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Feria

Une feria (en castillan), fira (en catalan), ou ferya (en portugais) est une fĂȘte taurine, en Espagne, en Occitanie, au Portugal et en AmĂ©rique latine, caractĂ©risĂ©e par une suite de corridas ou autres manifestations taurines : course landaise, course camarguaise. Selon les rĂ©gions ou les pays, des lĂąchers de taureaux ont lieu dans les rues comme Ă  Pampelune lors des FĂȘtes de San FermĂ­n au cours desquelles se dĂ©roule la feria del toro. Lors des ferias, des bodegas ou bars avec musiques festives sont installĂ©es pour faire la fĂȘte tandis que des bandas jouent de la musique. Dans le sud-ouest français, le mot festayre (du gascon hestaire) dĂ©signe les fĂȘtards des ferias[1]. L'origine et la fonction du mot festayre est consignĂ©e officiellement sur le site gouvernemental qui publie la fiche-type d'inventaire au patrimoine culturel immatĂ©riel de la France[note 1], depuis 2010. Une feria peut ĂȘtre annuelle ou se rĂ©pĂ©ter plusieurs fois dans l'annĂ©e Ă  l'occasion de fĂȘtes votives comme c'est le cas en Espagne ou en AmĂ©rique latine, elles peuvent aussi se rĂ©pĂ©ter selon la saison agricole : feria de printemps, feria d'Ă©tĂ©, feria du riz (Arles), feria des vendanges (NĂźmes).

En Espagne et au Portugal

Une feria est indissociable des spectacles taurins. Toutefois les mots « feria » et « feira », qui dĂ©signaient Ă  l'origine une manifestation Ă©conomique bien souvent agricole, signifie encore « foire » en espagnol et en portugais. Dans le domaine des loisirs, une « feria » est toujours rattachĂ©e Ă  un cycle de spectacles taurins, ainsi que les festivitĂ©s qui accompagnent les courses de taureaux. L'origine de la fĂȘte peut aussi ĂȘtre une fĂȘte votive comme la Feria de San Isidro, patron de la citĂ© de Madrid. La feria rend hommage Ă  ce laboureur (1080-1172) qui faisait la charitĂ© avec sa femme Maria Torribia, bien qu'ils fussent eux-mĂȘmes dans le plus grand dĂ©nuement[2].

En Andalousie, les plus anciennes ferias correspondent à l'ancienneté des arÚnes notamment la ville de Jerez de la Frontera dont les arÚnes comptent parmi les plus anciennes d'Espagne, offre une Feria del Caballo en mai et une feria de vendimia (vendanges) en automne[3]. La ville de Malaga offre au mois d'août la Feria de Målaga[4], comme pratiquement toutes les villes des régions autonomes espagnoles possédant des arÚnes de premiÚre, deuxiÚme ou troisiÚme catégorie[5]. En 2003, en Espagne, on comptait 598 spectacles taurins majeurs (corridas formelles) et mineurs (novilladas, becerradas)[6], et 1146 spectacles taurins populaires comprenant les lùchers de taureaux, les toro de fuego[7]. En 2004, on comptait 810 corridas formelles, 555 novilladas piquées, 380 rejoneos, et 187 spectacles mixtes ou festivals piqués[5].

Les principales ferias taurines en Espagne sont :

En France

Les fĂȘtes et festayres / HĂšstas e hestaires *
Image illustrative de l’article Feria
Festayres pendant les FĂȘtes de Bayonne
Domaine Pratiques festives
Lieu d'inventaire Nouvelle-Aquitaine
Landes
Gers
Bayonne
Mont-de-Marsan
Dax
* Descriptif officiel MinistĂšre de la Culture (France)

Quelques généralités

En France comme en Espagne, le mot a d'abord Ă©tĂ© utilisĂ© pour nommer une foire commerciale avant de dĂ©signer un cycle de courses de taureaux. Feria taurine et fĂȘte ont rapidement Ă©tĂ© confondues dĂšs la fin du XIXe siĂšcle[8]. Les villes gasconnes ont organisĂ© traditionnellement ce mouvement depuis 1932, faisant coĂŻncider les foires et marchĂ©s avec les courses Ă  la vache puis avec les courses de taureaux[9]. Ainsi, les FĂȘtes de Dax, dans les Landes, sont officiellement devenues la feria de Dax, rompant ainsi avec la tradition populaire. La popularitĂ© de ces fĂȘtes et la mĂ©diatisation qui en a Ă©tĂ© faite ont favorisĂ© la substitution du mot fĂȘtes par celui de feria. Beaucoup de communes - y compris celles qui n'organisent aucune course de taureaux - ont ainsi rebaptisĂ© leurs festivitĂ©s patronales, ferias. Et l'usage courant a suivi. Toutefois, Ă  Mont-de-Marsan comme Ă  Bayonne, la semaine festive estivale continue Ă  s'intituler respectivement FĂȘtes de la Madeleine et FĂȘtes de Bayonne. Les ferias de NĂźmes (Feria de la PentecĂŽte et Feria des Vendanges) et de BĂ©ziers sont Ă  l'heure actuelle les plus grandes ferias de France. La feria de PentecĂŽte attire prĂšs d'un million de visiteurs pendant six jours[10], chiffres similaires Ă  celle de BĂ©ziers[11] (autour du ). En 2012 la Feria de Carcassonne s'est dĂ©roulĂ©e sans corridas, pour des raisons de calendrier, et l'affluence n'a pas faibli[12].

Autres ferias de France : celles de Bayonne, celles d'Arles (Féria de Pùques et Feria du Riz au mois de septembre), celle d'Istres (au mois de juin), Saint-Martin-de-Crau (en avril), AlÚs (le week-end suivant l'Ascension), Parentis-en-Born (Premier week-end d'août). Les principales ferias en France se déroulent dans deux régions du Sud.

Un Ă©lĂ©ment-pilier du patrimoine identitaire Gascon : « HĂšstas e Hestaires, FĂȘtes et Festayres »

C'est, en effet, dans cette ancienne rĂ©gion d'Occitanie, appelĂ©e Gascogne, que se situent les principales villes oĂč ont lieu les plus cĂ©lĂšbres fĂȘtes votives que sont les ferias, mentionnĂ©es plus haut (Bayonne, Mont-de-Marsan et Dax). Aujourd'hui, ce sont des Ă©vĂ©nements incontournables, notamment pour les jeunes gĂ©nĂ©rations, ceux que l'on appelle en occitan-gascon les hestaires, qui a Ă©tĂ© francisĂ© par la suite pour donner une variation rĂ©gionale reconnue : les festayres[note 1].

Ces festayres sont toujours aussi nombreux Ă  chaque rendez-vous. En effet, c'est devenu un rite de passage inĂ©vitable, un Ă©lĂ©ment social important, oĂč la connotation religieuse des cultes aux saints tend Ă  se perdre, petit Ă  petit. Avec le temps, la tradition populaire a mĂȘme codifiĂ© ces Ă©vĂ©nements, notamment dans la tenue vestimentaire. Les couleurs retenues depuis bientĂŽt une trentaine d'annĂ©es sont le rouge et le blanc (ou encore le bleu et le blanc pour Mont-de-Marsan). À cela s'ajoutent les incontournables courses de taureaux, hĂ©ritĂ©es de la tradition espagnole ou "les courses de vaches landaises" facilitĂ©es par les grandes places ou arĂšnes, que l'on y trouve.

La convivialitĂ© est toujours de mise, avec les nombreuses fĂȘtes de rue, aussi bien diurnes que nocturnes, oĂč les jeunes optent pour une "dĂ©ambulation-apĂ©ritifs", alors que les plus anciens pour de simples dĂźners. Tout cela est rythmĂ© aussi bien en France qu'en Espagne, par des animations musicales, trĂšs fournies, qu'elles soient dans les rues ou dans les restaurants et cafĂ©s : Il s'agit lĂ  encore d'une formation musicale de type, banda.

Ces hÚstas durent entre 6 et 7 jours et suivent un programme aussi cohérent avec :

  • Une ouverture officielle et la remise des clefs;
  • Des journĂ©es thĂ©matiques dans plusieurs domaines (religion, gastronomie, sports, enfants...) ;
  • Des nuits festives et ;
  • Une clĂŽture officielle.

En 2010, le MinistÚre de la Culture inscrit cette pratique à l'Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France[13].

Région « Sud-Est »

Gascogne

Au Mexique

En Colombie

Au PĂ©rou

Au Venezuela

Bibliographie

  • Jean-Baptiste Maudet, Terres de taureaux : les jeux taurins de l'Europe Ă  l'AmĂ©rique, Madrid, Casa de Velasquez, , 512 p. (ISBN 978-84-96820-37-1 et 84-96820-37-8, lire en ligne), Annexe CD-Rom 112 pages
  • Jean-Baptiste Maudet, Terres de taureaux : les jeux taurins de l'Europe Ă  l'AmĂ©rique, Madrid, Casa de Velasquez, , 512 p. (ISBN 978-84-96820-37-1 et 84-96820-37-8, lire en ligne)
  • Robert BĂ©rard (dir.), Histoire et dictionnaire de la Tauromachie, Paris, Bouquins Laffont, , 1056 p. (ISBN 2-221-09246-5)
  • Paul Casanova et Pierre Dupuy, Dictionnaire tauromachique, Marseille, Jeanne Laffitte, , 180 p. (ISBN 2-86276-043-9)
  • FrĂ©dĂ©ric Saumade, Les Tauromachies europĂ©ennes : la forme et l'histoire, une approche anthropologique, Paris, Édition du comitĂ© des travaux historiques et scientifiques, , 207 p. (ISBN 978-84-96820-37-1, lire en ligne)

Notes et références

Notes

  1. Lire la fiche officielle concernant les termes gascons rĂ©digĂ©e par hestaires, festayres et fĂȘtes taurines Jean-Jacques CastĂ©ret – Mission Institut Occitan 2008-2010.

Références

  1. Frédéric Saumade 1998, p. 20
  2. BĂ©rard 2003, p. 619
  3. Maudet 2010, annexe, p. 5
  4. http://www.feria-de-malaga.es/ Feria de Nerja
  5. Maudet 2010, p. 223
  6. Maudet 2010, p. 221
  7. Maudet 2010, p. 222
  8. Casanova et Dupuy 1981, p. 74
  9. Robert BĂ©rard 2003, p. 427
  10. chiffre donné par l'Office du tourisme de Nßmes
  11. Midi Libre, « Un million de visiteurs Ă  la Feria », Midi libre,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  12. ANTOINE CARRIÉ, « PremiĂšre : une Feria sans toros », Midi libre,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  13. « MinistÚre de la Culture » (consulté le )
  14. BĂ©rard 2003, p. 587

Voir aussi

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