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ForĂȘt de Nieppe

La forĂȘt de Nieppe est une forĂȘt domaniale de France d'une surface de 2 602 hectares situĂ©e principalement sur les territoires des communes de Morbecque et de Vieux-Berquin dans le dĂ©partement du Nord.

La ForĂȘt de Nieppe

Bien que de taille modeste comparée aux moyennes nationales, c'est le massif forestier le plus étendu de Flandre française.

Caractéristiques

La forĂȘt domaniale de Nieppe couvre une surface de 2 602 hectares.

La forĂȘt de Nieppe proprement dite constitue l'essentiel de cet ensemble domanial, avec plus de 2500 hectares. EntiĂšrement situĂ©e dans la plaine de la Lys, son relief est particuliĂšrement plat, avec une altitude variant seulement entre 16 et 19 mĂštres. Les sols sont argilo-limoneux. Elle est la quatriĂšme plus grande forĂȘt du Nord-Pas-de-Calais (aprĂšs Mormal, Raismes-Saint-Amand-Wallers et TrĂ©lon). Elle est localement marquĂ©e par des polĂ©mosylvofacies, notamment de nombreux cratĂšres de bombes dus aux bombardements qu'elle a subi durant la Seconde Guerre mondiale. Elle constitue un massif forestier continue mais dont on peut distinguer plusieurs sous-parties. Les plus importantes sont, d'Ouest en Est, le bois d'Amont, le bois Moyen et le bois d'Aval. Autour de la clairiĂšre de La Motte-aux-Bois au Nord, se trouve aussi le bois Bramsart, le bois Flamingue, le bois d'Hazebrouck, le bois ClĂ©bert et le bois des Vaches.

Le nom de la forĂȘt, « nieppe », pourrait venir de « iepe » qui dĂ©signait l'orme en ancien flamand (et qui le dĂ©signe encore actuellement pour les nĂ©erlandais). Le nom pourrait Ă©galement venir de la Nieppe, ruisseau se jetant dans la Lys entre Merville et Hazebrouck[1].

Dans l'ensemble domanial il faut aussi compter une seconde partie constituĂ©e par le bois des Huit-Rues (le « canton des Huit-Rues »). Beaucoup plus petit il couvre une surface d'Ă  peine 65 hectares. Il se situe quant Ă  lui dans les collines du Houtland, distant et isolĂ© de la forĂȘt de Nieppe Ă  plusieurs kilomĂštres au Nord. Bien diffĂ©rent de la forĂȘt de Nieppe, son relief est plus marquĂ© avec une altitude variant de 35 Ă  68 mĂštres. Il abrite de nombreux vestiges de la Seconde Guerre mondiale, notamment une base de lancement de V1.

Hydrologie

Les sols de la plaine de la Lys oĂč se trouve la forĂȘt de Nieppe sont de maniĂšre homogĂšne constituĂ©s d'une couche de limon (loess) du Quaternaire, plus ou moins argileux et modĂ©rĂ©ment permĂ©able, qui recouvre les argiles impermĂ©ables de l'YprĂ©sien, typique des Flandres. À ces Ă©lĂ©ments s'ajoute le terrain rigoureusement plat sur toute la surface de la forĂȘt, qui est situĂ©e Ă  peine au-dessus (presque au mĂȘme niveau, Ă  un ou deux mĂštres prĂšs) de la vallĂ©e alluviale naturellement inondable de la Lys qui coule au sud de la forĂȘt (hors de la forĂȘt). L'eau de pluie tend Ă  s'accumuler sur place en remplissant une nappe superficielle, trĂšs proche de la surface, durant les pĂ©riodes humides, particuliĂšrement en hiver et au printemps lorsque la vĂ©gĂ©tation ne pompe pas l'eau. Les moindres dĂ©pressions en surface se remplissent alors d'eau, pouvant transformer de nombreuses parties de la forĂȘt en marĂ©cage temporaire. Les sols sont partout hydromorphes. La forĂȘt constitue donc dans sa totalitĂ© une vaste zone humide. Elle est d'ailleurs rĂ©putĂ©e depuis longtemps comme l'une des forĂȘts les plus frĂ©quentĂ©es par les moustiques dans la rĂ©gion. Cependant durant les pĂ©riodes sĂšches, la nappe superficielle se vide et l'eau peut quasiment disparaitre du massif, pompĂ©e par les arbres, sauf dans les trous les plus profonds.

La forĂȘt a subi de nombreux travaux de drainage depuis le Moyen Âge[2]. Il y a donc aujourd'hui souvent sur une mĂȘme parcelle plusieurs rĂ©seaux de fossĂ©s de drainage qui sont orientĂ©s diffĂ©remment, indiquant des pĂ©riodes diffĂ©rentes dans la gestion du parcellaire de la forĂȘt et de son drainage au cours des siĂšcles. Les rĂ©seaux de fossĂ©s anciens, Ă  l'abandon et Ă©rodĂ©s depuis longtemps, sont encore les plus denses dans certaines parcelles et constituent aujourd'hui des plans d'eau temporaires intĂ©ressants pour la faune et la flore. Le drainage actuel est assurĂ© par un rĂ©seau de petits fossĂ©s situĂ©s entre les parcelles d'exploitation actuelles, ainsi que le long des drĂšves, drainĂ©s par de larges fossĂ©s et ruisseaux localement dĂ©nommĂ©s Berquigneuls, dont l'origine est plus ancienne (Berquigneul noir au bois Berquin, Bras de la Bourre Ă  la Motte au Bois et Berquigneuls dits « riviĂšre navigable » aux Bois Moyen et d’Amont).

Le bois d'Amont est bordĂ© au nord par le canal de la Nieppe, qui est un bras artificiel de la Lys. Il devient le canal du « PrĂšs Ă  Vin » ou « PrĂ©avin » aprĂšs son passage par les douves du chĂąteau de La Motte-aux-Bois oĂč il reçoit le canal d'Hazebrouck, puis se jette dans la Bourre, au niveau de l'Ă©cluse du Grand Dam dans le bois d'Aval. La Bourre est une riviĂšre, affluent de la Lys, qui traverse la forĂȘt au niveau du bois Flamingue puis entre le bois Bramsart et le bois d'Aval.

Une ZEC (zone d'expansion de crue) a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©e rĂ©cemment dans le bois d'Amont (terminĂ©e en 2018). Elle est constituĂ©e d'un casier de forĂȘt entourĂ© de digues, d'une surface de 28 hectares, alimentĂ© par le canal de la Nieppe en pĂ©riode de crue.

Gestion sylvicole

L'ONF y entretient des futaies et taillis sous futaies, gĂ©rĂ©es par coupes rases. 10 000 m3 de bois y sont rĂ©coltĂ©s annuellement. AprĂšs les coupes les parcelles sont mises en rĂ©gĂ©nĂ©ration (naturelle ou plantation) au rythme de 25 ha/an. Le massif est fragmentĂ© en sĂ©ries comptant chacune 30 parcelles de coupes trĂšs allongĂ©es, d'environ 125 m de largeur Ă©tant chacune sĂ©parĂ©es par des fossĂ©s et traversĂ©es en leur milieu par des chemins nommĂ©s « carriĂšres » (nom en rapport avec la signification originale du mot : lieu de passage d'un char, chariot, charrois). Toutes les 8 Ă  10 coupes, une « drĂšve » (route forestiĂšre) facilite l’extraction du bois dĂ©bardĂ© dans les parcelles. La rĂ©gĂ©nĂ©ration naturelle est peu pratiquĂ©e, car elle est lente sur les sols de ce massif, Ă  cause des herbacĂ©es et des essences pionniĂšres moins intĂ©ressantes qui dominent un moment aprĂšs une coupe, avant que les essences plus pĂ©rennes et plus intĂ©ressantes pour la sylviculture ne s'installent et prennent le dessus. Les parcelles sont donc majoritairement replantĂ©es, Ă  partir d'arbres cultivĂ©s en pĂ©piniĂšres.

Essences

Dans la forĂȘt de Nieppe, le gestionnaire cherche Ă  privilĂ©gier et Ă  valoriser[3] le chĂȘne pĂ©donculĂ© (essence principale), le frĂȘne commun et le merisier.

Le frĂȘne constituait par endroits jusqu'Ă  40 % des tiges vers 2010. Cet arbre trĂšs adaptĂ© aux sols fertiles et humides fait la principale singularitĂ© de cette forĂȘt. Mais un grand pourcentage des frĂȘnes portaient les symptĂŽmes d'une maladie Ă©mergente du frĂȘne, la chalarose, due Ă  un champignon rĂ©cemment devenu pathogĂšne. La situation est jugĂ©e prĂ©occupante pour le frĂȘne dans ce massif. Sur les parcelles suivies en 2011 : « Les tiges indemnes ne reprĂ©sentent plus que 8 % des tiges et prĂšs de 40 % montrent des signes inquiĂ©tants de vitalitĂ© ».

Les ormes autrefois communs ont aujourd'hui pratiquement disparues Ă  cause de la graphiose.

Le charme est encore abondant dans les vieux taillis sous futaies et donne du bois de feu et de papeterie essentiellement. Le noisetier est aussi présent.

On trouve aussi divers peupliers. Certaines parcelles sont des peupleraies pures ou plus souvent mĂ©langĂ©es, plantĂ©es de peupliers hybrides euramĂ©ricains. Mais le peuplier tremble et le peuplier grisard sont aussi prĂ©sents Ă  l'Ă©tat spontanĂ© et dispersĂ©. Les bouleaux (bouleau verruqueux et bouleau pubescent), l'aulne glutineux et le saule blanc peuvent ĂȘtre abondants. L'Ă©rable sycomore et l'Ă©rable champĂȘtre sont plus sporadiques.

Le hĂȘtre est naturellement rare dans ce massif qui lui est peu favorable, d'une part Ă  cause des sols lourds et frĂ©quemment engorgĂ©s auxquels le hĂȘtre est peu adaptĂ©, et d'autre part, dans une moindre mesure, Ă  cause du climat plutĂŽt moins humide que dans d'autres parties de la rĂ©gion. Il semble ainsi localement ou certaines annĂ©es souffrir des sĂ©quelles de sĂ©cheresse (mortalitĂ©s aprĂšs 1976 par exemple). Le chĂȘne sessile est pratiquement absent.

Les rĂ©sineux y sont maintenant presque exclus, la plupart Ă©tant peu adaptĂ©s Ă  cette forĂȘt.

Le petit bois des Huit-Rues, situĂ© sur des collines mieux drainĂ©es et plus acides, a une composition assez diffĂ©rente, avec notamment beaucoup de hĂȘtres, chĂątaigniers, Ă©rables, tilleuls et robiniers ainsi que des rĂ©sineux, en plus des essences qu'on trouve Ă©galement dans la forĂȘt de Nieppe. Le caractĂšre hĂ©tĂ©roclite des essences de ce bois est en grande partie le fruit des replantations aprĂšs la Seconde Guerre mondiale.

Écologie

Ce massif boisĂ©, bien que fragmentĂ© est un noyau de biodiversitĂ© forestiĂšre (« cƓur d'habitat ») pour la rĂ©gion, dans le projet national et rĂ©gional de Trame verte, notamment promu par le Grenelle de l'Environnement. Plusieurs associations locales ou rĂ©gionales se sont Ă©mues de nouvelles fragmentations et opĂ©rations de drainage, ainsi que de l'utilisation de dĂ©chets industriels mĂ©tallurgique pour la construction de nouvelles pistes dans ce massif[4].

Cette forĂȘt autrefois trĂšs marĂ©cageuse et mĂȘme inondĂ©e en hiver sur une partie importante de sa superficie, abritait parmi les carnivores outre des loups, des loutres (la dĂ©pouille de l'une d'entre elles tuĂ©e en 1879 est encore visible au musĂ©um d'histoire naturelle de Lille). Elle demeure aujourd’hui une forĂȘt humide dans toutes ses parties, avec d'innombrables mares forestiĂšres et autres nappes d'eau, permanentes ou plus souvent temporaires, qui parsĂšment la forĂȘt.

De nos jours elle abrite de fortes populations d'amphibiens. Huit espĂšces ont Ă©tĂ© dĂ©nombrĂ©es : la salamandre tachetĂ©e, le triton crĂȘtĂ©, le triton alpestre, le triton ponctuĂ©, le triton palmĂ© (le plus abondant des tritons dans cette forĂȘt), le crapaud commun, la grenouille rousse et la "grenouille verte" (Pelophylax lessonae et le klepton Pelophylax kl. esculentus). En revanche il n'y a que deux espĂšces de reptiles : l'orvet fragile et le lĂ©zard vivipare, qui sont peu abondants.

Des mares intra-forestiĂšres y ont Ă©tĂ© restaurĂ©es (dans la partie dite « le bois d'Amont ») au dĂ©but des annĂ©es 2000 par l'Agence rĂ©gionale Nord-Pas-de-Calais de l'Office national, dans le cadre d'un programme qui concernait aussi les forĂȘts de Rihoult-Clairmarais, de Desvres et de Boulogne-sur-Mer, d'autres devant suivre Ă  Bonsecours, Marchiennes, Raismes Saint-Amand-Wallers et en forĂȘt de Mormal. Cette opĂ©ration a permis le retour dans ces mares de plantes devenues rares et considĂ©rĂ©es comme patrimoniales telles que l'ƒnanthe aquatique (Oenanthe aquatica) et typiques des zones humides intra-forestiĂšres telle que l'hottonie des marais (Hottonia palustris) ainsi que de diverses hĂ©lophytes et hydrophytes).

Les inventaires du dĂ©but des annĂ©es 2000 montraient la prĂ©sence de 23 espĂšces de libellules (sur 51 espĂšces rĂ©pertoriĂ©es dans la rĂ©gion Nord-Pas-de-Calais), telle que le Sympetrum jaune (Sympetrum flaveolum), l'Æschne printaniĂšre (Brachytron pratense), la Grande ĂŠschne (Aeshna grandis), l'Æschne affine (Aeshna affinis), l'Agrion mignon (Coenagrion scitulum), le Leste sauvage (Lestes barbarus) et le Leste brun (Sympecma fusca).

La forĂȘt a subi de nouveaux amĂ©nagements de « drĂšve » (Route forestiĂšre en ligne droite), fossĂ©s, avec apports de dĂ©chets mĂ©tallurgiques (finalement stoppĂ©s)[5].

Cette forĂȘt a Ă©tĂ© en 2008 associĂ©e Ă  un projet de corridor biologique boisĂ© pour le territoire du Pays CƓur de Flandre[6].

Elle fait partie des forĂȘts trĂšs concernĂ©es par une maladie Ă©mergente (la Chalarose du frĂȘne qui dĂ©cime les frĂȘnes, et des 5 forĂȘts de la rĂ©gion Hauts-de-France qui ont Ă©tĂ© fermĂ©es au public de la fin d'Ă©tĂ© 2016 Ă  l'Ă©tĂ© 2017, le temps que les arbres morts ou malades soient sĂ©curisĂ©s aux abords des chemins de promenade ou randonnĂ©e[7]. Ce champignon pourrait menacer Ă  terme 20 % des arbres de cette forĂȘt (et 10 % des arbres de la rĂ©gion). Mi-2016 l'ONF a annoncĂ© « Pour le moment, on coupe uniquement les frĂȘnes touchĂ©s Ă  50 %. Pour les autres, on ne se prĂ©cipite pas puisque 1 % des frĂȘnes rĂ©siste au champignon sans que l’on comprenne vraiment pourquoi. Mais on pourra peut-ĂȘtre, Ă  partir de ceux-lĂ , reconstituer une population» ».[8]

Histoire

La forĂȘt de Nieppe est une forĂȘt ancienne, dans le sens oĂč elle a probablement toujours connu un Ă©tat boisĂ© depuis des millĂ©naires. Elle doit sa prĂ©servation, singuliĂšre dans le contexte d'un territoire depuis longtemps vouĂ©e entiĂšrement Ă  l'agriculture, Ă  une longue histoire de prĂ©servation volontaire de la part de ses propriĂ©taires princiers. Elle est aussi une forĂȘt qui fut trĂšs exploitĂ©e et Ă©troitement gĂ©rĂ©e par l'homme depuis des temps anciens, et elle n'a pas Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©e par les vicissitudes de histoire. Elle reste cependant composĂ©e principalement d'essences autochtones adaptĂ©es aux conditions locales, ce qui en fait un milieu « semi-naturel ».

Origines

La plaine de la Lys, aux sols limoneux humides et trĂšs fertiles, a connu des dĂ©frichements trĂšs anciens au profit de l'agriculture. Bien que la tradition fait remonter au Moyen Âge la mise en culture de cette plaine, il faudrait plutĂŽt remonter Ă  l'Ă©poque gallo-romaine, qui semble avoir dĂ©jĂ  connu une phase de dĂ©frichement de la rĂ©gion. Des voies romaines passent assez prĂšs de la forĂȘt Ă  Thiennes et Vieux-Berquin. Selon certains auteurs, le parcellaire actuel de la rĂ©gion, de part et d'autre des voies romaines, montre de nombreuses traces de l'ancien cadastre agricole romain par centuriation. En revanche, les zones qui ne prĂ©sentent pas de traces de cet ancien cadastre sont supposĂ©es avoir Ă©tĂ© couvertes de forĂȘts ou de marais. C'est le cas de la forĂȘt de Nieppe et de quelques zones contiguĂ«s. Cette forĂȘt existait donc dĂ©jĂ  Ă  cette Ă©poque Ă  son emplacement actuel. Elle couvrait une surface un peu plus importante qu'aujourd'hui mais dĂ©jĂ  assez rĂ©duite vis-Ă -vis de l'ensemble de la plaine de la Lys. Il existait aussi d'autres boisements moins importants dans la plaine aujourd'hui disparus[9].

Moyen Âge

L'Ă©vĂšnement dĂ©terminant dans l'histoire de la forĂȘt, qui a permis sa conservation jusqu'Ă  nos jours, est l'Ă©tablissement du chĂąteau de la Motte-aux-Bois au cƓur de la forĂȘt au XIe siĂšcle par le comte de Flandre Robert Ier. La forĂȘt faisait partie du domaine du chĂąteau. Ce domaine Ă©tait intĂ©grĂ© Ă  la chĂątellenie de Cassel. Cette pĂ©riode est marquĂ©e par le dĂ©veloppement Ă©conomique trĂšs intense de la Flandre, qui a connu une prĂ©-industrialisation et une urbanisation plus poussĂ©e qu'ailleurs en Europe. À cĂŽtĂ© de cela, du XIe au XIIIe siĂšcles, toute la rĂ©gion connait un fort dĂ©veloppement agricole, ce qui correspond au dernier Ă©pisode de grands dĂ©frichements dans la plaine de la Lys. Les forĂȘts disparaissent presque totalement de la rĂ©gion, sauf quelques rares domaines qui furent activement protĂ©gĂ©s, et notamment la forĂȘt de Nieppe qui est la plus importante du comtĂ©. C'est donc Ă  cette Ă©poque que la forĂȘt a acquis sa superficie et ses limites actuelles. DĂšs le XIIIe siĂšcle, son emprise Ă©tait vraisemblablement presque identique Ă  la forĂȘt que nous connaissons aujourd'hui[10]. Certains comtes, comme Philippe d'Alsace, Ă©taient fĂ©rus de chasse et ont passĂ© beaucoup de leur temps dans la forĂȘt de Nieppe. Le chĂąteau fut souvent la demeure rĂ©guliĂšre des comtesses de Flandre.

Le bois Ă©tant rare et trĂšs demandĂ© en Flandre, la forĂȘt de Nieppe a connu trĂšs tĂŽt une forte exploitation de ses ressources. Cela a rapidement rendu nĂ©cessaire la mise en place d'une gestion forestiĂšre rigoureuse, afin d'assurer une production durable, prĂ©coce Ă  l'Ă©chelle française. DĂšs cette Ă©poque elle connait des amĂ©nagements visant Ă  amĂ©liorer sa production, et notamment la crĂ©ation d'un rĂ©seau de fossĂ©s de drainage, au plus tard Ă  partir du XIIIe siĂšcle.

Le plus ancien rĂšglement Ă©crit de la forĂȘt de Nieppe qui nous soit parvenu date d'environ 1310, bien qu'il ne fut probablement pas le premier. Il rapporte surtout des usages remontant « du temps du comte Guiom » (Guy de Dampierre). Selon ce rĂšglement, des marchands assermentĂ©s au service du comte Ă©taient chargĂ©s Ă  chaque saison de superviser des « tailles », de vendre le bois au profit du comte, et de faire respecter le rĂšglement dans les tailles. La tarification des amendes y est dĂ©taillĂ©e pour chaque type d'infractions. L'amende la plus forte, de 60 sous, concernait la coupe de bois de moins de 7 ans, mais aussi la coupe d'un « estalon » (les « estalon » Ă©taient les plus beaux chĂȘnes de l'Ăąge de la premiĂšre coupe destinĂ©s Ă  devenir des arbres de futaie, donc des baliveaux), l'entaille d'un chĂȘne jusqu'au cƓur ou encore la dĂ©couverte d'un chĂȘne chez un habitant qui ne peut prouver l'avoir achetĂ© Ă  un marchand. Les infractions au droit de chasse relevaient quant Ă  elles directement de la juridiction du comte[11].

Les trois principales subdivisons qui composent aujourd'hui encore la forĂȘt de Nieppe sont Ă©voquĂ©es dans la comptabilitĂ© de 1319. Elles constituaient en quelque sorte trois sĂ©ries d'exploitation oĂč avait lieu chaque annĂ©e une coupe appelĂ©e « taille ». Les comptes des annĂ©es 1355, 1356 et 1357 prouvent cette fois sans conteste l'existence du bois d'Amont, du bois Moyen et du bois d'Aval, qui Ă©taient dĂ©jĂ  dĂ©nommĂ©s ainsi[11]. Les bois autour de la Motte-aux-Bois Ă©taient inclus dans le bois d'Aval.

PiĂšce de monnaie Ă  l'effigie de Yolande de Bar.

En 1393, Yolande de Bar, comtesse de Bar et dame de Cassel, rĂ©side au chĂąteau. Elle a promulguĂ© une importante ordonnance pour la forĂȘt. Ce nouveau rĂšglement reprend pour l'essentiel l'expĂ©rience du passĂ©e en l'amĂ©liorant. Il s'agit d'un vĂ©ritable code forestier, oĂč surgit clairement une notion d'exploitation durable de la forĂȘt, bien avant que Colbert ne dĂ©veloppe Ă  son tour une telle notion Ă  l'Ă©chelle de la France. En la matiĂšre la forĂȘt de Nieppe Ă©tait trĂšs en avance sur son temps. Selon cette ordonnance, les « tailles » dans la forĂȘt devaient se faire en prĂ©sence de l'arpenteur, des marchands assermentĂ©s (ceux-ci rĂ©sidant dans leur taille une partie de l'annĂ©e), des quatre sergents Ă  cheval et des huit sergents Ă  pieds appelĂ©s « garde-sarts », et toutes les opĂ©rations importantes devaient se faire en prĂ©sence du bailli du bois, du maitre-marchand, du chĂątelain et du gouverneur de Nieppe. Les droits d'usage des riverains Ă©taient trĂšs limitĂ©s. Il Ă©tait notamment interdit de mener les bĂȘtes paĂźtre dans la forĂȘt. Mais surtout, le texte dĂ©taille des recommandations sur le nombre minimum de chĂȘnes adultes Ă  laisser croitre dans les tailles afin de permettre la reproduction et la rĂ©gĂ©nĂ©ration forestiĂšre. Il fallait alors distinguer les chĂȘnes ĂągĂ©s de « deux Ăąges » et ceux de « trois Ăąges ». Un « Ăąge » est une durĂ©e de rĂ©volution du taillis sous la futaie. Pour chaque bonnier (1,4 hectare), il fallait laisser, aprĂšs la coupe, 4 chĂȘnes de « trois Ăąges » (soit 2,8 Ă  l'hectare) et 20 chĂȘnes de « deux Ăąges » (soit 14 Ă  l'hectare), ce qui constituait un minimum pouvant ĂȘtre largement dĂ©passĂ©, et si possible, dans chaque taille, 3 ou 4 chĂȘnes plus ĂągĂ©s dit « de prix ». Les chĂȘnes d'avenir devaient quant Ă  eux ĂȘtre conservĂ©s le plus possible[11] :

« les plus beaux estalons qui seront trouvez es dictes tailles seront laissiés croissant pour ycelles tailles peupler le mieux et le plus grandement qu'on pourra ».

La comptabilitĂ© du XIVe siĂšcle permet de savoir que le systĂšme d'exploitation Ă©tait dĂ©jĂ  ce qu'on appelle aujourd'hui le taillis sous futaie. Dans cette forĂȘt, le chĂȘne Ă©tait l'essence de rĂ©serve la plus valorisĂ©e. Le taillis, dont les essences ne sont jamais prĂ©cisĂ©es, apportait cependant la grande majoritĂ© des recettes. Les comptes de l'annĂ©e 1395 dĂ©taillent prĂ©cisĂ©ment l'exploitation d'une « taille » dans le bois d'Amont. La surface totale de la taille Ă©tait de 28 boniers (40 hectares), soit un vingtiĂšme de la surface de ce bois, correspondant Ă  une durĂ©e de rĂ©volution du taillis de 20 ans, ce qui est trĂšs long pour l'Ă©poque, bien supĂ©rieur Ă  ce qu'on voyait ailleurs en France oĂč les taillis Ă©taient gĂ©nĂ©ralement surexploitĂ©s. Les chĂȘnes sur pied ont Ă©tĂ© comptĂ©s par les marchands, le sous-bailli de Nieppe et trois sergents de la forĂȘt : 517 de « trois Ăąges » (soit 13 Ă  l'hectare) et 814 de « deux Ăąges » (soit 21 Ă  l'hectare), alors que les chĂȘnes plus ĂągĂ©s « de prix » Ă©taient au nombre de 5. Les arbres Ă  abattre Ă©taient marquĂ©s[11].

Cette histoire sylvicole n'a cependant pas Ă©tĂ© un long fleuve tranquille. Il y a eu bien quelques pĂ©riodes d'affaiblissement de l'administration forestiĂšre. Ainsi, lorsque la chĂątellenie de Cassel passe aux mains des ducs de Bourgogne au dĂ©but du XVe siĂšcle, la gestion de la forĂȘt est confiĂ©e Ă  la chambre des comptes de Lille. La chambre dĂ©couvre alors le dĂ©sordre et la corruption qui y rĂšgnent Ă  ce moment. Le duc Philippe le Bon qui subit un important prĂ©judice financier doit intervenir. Au dĂ©nouement de l'affaire, Lionel Wasselin, receveur gĂ©nĂ©ral de Cassel et du bois de Nieppe, est emprisonnĂ© jusqu'au paiement d'une lourde amende, ainsi que les trois marchands des trois bois. Philippe le Bon Ă©met une nouvelle ordonnance en 1424 pour rĂ©tablir une bonne gestion de la forĂȘt[11].

Portrait de la duchesse Isabelle de Portugal par Roger van der Weyden vers 1450.

À partir de 1437, la Motte-aux-Bois devient le domaine de la duchesse de Bourgogne Isabelle de Portugal. Dans la charte de donation en viager oĂč la duchesse a reçu de son mari les villes, terres et seigneuries de Cassel et du bois de Nieppe, elle a dĂ» s'engager Ă  « maintenir bien et deueument ledit bois de Niepe en coppes ordinaires sans le faire copper ne souffrir estre coppĂ© extraordinairement en aucune maniere ». En effet elle dirigea le domaine de prĂšs et la gestion de la forĂȘt s'amĂ©liora[11]. Le chĂąteau devient sa rĂ©sidence principale Ă  partir de 1457[12].

En 1451, la duchesse lance le creusement du rĂ©seau des canaux d'Hazebrouck, avec le canal de la Nieppe et le canal du PrĂ©avin. Ces canaux convergent dans les douves du chĂąteau et sont reliĂ©s Ă  la Bourre et Ă  la Lys. Ils servent surtout Ă  expĂ©dier le bois de la forĂȘt dans toute la Flandre par la Lys, par exemple jusqu'Ă  Gand et Anvers, puis Bruges par le mer[12].

Entre 1451 et 1454, trois comptes annuels dĂ©taillent avec une grande prĂ©cision l'exploitation chaque annĂ©e de trois « tailles » ordinaires d'une surface de 89 Ă  91 mesures (environ 32 hectares), soit une pour chacun des trois bois (bois d'Amont, bois Moyen et bois d'Aval), mesurĂ©e par un maitre arpenteur assermentĂ©. La rĂ©volution du taillis Ă©taient alors de 26-27 ans, soit encore plus long qu'au siĂšcle prĂ©cĂ©dent. Ces tailles Ă©taient subdivisĂ©es chacune en 68 Ă  73 « piĂšces » dont la surface variait de 50 Ă  215 « verges » (17,7 Ă  76,1 ares). Le bois du taillis contenu dans ces piĂšces Ă©tait vendu en hiver, sur pieds aux enchĂšres. Les acheteurs avaient ensuite la charge de l'exploiter. Les chĂȘnes de futaie en rĂ©serve Ă©taient quant Ă  eux vendus Ă  l'unitĂ© durant le moi de mai, Ă  l'Ăąge de deux ou trois Ăąges, soit Ă  50 ou 75 ans, aprĂšs avoir Ă©tĂ© coupĂ©s et Ă©corcĂ©s. Leur Ăąge Ă©tait toujours soigneusement indiquĂ© dans les comptes. Il y avait aussi quelques rares chĂȘnes plus ĂągĂ©s dit « de pris » vendus chaque annĂ©e. L'Ă©corce des chĂȘnes Ă©tait vendue Ă  part car trĂšs recherchĂ©e pour la tannerie. À cette Ă©poque, quelques annĂ©es avant que les canaux ne soient fonctionnels, le bois Ă©tait encore amenĂ© sur des chariots Ă  travers champs jusqu'aux rives de la Lys, les agriculteurs Ă©tant indemnisĂ©s pour les dĂ©gĂąts dans leurs champs. Le systĂšme d'exploitation mĂ©diĂ©val de la forĂȘt de Nieppe permettait donc une exploitation optimale de la ressource de l'ensemble de la forĂȘt, tout en assurant la rĂ©gĂ©nĂ©ration forestiĂšre. Cette forĂȘt reprĂ©sentait Ă  elle seule les deux tiers des revenus de la chĂątellenie de Cassel[13].

Renaissance et Ă©poque moderne

Les troubles de la fin du XVe siĂšcle en Flandre ont provoquĂ© un relĂąchement de l'administration forestiĂšre. Le bois Ă©tait surexploitĂ©, les agents forestiers Ă©taient corrompus et vendaient du bois Ă  leur profit, et les populations des alentours pillaient le reste tout en y faisant paitre leurs troupeaux, empĂȘchant la rĂ©gĂ©nĂ©ration forestiĂšre. La ressource s'est fortement dĂ©gradĂ©e.

C'est alors que Charles Quint se prĂ©occupe personnellement de la gestion de la forĂȘt de Nieppe : en mars 1520, il Ă©met depuis Malines une nouvelle ordonnance importante pour la forĂȘt. Cette ordonnance reprend celles de Yolande de Bar et de Philippe le bon et prĂ©cisent, par exemple, une forte restriction du droit de pĂąture dans la forĂȘt, ou encore la conservation des trois marteaux officiels Ă  la chambre des comptes de Lille, d'oĂč ils ne peuvent sortir qu'une fois par an en mai pour leur utilisation en forĂȘt[11].

Plus d'un siĂšcle plus tard, en novembre 1659, Juan JosĂ© d'Autriche, gouverneur des Pays-Bas espagnols et autrichiens, prend lui aussi une ordonnance, datĂ©e de Dunkerque, menaçant de la peine de mort et de la confiscation des biens, les personnes des environs qui se permettent de couper des arbres dans la forĂȘt. Ce texte rĂ©pĂšte l'interdiction dĂ©jĂ  prononcĂ©e quelques mois auparavant. Ces Ă©crits montrent Ă  la fois l'intĂ©rĂȘt de ces dirigeants pour la forĂȘt et les difficultĂ©s rencontrĂ©es pour la gĂ©rer[14].

Durant la guerre de Hollande, l'essentiel de la rĂ©serve de chĂȘnes a Ă©tĂ© abattue pour les fortifications de Lille, Saint-Venant, Aire-sur-la-Lys et Ypres. Le bois d'amont est alors presque rasĂ©[10].

AprĂšs la conquĂȘte française de cette partie de la Flandre par Louis XIV, Le FĂ©ron Ă©crivit 1679 au roi en dĂ©crivant les limites de la forĂȘt :

« La forĂȘt de Nieppe est situĂ©e en la province de Flandres, tenant du cĂŽtĂ© d'Orient aux terres du village de Vieux-Berquin, d'Occident aux terres du village de Thiennes, du Midy aux terres du village d'Haverskerque, de Septentrion aux terres du village de Morbecque ».

La forĂȘt connait trois grandes rĂ©formes de son systĂšme d'exploitation en 1679, 1713 et 1781 avec une rĂ©organisation du parcellaire et la mise en place d'un nouveau rĂ©seau de fossĂ©s de drainage, ainsi qu'une reprise des canaux. La forĂȘt se reconstitue au XVIIIe siĂšcle et redevient productive[10].

La carte de Cassini nous montre une forĂȘt de Nieppe dont la forme est presque identique Ă  l'actuelle, au sein d'une rĂ©gion trĂšs dĂ©boisĂ©e comme elle l'est actuellement.

Bien aprĂšs la RĂ©volution française, malgrĂ© des environs habitĂ©s et cultivĂ©s, et une chasse qui s'est tant dĂ©mocratisĂ©e que les sangliers, cerfs et chevreuils disparaissent, les loups seraient encore prĂ©sents et utiliseraient la forĂȘt comme refuge, ce qui incite en juillet 1816, M. le prĂ©fet DieudonnĂ© (PrĂ©fet du Nord) Ă  ordonner une battue en forĂȘt de Nieppe pour la destruction des loups. C'est le marquis d'Aoust, lieutenant de louveterie qui dirige la battue et sa prĂ©paration, assistĂ© de nombreux traqueurs que les communes voisines se voient dans l'obligation de lui fournir (on sait par exemple que 8 d'entre eux sont venus de Merville). Les bons tireurs des environs sont invitĂ©s Ă  participer Ă  la battue qui dĂ©bute au matin du 25 juillet Ă  Thiennes. Les archives ne semblent pas avoir gardĂ© trace du rĂ©sultat.

Plusieurs tĂ©moignages anciens laissent penser qu'au dĂ©but du XIXe siĂšcle les environs de la forĂȘt (Vieux-Berquin, Neuf-Berquin, Merville et Haverskerque) Ă©taient encore trĂšs bocagĂ©s et riches en vergers (ex : 200 ha de vergers en 1825, selon le cadastre), au point d'Ă©voquer la futaie d'une forĂȘt pour les Hazebrouckois. Les habitations traditionnelles Ă©taient encore des chaumiĂšres aux murs de torchis qu'au dĂ©but des annĂ©es 1800 le prĂ©fet DieudonnĂ© disait ĂȘtre d'affreuses chaumiĂšres qui gĂąchent les paysages de la Flandre maritime[15] - [16].

Cette forĂȘt faisait quatre mille sept cents arpens dans les annĂ©es 1820 et Ă©tait dominĂ©e par le chĂȘne et le charme accompagnĂ©s de bouleau, Ă©rable, hĂȘtre et frĂȘne selon François-Joseph Grille[17]). Bien que les forĂȘts y Ă©taient rares, la Flandre française Ă©tait riche en arbres sous la forme d'un bocage dense, qui s'Ă©tendait encore du Dunkerquois Ă  la banlieue lilloise au milieu du XIXe siĂšcle, selon le naturaliste J Macquart (entomologiste, mais aussi spĂ©cialiste des arbres). Celui-ci Ă©crivait Ă  propos de Nieppe :

« DĂšs mes jeunes ans, le voisinage de la forĂȘt de Nieppe me la faisait frĂ©quenter avec bonheur. J'en parcourais les longues allĂ©es en capturant des Mars, des Tabacs d'Espagne, des Cordons bleus ; je pĂ©nĂ©trais dans les taillis de charmes qui ne sont coupĂ©s qu'Ă  trente ans ; je visitais mon filet, assis au pied du vieux ChĂȘne du PrĂ© Ă  vin[18] dont la circonfĂ©rence est de prĂšs de six mĂštres ; mon excellent pĂšre me conduisait au vieux chĂąteau des comtes de Flandre Ă  La Motte-au-Bois, grande clairiĂšre au centre de la forĂȘt. La forte vĂ©gĂ©tation, les beaux arbres, les imposantes masses de verdure, tantĂŽt inondĂ©es de lumiĂšre, tantĂŽt plongĂ©es dans l'ombre des nuages, les nuances infinies du feuillage, surtout en automne, le chant des oiseaux, le bourdonnement des insectes, tout charmait la jeunesse de mes sens, de mon esprit, de mon cƓur. »[19]

Le bois y Ă©tait dĂ©bardĂ© Ă  la main ou par des chevaux et - c'est une des originalitĂ©s de cette forĂȘt - jusqu'aux annĂ©es 1900 pour partie sorti de la forĂȘt par les canaux (autrefois plus larges, profonds et navigables). Ensuite une ancienne voie ferrĂ©e traverse aussi la forĂȘt.

Les deux guerres mondiales

Durant la PremiĂšre Guerre mondiale, la forĂȘt se trouve proche du front stabilisĂ©. Elle subit alors d'importantes coupes rases pour alimenter les troupes alliĂ©es. Puis en 1918 lors de la bataille de la Lys, les Allemands font une grande offensive vers l'Ouest, ils sont arrĂȘtĂ©s au bord de la forĂȘt qui se trouve alors un temps sur le front[10]. Des soldats australiens dĂ©fendent la forĂȘt pour empĂȘcher que les Allemands ne puissent la franchir et prendre Hazebrouck[20].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands y Ă©difient des blockhaus, dont certains destinĂ©s Ă  prĂ©parer des fusĂ©es V2 avant de les diriger vers les centres de tirs proches[21]. Ces installations furent combattues par d'intenses bombardements aĂ©riens alliĂ©s sur une partie importante de la forĂȘt. Elle est donc aujourd’hui trĂšs marquĂ©e par des sĂ©quelles de guerre : de nombreuses mares sont en fait d'anciens trous de bombes[10].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • (fr) M. Somme, « La forĂȘt de Nieppe et son exploitation au XVe siĂšcle », in Hommes et Terres du Nord, 1986/2-3, p. 177-181
  • (fr) DUBOIS Jean-Jacques, Quelques remarques sur l'amĂ©nagement de la forĂȘt de Nieppe, Travaux et recherches du Laboratoire de gĂ©ographie rurale de Lille, no 4, 1976-1977, p. 18-58
  • (fr) DUBOIS Jean-Jacques, 1989, Espaces et milieux forestiers dans le Nord de la France. Étude de biogĂ©ographie historique. ThĂšse d’État, universitĂ© Paris-I PanthĂ©on-Sorbonne, 2 vol., 1 023 pages.
  • Anonyme (1865), Banquet offert aux chasseurs de la forĂȘt de Nieppe, le 1er fĂ©vrier 1865, par leurs compagnons de chasse ; imp. de Lefebvre Ducrocq.
  • Zanella Augusto (1994); « Proposition pour une typologie forestiĂšre intĂ©grĂ©e, exemples d'application aux forĂȘts de la Flandre française intĂ©rieure » (Proposition for a integrated forest typology Applications Examples in the french flemish inland forest) ; ThĂšse nouveau doctorat soutenue en 1994 sous la direction de Gehu Jean-Marie Ă  l’UniversitĂ© de Paris 11, Orsay, , 215 p. (bibl.: 163 ref), rĂ©sumĂ© Inist-CNRS

Webographie

Notes et références

  1. Louis de Backer, Chùteau de la Motte-au-Bois, Douai,1843, in-4° ,71 pp. avec 2 lith., p. 17, lire en ligne
  2. A. Pruvost, SylvofaciĂšs et paysages en ForĂȘt Domaniale de Nieppe, 1984, consultĂ© sur persee.fr en 2020, .
  3. Voir le tableau Principales forĂȘts du Nord-Pas-de-Calais (AnnĂ©e de rĂ©fĂ©rence : 1991)
  4. « travaux en forĂȘt de Nieppe », sur www.lestrem-nature.org
  5. Photos et article Voix du nord (article de Marc Le Tellier intitulĂ© ; La forĂȘt de Nieppe, zone humide remarquable en pĂ©ril ? ; Édition d'Hazebrouck du dimanche 25 novembre 2007, Rubrique Environnement
  6. Lestrem Nature Aménagement d'un corridor biologique boisé (Dossier de candidature), PDF, 22 pages
  7. Olivier Aballain (2016= Hauts-de-France: Malades, cinq forĂȘts seront fermĂ©es aux promeneurs ; Un champignon parasite du frĂȘne, «Chalara Fraxinea», oblige l'ONF Ă  fermer cinq forĂȘts des Hauts-de-France jusqu'Ă  l'Ă©tĂ© 2017, publiĂ© 31.08.2016 par le journal 20 minute
  8. Moreau K et Lancial H (2016) http://www.lavoixdunord.fr/region/les-frenes-de-la-foret-de-nieppe-sont-en-voie-d-extinction-ia18b47660n3074894
  9. Les traces d’un cadastre Gallos Romain en vallĂ©e de la Lys, sur le site Merville et son histoire de Dominique Rollin, d'aprĂšs des recherches de François Jacques, .
  10. Jean-Jacques Dubois, La place de l'histoire dans l'interprétation des paysages végétaux, publié dans Mélanges de la Casa de Velåzquez , 1994, .
  11. Monique SommĂ©, RĂšglements, dĂ©lits et organisation des ventes dans la forĂȘt de Nieppe (dĂ©but XIVe-dĂ©but XVIe siĂšcle), Revue du Nord, 1990, consultĂ© sur persĂ©e.f, .
  12. Monique Sommé, Vie itinérante et résidences d'Isabelle de Portugal, duchesse de Bourgogne (1430-1471), publié dans Revue du Nord en 1997, consulté sur persee.fr, .
  13. Monique SommĂ©, La forĂȘt de Nieppe et son exploitation au XVe siĂšcle, Homme et Terre du Nord, 1986, consultĂ© sur persĂ©e.fr, .
  14. J.-J. Carlier, « Henri d'Oisy, fragment d'études historiques », dans Mémoire de la Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, 1857 publié en 1858, Dunkerque, p. 81 à 243, p. 221, lire en ligne
  15. Merville, d'aprÚs René MASSIOT Les Mervillois pendant la Tourmente révolutionnaire (1789-1799)
  16. François Joseph Grille, « Description du département du Nord », sur Google Books, Sazerac et Duval,
  17. Description du département du Nord Par François-Joseph Grille (d'Angers) paris, Ed Sazerac & Duval, 1825-1830 (livre commencé en 1824)
  18. « Ancien prieuré dont le nom fait conjecturer que la vigne y était autrefois cultivée ».
  19. , Arbres et arbrisseaux d'Europe et leurs insectes, par J. Macquart, membre résident dans les Mémoires de la Société des sciences de l'agriculture et des arts de Lille, 1851 (page 194-195)
  20. « La Bataille de la Lys - Photos - Les Australiens dans la forĂȘt de Nieppe », sur www.bataille-de-la-lys.com (consultĂ© le )
  21. « La Motte au Bois » (consulté le )
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