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Palais Galliera, musée de la Mode de la ville de Paris

Le palais Galliera, musée de la Mode de la ville de Paris, est un musée français situé dans le 16e arrondissement de Paris, consacré à l'art et l'histoire du vêtement et de la haute couture.

Palais Galliera
musée de la Mode de la ville de Paris
Informations générales
Ouverture
Visiteurs par an
118 165 ()
Site web
Collections
Collections
Costumes du XVIIIe siècle à nos jours
Nombre d'objets
90 000
Bâtiment
Architecte
Localisation
Pays
RĂ©gion
Commune
Adresse
Coordonnées
48° 51′ 56″ N, 2° 17′ 48″ E
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Le musée est ouvert au public lors d'expositions temporaires — deux fois par an en moyenne — d'une durée d'environ quatre à six mois chacune. Jusqu'en 2021, il n'y a pas de présentation permanente des collections pour des raisons de conservation.

Il s'agit d'un des quatorze musées de la ville de Paris gérés depuis le par l'établissement public administratif Paris Musées.

Accès

Le musée est accessible par le 10 avenue Pierre-Ier-de-Serbie et par le square du Palais-Galliera, depuis l'avenue du Président-Wilson. Il est desservi par la ligne (M) (9) à la station Iéna et se situe entre la rue de Galliera et la rue Maria-Brignole.

Historique

Le testament initial

Le musée est situé dans l'ancien palais muséal de la duchesse de Galliera, qui fut édifié entre 1878 et 1894 par l'architecte Léon Ginain[1].

À la mort de son mari en 1876, la duchesse de Galliera, Maria Brignole-Sale De Ferrari est l'héritière d'une belle fortune dont elle se sert pour des œuvres caritatives. Le duc de Galliera ayant été commanditaire de la Société d'urbanisme Thome & Cie, la duchesse se trouve en possession de nombreux terrains dans le 16e arrondissement. Elle décide d'y faire construire un musée pour recevoir sa collection d'œuvres d'art, qu'elle souhaite léguer à la ville de Paris.

La donation est faite par acte authentique passé le devant maître Delapalme, notaire à Paris :

  • d'un terrain triangulaire de 17 600 mètres carrĂ©s le long de l'avenue du TrocadĂ©ro, pour y Ă©tablir le musĂ©e et un square ;
  • du sol nĂ©cessaire Ă  la rĂ©alisation de deux voies d'isolement du musĂ©e et du square.

La duchesse s'engage à faire réaliser le musée et le square à ses frais.

Le décret présidentiel du accepte la donation. Les deux rues prévues dans la donation portent les noms de rue Maria-Brignole et rue de Galliera et sont classées parmi les voies publiques.

Les travaux

Les travaux débutent le . Dans un testament olographe daté du , la duchesse de Galliera charge la ville de Paris de la construction du musée pour une somme maximale de 6,5 millions de francs, pour les travaux déjà faits et ceux restant à faire jusqu'à leur complet achèvement.

Le , à la suite de manifestations favorables au comte de Paris, à l'occasion du mariage de sa fille avec le prince du Portugal, Jules Grévy et Georges Clemenceau convoquent la Chambre des députés, qui adopte une loi obligeant les chefs des familles ayant régné en France et leurs héritiers directs à quitter le territoire.

La duchesse est outrée par cette loi mais, ne pouvant revenir sur sa donation du musée, elle décide alors d'abandonner le legs de sa collection à la ville de Paris ; celle-ci, en attendant, se trouve conservée au Palazzo Rosso et au Palazzo Bianco à Gênes. La duchesse meurt le , avant la fin de la construction. L'année suivante, en , ses héritiers déposent la somme de 1,3 million de francs auprès du receveur de la ville de Paris pour terminer les travaux. Le , le conseil municipal décide de s'en tenir à la donation faite le et de ne recevoir le musée et le square qu'après la fin des travaux. Les héritiers de la duchesse de Galliera font achever les travaux par l'architecte Léon Ginain ; ils sont enfin terminés le , et la ville de Paris reçoit le musée Brignole-Galliera et le square le .

Quel objet ?

Cependant, la collection Galliera pour laquelle le musée a été conçu ayant quitté la France pour l’Italie, la ville de Paris doit trouver à ce dernier une nouvelle destination ; elle va y déposer des œuvres qu'elle possède puis en faire un lieu d'expositions temporaires. La première, consacrée à des portraits de femmes et des dentelles, est inaugurée par le président de la République Félix Faure le .

En 1902 à l'initiative de Quentin Beauchart, conseiller municipal du 13e arrondissement, la ville décide d'y établir un musée d'art industriel. Il y a eu par la suite des expositions d'art contemporain. Ensuite, le musée fut loué aux commissaires-priseurs parisiens pour leurs ventes de prestige. Le projet initial de la duchesse de Galliera ne voit donc pas le jour[1]. Mais dans les années 1920, la ville de Paris décide de créer un musée du costume et des accessoires, à partir de la collection de Maurice Leloir, laquelle est exposée au musée Carnavalet (à partir de 1907[1]), puis au musée d'Art moderne de la ville de Paris[2] (de 1955 à 1971[1]). Finalement, le palais Galliera devient le musée de la Mode et du Costume en 1977[2].

En 1926 s'y tient le salon du Franc, une exposition-vente de peintures et sculptures offertes par une centaine d'artistes étrangers résidant en France pour soutenir le franc[3].

En 1948, la princesse Élisabeth, héritière du trône britannique, visite le musée Galliera, dans le cadre d'une exposition portant sur « 800 ans de vie et d'art anglais ». Elle prononce également un discours en français[4] - [5] - [6]. Gaston Balande a peint un tableau sur cette réception[7].

Description

Musée Galliera vu de l'avenue Pierre Ier de Serbie.
Le musée jouxte le square Brignole-Galliera, qui depuis 1916 est orné d'une fontaine.

La duchesse de Galliera ayant confié à Léon Ginain la direction du projet, ce dernier dresse les plans en s'inspirant du palais que la duchesse possède à Gênes. Si l'enveloppe en pierre rappelle la Renaissance italienne, l'ossature est métallique et a été réalisée par la Compagnie des établissements Eiffel. L'édifice est de style Beaux-Arts[1]. La mosaïque du sol et des coupoles est l’œuvre de Giandomenico Facchina (1826-1904). Sur la façade donnant sur l'avenue du Président-Wilson se trouvent les statues représentant la Peinture, par Henri Chapu, l'Architecture, par Jules Thomas, et la Sculpture, par Pierre Cavelier.

Le musĂ©e de la Mode est inaugurĂ© en 1977. Il fait revivre l'histoire de la mode lors de prestigieuses expositions temporaires, permettant au public de dĂ©couvrir une partie d'un fonds riche de 90 000 pièces : les somptueux habits des XVIIIe et XIXe siècles comme les Ĺ“uvres des grands couturiers et crĂ©ateurs gardent la mĂ©moire de trois siècles de mode. Bijoux, cannes, chapeaux, chaussures, sacs, Ă©ventails, gants, ombrelles et parapluies complètent les collections, avec Ă©galement des archives de photographies comme celles d'Henry Clarke, reçues en 1997.

Durant l'été 2021 sera pour la première fois installée une collection permanente, dans les sous-sols récemment aménagés. Elle présentera une histoire de la mode du XVIIIe siècle à nos jours[1].

Travaux de rénovation

Des travaux de rénovation sont engagés à la fin de l'exposition « Sous l’Empire des crinolines », le , jusqu'au , pour un coût global de cinq millions d'euros[8]. Pendant sa fermeture, le musée Galliera continue de proposer un programme d'expositions hors les murs, notamment aux Docks, cité de la mode et du design ou à l'hôtel de ville de Paris.

Le , le musĂ©e ferme de nouveau pour des travaux d'extension en sous-sol et de crĂ©ation d’une librairie-boutique et d’un cafĂ© rĂ©alisĂ©s par Dominique Brard. FinancĂ©es par la maison de couture Chanel, les galeries « Gabrielle Chanel Â» permettent depuis de doubler la surface d’exposition. Le musĂ©e rouvre le . Les galeries de sous-sol, en briques rouges et pierres de taille, augmentent la surface du musĂ©e de 700 mètres carrĂ©s. Par ailleurs, une salle d'atelier pour les activitĂ©s culturelles et pĂ©dagogiques est initiĂ©e rez-de-jardin. Les 5000 mètres carrĂ©s de bâtiment sont rĂ©novĂ©s, les balustres sont consolidĂ©s et les façades sont ravalĂ©es[1].

Direction

Jusqu'au début de 2018, le musée était dirigé par l'historien Olivier Saillard[9]. Il est remplacé par Miren Arzalluz[10] - [11].

Collections

Parmi les collections, on peut citer celles de Paul Iribe, Georges Lepape, René Gruau, Christian Bérard, Bernard Blossac, René Bouët-Willaumez, Pierre Louchel, Pierre Pagès, Lola Prusac ou encore Roger Rouffiange[12].

Expositions

Le musée présente en moyenne deux expositions par an sur les différents aspects de la mode (époques, garde-robes célèbres, couturiers tels que Margiela, Fortuny, Balenciaga, Lanvin, Alaïa, Comme des Garçons, Grès, Carven)[13].

Liste

Liste des expositions temporaires présentées au Palais Galliera depuis sa réouverture en 2020.

  • « Gabrielle Chanel, manifeste de mode » du 1er octobre 2020 au 18 juillet 2021[1].
  • « Vogue Paris, 1920 - 2020 » du 2 octobre 2021 au 30 juillet 2022[14].
  • « Love Brings Love. Le dĂ©filĂ© hommage Ă  Alber Elbaz » du 5 mars 2022 au 10 juillet 2022[15].
  • « Frida Kahlo, au-delĂ  des apparences » du 15 septembre 2022 au 5 mars 2023[16].

Dans la fiction

Notes et références

  1. « Au Palais Galliera, la mode dans un nouvel Ă©crin », paris.fr, consultĂ© le 24 octobre 2020.
  2. Jacques Mouclier, Haute couture, Neuilly-sur-Seine, Jacques-Marie Laffont, , 270 p. (ISBN 2-84928-052-6), « Mode et musée », p. 188.
  3. Béatrice Joyeux-Prunel, Les avant-gardes artistiques 1918-1945 : Une histoire transnationale, Paris, Gallimard, coll. « Folio Histoire », , 1188 p., « IV. Paris : quand pour changer le monde on délaissa la peinture »
  4. Institut national de l'audiovisuel, « 1948 : La princesse Elizabeth à Paris », sur youtube.com, (consulté le ).
  5. Institut national de l'audiovisuel, « Elizabeth, une «p'tite princesse» à Paris en 1948 », sur ina.fr, (consulté le ).
  6. Solenn de Royer, « Les aventures de «la petite princesse» Elizabeth à Paris en 1948 », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  7. « Réception de la princesse Elisabeth d'Angleterre au musée Galliera, en 1948 », sur parismuseescollections.paris.fr (consulté le ).
  8. Fermé pour travaux, le musée rouvrira ses portes au printemps 2013, site paris.fr.
  9. « L'actualité vue par Olivier Saillard, directeur du musée Galliera », sur lejournaldesarts.fr, Le Journal des Arts, (consulté le ).
  10. « Miren Arzalluz, nouvelle directrice du Palais Galliera », sur lejournaldesarts.fr,
  11. Manon Garrigues, « Miren Arzalluz, nommée directrice du Palais Galliera », sur vogue.fr
  12. « Le Cabinet d'Arts graphiques », sur Palais Galliera (consulté le ).
  13. Liste des expositions du musée Galliera depuis 2002, site palaisgalliera.paris.fr.
  14. « VOGUE PARIS 1920-2020 », sur Palais Galliera | Musée de la mode de la Ville de Paris (consulté le )
  15. « LOVE BRINGS LOVE. LE DÉFILÉ HOMMAGE À ALBER ELBAZ », sur Palais Galliera | Musée de la mode de la Ville de Paris (consulté le )
  16. « Frida Kahlo, au-delà des apparences », sur Palais Galliera | Musée de la mode de la Ville de Paris (consulté le )
  17. « Le musée Galliera - Le diable s'habille en prada », sur parisfaitsoncinema.com (consulté le ).
  18. « Balade parisienne - Inception », sur parisfaitsoncinema.com (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Hubert Demory, Auteuil et Passy : De l'Annexion Ă  la Grande Guerre, L'Harmattan (ISBN 978-2-296-09870-1 et 2-296-09870-3).
  • BĂ©atrice de Andia, Le 16e : Chaillot : Passy : Auteuil : MĂ©tamorphose des trois villages, DĂ©lĂ©gation Ă  l'action artistique de la ville de Paris, (ISBN 978-2-905118-39-4 et 2-905118-39-3).
  • Dominique de Saint-Pern, « Galliera sort de sa rĂ©serve Â», M le magazine du Monde, semaine du .

Articles connexes

Lien externe

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