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Gabriel Loire

Gabriel Loire, né le à Pouancé (Maine-et-Loire) et mort le à Chartres (Eure-et-Loir), est un peintre et maître-verrier français. Il est connu pour les nombreux vitraux qu’il a exécutés à travers le monde.

Gabriel Loire
Gabriel Loire dans son studio en 1983.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  92 ans)
Lèves
Nationalité
Activités
Enfant
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Maître
Site web
Archives conservées par

L'atelier qu'il fonde à Lèves en 1946 est dirigé depuis 1991 par ses petits-fils Hervé et Bruno Loire, les deux fils de son fils cadet, Jacques Loire (1932-2021), qui lui avait succédé en 1970.

Biographie

Gabriel Loire naît en 1904, à Pouancé, en Maine-et-Loire, troisième d'une fratrie de quatre enfants. Sa famille tient une tannerie dans le village. Il fait ses études au collège de Combrée et les poursuit à Angers, en droit, puis en commerce tout en se libérant du temps pour prendre des cours à l'école régionale des beaux-arts d'Angers[1].

Dans la cathédrale Saint-Maurice d'Angers, il rencontre alors le maître-verrier Georges Merklen qui le convainc d'utiliser le vitrail comme sujet de thèse. Avec l'aide de Merklen et du chanoine archiviste d'Angers, Gabriel Loire obtient son diplôme en 1924[2] après la publication de son mémoire, Le vitrail : aperçus artistiques, historiques et techniques.

Après son service militaire et la mort de Merklen, il se rend en 1926 à Chartres sur les conseils du révérend père Banzet, jésuite de l'université d'Angers, qui l'oriente vers Yves Delaporte, chanoine et spécialiste de la cathédrale de Chartres. Il s’installe à Chartres, où il entre à l'atelier du maître verrier chartrain Charles Lorin dont il devient en 1929 un des partenaires, lorsque Charles Lorin fonde l'association Charles Lorin & Cie.

Ils co-signent ainsi plusieurs réalisations, dont le vitrail de saint-Louis et saint-Julien à Chapelle-Royale (1929), celui du baptême du Christ à Saint-Georges-sur-Eure (1930), ainsi qu'un des vitraux de la basilique Notre-Dame de L'Épine (1933).

En attendant de pouvoir ouvrir son propre atelier, ce père de famille nombreuse touche à tout pendant les treize années qui suivent et crée des sculptures, des céramiques, des jeux et des jouets, illustre des livres, produit de très nombreuses imageries religieuses, dont de 1939 à 1943 à l'église de Boussay[3] - [4] et en 1944 un "Chemin de croix" pour l'église de Voves (qui mêle des scènes liturgiques traditionnelles de la passion chrétienne à des scènes contemporaines de la vie vovéenne[5]), et dessine les ravages des bombardements de la guerre[6]. Il manifeste un certain talent dans ces domaines en participant à plusieurs expositions et salons d’art religieux organisés au musée Galliera, à l’Hôtel des Ducs de Rohan ou au musée des beaux-arts de Rouen En 1940, il devient membre de la Société nationale des beaux-arts de Paris et expose dans ses salons mais c'est surtout dans l'art du vitrail qu'il excelle et innove[7].

Après avoir fondé, à Paris, pendant la guerre, l'atelier de céramique et de poterie, Terre et Feu, avec le céramiste Waltispurger, Gabriel Loire s'associe avec lui et installe en 1946 ses propres ateliers à Chartres[3] qu'il déménage deux ans plus tard à Lèves[7] en bordure de la rivière l'Eure.

Techniques

Gabriel Loire utilise aussi bien la technique traditionnelle au plomb que des techniques modernes utilisant le béton (qu’il a étudiées auprès du mouvement Bauhaus) ou le thermoformage. Son œuvre est abondante : il a installé des vitraux dans environ 450 édifices en France, 25 en Grande-Bretagne, 18 en Allemagne, entre autres.

Ĺ’uvres

Afrique du Sud
Allemagne
  • Berlin, Ă©glise du Souvenir (Kaiser-Wilhelm-Gedächtniskirche), de 1960 Ă  1963 : surface totale de 2 183 m2, technique : dalle.
  • PĂĽttlingen (Sarre), couvent de la Sainte-Croix : conçu par l’architecte hongrois Lehoczky, c’est le seul monastère de rĂ©demptoristines en Allemagne.
Canada
Chili
  • Santiago du Chili, basilique Notre-Dame de Lourdes, achèvement en 1960 : 50 baies. Technique : dalle, surface totale : 652 m2, restauration partielle par Jacques Loire en 1988. Il a Ă©galement rĂ©alisĂ© plusieurs mosaĂŻques murales et le chemin de croix en 1952.
États-Unis
France
  • Audierne (Finistère), Ă©glise Saint-Joseph, ensemble de vitraux commencĂ© en 1955, dont les 20 vitraux de la basse-nef, le vitrail de Michel Le Nobletz et le vitrail de Julien Maunoir.
  • Caen (Calvados), chapelle Bon-Sauveur de l'Ă©tablissement public de santĂ© mentale de Caen ;
  • ChenimĂ©nil (Vosges), Ă©glise Saint-Jean-Baptiste : ensemble de vitraux de 1951 Ă  1974 ;
  • Dogneville (Vosges), Ă©glise Saint-Étienne, 19 baies en dalles de verre, chemin de croix en chĂŞne gravĂ©, 1951 ;
  • Épinal (Vosges), Ă©glise Notre-Dame-au-Cierge, de 1958 Ă  1959 : technique utilisĂ©e, dalle. SĂ©rie de vitraux d’une surface totale de 668 m2 dont la pièce principale est d’une surface de 180 m2 d’un seul tenant. Ce vitrail reprĂ©sentant la vie de la Vierge Marie ;
  • Flogny-la-Chapelle (Yonne) , Eglise Saint-LĂ©ger de Flogny, 1958, 5 vitraux du chĹ“ur, ceux des chapelles et de l’oculus : les vitraux de l'Ă©glise avaient explosĂ© lors des dĂ©tonations du camp de Varennes (89) le 18 aoĂ»t 1944, lorsque les Allemands dĂ©truisirent leurs munitions. (ref. Histoire de Flogny-la-Chapelle par Pierre Zlatoff - Ă©d. 1990 p.108)
  • Hyères (Var), chapelle Notre-Dame de Consolation : dĂ©truite en 1944, reconstruite et consacrĂ©e en , vitraux et bĂ©ton.
  • Igney (Vosges) : ensemble de vitraux de l'Ă©glise consacrĂ©s Ă  la vie de saint BenoĂ®t, Ă  la Vierge et Ă  saint Nicolas.
  • Kervignac (Morbihan), Ă©glise Notre-Dame de PitiĂ© : l’œuvre est composĂ©e de 106 panneaux de 1,30 m de haut par 0,60 m de large qui relatent la vie de la Vierge Marie et du Christ[8].
  • Bruz (Ille-et-Vilaine), Ă©glise Saint-Martin, dans ses premières annĂ©es (chantier terminĂ© en 1953)
  • La Bresse (Vosges), Ă©glise Saint-Laurent, 1952 : un des projets les plus complets et les plus aboutis de Gabriel Loire dans les Vosges, puisqu'on y trouve, en plus des vitraux, l'ensemble du mobilier : lustres, confessionnaux, garniture d'autel, autels latĂ©raux, chemin de croix, tentures (non localisĂ©es). La sĂ©rie de vitraux raconte les grandes tragĂ©dies de la ville : incendie d'une vallĂ©e durant la RĂ©publique de Mulhouse (guerre des Six Deniers)[Note 1], massacres de la guerre de Trente Ans, Ă©pidĂ©mie de peste qui a dĂ©cimĂ© la population en 1635, massacre des rĂ©sistants et destruction de La Bresse de septembre Ă  ;
  • Les Herbiers (VendĂ©e), Chapelle du Mont des Alouettes : Monument lĂ©gitimiste Ă©difiĂ© Ă  l'initiative de la duchesse d'AngoulĂŞme et restĂ© inachevĂ© Ă  l'Ă©poque. InaugurĂ©e finalement en 1968 embellie de vitraux de dalles de verre sur armature bĂ©ton ;
  • Lèves (Eure-et-Loir), Ă©glise Saint-Lazare : un mur entier en dalles de verre a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par Gabriel Loire en 1955 lors de la reconstruction de l'Ă©glise qui fut presque entièrement dĂ©truite lors des combats du ;
  • LonguĂ©-Jumelles (Maine-et-Loire), Ă©glise Notre-Dame-de-la-LĂ©gion-d'honneur, 1960 ;
  • Mainvilliers (Eure-et-Loir), Ă©glise Saint-Hilaire ;
  • Marck (Pas-de-Calais), Ă©glise Saint-Martin : vitraux de verre et de bĂ©ton, dans un style abstrait, 84 panneaux placĂ©s autour de la voĂ»te, inspirĂ©s par le thème du partage du manteau de saint Martin (couleurs chaudes d'un cĂ´tĂ© et froides de l'autre), et 14 panneaux reprĂ©sentant les stations du Chemin de Croix, chaque station Ă©tant figurĂ©e de manière symbolique. Le montage s'est fait Ă  Lèves dans ses ateliers, et posĂ© Ă  Marck en ;
  • Nyoiseau (Maine-et-Loire), chapelle de Notre-Dame-d'Orveau : 18 baies en dalles de verre et ciment, 1964 ;
  • Pontmain (Mayenne), chapelle du Juniorat (oblats de Marie immaculĂ©e) : avec un Christ byzantin en ogive et de nombreux vitraux ;
  • PouancĂ© (Maine-et-Loire), Ă©glise de la Madeleine ;
  • Rânes (Orne), Ă©glise Notre-Dame de l'Assomption : verrière Sainte-Rosalie et verrière Notre-Dame du ChĂŞne, annĂ©es 1950-1960 ;
  • Rouen (Seine-Maritime), chapelle du pensionnat Jean-Baptiste-de-La-Salle, 1951 Ă  1956 ;
  • Rouen, synagogue de Rouen, rue des Bons Enfants, 1950 ;
  • Vimoutiers (Orne), Ă©glise Notre-Dame, 1954 : remplacement de tous les vitraux dĂ©truits en 1944 Ă  la LibĂ©ration de la France ;
  • Xertigny (Vosges), Ă©glise Sainte-Walburge, de 1951 Ă  1952 : huit baies, surface totale 64 m2. Technique utilisĂ©e, plomb, reprĂ©sentant les saints de la rĂ©gion des Vosges : Jeanne d'Arc, saint Pierre Fourier, saint Romary, saint Arnould, saint AmĂ©, saint Del, saint GuĂ©rin et saint Blaise. Les vitraux ont Ă©tĂ© installĂ©s lors de la reconstruction de l’église qui fut dĂ©truite par un incendie pendant l’offensive allemande en 1940. L’artiste a reprĂ©sentĂ© l’église en feu sur le vitrail de Jeanne d’Arc, les flammes du bĂ»cher de la pucelle se mĂŞlant aux flammes de l’église. Il a Ă©galement rĂ©alisĂ© le chemin de croix en pierre et des meubles.
Grande-Bretagne
  • Salisbury, cathĂ©drale de Salisbury, chapelle de la TrinitĂ©, 1980 : technique : plomb. Le vitrail d’une surface de 34 m2 est dĂ©diĂ© aux prisonniers de conscience.
  • Église Saint-Paul, Whiteinch, Glasgow Écosse (1960), fenĂŞtre courbĂ©e collĂ©e dans du ciment et incrustĂ©e de verre Ă©brĂ©chĂ©. Les panneaux principaux illustrent la vie de saint Paul et sont habilement soutenus dans l'autel latĂ©ral par des panneaux de la Vierge et le toit des fonts baptismaux[9].
  • Église Notre-Dame du Mont Carmel, Kilmarnock, Ayrshire, Écosse (1963). Grande fenĂŞtre au-dessus de l'entrĂ©e principale, conçue Ă©galement pour le baptistère octogonal[10].
  • Il a d’autres Ĺ“uvres dans l’église Notre-Dame de l’Auxiliation perpĂ©tuelle, Broomhill, Glasgow, Écosse (1965). Bien que la technique ici soit non pas du verre Ă©brĂ©chĂ© mais plutĂ´t du verre peint.
Japon
  • Hakone, musĂ©e d’art moderne : tour de la symphonie, 1973, technique : dalle, surface totale : 336 m2.
Liban
Maroc

Galerie

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Notes et références

Notes

  1. Une guerre déclenchée sous le prétexte que la ville de Mulhouse devait six deniers à un meunier des alentours.

Références

  1. Charles W. et Joan C. Pratt, Gabriel Loire, Les vitraux/stained glass, Centre International du Vitrail, 1996, p. 24.
  2. Pratt, op. cit., p. 25.
  3. Atocom, « Ateliers Loire Chartres », sur www.ateliers-loire.fr (consulté le )
  4. https://www.ateliers-loire.fr/medias/articles/photos/125_20191010-093837_4.JPG
  5. Centre France, « Le “chemin de Gabriel” change de voie », sur www.lechorepublicain.fr, (consulté le )
  6. Centre France, « L’imagier inspiré, une période méconnue de Gabriel Loire », sur www.lechorepublicain.fr, (consulté le )
  7. gdespeville, « Les Ateliers Loire, du verre et de la lumière en héritage depuis trois générations — », sur www.narthex.fr (consulté le )
  8. « A propos de l'ouvrage... - Les vitraux de Gabriel Loire à Kervignac », sur Les vitraux de Gabriel Loire à Kervignac (consulté le ).
  9. « Saint Paul'sWhiteinch », sur www.stpaulwhiteinch.org (consulté le ).
  10. (en-GB) « Our Lady of Mount Carmel, Kilmarnock », sur Scotlands Churches Trust, (consulté le ).
  11. William MATAR, « Eglise du Collège Notre-Dame de Jamhour, Acoustique, Vitraux Méditation, histoire d’amour passion », sur www.discoverlebanon.com (consulté le ).
  12. Arlette Chahrouri, Lebanon) Université Saint-Joseph (Beirut et Collège Notre-Dame de Jamhour, Cantique du jardin sacré: les verrières de Notre-Dame de Jamhour, Collège Notre-Dame de Jamhour, (lire en ligne).
  13. Ateliers Loire, « Eglise Notre-Dame de Lourdes », sur ateliers-loire.fr

Voir aussi

Bibliographie

  • VĂ©ronique Debendère et Xavier Debendère, Gabriel Loire : l'Ĺ“uvre d'une vie, 1904-1996, Paris, Somogy, , 190 p. (ISBN 978-2-8505-6850-3, OCLC 59010635) ;
  • Le chemin de croix, publiĂ© chez l'auteur, 1933 : ouvrage illustrĂ© par Gabriel Loire sur les Saintes Écritures en relation avec le thème du chemin de croix.

Articles connexes

Liens externes

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