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ForĂȘt de Meudon

La forĂȘt de Meudon se trouve en France sur le territoire des communes de Chaville, Clamart, SĂšvres, Meudon dans les Hauts-de-Seine et VĂ©lizy et Viroflay dans les Yvelines. C'est la forĂȘt domaniale la plus proche de Paris (3,5 km)[2].

ForĂȘt de Meudon
Image illustrative de l’article ForĂȘt de Meudon
L'Ă©tang de Villebon.
Localisation
CoordonnĂ©es 48° 48â€Č 03″ nord, 2° 12â€Č 32″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Île-de-France
DĂ©partement Hauts-de-Seine, Yvelines
GĂ©ographie
Superficie 1 100 ha
Altitude
· Maximale
· Minimale

178 m
99 m
Compléments
Statut ForĂȘt domaniale
Administration Office national des forĂȘts
Essences ChĂątaignier, ChĂȘne pĂ©donculĂ©
GĂ©olocalisation sur la carte : France
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ForĂȘt de Meudon
GĂ©olocalisation sur la carte : Hauts-de-Seine
(Voir situation sur carte : Hauts-de-Seine)
ForĂȘt de Meudon
GĂ©olocalisation sur la carte : Île-de-France
(Voir situation sur carte : Île-de-France)
ForĂȘt de Meudon

GĂ©ographie

La forĂȘt a une superficie d'un peu plus de 1 100 ha, dont 520 Ă  Meudon, divisĂ©s en 99 parcelles[3] et rĂ©partis sur six communes.

C'est la plus vaste forĂȘt des Hauts-de-Seine, remarquable par son relief escarpĂ©. Elle repose sur des sables et grĂšs de Fontainebleau surmontĂ©s d'argiles Ă  meuliĂšres de Montmorency, recouverts par endroits de limons des plateaux. « On imagine toujours la banlieue parisienne surpeuplĂ©e mais cette forĂȘt-lĂ , Ă  5 km de la capitale, est dĂ©serte. Pas de routes, des pistes. Des sous-bois silencieux. Des Ă©tangs. De grandes clairiĂšres entourĂ©es d'arbres centenaires. Les hauteurs ressemblent Ă  des ballons vosgiens »[4].

L’altitude varie entre 99 et 178 m. Ses sommets dominent la Seine (situĂ©e Ă  20 m d'altitude) de plus de 150 m, vĂ©gĂ©tation exclue : 171 m d'altitude Ă  l'Étoile du PavĂ© de Meudon, Ă  la porte Dauphine, au carrefour des CloĂźtres, 172 m au carrefour du RĂ©servoir, 173 Ă  178 m en bordure de VĂ©lizy-Villacoublay[3] - [5], ce qui signifie que certaines cimes d'arbres s'Ă©lĂšvent Ă  plus de 180 m au-dessus du fleuve, constituant une barriĂšre naturelle Ă  l'ouest de la capitale française. La tour hertzienne de Meudon utilisĂ©e comme relais de tĂ©lĂ©communications, dessert toute la banlieue Ouest et culmine Ă  prĂšs de 270 m d'altitude (c'est le point le plus haut de la rĂ©gion parisienne aprĂšs la tour Eiffel). Elle est visible de Montmartre Ă  Saint-Quentin-en-Yvelines, mais aussi de la forĂȘt de l'Hautil et de certains points de la vallĂ©e de Chevreuse.

La forĂȘt constitue une importante rĂ©serve d'oxygĂšne pour la capitale.

Elle comprend plusieurs Ă©tangs : Écrevisses et Trou-aux-Gants (entre Chaville et VĂ©lizy-Villacoublay ; respectivement 0,7 et 1,5 Ă  6 hectares[6]) ; Ursine (Chaville, 2 ha) ; et entre Meudon et Clamart : Villebon (1,92 ha), Meudon (1,62 ha), Chalais (4 ha), Trivaux (0,90 ha) et la Garenne (1,25 ha). Il existait Ă©galement une vaste piĂšce d'eau appelĂ©e « Ă©tang des Fonceaux » Ă  proximitĂ© du carrefour de l'Observatoire Ă  Meudon, Ă©tang signalĂ© comme assĂ©chĂ© dĂšs avant-guerre[7], Ă  l'emplacement actuel d'un stade. Les Ă©tangs, alimentĂ©s par des eaux pluviales et des eaux de drainage, sont typiques de pleine forĂȘt avec queue peu profonde et roseliĂšre d’un cĂŽtĂ©, digue de l’autre. EntourĂ©s d'une vĂ©gĂ©tation de roseaux et de nĂ©nuphars, ils sont peuplĂ©s de gardons, perches, carpes, tanches, brĂšmes, sandres et quelques black bass. L'Ă©tang de Chalais est classĂ© zone naturelle d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique. Aujourd'hui inaccessible au public - sauf pour les membres de l'association halieutique de Chalais-Meudon (pĂȘcheurs et gestionnaires de l'Ă©tang) - son accessibilitĂ© est aujourd'hui remise en question par des citoyens meudonnais souhaitant profiter du lieu - ou tout au moins y avoir accĂšs sans entraves[8]. L'Ă©tang Ă©tait autrefois un Ă©lĂ©ment de la Grande Perspective du chĂąteau de Meudon[9].

Le massif est traversĂ© par la route historique crĂ©Ă©e par Louvois dite du pavĂ© des Gardes, vĂ©ritable « route de montagne » (pentes de 14 %) qui relie la vallĂ©e du ru de Marivel Ă  celle de la Seine et constitue l'itinĂ©raire le plus rapide de Paris Ă  Versailles. Il Ă©tait empruntĂ© par les armĂ©es royales pour relier les deux capitales de la France de l'Ancien RĂ©gime, d'oĂč son nom. La famille royale, quant Ă  elle, suivait le fond de la vallĂ©e de Marivel.

L'anémomÚtre du bois de Clamart sous la neige.

Aujourd'hui, la forĂȘt de Meudon est protĂ©gĂ©e par l’Office national des forĂȘts, chargĂ© de son entretien. C'est un lieu de loisirs et de flĂąnerie. Elle abrite de nombreux Ă©quipements sportifs, comme le Standard Athletic Club dit Club anglais ou le stade Marcel-Bec, ancien stade Renault cĂ©dĂ© Ă  la communautĂ© Arc de Seine en 2009, et plusieurs parcours de santĂ©.

ForĂȘt de Meudon - Étang de Trivaux - Fin XIXe siĂšcle ou dĂ©but XXe.

Elle possĂšde prĂšs de 19 km de routes forestiĂšres ouvertes Ă  la circulation, 15 km de routes fermĂ©es, 32 km de pistes cavaliĂšres, 55 km de pistes forestiĂšres et 16 km de sentiers balisĂ©s, dont :

De nombreux itinéraires VTT existent. Le « spot du relais hertzien » est célÚbre pour ses bosses.

En lisiĂšre de forĂȘt ont Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©s plusieurs parcs forestiers, entretenus par les municipalitĂ©s : parc forestier de Clamart, du Tronchet, de la Mare-Adam, du Babillard, de Viroflay.

Flore et faune

Ramasseurs de chùtaignes - Fin XIXe siÚcle ou début XXe.

La forĂȘt de Meudon comporte des parcelles relativement sauvages. Elle est principalement composĂ©e de feuillus : de chĂątaigniers (50 %), et de chĂȘnes pĂ©donculĂ©s (35 %). On trouve aussi, le hĂȘtre, le frĂȘne (8 %), l’érable, le merisier, le peuplier, le charme, le bouleau, l’aulne, le tremble, le robinier (6 %) et quelques rĂ©sineux (1 %).

Elle abrite une faune variée : renards, fouines, martres, belettes, écureuils[10]... ainsi que des batraciens et de nombreuses espÚces d'oiseaux (dont des hérons). On peut voir de temps en temps des hÎtes plus insolites : ragondins et cormorans autour de l'étang de Meudon (aménagé dans les années 1960 pour servir de bassin d'orage à la commune de Meudon ; il est relié à l'étang de Villebon par un canal pavé, franchissable par un petit pont en pierre).

Une partie des sous-bois est volontairement laissée à l'état sauvage pour réduire le piétinement humain et favoriser la protection de la faune.

Histoire

Au dĂ©but de notre Ăšre, la forĂȘt faisait partie d'un vaste massif boisĂ©, la forĂȘt du Rouvray, qui recouvrait toute l'actuelle banlieue ouest de Paris, et dont les forĂȘts de VerriĂšres, Versailles, Fausses-Reposes, Malmaison, Marly, Saint-Germain, ainsi que le parc de Saint-Cloud et le bois de Boulogne constituent les restes. Cette zone forestiĂšre a Ă©tĂ© dĂ©membrĂ©e au cours des siĂšcles et transformĂ©e en partie en terre agricole. Au XVe siĂšcle elle est la propriĂ©tĂ© de l’HĂŽtel-Dieu de Paris, puis au XVIIe siĂšcle, elle est partagĂ©e entre les seigneurs de Chaville (Le Tellier) et de Meudon (Abel Servien)[3].

À partir du XVIIe siĂšcle, sous l'impulsion du roi et de grands du royaume comme les Louvois (dont le chĂąteau se trouvait Ă  Chaville), le massif est reboisĂ© afin de servir de rĂ©serve de chasse royale. En 1654, Servien achĂšte au duc de Guise le chĂąteau de Meudon dans lequel il rĂ©alise de grands travaux d’embellissement. Servien, puis Ă  sa suite Louvois, amĂ©nagent dans la forĂȘt un gigantesque systĂšme hydraulique pour alimenter les jardins du chĂąteau. La crĂ©ation de nombreux Ă©tangs (Trivaux, Villebon) date de cette pĂ©riode, ainsi que celle de deux moulins Ă  vent qui ont aujourd’hui disparu. Le domaine revient ensuite au Grand Dauphin. Louis XVI fait combler de nombreux Ă©tangs en 1773, et fait abattre les murailles en 1780[3]. La forĂȘt devient domaniale durant la RĂ©volution et la ferme de Villebon est vendue comme bien national. Les propriĂ©taires feront construire une guinguette, qui existe toujours ainsi que son cĂšdre, mais le manoir de Villebon et sa tour ont Ă©tĂ© dĂ©molis en 1962 pour faire place Ă  un lycĂ©e professionnel.

Il faut attendre le XIXe siĂšcle pour que l’on prenne conscience du caractĂšre patrimonial de ce poumon forestier. Avec la vague romantique, la forĂȘt accueille de trĂšs nombreux visiteurs. Elle devient un lieu de loisirs, de promenade et de rĂȘverie, mais aussi d'Ă©tude de la botanique avec Adrien de Jussieu par exemple. À la fin des annĂ©es 1960, un culte druidique se tenait encore une fois par an dans la forĂȘt[3].

Ce prĂ©cieux patrimoine a souffert des outrages de l'urbanisation. Des lotissements ont rĂ©duit sa surface. La forĂȘt est aujourd'hui sĂ©parĂ©e en deux par la voie rapide N118. L'avenue Claude-TrĂ©bignaud Ă  Clamart (dĂ©partementale D2 ; 2 x 2 voies sĂ©parĂ©es par un muret central) constitue une autre coupure quasi infranchissable.

En janvier 2021, la communautĂ© d'agglomĂ©ration Versailles Grand Parc et l'Office national des forĂȘts signent une convention de trois ans « pour favoriser l'accueil dans les forĂȘts du territoire tout en rĂ©duisant les dĂ©chets sauvages ». La forĂȘt de Meudon est concernĂ©e par l'accord[11].

Curiosités et sites remarquables

Les cĂšdres de Villebon.
Les mĂ©galithes sous le chĂȘne des missions.
  • le menhir de la Pierre de Chalais (ou Pierre aux Moines, monument historique) et la fontaine Sainte-Marie, vestige d'une guinguette (le long de la route de la Fontaine-aux-Lynx)
  • le chĂȘne des Missions (l'un des arbres les plus vieux de la forĂȘt) et ses mĂ©galithes (Ă©rigĂ©s en 1895 par des missionnaires de Meudon, d'origine bretonne)
  • la rĂ©servoir de Fleury, construit Ă  la fin du XIXe siĂšcle pour alimenter le village de Fleury. Il Ă©tait alimentĂ© par l'Ă©tang de Chalais. Il est de nos jours dĂ©saffectĂ©.
  • le hangar Y, prĂšs de l'Ă©tang de Chalais
  • les cĂšdres de Villebon, dĂ©sormais en bordure de la RN118
  • le « Tapis Vert » crĂ©Ă© par le NĂŽtre entre Meudon-la-ForĂȘt, et l'Ă©tang de Chalais (point de vue)
  • le « pavĂ© de Meudon », ancienne route royale, remise en Ă©tat en 1936 par des chantiers organisĂ©s pour lutter contre le chĂŽmage[7]
  • la tour hertzienne de Meudon (1952), au rond-point dit « Étoile du PavĂ© de Meudon »
  • le monument Ă  la mĂ©moire des prĂ©posĂ©s des Eaux et ForĂȘts morts pour la France (1914-1918), Ă  proximitĂ© de la place du Garde Ă  Clamart
  • le chĂȘne de la Vierge Ă  Viroflay, lieu de pĂšlerinage depuis une Ă©pidĂ©mie de cholĂ©ra au XIXe siĂšcle
  • l'oratoire et la fontaine du Doisu Ă  Chaville : en ce lieu s'Ă©levait le chĂȘne du Doisu, abattu Ă  la fin du XXe siĂšcle alors qu'il avait environ 6 siĂšcles et 30 m de haut, et l'oratoire de Notre-Dame du Bon-Repos (1869, dĂ©truit en 1975), oĂč se dĂ©roulaient des processions[3]
  • l'anĂ©momĂštre du bois de Clamart, qui permit de rĂ©aliser en 1884 le premier vol du dirigeable « La France »[12]

Dans les arts

Pour approfondir

Liens externes

Notes et références

  1. Coordonnées au carrefour de la Mare aux canards relevées grùce à Google Maps
  2. Panneaux d'information de l'ONF installĂ©s dans la forĂȘt, synthĂšse de diffĂ©rentes recherches sur le web
  3. Jean-Pierre Hervet et Patrick MĂ©rienne, ForĂȘts de l'ouest de l'Île-de-France, Éd. Ouest-France 1996 (ISBN 2-7373-1895-5)
  4. Paul-Loup Sulitzer, Money 2, page ???
  5. Carte IGN au 1/25 000e 2314 OT (Paris - ForĂȘts de Meudon et de Fausses Reposes)
  6. L'Ă©tang du Trou aux Gants est utilisĂ© comme bassin Ă©crĂȘteur par la ville de VĂ©lizy-Villacoublay.
  7. Guide du touriste en forĂȘt de Meudon, Eaux et ForĂȘts, non datĂ© (vers 1937).
  8. « Meudon : l'Ă©tang de Chalais reste le paradis des pĂȘcheurs » (consultĂ© le )
  9. Les étangs de Meudon, sur le site de la communauté d'agglomération Grand Paris Seine Ouest. Consulté le 21 septembre 2014.
  10. « ONF - La chasse et la pĂȘche », sur www1.onf.fr (consultĂ© le )
  11. Alain Piffaretti, « Yvelines : Versailles Grand Parc et l'ONF s'allient pour amĂ©liorer l'accueil dans les forĂȘts », sur Les Échos, (consultĂ© le ).
  12. L'anémomÚtre du bois de Clamart
  13. « Paysages patrimoniaux : le Mont-Valérien, Paris, les parcs et les bois », paysages.hauts-de-seine.developpement-durable.gouv.fr, 15 mai 2013.
  14. Joconde, Henri Matisse, Allée d'arbres dans le bois de Clamart.
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