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Haie vive tressée

La haie vive tressée est une haie particuliÚre au Pays basque.

AppelĂ©e Zerralia en langue basque, elle marque le paysage et crĂ©e le bocage, un espace avec plusieurs parcelles consacrĂ©es Ă  l'Ă©levage ou Ă  l'agriculture. La haie assure le rĂŽle de dĂ©fense naturelle contre les bĂȘtes.

Elle a aussi une fonction écologique : des conditions climatiques favorables lui sont conférées, de par l'hétérogénéité des plantes la composant, assurant également un rÎle de corridor naturel. Elle favorise l'accroissement et la circulation des graines, de nouvelles espÚces végétales, véhiculées par les oiseaux et autres animaux que la haie abrite[1].

Ce savoir-faire est inscrit à l'Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France, depuis 2012.

Sa constitution

La haie vive tressée vient enclore le sohro, soit la prairie.

Elle est constituée de nombreux ligneux (arbres, arbustes et arbrisseaux) différents, assurant des fonctions diverses :

  • le frĂȘne (fraxinus excelsior), localement appelĂ© "lizar"; EnveloppĂ© par la haie, le bois du frĂȘne sert de renfort pour contre les vaches. Cette haie particuliĂšre, peut ĂȘtre constituĂ©e en collier et prend le nom basque de lepoko ou joalte ;
  • l'orme (ulmus campestris), localement appelĂ© zumar ;
  • le houblon (humulus lupulus), localement appelĂ© ezker aihena. TressĂ©, il permet de prendre le maĂŻs semence ;
  • le noisetier (corylus avellana), localement appelĂ© hurtze, hurondo. TressĂ© dans la haie en renfort, son bois souple sert Ă  la confection de manche d'outils et ses noisettes sont consommĂ©es ;
  • le hĂȘtre (fagus sylvatica), localement appelĂ© fago ;
  • l’aubĂ©pine (crataegus monogyna), localement appelĂ© elhori xuri. IntĂ©grĂ©e dans le tressage, ses piquants dissuadent les animaux. TaillĂ©e rĂ©guliĂšrement, elle sert aussi de porte-greffe ;
  • le buis (buxus sempervirens), localement appelĂ© ezpel. Le buis n'est pas tressĂ©. Ses rameaux de feuilles coupĂ©s peuvent ĂȘtre montĂ©s sur un manche de noisetier pour constituer un balai, servant au nettoyage des granges ;
  • le houx (ilex aquifolium), localement appelĂ© gorostia ;
  • le merisier (cerasus avium), localement appelĂ© gerezia ou gerezi-bronde. Le merisier, bois plus noble, n'est pas tressĂ© et ne sert pas Ă  renforcer la haie. Au contraire, il y est plantĂ© afin que la haie lui sert, par contre, de protection. Il servira ensuite Ă  la fabrication de meuble[2].

Les types de haies vives tressées

Il existe quatre types de haies vives tressĂ©es, qui peuvent se rĂ©partir Ă  toutes les strates de la montagne, appelĂ©es aussi « Ă©tages Â» :

  • la haie Ă  hĂȘtres dominants, qui se trouve en ombrĂ© et en altitude. Ce type de haie tend Ă  disparaĂźtre ;
  • la haie Ă  dominance de noisetier, prĂ©sente plus bas Ă  l'Ă©tage de la chĂȘnaie, une zone plus exposĂ©e au soleil. Le maillage de ces haies-lĂ  constitue les sĂ©parations de prairies ;
  • la haie Ă  dominance de frĂȘne, pouvant occuper tous les Ă©tages Ă  condition que le milieu soit suffisamment frais et humide ;
  • la haie Ă  dominance d'aubĂ©pine, plutĂŽt reprĂ©sentĂ©e dans les milieux chauds et secs, souvent sur les anciennes landes soumises au feu dans lesquelles l'aubĂ©pine forme des bosquets.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Ricardo Cierbide, 1994, Le censier gothique de Soule, Ed. Izpegi, 265 p.
  • CUNCHINABE D et Alii. 2011, Histoire de l’écosystĂšme cultivĂ© et de la biodiversitĂ© Ă  Larrau : Analyse de l’impact agropastoral dans la gestion du milieu. RĂ©sultats d’étude, ITEM-UPPA, 200p. et annexes.
  • DE BORTOLI D ., CUNCHINABE D., HAUTEFEUILLE F., LAVERGNE M-P., PALU P., 2006, Patrimoine matĂ©riel et immatĂ©riel. La famille, facteur de stabilitĂ© et d’évolution des milieux naturels en pays de Soule, ITEM UPPA, 65 p.
  • DE BORTOLI D ., CUNCHINABE D., HAUTEFEUILLE F., LAVERGNE M-P., PALU P., 2008, StratĂ©gie familiales et construction des milieux de montagne en Soule, ITEM-IRSAM, 35 p.
  • DE FROIDOUR L., 1928, MĂ©moire du pays de Soule, dans Bulletin de la sociĂ©tĂ© des sciences, lettres, art et Ă©tudes rĂ©gionales de Bayonne, transcription du mĂ©moire, Bayonne, Imprimerie du courrier, p.225-241.
  • Michel Duvert et al., 1998, Jean Baratçabal raconte
 la vie dans un village basque de Soule au dĂ©but du 20e siĂšcle, Bayonne, Ed. Lauburu, 443 p.
  • Bernard Fischesser et Marie-France Dupuis-Tate, 1996, Guide illustrĂ© de l’écologie, Ed. De la MartiniĂšre, CEMAGREF, 319 p.
  • Michel Grosclaude, 1993, La Coutume du Pays de Soule. Texte gascon de l’édition de 1760, Traduction, notes et commentaires, Ed. Izpegi, 164 p.
  • FĂ©lix Guattari, 1989, Les trois Ă©cologies, Ed. GalilĂ©e, collection l’espace critique, p. 72
  • HEINRICH D., HERGT M., 1990, Atlas de l’écologie, Ed. Le Livre de poche, p. 151-152.
  • Michel MariĂ© et Jean Viard, 1988, La campagne inventĂ©e, Actes Sud, p. 228.
  • François Ramade, 1992, ÉlĂ©ments d’écologie-Ecologie appliquĂ©e, Edisciences International, p. 421-428
  • VIVIER N., 1998, PropriĂ©tĂ© collective et identitĂ©s communales. Les bien communaux en France. 1750- 1914, Paris, Publications de la Sorbonne, 352 p.
  • Magali Watteaux, 2005, Sous le bocage, le parcellaire, Études rurales, n° 3 175, Ed. de l’EHESS, p.53-80.

Notes et références

  1. Ramade François, « ElĂ©ments d'Ă©cologie. Ecologie appliquĂ©e », Edisciences International,‎ , p. 421-428
  2. « MinistÚre de la Culture » (consulté le )
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