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Baliveau

Un baliveau est un jeune arbre jugé par le sylviculteur assez droit et vigoureux pour devenir un bel arbre d'avenir[1], un arbre de haute futaie[2].

Vocabulaire

D'aprĂšs le dictionnaire de la langue française (LittrĂ©) de 1873, un baliveau dĂ©signe tout arbre rĂ©servĂ© lors de la coupe d'un bois et destinĂ© Ă  devenir arbre de haute futaie. D'aprĂšs l'Ă©poque de leur rĂ©serve ou balivage, les baliveaux sont dits: « de l'Ăąge Â», « modernes Â» ou « anciens Â», selon qu'ils ont Ă©tĂ© rĂ©servĂ©s une premiĂšre, une deuxiĂšme, une troisiĂšme fois, etc.[2].

Selon Joseph-Nicolas Guyot (1775), les futaies sont ordinairement composĂ©es de chĂȘnes, de hĂȘtres, d'ormes, de tilleuls, de charmes, de frĂȘnes, de chĂątaigners, de sapins. On entend par arbre de futaie, « un arbre qui a 50 ans passĂ©s; jusques lĂ  on l'appelle baliveau moderne, ou baliveau sur taillis, ce qui dĂ©pend de son Ăąge. Le baliveau moderne est celui qui subsiste dans une coupe, aprĂšs deux exploitations du taillis, dans lequel il a Ă©tĂ© rĂ©servĂ©. Le baliveau sur taillis, est celui qui se choisit parmi les plus beaux brins du taillis pour ĂȘtre rĂ©servĂ©; il devient moderne quand il a acquis deux fois l'Ăąge du taillis. Ainsi, pour dĂ©terminer la qualitĂ© de baliveau moderne ou de baliveau sur taillis, il faut savoir Ă  quel Ăąge les coupes de taillis sont rĂ©glĂ©es. Par exemple, si c'est Ă  25 ans, Ă  cet Ăąge il sera baliveau sur taillis & aprĂšs 15 autres annĂ©es il fera baliveau moderne, et deviendra Futaie lorsque l'on emploiera le taillis pour la troisiĂšme fois. Mais alors un arbre ne sera que demi-futaie, et ce sera seulement Ă  cent vingt ans qu'il deviendra haute Futaie, dĂ©nomination que l'on donne Ă  tous les vieux arbres[3]. »

Le balivage dĂ©signe le choix et marque des baliveaux qui doivent ĂȘtre conservĂ©s dans les coupes des forĂȘts[2].

RÚglementation française et sylviculture

Alors que la forĂȘt ouest-europĂ©enne avait dĂ©jĂ  fortement rĂ©gressĂ©, et que de nombreux taillis Ă©taient surexploitĂ©s Ă  un rythme (rotation des coupes, de moins de 5 ans parfois) ne permettant plus leur rentabilitĂ©, une ordonnance royale de 1515 (prise par François 1er) a imposĂ© pour la premiĂšre fois une rĂšglementation plus dĂ©taillĂ©e des coupes en forĂȘt, et en particulier des coupes rases.

Les forestiers devaient conserver « au moins 8 baliveaux par arpent » (soit environ 16 par hectare), et ne pas faire de coupe de la mĂȘme parcelle de taillis plus d'une fois par dĂ©cennie

Plus tard, face Ă  la pĂ©nurie de bois de marine et de charpente, des ordonnances de Louis XIV, rĂ©digĂ©es par Colbert en 1669 dans le nouveau code forestier, ont encore renforcĂ© les rĂšgles forestiĂšres. Elles furent gĂ©nĂ©ralisĂ©es au royaume et imposĂšrent notamment de conserver plus d'arbres en futaie lors des coupes, ce qui est Ă  l’origine du « taillis sous futaie », qui sera plus tard thĂ©orisĂ© et largement appliquĂ© par les forestiers du XIXe siĂšcle.

Le MaĂźtre des eaux et forĂȘts avait pouvoir de police en forĂȘts publiques et privĂ©es. La Marine pouvait rĂ©quisitionner des bois, y compris en dehors des forĂȘts royales.

Tout contrevenant aux ordonnances Ă©tait passible du pilori, du fouet en public, du bannissement du Royaume ou des galĂšres.

On comprendra aisĂ©ment que la population ait adoptĂ© cette « tradition sylvicole » sur prĂšs de la totalitĂ© des forĂȘts feuillues françaises.

Articles connexes

Notes et références

  1. P. Abetz (1993) L'arbre d'avenir et son traitement sylvicole en Allemagne|URL : http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/26455/RFF_1993_5_551.pdf?sequence=1
  2. Dictionnaire de la langue française (Littré). Tome 1. 1873.
  3. Jean J.G. Guyot. Répertoire universel et raisonné de jurisprudence civile, criminelle, canonique et bénéficiale. Tome 26. 1779. Lire en ligne
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