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Grandes manœuvres de l'Est de 1901

Les grandes manœuvres de l'Est de 1901 désignent d'importants exercices militaires menés par une partie de l'armée française, dans l'Est de la France, durant le début de l'automne 1901.

Carte postale du voyage.

Le eurent lieu, en prĂ©sence de l'empereur de Russie Nicolas II et du prĂ©sident de la RĂ©publique française Émile Loubet, une revue dans le cadre de l'alliance franco-russe, impliquant la participation de 130 000 soldats[1], sous le commandement du gĂ©nĂ©ral Joseph Brugère.

Deux partis qui s'affrontent

Carte des manœuvres à Bétheny.

Les grandes manœuvres annuelles sont l'occasion de réaliser la reconstitution d'un affrontement militaire entre deux partis, d'abord entre divisions, puis corps d'armée et enfin deux petites armées provisoires, nommées « armée A » et « armée B ». Les troupes commencent leur concentration le dans le Nord-Est de la France. La direction des manœuvres était effectuée par la général Joseph Brugère avec Jean-Marie Toussaint Pendezec comme chef d'état-major et Lacroix comme sous-chef. Les arbitres étaient les généraux Oscar de Négrier, Ludovic Lucas, Bernard Tisseyre, Tournier, Raoul Donop et Jean Dessirier.

Attaque du fort de Witry.

Le thème est d'abord des manœuvres division contre division dès le , en parallèle la 40e division contre le 20e corps d'armée. À partir du , manœuvre de l'armée A contre la B jusqu'au 18 avec le 14 comme journée de repos. Le , les armées A et B réunies attaquent le camp retranché de Reims défendu par la 12e division autour du fort de Witry. Le 21, une parade est organisée au camp de Bétheny avant la dislocation. Le quartier général était à Rethel avant de partir pour Reims le , les ordres généraux étaient donnés par un signal accroché à un ballon pour le début et la fin des exercices.

Armée A

Popote des officiers.

L'armée A est formée des 1er et 2e corps d'armée ainsi que deux divisions de cavalerie sous les ordres du général Duchesne.

Troupes en déplacement lors des manœuvres.

1er corps d'armée du général Jannerod, ayant pour chef d'état-major le col. Ryckebusch et pour commander l'artillerie le général Peigné :

2e corps d'armée du général Lanes, ayant pour chef d'état-major le col. de Jacquelot de Boisbouvray, le général Jourdy commandant l'artillerie et le lt-col. Campiomont du génie :

Cavalerie du corps d'armée non endivisionnée :

  • 4e division de cavalerie du gĂ©nĂ©ral Treymuller avec le commandant Fournerie comme chef d'Ă©tat-major :
    • 3e brigade de cuirassiers du gĂ©nĂ©ral Ramotowski, avec les 3e (col. Vassinhac) et 6e cuir. (col. Petit) ;
    • 4e brigade de dragons du gĂ©nĂ©ral Laplace, avec le 14e (col. Aubertin) et le 28e dragons (col. Lavaivre) ;
    • 3e brigade de hussards du gĂ©nĂ©ral Geay de Montenon, avec le 3e (col. Perez) et le 8e hussards (col. Montagon) ;
  • 5e division de cavalerie du gĂ©nĂ©ral Poulleau avec le commandant Fleury comme chef d'Ă©tat-major :
    • 4e brigade de cuirassiers du gĂ©nĂ©ral Forzans, avec le 4e (col. Noue) et le 9e cuir. (col. Ledochowski) ;
    • 3e brigade de dragons du gĂ©nĂ©ral Niel, avec les 16e (col. Hubert de Saint-Didier) et 22e dragons (col. Prot) ;
    • 2e brigade de hussards du gĂ©nĂ©ral Baudens, avec les 2e (col. Hombres) et 4e hussards (col. Cor de Duprat)
Chasseurs cyclistes.

Armée B

L'armĂ©e B commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Kessler, ayant le gĂ©nĂ©ral Marsaa comme chef d'Ă©tat-major et la direction des Ă©tapes au colonel Delarue. L'armĂ©e est formĂ©e des 6e et 20e corps d'armĂ©e, des 2e et 3e divisions de cavalerie, d'une batterie de canons de 155 mm court (capitaine Franiatte) et une section tĂ©lĂ©graphiste (M. Fabre), hors des corps d'armĂ©e.

Équipage du train.

Cavalerie du corps d'armée :

  • 2e division de cavalerie du gĂ©nĂ©ral Farny avec le commandant de la Ruelle chef d'Ă©tat-major :
    • 6e brigade de cuirassiers du gĂ©nĂ©ral Rouvray, avec les 11e (col. de Croutte Saint-Martin) et 12e rĂ©giments (col. Lancelor) ;
    • 2e brigade de dragons du gĂ©nĂ©ral de Broissia, avec les 8e (col. Gautrot) et 9e rĂ©giments (col. Labat) ;
    • 2e brigade de chasseurs du colonel P.I. de Pontac, avec le 4e (col. de la Boulinière) et le 5e (col. d'Hombres).
  • 3e division de cavalerie du gĂ©nĂ©ral de Benoist avec le commandant Collas de Chatelpierron comme chef d'Ă©tat-major :
    • 7e brigade de dragons du gĂ©nĂ©ral Lachouque, formĂ©e du 29e (col. Wignacourt) et le 31e (col. d'Haudicourt de Tartigny) ;
    • 1re brigade de chasseurs du gĂ©nĂ©ral Torel, formĂ©e du 7e (lt-col. de BrĂ©mont d'Ars) et du 15e (lt-col. Aubier) ;
    • l'artillerie de division du commandant Daru.

Le 6e corps d'armée du général Hagron, avec le général Besson comme chef d'état-major, le général Ploix commandant l'artillerie de corps, le commandant Odent chef d'état-major du génie :

  • la 12e division d'infanterie du gĂ©nĂ©ral Hartschmidt :
    • 23e brigade du gĂ©nĂ©ral Durand, avec les 91e (col. Percy) et 132e RI (col Geny) ;
    • 24e brigade du gĂ©nĂ©ral TrĂ©meau, avec le 18e BCP (comm. Famechon), les 147e (col. de Franclieu) et 148e RI (col. Canton) ;
    • l'artillerie divisionnaire (lt-col. Filleul) ayant un groupe du 25e et un du 13e RA ;
    • une compagnie de gĂ©nie (capitaine ParĂ©) ;
  • la 42e division d'infanterie du gĂ©nĂ©ral Dalstein :
    • 83e brigade du gĂ©nĂ©ral Soyer, avec les 94e (col. Delpuech de Comeiras) et 106e RI (col. Vonderscherr) ;
    • 84e brigade du gĂ©nĂ©ral Pèlchaves, avec le 19e BCP (comm. Dumas), les 151e (col. Molinard) et le 162e RI (col. Lavergne) ;
  • 40e division d'infanterie du gĂ©nĂ©ral Lelorrain :
    • 79e brigade du gĂ©nĂ©ral Henriot, avec les 154e (col. Koch) et 155e RI (col. Bonamy) ;
    • 80e brigade du gĂ©nĂ©ral Durand, avec les 25e BCP (comm. Ringeisen) et 29e BCP (comm. Arlabosse), les 150e (col. Rungs) et 161e RI (col. de Valori).
  • 6e brigade de cavalerie du gĂ©nĂ©ral Cuny avec le 12e chasseurs (col. JoannĂ©set) et le 6e hussards (col Montaudon) ;
  • l'artillerie de corps (colonel Parisot) ayant deux groupes du 25e RA et un groupe Ă  cheval des 13e et 40e rĂ©giments ;
  • une compagnie de gĂ©nie -cpt Ginet).
Construction des voies pour la gare.

Le 20e corps d'armée du général Langlois, avec le général Allotte de la Fuye chef d'état-major, le général d'Astier de la Vigerie pour l'artillerie et le commandant Bertaut son chef d'état-major ; le commandant Palmade pour le génie du corps :

  • 11e division d'infanterie du gĂ©nĂ©ral de Cornulier-Lucinière :
  • 39e division d'infanterie du gĂ©nĂ©ral Lallement :
    • 77e brigade du gĂ©nĂ©ral de Lammerville, les 146e (col. Chmitelin) et 153e RI (col. Bousset) ;
    • 78e brigade du gĂ©nĂ©ral de Nonancourt, le 1er BCP (comm. Driant), les 156e (col. Pillière) et 60e RI (col. Robiquet)
    • artillerie divisionnaire (colonel Beaumont de Lamaze) ayant deux groupes du 39e rĂ©giment d'artillerie ;
  • compagnie divisionnaire du gĂ©nie (capitaine Lesnès) ;
  • 20e brigade de cavalerie du gĂ©nĂ©ral Marion, formĂ©e des 12e dragons (col. Gaudin) et 5e hussards (col. Maistre) ;
  • artillerie du corps (colonel Tronsen) formĂ©e d'un groupe du 5e et 12e rĂ©giment d'artillerie et d'un du 12e Ă  cheval.

Après avoir battu la campagne entre Charleville et Reims, les troupes convergèrent pour la fête de l'alliance le devant le tsar à Bétheny.

Visite du tsar

Défilé de l'infanterie à Bétheny.
Nicolas II et le ministre de la Guerre Louis André.

En 1901, la diplomatie française invite l'empereur russe à venir en France, en réaction au voyage du tsar à Danzig la même année pour assister aux Kaisermanöver (« manœuvres impériales ») allemandes. Le tsar, après une escale au Danemark, arrive à Dunkerque à bord de son yacht le Standart le . Il assiste en mer à une revue navale, son yacht accompagné par l'aviso-torpilleur Cassini à bord duquel se trouvent Émile Loubet (président de la République), Armand Fallières (président du Sénat), Paul Deschanel (président de la Chambre), Pierre Waldeck-Rousseau (président du Conseil) et Théophile Delcassé (ministre des Affaires étrangères)[2]. La revue est dirigée par l'amiral François Ménard, comprenant les croiseurs cuirassés Dupuy-de-Lôme et D'Assas, ainsi que six torpilleurs.

La suite de Nicolas II se composait du ministre baron Woldemar Freedricksz, du général aide de camp Hessé, du général Mossolof, du prince Engalitcheff, du général comte Heyden, du prince Orloff et du général Lomène, du docteur Hisch et du général comte Paul von Benckendoff ; la suite de la tsarine Alexandra Feodorovna : Narichkine dame d'honneur, comte Hendrikoff, prinsesse Orbeliany et Olénine. La suite impériale russe assiste à l'inauguration de l'Hôtel de ville de Dunkerque, puis prend le train avec les officiels français pour passer trois nuits au château de Compiègne[1]. Le couple impérial assiste le 19 aux manœuvres autour des forts de Fresnes et de Witry (au Nord-Est de Reims), puis visite la cathédrale de Reims.

Le 21, ils partent assister Ă  la revue au camp de BĂ©theny, oĂą est mis en valeur le nouveau canon de 75 mm. Pour cette occasion, la gare du Fresnois en toile fut construite Ă  Courcy[3], desservant une esplanade de 1,3 kilomètre de long sur 800 mètres de profondeur sur laquelle se firent les dĂ©filĂ©s des troupes devant la tribune d'honneur Ă©difiĂ©e Ă  cet effet. En plus des troupes des armĂ©es en manĹ“uvre, dĂ©filèrent des reprĂ©sentants des troupes de la campagne de Chine, une dĂ©lĂ©gation de chefs algĂ©riens et des caĂŻds tunisiens firent partie du dĂ©filĂ© : Si Sadok Djelouli de Sfax, SI Taie Djelouli de Sousse, Si Mohamed Beni Khalifat des Fraichiches, Ben Ech Chaieo Khalifat des Osiasses. Après la revue, le couple impĂ©rial reprit le train vers l'est, faisant un arrĂŞt en gare de Frouard, puis le train passa en Allemagne et pris la voie Sarrebruck-Francfort pour rentrer en Russie.

Observateurs Ă©trangers

Missions militaires étrangères.

Officiers étrangers autorisés aux manœuvres de l'Est[3] :

  • Suisse : Secretan colonel et Baumann lt-colonel ;
  • Danemark : Kranold gĂ©nĂ©ral de la 1re brigade du Jutland ;
  • PĂ©rou : colonel Althaus ;
  • Italie : colonel Barattieri di San Pietro attachĂ© d'ambassade ;
  • Belgique : colonel ThĂ©ophile Wahis ;
  • Bulgarie : colonel Nazlomof du 1er rĂ©giment de cavalerie ;
  • Portugal : colonel Antonio Rodrigues Ribero ;
  • Serbie : colonel du gĂ©nie Slatislav Issialiovitch ;
  • Mexique : colonel d'artillerie Mondragon ;
  • Russie : attachĂ© militaire lieutenant-colonel Lazareff ; Capitaine Dimitri d'Osnobichine
  • Grèce : lt-colonel commandant l'Ă©cole de cavalerie Soutzo ;
  • Angleterre : Edward James Montagu-Stuart-Wortley ;
  • Japon : lt-colonel Akachi attachĂ© militaire ;
  • Pays-Bas : lt-colonel Van Voorst ;
  • Espagne : Francisco Echague y Sauboyo attachĂ© militaire ;
  • Argentine : de VĂ©dia attachĂ© militaire ;
  • Allemagne : von Hugo chef d'escadron au 3e uhlans de la Garde ;
  • Autriche-Hongrie : comte Herbenstein attachĂ© militaire ;
  • Suède : Heftye attachĂ© militaire ;
  • Roumanie : Miclesco attachĂ© militaire ;
  • Équateur : Gagliardo attachĂ© militaire ;
  • États-Unis : Bentley Molt attachĂ© militaire.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Les fĂŞtes de l'Alliance, 1901, Paris, L. Baschey, coll. « Le panorama », , in-4 (BNF 38732340).
  • Louis Crinque, 1901 Les Grandes manĹ“uvres de l'Est : La revue de Reims : M. Loubet, prĂ©sident de la RĂ©publique, S. M. l'empereur de Russie Nicolas II Ă  Reims, Reims, Bron-Bourquin, , 96 p., in-16 (BNF 30287172).
  • E. Caude, J. Kuhnmunch et J. Perot, Un Tsar Ă  Compiègne Nicolas II, 1901 : exposition au MusĂ©e national du château de Compiègne, 29 septembre 2001-14 janvier 2002, Paris, RĂ©union des musĂ©es nationaux, , 151 p. (ISBN 2-7118-4301-7).

Articles connexes

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