AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

ForĂȘt de Saint-Germain-en-Laye

La forĂȘt de Saint-Germain-en-Laye est une forĂȘt domaniale de 3 500 hectares qui occupe une boucle de la Seine Ă  vingt kilomĂštres environ Ă  l'ouest de Paris. Cette ancienne forĂȘt royale qui se trouve en totalitĂ© sur le territoire de la commune de Saint-Germain-en-Laye, est bordĂ©e par les communes de Maisons-Laffitte, Le Mesnil-le-Roi, AchĂšres et Poissy; elle communique avec la forĂȘt de Marly par la Plaine de la Jonction Ă  Chambourcy. Elle est entourĂ©e par des zones urbanisĂ©es et trĂšs morcelĂ©e par des voies de communication : routes importantes, autoroute A14 en partie enterrĂ©e, voies ferrĂ©es (y compris le triage d'AchĂšres). Elle accueille chaque Ă©tĂ© une importante fĂȘte foraine, la fĂȘte des Loges.

ForĂȘt domaniale de Saint-Germain-en-Laye
Image illustrative de l’article ForĂȘt de Saint-Germain-en-Laye
Croix de Noailles, au centre de la forĂȘt.
Localisation
CoordonnĂ©es 48° 56â€Č 11″ nord, 2° 05â€Č 16″ est
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Île-de-France
DĂ©partement Yvelines
GĂ©ographie
Superficie 3 533 ha
Altitude
· Maximale
· Minimale

80 m
28 m
Compléments
Protection ZNIEFF
Statut ForĂȘt domaniale
Administration Office national des forĂȘts
Essences ChĂȘne rouvre, hĂȘtre europĂ©en, pin sylvestre, charme
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
ForĂȘt de Saint-Germain-en-Laye
GĂ©olocalisation sur la carte : Yvelines
(Voir situation sur carte : Yvelines)
ForĂȘt de Saint-Germain-en-Laye
GĂ©olocalisation sur la carte : Île-de-France
(Voir situation sur carte : Île-de-France)
ForĂȘt de Saint-Germain-en-Laye
Plan de la forest de Laye et de la garenne du VĂ©zinet par Nicolas de Fer, en 1705.

La forĂȘt de saint-Germain est une futaie conservĂ©e par l'Office national des forĂȘts et plantĂ©e principalement de chĂȘnes rouvres (53 %) et de hĂȘtres (18 %).

Histoire

Origine

La forĂȘt de Laye, qui est dans le prolongement de celle d'Yveline, commence Ă  ĂȘtre attestĂ©e au IXe siĂšcle sous la forme Lida silva dans le Polyptyque d'Irminon[1], puis silva cognominata Ledia (« la forĂȘt surnommĂ©e Laye ») au XIe siĂšcle[2], chez Helgaud. La localitĂ© de Saint-Germain est attestĂ©e sous la forme locus beati Germani en 1073, puis Sanctus Germanus en 1124[2], Sanctus Germanus in Leia dĂšs 1161[3].

Cette forĂȘt fit trĂšs tĂŽt partie du domaine royal et servit de terrain de chasse, activitĂ© d'entraĂźnement Ă  la guerre indispensable aux rois et aux nobles qui rĂ©sidaient au chĂąteau de Saint-Germain-en-Laye.

1390

En 1390, la forĂȘt, le chĂąteau et le village sont dĂ©vastĂ©s par une tempĂȘte[4]. « Le ciel qui Ă©tait serein, s'obscurcit en peu de temps, l'espace d'une lieue seulement, qui faisait le tour du chĂąteau et il survint une infinitĂ© d'Ă©clairs et de coups de tonnerre. Le vent brisa toutes les fenĂȘtres et mit en morceaux tout le vitrage de la chapelle de la reine qu'il porta jusqu'au pied de l'autel. On fut obligĂ© de cesser le chant pour finir plus tĂŽt la messe, de crainte que le vent n'emportĂąt la Sainte Hostie. Tout le monde se jeta par terre. Le Conseil mĂȘme cessa. Les plus grands arbres de la forĂȘt furent arrachĂ©s, et on rapporta Ă  la cour que le tonnerre Ă©tait tombĂ© entre Saint-Germain et Poissy, sur quatre officiers du roi, dont il avait consumĂ© les os et le dedans du corps, en sorte qu'il ne leur restait que la peau, qui Ă©tait noire comme du charbon »[5].

1999

La TempĂȘte du 26 dĂ©cembre 1999 commence vers 7 heures du matin, le vent atteint 150 km/h, il diminue vers 11 heures. 300 hectares ont Ă©tĂ© complĂštement dĂ©truits, et 600 hectares en partie, ce qui correspond Ă  la mise Ă  terre de 13 annĂ©es de rĂ©coltes. Les grands arbres d'alignement du jardin du chĂąteau ont Ă©tĂ© renversĂ©s.

2020

Dans le contexte de crise sanitaire liĂ©e Ă  l’épidĂ©mie de Covid-19, l’accĂšs Ă  la forĂȘt de Saint-Germain-en-Laye, comme Ă  l’ensemble des massifs forestiers du dĂ©partement des Yvelines, est interdit par arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral Ă  compter du 19 mars 2020[6] - [7]. Cette interdiction est matĂ©rialisĂ©e par l’installation de rubalise et de barriĂšres sur la plupart des accĂšs Ă  la forĂȘt, particuliĂšrement au niveau des communes de Maisons-Laffitte et Saint-Germain-en-Laye. La surveillance du site est confiĂ©e Ă  la brigade Ă©questre de police des Yvelines, dont les binĂŽmes de cavaliers traquent les contrevenants[8]. Il en rĂ©sulte que, malgrĂ© une mĂ©tĂ©o particuliĂšrement clĂ©mente[9], la forĂȘt de Saint-Germain-en-Laye se retrouve quasi-dĂ©sertĂ©e jusqu’à l’expiration des mesures de confinement, le 11 mai 2020[10].

Offices forestiers

La forĂȘt de Saint-Germain-en-Laye Ă©tait le siĂšge de plusieurs offices royaux:

MaĂźtrise des Eaux-et-forĂȘts

La maĂźtrise des eaux et forĂȘts de Saint-Germain-en-Laye s'Ă©tendait sur les bois et forĂȘts des chĂątellenies de Saint-Germain, de Poissy, des bailliages de Mantes et de Meulan contenant 8 152 arpents, soit en tout 30 506 arpents; les bois propres du roi contenaient 550 arpents de Saint-Germain, 2 141 arpents de la forĂȘt de Marly, 648 arpents de la garenne du VĂ©sinet. Les bois des particuliers Ă©taient le buisson de Laye de 1 100 arpents, et les bois de MĂ©ry de 4 000 arpents.

Louveterie de Saint-Germain-en-Laye

La rue et le passage des Louviers Ă  Saint-Germain conservent la trace des chasseurs de loups.

ChĂąteaux et chasses royales

Henri II, qui y naßt en 1519, entreprend en 1559 la construction du Chùteau Neuf qui ne sera terminée par Henri IV qui y vient souvent pratiquer la chasse à courre.

Louis XIII qui y a passĂ© son enfance, puis Louis XIV qui y est nĂ©, aimaient Ă©galement y pratiquer la chasse. Ce dernier agrandit le domaine et fit amĂ©nager, sur une partie de la forĂȘt, par Le NĂŽtre le parterre devant le chĂąteau (en 1663), puis la Grande Terrasse qui domine la Seine en 1673. Il fit Ă©galement clĂŽturer la forĂȘt d'un haut mur (qui sera terminĂ© sous NapolĂ©on) pour Ă©viter les incursions du gibier dans les cultures avoisinantes. Il fait Ă©galement construire, en 1669, le camp militaire Saint-SĂ©bastien dans la plaine alluviale d'AchĂšres au Nord de la forĂȘt.
En 1682, le roi abandonna définitivement Saint-Germain pour Versailles.

Cette tradition cynĂ©gĂ©tique de la forĂȘt reprendra sous l'Empire, puis Ă  la Restauration sous Charles X qui est Ă  l'origine du Braque Saint-Germain.

NapolĂ©on III fit l'Ă©change de la garenne du VĂ©sinet oĂč se trouvaient les Ă©levages de gibiers, contre des terres au sud, dites « Plaine de la Jonction », afin de rĂ©unir la forĂȘt de Saint-Germain avec celle de Marly, et permettre le passage du grand gibier. L'arrivĂ©e du chemin de fer au pied de la terrasse de Saint-Germain en 1835, puis plus tard le dĂ©veloppement de l'automobile, vont augmenter la frĂ©quentation de la forĂȘt qui devient un vĂ©ritable bois urbain.

ForĂȘt domaniale

Depuis le milieu du XIXe siĂšcle, la forĂȘt a Ă©tĂ© fortement Ă©cornĂ©e, perdant prĂšs de 800 hectares.

  • En 1811 furent construits au cƓur de la forĂȘt les bĂątiments de la Maison d'Ă©ducation de la LĂ©gion d'honneur.
  • En 1856, NapolĂ©on III fit implanter un champ de tir sur 25 ha.
  • En 1871, l'armĂ©e y installe un camp militaire qui s'Ă©tendra jusqu'Ă  occuper 60 ha supplĂ©mentaires. Actuellement le « camp des Loges » occupe une cinquantaine d'hectares.
  • En 1889, la ville de Paris acquiert 430 ha au nord du massif (AchĂšres) pour l'Ă©pandage des eaux d'Ă©gout. C'est le site actuel de la plus grande station d'Ă©puration en rĂ©gion parisienne.
  • En 1882, c'est l'installation du triage d'AchĂšres, et d'un dĂ©pĂŽt de locomotives, en pleine forĂȘt. Celle-ci Ă©tait dĂ©jĂ  traversĂ©e par plusieurs lignes, dont celle qui relie Paris Ă  Rouen via Poissy. La ligne dite de grande ceinture est l'objet d'un projet de rĂ©activation, avec rĂ©ouverture de la gare de Saint-Germain-en-Laye - Grande-Ceinture. Cette gare est ouverte depuis dĂ©cembre 2004 en direction du sud ; la section vers Poissy est toujours fermĂ©e.
  • D'autres installations eurent lieu par la suite : cimetiĂšres de Saint-Germain et d'AchĂšres, installations sportives (on trouve dans la forĂȘt le stade d'entraĂźnement du club de football du Paris Saint-Germain).
  • Le dernier Ă©pisode qui souleva force polĂ©mique fut la traversĂ©e du massif par l'autoroute A14 La DĂ©fense-Orgeval, mise en service en 1996. Il fut dĂ©cidĂ© sur intervention de François Mitterrand de l'enterrer sur 1 500 m (tranchĂ©e couverte) et de supprimer l'Ă©changeur destinĂ© Ă  desservir la ville de Saint-Germain pour ne pas augmenter la circulation automobile dans la forĂȘt. L'autoroute passe par un tunnel de 1 855 mĂštres sous la Terrasse et la forĂȘt au nord de la ville.

Lieux et monuments

ChĂąteau du Val

À l'extrĂ©mitĂ© nord de la terrasse, le chĂąteau du Val, Ɠuvre de Jules Hardouin-Mansart, construit pour le roi Louis XIV au XVIIe siĂšcle, abrite une rĂ©sidence de famille de la sociĂ©tĂ© d'entraide des membres de la LĂ©gion d'honneur[11].

Pavillon de la Muette

Le pavillon de la Muette, ancien rendez-vous de chasse, est situĂ© dans le nord de la forĂȘt. Il a Ă©tĂ© construit par l'architecte Ange-Jacques Gabriel pour le roi Louis XV en 1775 sur les ruines d'un ancien chĂąteau de François Ier. Le pavillon de la Croix de Noailles, ancien rendez-vous de chasse, est Ă©galement classĂ© monument historique. Il abrite un restaurant italien.

Couvent des Loges

Le couvent des Loges, fondĂ© en 1644 par Anne d'Autriche sur l'emplacement de l'ancien ermitage de saint Fiacre, se trouve au milieu de la forĂȘt. Le site abrite depuis 1811 la maison d'Ă©ducation de la LĂ©gion d'honneur. Les bĂątiments ont Ă©tĂ© totalement reconstruits au XIXe siĂšcle.

Quartier Goupil

Caserne avec un manĂšge et des Ă©curies qui est Ă  la fois une annexe de la Garde rĂ©publicaine et de l'École militaire de Paris.

Hippodrome de Saint-Germain-AchĂšre

CrĂ©Ă© en 1881 pour replacer l'hippodrome de Maisons-Laffitte dont le bail arrivait Ă  expiration, le terrain a Ă©tĂ© repris en 1978 par l'Office national des eaux et forĂȘts.

Golf de Saint-Germain

Le golf de Saint-Germain-en-Laye est crĂ©Ă© en 1920 par Georges Durand sur 55 hectares, dont 27 dĂ©boisĂ©s, qui lui ont Ă©tĂ© concĂ©dĂ©s par l'État aprĂšs accord du directeur des Eaux et forĂȘts pour un loyer annuel de 7 800 francs. Il ouvre en 1922. Il Ă©tait apprĂ©ciĂ© par le prĂ©sident de la RĂ©publique François Mitterrand, qui fit complĂštement changer le projet de l'A14 afin qu'il ne dĂ©figure pas la Terrasse et la forĂȘt.

ClĂŽture

La forĂȘt a Ă©tĂ© progressivement close Ă  partir du XVIIIe siĂšcle par un mur continu destinĂ© Ă  limiter le braconnage, interrompu par une dizaine de portes monumentales qui Ă©taient fermĂ©es la nuit. On peut encore voir dans la commune la porte de Chambourcy et celle des PĂ©trons.

  • La grille Dauphine.
    La grille Dauphine.
  • Le pavillon de la Muette.
  • Porte de Chambourcy
    Porte de Chambourcy
  • La Maison ForestiĂšre de l'Étoile du Loup
    La Maison Forestiùre de l'Étoile du Loup

Fréquentation

La forĂȘt de Saint-Germain-en-Laye reçoit entre 1,8 et 3,2 millions de visiteurs annuels (chiffres 1998-1999), ce qui la place au septiĂšme rang des forĂȘts d'Île-de-France en termes de frĂ©quentation[12].

  • Hutte faite par des enfants.
    Hutte faite par des enfants.
  • Des dĂ©tritus abandonnĂ©s dans la forĂȘt.
    Des dĂ©tritus abandonnĂ©s dans la forĂȘt.

Prostitution

La forĂȘt est un lieu de prostitution de la rĂ©gion parisienne[13].

Protection de l'environnement

La forĂȘt de Saint-Germain est une forĂȘt domaniale et Ă  ce titre elle est conservĂ©e par l'Office national des forĂȘts.

Elle a Ă©tĂ© classĂ©e zone naturelle d’intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique sur 3 483 hectares[14].

Notes et références

  1. FrĂ©dĂ©ric de Gournay, « Saint-Germain-en-Laye, de Robert le Pieux Ă  Louis VI le Gros », Bulletin des Amis du Vieux Saint-Germain, no 46,‎ , p. 50 (ISSN 1761-7049)
  2. Hippolyte Cocheris, Anciens noms des communes de Seine-et-Oise, 1874, ouvrage mis en ligne par le Corpus Ă©tampois.
  3. Abbé Pierre Torry, Une paroisse royale. Saint-Germain en Laye, Mayenne, Imprimerie Floch, , p. 299 et 305.
  4. Leçon d'histoire de France: Saint-Germain-en-Laye par François Boulet
  5. monographie communale de Saint-Germain-en-Laye
  6. ArrĂȘtĂ© n°78-2020-03-19-002 du 19 mars 2020, interdisant l'accĂšs du public aux parcs (PrĂ©fecture des Yvelines - DiCAT)
  7. ArrĂȘtĂ© n°2020-03-30-001 du 30 mars 2020, interdisant l'accĂšs du public aux parcs (PrĂ©fecture des Yvelines - DiCAT)
  8. « Yvelines. Confinement : les promeneurs ne respectent pas encore les interdits en forĂȘt de Saint-Germain-en-Laye ! », sur actu.fr (consultĂ© le )
  9. « Météo. Avril 2020 : le 3e plus chaud depuis 1900 et particuliÚrement dans le Nord de la France », sur actu.fr (consulté le )
  10. « Yvelines. La forĂȘt de Saint-Germain-en-Laye prise d'assaut depuis le dĂ©confinement », sur actu.fr (consultĂ© le )
  11. Site officiel du chĂąteau du Val
  12. https://www.credoc.fr/publications/la-frequentation-des-forets-publiques-en-ile-de-france-habitudes-representations-et-flux-de-visites-des-franciliens La frĂ©quentation des forĂȘts publiques en Île-de-France], CREDOC
  13. Parti Socialiste de Saint-Germain-en-Laye, « Prostitution dans la forĂȘt de Saint-Germain : l'esclavage continue », sur blog.org, PS de Saint-Germain-en-Laye, (consultĂ© le ).
  14. « ZNIEFF 110001359 : FORÊT DE SAINT-GERMAIN-EN-LAYE », INPN, Inventaire national du patrimoine naturel.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Roger Berthon, ForĂȘt domaniale Saint-Germain-en-Laye, rĂ©Ă©dition numĂ©rique (Cidap), collection « Les forĂȘts de France », 1957, 89 p. (ISBN 9782402184502)
  • Jacques Barreau, ForĂȘt domaniale Saint-Germain-en-Laye, Alan Sutton, 2004, 127 p. (ISBN 2-84910-090-0)

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.