ForĂȘt domaniale de Desvres
La forĂȘt domaniale de Desvres, plus souvent dĂ©nommĂ©e « forĂȘt de Desvres », est un des grands massifs boisĂ©s du Pas-de-Calais et de la rĂ©gion Hauts-de-France.
ForĂȘt domaniale de Desvres | ||||
La forĂȘt de Desvres en automne | ||||
Localisation | ||||
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CoordonnĂ©es | 50° 41âČ 27âł nord, 1° 49âČ 43âł est[1] | |||
Pays | France | |||
RĂ©gion | Hauts-de-France | |||
DĂ©partement | Pas-de-Calais | |||
GĂ©ographie | ||||
Superficie | 1 137 ha | |||
Altitude · Maximale · Minimale |
131 m 42 m |
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Compléments | ||||
Statut | ForĂȘt domaniale | |||
Administration | Office national des forĂȘts | |||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
GĂ©olocalisation sur la carte : Hauts-de-France
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Elle couvre 1 137 hectares[2] sur les communes de Desvres, CrĂ©marest et Bournonville. Il s'agit de la deuxiĂšme plus grande forĂȘt du Boulonnais. Elle bĂ©nĂ©ficie d'influences climatiques atlantiques. Le massif abrite notamment quelques milieux tourbeux remarquables[3].
Le massif, bien que situé dans une région particuliÚrement pauvre en boisements, ne comprend pas de réserve naturelle mais est situé sur le territoire d'un parc naturel régional, le Parc naturel régional des Caps et Marais d'Opale. Ce trÚs faible taux régional de boisement (7 à 8 % selon les maniÚres de mesurer, soit environ quatre fois moins que le taux national qui est de 27 %) explique une fréquentation significative de ce massif.
Histoire
La voie romaine Boulogne-sur-Mer-ThĂ©rouanne passait par la basse forĂȘt de Desvres[4] : elle a Ă©tĂ© trouvĂ©e en 1769 en traçant en 1769 le chemin de la route Boulogne-sur-Mer-Saint-Omer[5].
C'est une forĂȘt ancienne, ancien « ForĂȘt royale », devenue domaniale et donc publique.
Ce massif a Ă©tĂ© touchĂ© lors des deux guerres mondiales (rares sont les arbres ayant plus de 90 ans) et plus rĂ©cemment par une tempĂȘte.
Localisation et contexte Ă©co-paysager
Ce massif forestier est situé à l'ouest du département du Pas-de-Calais, dans la fosse de la boutonniÚre du Boulonnais, à une quinzaine de kilomÚtres à l'est de Boulogne-sur-Mer.
Le contexte est celui dâun paysage et de sols surtout consacrĂ©e Ă une agriculture intensive, mais plus herbagĂšre et bocagĂšre qu'ailleurs dans cette rĂ©gion (hormis en Avesnois).
Environnement, Ă©cologie
Classements
La richesse du massif a justifiĂ© son classement en ZNIEFF de type 1 et (en 2001) comme site d'importance communautaire (SIC/pSIC) dans le rĂ©seau Natura 2000 dans un complexe plus vaste dit « ForĂȘts de Desvres et de Boulogne et Bocage prairial humide du Bas-Boulonnais», n° FR3100499
Ăvolutions
Ă cause de lâexploitation intensive, pour partie en coupe rase suivie d'une rĂ©gĂ©nĂ©ration artificielle (plantations en alignements) la forĂȘt est cependant devenue trĂšs pauvre en bois-mort ce qui explique la pauvretĂ© des espĂšces saproxylophages et la relative pauvretĂ© en champignons forestiers et localement en humus forestier. Pour ces raisons, et peut-ĂȘtre Ă cause du drainage et d'une frĂ©quentation Ă©levĂ©e dans le centre du massif, ce massif nâexprime probablement pas tout son potentiel Ă©cologique.
Habitats
Leur importance, potentialités et diversité a justifié l'intégration de ce massif dans le réseau Natura 2000 ; on y trouve notamment :
- des végétations acidiphiles (sur les buttes sableuses du Wealdien), mais souvent étouffées par des boisements artificiels de substitution. Presque toutes les communautés végétales (existantes et/ou potentielles) de zones sablonneuses acides sont rares dans la région nord-Pas de Calais et relÚvent de la Directive Habitats :
- HĂȘtraie-ChĂȘnaie acidiphile oligotrophe Ă Houx commun [Ilici aquifoliae-Fagetum sylvaticae] (Code Directive Habitats : 41.12 / Code Natura 2000 : 9120 ) ;
- HĂȘtraie-ChĂȘnaie mĂ©soacidicline Ă Oxalide oseille [Oxallo acetosellae-Fagetum sylvaticae] (Code Directive Habitats : 41.12 / Code Natura 2000 : 9120 );
- HĂȘtraie-ChĂȘnaie mĂ©sotrophe Ă Jacinthe des bois [Endymio non-scriptae-Fagetum sylvaticae] (Code Directive Habitats : 41.1322 / Code Natura 2000 : 9130 );
- BĂ©tulaie Ă sphaignes et Osmonde royale [Sphagno palustris-Betuletum pubescentis] (Code Directive Habitats : 44.A1* / Code Natura 2000 : 91D1 ).
Une flore herbacée (souvent rare et menacée à échelle régionale et/ou relevant de la Directive Habitats) est présente dans certains habitats ou micro-habitats intraforestiers de grande valeur patrimoniale ; dans les zones herbeuses et layons humides à inondables, dont :
- des reliques de lande hygrophile Ă Callune commune et LaĂźche Ă deux nervures [cf. Calluno vulgaris-Ericetum tetralicis] (Code Directive Habitats : 31.11 / Code Natura 2000 : 4010 ) ;
- Moliniaie paratourbeuse [Junco acutiflori-Molinietum coeruleae] (Code Directive Habitats : 37.312 / Code Natura 2000 : 6410 ) ;
- Végétation amphibie oligo-mésotrophe à Laßche déprimée et Agrostide de chiens [Carici demissae-Agrostietum caninae] (Code Directive Habitats : 37.312 / Code Natura 2000 : 6410 ) ;
- Groupement amphibie Ă Jonc bulbeux et sphaignes [Littorelletalia uniflorae] (Code Directive Habitats : 22.11 x 22.31 / Code Natura 2000 : 3110 ).
Des habitats forestiers hygrophiles sur sols plus calcaires se sont établis dans les dépressions ou sur certains flancs de versants (habitats prioritaires pour l'Europe) :
- - Aulnaie-FrĂȘnaie Ă laĂźches [Carici remotae-Fraxinetum excelsioris, race nord Ă subatlantique] (Code Directive Habitats : 44.31*/ Code Natura 2000 : 91E0) ;
- - ChĂȘnaie-FrĂȘnaie-Aulnaie Ă LaĂźche pendante [groupement original du Boulonnais relevant de lâAlnion incanae] (Code Directive Habitats : 44.3*/ Code Natura 2000 : 91E0)
Des mares ont fait récemment l'objet de travaux de restauration par l'ONF[6].
Chasse
Les baux de chasse sont une source de revenu importante pour l'ONF. Dans cette forĂȘt, on pratique la chasse du petit gibier, de sangliers et chevreuils. En dĂ©pit de la taille du massif, les cerfs y ont disparu depuis plusieurs siĂšcles. Lors des actions de chasse Ă balle, tout ou partie du massif peut ĂȘtre fermĂ©e au public pour limiter les risques d'accidents par balle perdue. Le ball-trap a Ă©tĂ© localement pratiquĂ©, source de retombĂ©es de grenaille de plomb.
Aspects sanitaires
Comme dans les autres forĂȘts rĂ©gionales, on a constatĂ© une mortalitĂ© quasi totale des ormes dans les annĂ©es 1970-1980.
On a aussi constatĂ© depuis les annĂ©es 1970 une augmentation rĂ©guliĂšre du nombre de tiques, susceptibles dâĂȘtre vecteur de la maladie de Lyme.
Gestion
Elle est assurée par l'ONF.
AmĂ©nagements : Ce massif a depuis plusieurs siĂšcles fait lâobjet dâune exploitation trĂšs intensive, en dĂ©pit de quelques pentes et zones tourbeuses qui ont pu le rendre localement plus extensif. Cette gestion a longtemps entretenu une structure en taillis qui a Ă©voluĂ© sous la conduite de l'ONF vers des futaies.
En maiâ, les associations de protection de lâEnvironnement et certains riverains, via la presse, relayĂ©e par le dĂ©putĂ©-maire de la commune dâArques (Michel Lefait) ont protestĂ©, dont auprĂšs du ministre HervĂ© Gaymard Ă propos du caractĂšre trop intensif de la gestion et en particulier de lâabattage des arbres avant quâils aient atteint leur maturitĂ©, demandant plus de concertation dans lâavenir de lâamĂ©nagement des forĂȘts. En rĂ©ponse, le ministre a promis un bilan des coupes et que le programme de coupes des quinze annĂ©es suivantes ferait lâobjet dâune concertation « prĂ©vue par lâarticle L. 133-1 en application de lâarticle L. 3-1 de la loi no 2001-602 du dâorientation sur la forĂȘt ».
Gestion de la chasse : elle vise Ă prĂ©server les Ă©quilibres dits « sylvocynĂ©gĂ©tiques » L'agrainage est pratiquĂ© depuis plusieurs dĂ©cennies dans le cadre du Plan de chasse. Au moment de la chasse au grand gibier, les accĂšs Ă la forĂȘt peuvent ĂȘtre fermĂ©s. Plusieurs axes sont fermĂ©es aux vĂ©hicules toute lâannĂ©e, ce qui offre une meilleure tranquillitĂ© aux animaux (hors pĂ©riode de chasse).
Patrimoine
Arbres remarquables
Deux arbres remarquables sont visibles dans cette forĂȘt.
- Le plus ancien, dit le « chĂȘne Ă 8 bras », ĂągĂ© de 450 ans (5,56 m de circonfĂ©rence et 23 m de hauteur) a produit ses derniĂšres feuilles en 2013.
- Plus rĂ©cent, une cĂ©pĂ©e de hĂȘtre ĂągĂ©e d'environ 150 ans, a reçu le label Arbre Remarquable de France en 2015.
Loisirs
La forĂȘt accueille de trĂšs nombreux visiteurs, randonneurs, cyclistes, Ă©coliers, habitants du Parc et du Boulonnais, des chasseurs et cueilleurs de champignons.
Des sorties randonnĂ©es et dĂ©couverte peuvent y ĂȘtre organisĂ©es par les associations locales, le PNR et l'office de tourisme, l'ONFâŠ
Articles connexes
- ForĂȘt
- ONF
- Boulonnais,
- Réserve naturelle nationale « des étangs du Romelaëre »
- Parc naturel régional des Caps et Marais d'Opale
- Sylviculture
Bibliographie
- Basso Francesca (1998), PrĂ©sentation de quelques sites tourbeux de la forĂȘt domaniale deDesvres (Boulonnais, Pas-de-Calais) ; Cahiers de GĂ©ographie Physique, n° 11, p.48-50
Notes et références
- Coordonnées récupérées sur Google Maps
- Le tronc commun du plan de reboisement dans La Voix du Nord, le 26 novembre 2012
- BASSO, F. 1998. PrĂ©sentation de quelques sites tourbeux de la forĂȘt domaniale de Desvres (Boulonnais, Pas-de-Calais). Cahiers de GĂ©ographie Physique, no 11, p. 48-50
- M. Cousin, « Trois voies romaines du Boulonnais », dans Mémoire de la société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, Années 1858-1859, p. 412, lire en ligne.
- M. Cousin, op. cit., p. 414.
- Article de B Dermaux Ă propos de la restauration de mares en forĂȘt de Desvres (p. 3/4)