reprĂ©sentation lesbienne[6]. Le magazine prend alors pour nom Der Kreis.[14]
La dépénalisation dans le Code pénal de 1942
En 1942 durant la deuxiĂšme guerre mondiale, le premier Code pĂ©nal suisse (CPS) entre en vigueur aprĂšs 24 annĂ©es de prĂ©paration[15] - [16]. Une votation populaire de 1938[17] en accepte le principe, mais l'arrivĂ©e de la guerre en retarde l'application. On assiste Ă une dĂ©pĂ©nalisation des relations homosexuelles entre adultes consentants[18], mais une condamnation claire de la pratique de la prostitution, et une stratĂ©gie officielle qui vise surtout Ă Ă©viter des scandales liĂ©s au chantage. Thierry Delessert montre dans son livre Les homosexuels sont un danger absolu, qu'il s'agit d'enrayer le phĂ©nomĂšne en le rĂ©duisant au silence mĂ©diatique. Les psychiatres condamnent l'homosexualitĂ© comme dĂ©gĂ©nĂ©rescence mentale, ce qui constitue un progrĂšs par rapport Ă la notion de vice mise en exergue par la condamnation catholique de la sodomie. Ces thĂšses, qui influencent fortement le projet de dĂ©pĂ©nalisation sont dues Ă un psychiatre suisse, Auguste Forel, fondateur de la chaire de psychiatrie de Zurich[16]. Forel distingue une homosexualitĂ© innĂ©e et irrĂ©pressible et non pĂ©nalisable, d'une sexualitĂ© acquise et pĂ©nalisable. Il en ressort que pour limiter l'acquisition de l'homosexualitĂ© il convient de confiner les personnes qui s'y adonnent au cercle privĂ© pour en Ă©viter la propagation et la reproduction. On s'inscrit donc dans un registre de gestion publique d'une pratique qui n'est pas vraiment acceptĂ©e, mais que la lĂ©gislation et les autoritĂ©s veulent limiter par notamment le silence sur ces questions. AprĂšs la dĂ©pĂ©nalisation, le nombre des publications mĂ©diatiques et scientifiques chutent sur le sujet de l'homosexualitĂ©. Avec la pratique du fichage des personnes LGBT, le progrĂšs est donc relatif, mĂȘme si face aux pratiques de ses voisins la Suisse devient un havre pour les personnes homosexuelles dites asociales pourchassĂ©es par le rĂ©gime nazi[19] et envoyĂ©es en camp de concentration. Du fait de la montĂ©e du nazisme en Europe et de la nouvelle et relative libertĂ© acquise en Suisse, Zurich prend une importance centrale dans le mouvement gay.
Il reste des discriminations entre le traitement des personnes hĂ©tĂ©rosexuelles et homosexuelles dans le code pĂ©nal. L'article 194 pĂ©nalise les rapports sexuels avec des personnes mineures du mĂȘme sexe. Comme l'Ăąge de la majoritĂ© est de 21 ans, cela signifie que les relations entre adultes consentants de plus de 21 ans sont lĂ©galisĂ©es. Par contre les rapports hĂ©tĂ©rosexuels Ă©tant autorisĂ©s dĂšs l'Ăąge de 16 ans, cela intĂšgre de fait une discrimination au niveau d'un Ăąge de consentement diffĂ©renciĂ©.
Le code pénal militaire de 1928
Au moment oĂč le code pĂ©nal adopte une dĂ©pĂ©nalisation, le code pĂ©nal militaire de 1928, lui, les confirme et comme l'ArmĂ©e suisse a une grande importance de par son fonctionnement en milice, elle cantonne de fait une surveillance militaire constante dans la vie d'un homme sur ses pratiques sexuelles, car le service militaire n'est pas cantonnĂ© dans la jeunesse : il s'Ă©tale sur la durĂ©e de la vie active. Le code militaire vise Ă exclure les personnes homosexuelles de l'armĂ©e, et conduit parfois Ă leur internement psychiatrique par le recours aux experts psychiatriques. En effet, l'exclusion de l'armĂ©e par voie sanitaire est en gĂ©nĂ©ral favorisĂ©e par rapport Ă la peine d'emprisonnement, et cela confĂšre un rĂŽle au pĂŽle mĂ©dical. Le traitement proposĂ© est souvent la castration volontaire, qui de fait, mise en alternative avec un internement psychiatrique ou une peine de prison, est moins volontaire qu'il n'y parait. Toute exclusion pour motif sanitaire est reportĂ©e sur le livret de service, un document qui doit ĂȘtre prĂ©sentĂ© Ă son employeur.
Les castrations dites volontaires
On note ainsi un cas de castration volontaire sur un soldat, un installateur sanitaire de vingt-huit ans, qui subit une opération visant à lui enlever les testicules à l'hÎpital cantonal de Bùle en 1941.
Avec la dĂ©criminalisation de l'homosexualitĂ©, le ton jusqu'ici combatif du magazine Menschenrecht s'apaise. En 1942, le nouveau responsable du magazine Karl Meier le renomme «Der Kreis/Le Cercle», et le transforme en un magazine culturel destinĂ© uniquement aux hommes gays. Eugen Laubaucher (sous le pseudo Charles Welti) le rejoint Ă©galement. Son club Der Kreis organise rĂ©guliĂšrement des fĂȘtes. Les fĂȘtes et le magazine bimensuel sont connues en Europe[20]. Karl Meier est partisan d'une homosexualitĂ© rangĂ©e, moralisatrice et respectueuse, il s'oppose Ă la prostitution. Il introduit le concept d'homoĂ©rotisme[1].
Les années 1950 : Adaptation et dissimulation
Karl Meier pense que la demande de reconnaissance légale des personnes LGBT prendra des années, et demande que les personnes concernées s'adaptent aux conventions sociales. Der Kreis est le premier magazine publiant des textes en allemand, français et anglais, ainsi que des photos artistiques d'hommes. Les membres et les souscripteurs s'interpellent en utilisant des pseudonymes plutÎt que leurs noms réels.
La mutation de Der Kreis et l'invisibilisation des lesbiennes
Le club Der Kreis reste nĂ©anmoins un des premiers groupes du mouvement LGBT en Europe, et il a influencĂ© et inspirĂ© la formation de groupes similaires en Europe jusqu'Ă la Seconde Guerre mondiale, notamment : Die Runde (La ronde) Ă Reutlingen, Allemagne, le Journal Arcadie en France, le Cultuur- en Ontspannings Centrum aux Pays-Bas, Kredsen af 1948 au Danemark, et la Mattachine Society aux Ătats-Unis.
Les années 1960 : la fin de l'ùge de glace et la médiatisation
Le musicien Robert Oboussier est assassinĂ© en 1957 et l'enquĂȘte fait de son meurtrier aux yeux des mĂ©dias une victime de l'exploitation sexuelle de la prostitution[20]. D'autres sĂ©ries de meurtres d'homosexuels attirent l'attention de la presse, qui publie les adresses des personnes concernĂ©es dans le cadre d'une campagne de presse soulignant les liens entre homosexualitĂ© et prostitution masculine. Der Kreis est pointĂ© du doigt, et des descentes policiĂšres ont lieu dans les bars et lieux de la scĂšne gay. L'organisation de gros Ă©vĂšnements devient dĂšs lors impossible et le climat plus libĂ©ral dans d'autres pays occasionne un dĂ©part des souscripteurs. En 1967, le club Der Kreis est dissous. Le dernier numĂ©ro de Der Kreis apparait fin 1967, et de jeunes gens proches du Kreis fondent un autre journal dans la foulĂ©e : Club 68, renommĂ© Hey en 1970.
Le sujet de l'homosexualité est mentionné pour la premiÚre fois à la télévision suisse en janvier et , sous l'angle de la protection de la jeunesse. L'Organisation suisse des homophiles (OSH) est fondé dans ce climat en 1970[21]. C'est la premiÚre organisation faßtiÚre gaie, et elle se donne une image plutÎt conservatrice et "adaptée". Elle n'est pas en phase avec les gays de gauche et les étudiants. La période entre la fondation de la Freundschafts-Banner en 1932 et la OSH est considérée en Suisse comme la période d'émergence du mouvement LGBT en Suisse.
Les années 1970 : seconde vague radicale du mouvement LGBT
Dans les années 1970, un renouveau du mouvement plus radical voit le jour, qui conduit à l'abolition de nombreuses formes de discriminations envers les personnes LGBT : égalisation de l'ùge du consentement pour les hétérosexuels et les personnes LGBT, abolition de la différenciation fiscale des membres homosexuels et hétérosexuels de l'armée.
Dans les annĂ©es 1970, la nouvelle des Ă©meutes de Stonewall en rĂ©action aux violences policiĂšres envers des personnes LGBT amĂ©ricaines arrive en Europe. Ceci inspire et mobilise de jeunes LGBT de la mouvance d'extrĂȘme gauche. En 1970, Rosa von Praunheim montre son film «Nicht der Homosexuelle ist pervers, sondern die Situation, in der er lebt» (Ce n'est pas l'homosexuel qui est pervers, c'est la situation dans laquelle il vit) dans les universitĂ©s de Zurich, BĂąle et Berne. Ă la suite des projections les groupes HA (Homosexuelle Arbeitsgruppe) HAZ (Zurich), HABS (BĂąle) HAB (Berne) sont crĂ©Ă©s. Ils sont politiquement proche des groupes marxistes lĂ©ninistes.
En 1973 Ă Zurich, les hommes de la communautĂ© cuir forment le groupe Loge70. En 1974, les groupes HA fondent leur premiĂšre organisation faĂźtiĂšre nationale : l'Homosexuellen Arbeitsgruppen Schweiz (HACH) (Groupe Homosexuels de travail Suisse). Il y a une grande variĂ©tĂ© de groupes et de clubs sur la scĂšne commerciale. Le climat social Ă©volue en faveur des personnes LGBT. De grandes entreprises Ă©ditent des rĂšgles selon lesquelles une personne ne peut ĂȘtre discriminĂ©e en raison de son homosexualitĂ©. MalgrĂ© tout, la police maintient son registre et son fichage des personnes LGBT.
En 1975, les personnes LGBT défilent avec une banniÚre pour le 1er mai à Bùle. Ceci est la premiÚre fois que des personnes LGBT attirent l'attention sur leurs préoccupations auprÚs du grand public. Une partie de la gauche politique se montre trÚs irritée par leur participation.
La pratique du coming out public se généralise aussi dans les années 1970[2].
Le a lieu un grand dĂ©bat sur l'homosexualitĂ© dans l'Ă©mission Telearena (HomosexualitĂ€t) sur la chaĂźne SF DRS, en Suisse alĂ©manique, oĂč pendant plus de deux heures, des personnes homosexuelles dĂ©fendent leurs causes face Ă des personnes en dĂ©saccord avec leurs modes de vie[22] - [23].
Ămergence d'une communautĂ© de lesbiennes
à GenÚve, on voit avec la création du MLF l'émergence d'une scÚne lesbienne qui devient trÚs active et aboutira à la création du centre Nathalie Barney, qui devient en 2002 Lestime[24] - [25]. Cette émergence fait éclore des magazines comme Vanille Fraise et Clit0007. Claire SagniÚre fonde Clit007 Concentré Lesbien irrésistiblement Toxique en 1981, un journal issu d'une mouvance de lesbianisme politique. Vanille Fraise voit le jour en 1980. Ce sont les débuts d'une visibilité politique et sociale des lesbiennes sur la scÚne gay, de façon indépendante à la fois du mouvement des hommes et du mouvement féminisme[26].
24 juin 1978 : La premiĂšre Christopher Street Day (CSD) en Suisse
Le HACH, l'OSH et le "Frauengruppeâ"(HFG) (groupe des femmes homosexuelles) organisent la premiĂšre Christophe street day (marche des fiertĂ©s) en Suisse Ă la Zurich Platzspitz pour commĂ©morer les Ă©meutes de Stonewall. Christopher Street Day est le nom pour les gay prides (ou marche des fiertĂ©s) en Allemagne et en Suisse. Une collecte de 5 500 signatures demandant l'abandon total du fichage des personnes homosexuelles par la police est lancĂ©e et le Parlement interpellĂ©. Cette revendication est accompagnĂ©e par la demande de ne plus publier ces registres dans la presse, et conduit Ă la destruction de ces fichiers.
De 1979 à 1982, des rassemblements annuels pour la gay pride sont organisés. Ils sont marqués par une présence policiÚre marquée, en raison de craintes de possibles émeutes, mais celles-ci n'adviennent pas. En 1979, la National Gay Demo se tient à Berne. En 1980, Bùle héberge Gay 80, suivie par les prides de Lausanne (1981) et Zurich (1982).
Les manifestants utilisent des slogans radicaux, presque rĂ©volutionnaires, et utilisent des techniques voyantes et une bonne dose de provocation. Alexandre Ziegler, journaliste rĂ©alise un documentaire intitulĂ© Die Konsequenz (1977). En plus des exigences spĂ©cifiques telles que la levĂ©e des registres policiers et l'Ă©limination de la discrimination dans le systĂšme de justice pĂ©nale, les personnes manifestant exigent la fin de l'hĂ©tĂ©ronormativitĂ© et se dĂ©finissent comme antibourgeoises. Certaines personnes ont voulu lutter contre toute discrimination par l'Ătat, et pas seulement contre les personnes LGBT. Contrairement Ă aujourd'hui, les manifestations avaient presque exclusivement un caractĂšre politique, et ont Ă©tĂ© suivies par un appel dans le cadre des soirĂ©es Ă ne pas faire la fĂȘte, mais plutĂŽt participer Ă des dĂ©bats politiques.
1982: La crise du SIDA
En 1982, on apprend en Suisse l'existence du SIDA. Les premiers noms donnés à cette maladie sont "cancer gay", "pneumonie gay", et " déficience immunitaire gay" (GRID: Gay-Related Immune Deficiency) . Personne ne sait à l'époque, ce qui cause le sida, ou comment intervient la propagation de l'infection. L'avÚnement du SIDA change complÚtement le mouvement dÚs le milieu des années quatre-vingt. De nombreuses personnalités leaders du mouvement meurent, et les personnes LGBT sont stigmatisées, conduisant à la sporadicité des manifestations jusqu'ici organisées réguliÚrement sur une base annuelle.
Pour rĂ©pondre Ă ce dĂ©fi, la Schwulen MedizinmĂ€nner (Groupe d'homosexuels dans la mĂ©decine) est fondĂ© en 1984 (renommĂ©e Medi Gay en 1997). Ce groupe dirige la premiĂšre des sĂ©ances d'information sur le VIH et le SIDA dans la mĂȘme annĂ©e, avec HA, SOH, et l'HĂŽpital Universitaire de Zurich.
En 1985, Loge 70, les groupes HA et OSH, avec l'Office Fédéral de la Santé fondent l'Aide suisse contre le sida. En 1986, l'Aide Suisse contre le sida publie une brochure d'information sur le sida, qui est distribuée à tous les ménages en Suisse. Cette campagne de prévention connaßt un franc succÚs.
Les gay prides reprennent à Zurich en 1986, et à Berne, en 1987. En 1987, la manifestation à Berne relÚve plutÎt d'une protestation contre le retrait d'un permis par les autorités de la ville pour un camp gay, qu'un défilé de la gay pride.
En 1988, est organisée à la Kaserne de Bùle une exposition des Histoires d'hommes à propos de la scÚne gay à Bùle entre 1930 et 1980. La population entrevoit la question des personnes LGBT sous un autre angle que celle du sida. L'exposition connait un grand succÚs et génÚre des bénéfices, qui servent au financement de la création de la fondation Stonewall. Cette fondation décerne un prix Stonewall.
En 1989, un Christopher Street Day a lieu Ă Zurich avec un programme culturel Ă l'occasion du 20e anniversaire des Ă©meutes de Stonewall.
Malgré la souffrance que le VIH et le SIDA apporte à beaucoup de membres de la communauté gay, il apporte aussi une plus large compréhension des différents modes de vie en Suisse. Les autorités et le mouvement LGBT travaillent de concert avec efficacité.
Naissance de l'association des lesbiennes en Suisse
En 1988, Ă la suite des commĂ©morations de Stonewall, un groupe de travail intitulĂ© Ăchange lesbien dĂ©cide de fonder une association faĂźtiĂšre des lesbiennes en Suisse. L'Organisation suisse des lesbiennes est fondĂ©e Ă Berne en 1989[27].
Mutations
La Coordination homosexuelle suisse devient Pink Cross en 1993 avec des sections locales. Une association pour les homosexuels et les lesbiennes croyants des deux confessions est crĂ©Ă©e : l'organisation Les homosexuels et l'Ăglise. L'Espace gay de Massagno commence ses activitĂ©s[2].
Festivals de la Gay Pride ou marches des fiertés
Les gays prides ont lieu chaque année à Zurich depuis le 25e anniversaire des émeutes de Stonewall en 1994, avec un programme culturel. Dans les années 1990, les gay prides sont de plus en plus perçues positivement par le public et sont accompagnées d'une large couverture médiatique dans les médias suisses. Ainsi, l'attitude du public face aux préoccupations des gays et des lesbiennes change et devient plus positive, résultant par une avancée progressive en faveur de l'égalité. Cela prend plus d'importance en Suisse, avec la démocratie semi-directe, que dans la République Fédérale de l'Allemagne, avec la démocratie parlementaire.
Depuis 1997, le prix Stonewall est dĂ©cernĂ© durant la gay pride de Zurich Ă une rĂ©alisation exceptionnelle pour les droits LGBT. En raison de l'accroissement du nombre de personnes participant Ă la gay pride, il est devenu une attraction touristique consĂ©quente de la ville. AprĂšs l'Europride 2009, lors de l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale en , l'association CDD Zurich le rebaptise Zurich Pride Festival, en se donnant un nom similaire aux autres festivals de mĂȘme acabit Ă travers le monde. En sus de la Parade et des rallyes, il compte des Ă©vĂ©nements culturels, politiques ainsi que quatre jours de stands de rue.
Depuis 1997, en plus de la Zurich Pride Festival, des gay prides sont organisées occasionnellement dans l'ouest de la Suisse. Elles sont à chaque fois organisées dans une partie différente de Suisse romande, suivant l'exemple des manifestations LGBT dans les années 1980 en Suisse alémanique.
Histoire et médiatisation des lesbiennes en Suisse
Du cĂŽtĂ© des lesbiennes, une Ă©mission intitulĂ©e «Canicule», le quart dâheure lesbien voit le jour sur Radio Pleine Lune, radio fĂ©ministe qui Ă©met le mercredi. Cette Ă©mission dure de 1990 Ă 1992[25].
Dans les années 1980, Ilse Kokula[28] - [29] publie les bases d'une ébauche de l'histoire des lesbiennes en Suisse avec son livre Die Welt gehört uns doch! Zusammenschluss lesbischer Frauenin der Schweiz de 30er Jahre (Le monde nous appartient : un point sur les femmes lesbiennes des années 1930), qui revient sur la création du cercle Amicitia à Zurich.
Le Collectif lesbien gay Tessin est fondé en 2002[2].
Création de l'association 360 et du journal 360°
En 1998, un collectif issu de la Lesbian and Gay Pride GenÚve 1997 crée l'association 360 et le magazine 360°, distribué à 20 000 exemplaires. Son lancement est financé par des soirées au bar Chez Brigitte, premier squat gay de GenÚve[30] - [31].
Représentation politique
En 1999, Claude Janiak est élu au Conseil national de la Suisse, et devient le premier conseiller national assumant publiquement son homosexualité.
Doris Stump, est la premiĂšre Ă©lue au Conseil national en 2003, devenant la premiĂšre lesbienne membre du Parlement.
En 2009, Corine Mauch devient la premiĂšre femme maire de Zurich et la premiĂšre personne ouvertement homosexuelle maire d'une grande ville en Suisse[32].
En 2017, Thierry ApothĂ©loz devient la premiĂšre personne ouvertement homosexuelle Ă ĂȘtre Ă©lue au Conseil d'Ătat Genevois[33] - [34].
Années 2000
Les années 2000 voient l'émergence de modifications importantes de la scÚne LGBT. La ségrégation est en recul, et la mixité devient une donne[35]. Les gay prides sont désormais des évÚnements courus, et les revendications sur le partenariat enregistré et les problématiques transgenres émergent. On note également une préoccupation quant aux personnes LGBT réfugiées[36].
Festivals de gay pride
La Lesbian and Gay Pride & Friends de 2001 Ă Sion organisĂ©e par Marianne Bruchez est trĂšs mĂ©diatisĂ©e en raison des allĂ©gations de Mgr Norbert Brunner, Ă©vĂȘque de Sion, qui dĂ©nonce dans le dĂ©mĂ©nagement du festival Ă Sion "un jeu diabolique", dĂ©clenchant une intense couverture mĂ©diatique. Elle est violemment attaquĂ©e par Dominique Giroud du groupe Romandit[37] - [38].
En 2003, à Bùle, une gay pride tri-nationale (Allemagne, France, Suisse) se tient en collaboration avec les régions d'Alsace, Mulhouse et Fribourg. En 2005, une gay pride a eu lieu à Lucerne, en Suisse germanophone, lieu qui fait figure de cadeau à l'ouest de la Suisse pour son vote en faveur de la loi sur le Partenariat de 2005, accompagnée par une grande manifestation nationale. En 2006, une gay pride se tient à Lausanne. Zurich est la seule ville Suisse qui organise chaque année une gay pride. En 2015, le Valais organise la Pride Valais/Wallis 2015, sa seconde gay pride à Sion.
Le partenariat enregistré en Suisse
Le conseiller d'Ătat genevois[39] Gilles Petitpierre demande au Conseil fĂ©dĂ©ral de s'exprimer sur la problĂ©matique des couples homosexuels en 1994. Le Conseil fĂ©dĂ©ral rĂ©pond que le sujet doit ĂȘtre approfondi.
La Loi fĂ©dĂ©rale sur le partenariat enregistrĂ© entre personnes du mĂȘme sexe, dans sa forme courte : Loi sur le partenariat ou LPart (en allemand Eingetragene Partnerschaft), est entrĂ©e en vigueur en Suisse le 1er janvier 2007, aprĂšs avoir Ă©tĂ© approuvĂ©e en rĂ©fĂ©rendum en 2005[40].
La Suisse est devenue le premier pays au monde oĂč la reconnaissance des couples de personnes homosexuelles a Ă©tĂ© accordĂ©e directement (58 %) par le peuple.
DĂšs le les personnes vivant en concubinat depuis plus de trois ans peuvent adopter l'enfant de leur conjoint en Suisse[41].
MĂ©diatisation de l'histoire des lesbiennes en Suisse
Les années 2000 voient deux films majeurs sortir en Suisse romande concernant l'histoire des lesbiennes en Suisse. Le Bal des chattes sauvages de Veronika Minder qui retrace l'histoire du mouvement à travers des témoignages[42] - [26] et Qui a peur des Amazones de Carole Roussopoulos, qui repart sur les traces de la fondation de Lestime en prenant pour titre une piÚce de théùtre de sa présidente, Catherine Gaillard[43] - [25].
Le Refuge et Totem : faciliter le coming out des jeunes LGBT
Totem voit le jour en 2008 pour rĂ©pondre au mal ĂȘtre des jeunes LGBT et leur fournir un espace d'Ă©coute[44]. L'association Stop Suicide a en effet constatĂ© que le taux de suicide est plus Ă©levĂ© chez les jeunes LGBT que dans la moyenne de la population[45].
En 2015, Le Refuge (GenÚve), la premiÚre association suisse qui propose un hébergement aux jeunes personnes LGBT rejetées par leur famille et victimes d'homophobie s'ouvre à GenÚve[46] - [47]. Alexia Scappaticci, coordinatrice du refuge, entame souvent le dialogue avec des responsables religieux de toute confession, les jeunes étant souvent victimes de rejet pour des motifs d'ordre religieux. L'association est dotée d'un budget de 250 000 francs suisses[48] dont 48 % de fonds privés, 30 % de fonds publics, et une aide de l'association Dialogai.
Une autre association emblématique à GenÚve est Totem.
Scandale autour d'une thérapie homéopathique à GenÚve
Ă GenĂšve en 2018 un mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste et homĂ©opathe, le docteur Jean-Yves Henry, fait l'objet d'une enquĂȘte de la commission de surveillance des professions de la santĂ© et des droits des patients pour avoir proposĂ© un remĂšde homĂ©opathique contre l'homosexualitĂ©[49] - [50] - [51] - [52].
Les personnes trans en Suisse
Personnalités historiques
Enriqueta Favez, est peut-ĂȘtre une personnalitĂ© transgenre d'origine suisse[53]. Elle est nĂ©e vers 1791 Ă Lausanne fait des Ă©tudes de mĂ©decine Ă Paris[54], se marie Ă un soldat de l'armĂ©e napolĂ©onienne. Une fois veuve, elle reprend le rang de son mari dĂ©cĂ©dĂ©, et exerce la chirurgie pendant les guerres napolĂ©oniennes. Elle est capturĂ©e par les troupes de Wellington en Espagne, et part ensuite Ă Baracoa Ă Cuba. La-bas elle se construit une clientĂšle sous le nom de Dr Enrique Favez, et se marie avec Juana de LĂ©on. Son identitĂ© biologique, est rĂ©vĂ©lĂ©e aprĂšs une sĂ©rie d'examens humiliants, elle est arrĂȘtĂ©e et emprisonnĂ©e Ă La Havanne. Plus tard elle est envoyĂ©e dans sa famille Ă la Nouvelle OrlĂ©ans Ă l'Ăąge de 33 ans. Elle entre dans un couvent, devient missionnaire au Mexique et exerce sous l'identitĂ© de SĆur Magdalena. Elle meurt en 1865 Ă 65 ans. Sa tombe est dĂ©truite par l'ouragan Katrina[55].
Histoire
La question de l'Ă©mergence sur la scĂšne sociĂ©tale de la problĂ©matique des personnes transgenres est rĂ©cente. En 2010 est fondĂ©e l'association Trans Gender network Switzerland[56]. Selon Denise Medico la question des transgenres reste taboue et est mal connue du public[57]. Entre la vision dichotomique des annĂ©es 1990 qui dictait le choix binaire d'une identitĂ© soit masculine, soit fĂ©minine, une plus grande souplesse d'interprĂ©tation et une plus grande latitude existe dĂ©sormais depuis les annĂ©es 2010, mĂȘme si le constat de la discrimination des personnes transgenres est mĂ©diatisĂ©[58].
En 2012, Alecs Recher président Trans Gender Network explique que la Suisse reste en retard par rapport aux autres pays sur la question des techniques d'opération et leur remboursement par les assurances, et enfin au niveau des discriminations à l'embauche[59]. Le risque de mégenrage ou de cis-passing (lorsqu'on n'est pas reconnu comme le genre que l'on souhaite afficher) peut conduire à des discriminations[60].
En un jeune garçon trans est autorisé à s'inscrire avec un nom de garçon dans un établissement du canton de GenÚve[61].
NoĂ©mie Schorer de l'association DĂ©cadrĂ©e a menĂ© des travaux exploratoires sur la reprĂ©sentation des personnes trans dans les mĂ©dias[62]. L'association ĂPICĂNE a Ă©tĂ© fondĂ©e par Lynn Bertholet pour assurer une meilleure prise en charge du suivi mĂ©dical des personnes trans[63]. AdĂšle Zufferey, psychologue de la fondation Agnodice, accompagne les jeunes dans leur parcours de transition[64]. Un projet de sensibilisation de Cecile Brockman Sexe, sciences et identitĂ©s propose des formations aux parents, aux jeunes et aux milieu Ă©ducatifs sur les questions du genre, du sexe et de l'orientation sexuelle et aborde la question de la transidentitĂ©[65].
Selon Sophie Woeldgen, autrice du livre GĂ©nĂ©ration fluide, enquĂȘte sur le genre, les jeunes gĂ©nĂ©rations (millenials) sont dĂ©sormais beaucoup plus ouvertes aux questions liĂ©es Ă la transidentitĂ© et Ă la fluiditĂ© des identitĂ©s de genre, telle que revendiquĂ©e par les personnes non binaires[66].
En 2019, le film documentaire Sous la peau de Robin Harsch explore le parcours de trois jeunes en transition hébergés au Refuge (GenÚve). Il montre les injections de testostérone, communément appelée «T», les témoignages des proches ainsi que les nombreuses démarches médicales et administratives nécessaire pour pouvoir transitionner[67] - [68] - [69] - [70].
Articles connexes
Bibliographie
- Sophie Woeldgen, GĂ©nĂ©ration fluide, enquĂȘte sur le genre, GenĂšve, Labor et Fides, , 112 p. (ISBN 9782830917789)
- Noura Gauper et Genoud Arts Graphiques, Trans*, (ISBN 978-3-03878-042-7 et 3-03878-042-1, OCLC 1225877069, lire en ligne)
Références
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